Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome I 1552-1565
(1841)–G. Groen van Prinsterer– AuteursrechtvrijLettre LXVI.
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Ga naar margenoot+tost de l'offencer en quelque chose, vauldroit mieulx de temporiser um peu avecque Monsr de Colloigne. Néamoings, quant vous retournerés issi et que mon frère et vous le trouvés bon, serois d'avis que en parlissiés premièrement à Monsr le Duc, avant rien concerter avecques Monsr de Colloigne, et luy en parler ouvertement, et, selon qu'il vous responderat sur ce que luy allégerésGa naar voetnoot1 et proposerés, porrons, vous et moy, alors tant plus facillement mander nostre advis à mon frère; car pour moy ne sçay quellz moiens luy proposerés qu'i pourroit trouver bon, affin que mon dit frère puis librement accepter le service de cé deux Princes, sans que l'ung et l'aultre se agraviGa naar voetnoot2..... Les affaires d'issi sont tousjours au mesme estat et ne nous at le Roy ancores rien respondu. Nous avons esté issi avecque les Estas, leur faisant la melieur chière qui nous at esté possible: il y a beaucoup de choses qui sont passés, trop longes a escrire et qu'i vault mieulx dire de bouche que non pas escrire, pour les raisons que sçavés; parquoy désirerois bien vostre venu pour en discourrir à nostre plaisir. - Je me suis délibéré d'amvoier le commissaire SchwartzGa naar voetnoot(1) à la principaulté d'Orange, pour y donner l'ordre qui je désir qu'i se tien, et est content d'aller, dont certes il m'at faict plaisir. La TourGa naar voetnoot(2) est arrivé ce soir, mais ne l'ay encores oui, | |
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Ga naar margenoot+parquoy ne vous mande riens de ces affaires. Le Roy de France est à Paris et le Conestable gouverne entièrement, si bien qu'il at faict venir à la court Monsr l'admiral et Monsr d'Andelot. Je ne vous feray pour ce coup plus longe lettre, car n'ay le moien pour plusieurs affaires... De Brusselles, ce 9 décembre anno 1563. Vostre bien bon frère à vous faire service, Guillaume de Nassau. A Monsr le Conte LuysGa naar voetnoot1 de Nassau, mon bon frère. Parmi les choses ‘qu'i vault mieulx dire de bouche que non pas escrire,’ on doit probablement compter la résolution des Seigneurs de se distinguer par une livrée commune. Cette détermination, prise au commencement de décembre, dans un festin donné par Schetz (Strada, I. 158), parut avoir pour but principal d'exprimer leur haine et leur union contre Granvelle: ‘à son desdaing et vilipendence ils firent faire une divise rouge à teste de fol, laquelle par ordonnance de Madame de Parme leur fust défendue; mais eulx et plusieurs autres de leur faction et ligue, et pour tant plus mettre au jour en quelle grande hayne ils avoient le dict personnaige, firent tost après publicquement porter à la ville de Bruxelles, et en plusieurs autres lieux et provinces, une livrée de flesches:’ Procès des Comtes d'Egm, et de II., I. 107. Hopper dit que ce fut ‘le signal d'une confédération et alliance avecq serment très-estroict:’ Recueil, p. 35. Et le 20 mars 1564 Viglius écrit au Cardinal: ‘Quant à la livréje son Alt. ne leur a sceu persuader de la laisser; ainsi crains que aurons avec le temps icy la rose rouge et blanche. Tout cecy s'eust peu remédier si le maistre eust peu venir....’ (MS. B. Gr. x. p. 200). |
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