Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome I 1552-1565
(1841)–G. Groen van Prinsterer– AuteursrechtvrijLettre CXa.
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Ga naar margenoot+Ornans, d'où il écrit au Cardinal: ‘les Seigneurs des Pays-Bas regardent d'un mauvais oeil quiconque sert le Roy (*MS. B Gr. xvi. p. 237). Le 30 mars le Roi lui envoye une Lettre pour le Pape avec de fortes observations contre une demande de Maximilien II en faveur du mariage des Prêtres (†MS. B Gr xvii. p 148). ...Pour ne reprendre par le menu tout ce que v.S.i. respond à mes lettres, je diray seullement que tout ce que j'en ay escript n'est pour donner conseil à icelle, mais pour luy réprésenter les choses que j'ay veu en Espagne et par l'expérience des choses passées et présentes de l'umeur du Roy, et que souvent l'on paye les gens par belles parolles, et à la fin avec icelles l'on demeure oblié et le plus grand contentement que je sçauroye avoir, seroit d'estre abusé en ce jugement; cela prémis et adverty pour mon debvoir, je me remectz à ce que v.S.i. en peult mieulx sçavoir que moy, et à elle d'y sçavoir pourveoir par sa prudence; et quant au point que je disoye que, n'estant chief des affaires, je ne me vouldroye mesler de tenir la main à ce que les autres fissent ce qu'ilz doibvent, je ne diz pas que cela se deust dissimuler, mais ayant une fois dit confidantement à la personne à qui il pouvoit toucher l'inconvénient que pourroit advenir, je ne vouldroye insister à redire le mesme; ains en avertir le maistre et qu'il en dit et fit après ce qu'il vouldroit, et laisseroye aller doulcement les autres leur chemin, tant plus si l'avertir luy mesme seroit si peu pour le remède comme il se voit. Dieu veulle que, comme v.S.i. espère, le Roy vienne; je croy que sa M. congnoit l'importance des Païs-Bas; je ne sçay si tous | |
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Ga naar margenoot+ceux qui sont aux affaires en jugent ainsy, et diray plus, que la particulière commodité et profit tiennent souvent le bien et nécessité publicque en longueur, avec espoir ‘que tiempo [avera] para todo, y que aun no es tanto menester,’ et que les choses se pourront réduire et remédier, tant que à la fin l'on tumbe de pas à pas par faulx espoir en la ruyne entière et irrémédiable. Par tout ce que l'on m'escript du Pays-Bas je ne vois aulcung changement en la conduite et insolences, jusques au quinzième de ce mois qu'est la date du dernier ordinaire. Dieu veulle que le temps en ameinne autre chose et m'esbahys de la demande de Mr d'Egmond touchant le retour de v.S. Je ne sçay ce que c'est le Prince de Parme dit que l'on a fait peu pour luy, de quoy l'on faict tant et mesme de la conduiteGa naar voetnoot1 de l'espousée, et puis certes jusques à maintenant nihil est in homine, je ne sçay que ce sera avec le temps. Renard est bien où il est, mais que l'on l'y entretienne... J'entendis, il a diverses foiz, par desà que tous les Pays désiroient l'Empereur ou ses enffansGa naar voetnoot(1), sinon nostre maison, laquelle luy contrarioit tout ce qu'elle pouvoit; que n'estoit rien à nostre désavantage de dire que nous estions fidelles sujets et serviteurs à qui nous devions... Erasso a la protection des Seigneurs des Pays-Bas, selon qu'il s'est monstré courtois contre son naturel envers Egmond... Vienne, 28 juillet. |
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