Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome I 1552-1565
(1841)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij† Lettre CXVIIa.
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aant.Ga naar margenoot+quelquonque imputer à nul des Seigneurs ces termes et démonstrations de résentement dont ilz ont usé en mon endroict, mais seullement à Renard et à aultres semblables, qui les persuadoyent mal; comme je tiens vous l'avez assez entendu et congneu que je me suis tousjours tenu en ces termes, disant à tous ceulx qui m'en ont parlé, que, quoy que les susditz Seigneurs fussent abusez par telz galantz, si ne laisseroye-je pourtant de tousjours leur porter respect, et de leur faire plaisir et service, voulsissent ou non, en tout ce en quoy j'en pourroye avoir le moyen; et non seullement l'ay je dict, mais l'ay monstré avec l'oeuvre à l'endroict de M. le Prince d'Oranges en plusieurs choses, et spécialement en ce que, quant l'on estoit en praticque de luy faire perdre la Principaulté d'Orenges, au mois de décembre de l'an 63, me treuvant à CantecroixGa naar voetnoot1 et voyant l'occasion d'une bougette qui se partoit pour Rome, par laquelle Madame n'eust heu temps d'escripre, je despeschay moy-mesmes à l'Ambassadeur, et advertiz Madame de Parme, afin que avec la première occasion elle fit le semblable, et tost après en escripvis aussi au Roy mon maistre, l'exhortant à faire de son coustel que il fit les offices requis pour empescher ce desseing; dont je ne fiz onques semblant audit Seigneur Prince ny aux siens, mais bien m'en pourroyent donner tesmoignages leur Majesté et Altèze et le dit Ambassadeur; et me semble fort bien ce que vous avez dict audit Conte, et de luy remectre du dict ou non dict les devises qu'avez heu par ensemble et qu'il entende que les propoz que de cecy vous avez tenu sont nayz de l'occasion et de ce que luy-mesmes en a entamé les devises, et non | |
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Ga naar margenoot+que je vous en eusse requis; car comme je diz que je ne me veulx resentir, aussi vous diz-je bien asseurément que je ne les veulx rechercher ny faire aultre office, en advienne ce qu'il pourra; car ce n'est raison qu'ayant receu le tort d'eulx, je paye encores l'amende, et qu'ilz facent des affaires de pardelà comme il leur plaira, car je n'ay pas envye de leur y faire grand presse, et, s'ilz sont aussi contentz que moy, ilz ne le sont pas peu, faisant mon compte d'aller accommodant mes affaires, s'il plait à Dieu, et d'en faire plus mon proffit que d'attendre grande mercede, et si ne laisseray pourtant de servir où j'en auray le moyen, et d'aller où il me semblera convenir. Du peu de bonne intelligence qu'est entre les principaulx, j'en suis assez adverty, et si tiens qu'il ne tardera que l'on n'en voye plus d'apparence, voyres et si je ne me forcompte grandement, se treuvera Madame enveloppée: Dieu doint que trouble ou emotion n'advienne, soit du dehors ou du dedans; car, si cela advenoit, ce seroit bien peult-estre le moyen pour les faire recongnoistre, mais, sur ma foy, je me doubte qu'avant que l'ordre nécessaire pour résister y fut mis, le désordre et confusion présente tireroit le tout à certayne ruyne, et si ce n'estoit ceste doubte, j'auroy bien moyen de leur brouller les cartes et me soucyeroye bien peu d'y avoir à faire: mais, lorsque peult-estre plus l'on m'y désireroit, pour m'esloigner d'advantage, je m'en iroye en Espagne où à Rome, pour y vivre plus à repoz..... Orchamps, 28 sept. Le 3 oct. Schetz écrit de Bruxelles au Cardinal: ‘En matière des finances les affaires sont au mesme estat que v.S. les a laissé, ou, s'il y a changement, c'est empirant, et comme l'autho- | |
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Ga naar margenoot+rité et respect, qu'est, comme v.S. sçait, rerum gerendarum basis, dépend des finances, est nécessaire qu'il y soit proven, tellement que sa M. ne soit toujours magnas inter opes inops...’ (MS. B. Gr. xx, p. 107). Et Bave le 7: ‘rien ne se fait sans Armenteros, qui commande absolument à droit et à tort, et exerce un empire absolu sur la Duchesse. Si le Roi n'y met la main à bon escient, il en adviendra quelque émotion, le peuple étant si volontaire, la justice non révérée, la Duchesse peu aimée, et le bled si cher’ (MS. B. Gr. xx. p 133). |
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