Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome I 1552-1565
(1841)–G. Groen van Prinsterer– AuteursrechtvrijLettre XCVIId.
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Ga naar margenoot+tre, il tient desjà pour résolu qu'on ne doibve plus empescher le mariage des prestres, ni la communion sub utráque specie et tiegnent aucuns des Seigneurs telz propoz d'abolir l'inquisition, et de non plus se informer des consciences des gens, ains qu'on les doibt laisser libres et que je [nous] vois tomber bientost en quelque grande confusion. Or, avec ma grande incommodité, je n'ay laissé que partir en Court pour ouyr ce qu'il y avoit, mais pour ceste première fois la journée est mieulx passée que je ne pensois, car les propoz de remédier au faict de la religion passarent en termes généraulx, mais le principal thême estoit comme les Franchois et même les Huguenotz de France menoient incessamment les practicques contre ces pays, que les Allemans nous ne veuillent point du bien, que, pour la dissension qui estoit en la religion par deçà, l'on ne se pouvoit plus fier aux subjectz, d'entre lesquelz plusieurs adhèrant aux sectes, postposoient la fidélité qu'ilz debvoient à leur Prince, et que l'on n'a pas ung denier pour pouvoir résister au moindre trouble; qu'il convenoit envoyer quelque personaige principal vers sa M. pour lui déclairer le danger auquel nous nous trouvons, afin qu'il viegne luy mesmes pour y pourveoir, ou qu'il fournisse de quoy l'on le pourra faire, et que aultrement il fauldra le tout abandoner et laisser aller au bénéfice de la rotureGa naar voetnoot1, et me fust [devroitGa naar voetnoot2] de faire dresser ung recueil et récapitulations des debvoirs et offices cy-devant faictz vers sa M. et réprésenter de rechief les nécessités et dangiers.... Bruxelles, 10 déc. Hopper rapporte que quelques uns du Conseil, c'est à dire les | |
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Ga naar margenoot+amis du Cardinal, déclarèrent, quant à la Religion, qu'il ne falloit désespérer, ‘procédans les Officiers contre les délinquans et faisant chascun leur office;’. quant à la Justice, ‘que la coulpe n'estoit tant du Conseil et des Justiciers, comme d'aucuns assez principaulx qui se monstroient aucunes fois rebelles et désobéyssans à la Justice, ce que plusieurs de la noblesse taschoient d'imiter:’ enfin, ‘quant aux Finances, qu'il n'y avoit autre remède que le secours d'Espaigne ou une bonne contribution des Etatz du Pays-Bas, avec lesquelz l'on n'avoit jusques ores rien sceu achever;’ que la venue du Roi ‘est le seul et vray remède, sans qu'il soit besoing d'envoyer aucune Ambassade, puisque sa M. est informé du tout, si ne fust pour donner tant plus de presse à icelle, que ne seroit que bien:’ Recueil, p. 42, sq. Malgré ces observations, la proposition de la Duchesse, qui dans cette circonstance se rendoit obligeamment l'organe des Seigneurs, fut adoptée par le Conseil. |
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