et de sang, il a taché mainte cotte d'armes; il a versé son sang et sa sueur sur maint champ de bataille et il a tellement grandi sa gloire que son éloge doit surpasser celui de tout autre.
Il a combattu pour les siens avec bravoure tant dans les combats sérieux que dans les tournois. Combien il dut souffrir de ce que, pendant cinq ans, tout son héritage et son pays restèrent dévastés, à l'exception d'une forteresse si solide qu'il s'y enfermait, qu'il en faisait des sorties courageuses et ne se reposait que rarement. Ses ennemis eurent peu de repos: Il les fit vivre dans l'inquiétude, et bravement on Ie vit souvent en sortir et parcourir la campagne ou étaient jonchés, brisés les glaives et les écus par les mains des guerriers.
Là, il risqua sa vie et combattit dans son propre pays. Il subit les dommages sans honte. Il conduisit la guerre avec honneur et en souffrit courageusement. Quoique ses ennemis lui fissent beaucoup endurer, sa gloire s'en accrut, comme amis et ennemis durent le reconnaître.
On a vu en mainte circonstance que sa bravoure n'était jamais lasse, qu'il ne craignait jamais personne, et qu'il osait braver courageusement tout homme. L'honneur et lui sont inséparables.
Il partit pour l'Asie. Dame, vous auriez dûl'y suivre. C'est juste, car, vous le pensez bien, il est engagé au service de l'honneur et y a été souvent et gravement blessé.
Je dis: Ma Dame apprenez-moi maintenant quelles sont les armoiries du héros afin que je puisse le reconnaitre.
Alors la chère Dame répondit: Champ d'or aux carreaux d'azur. Là-dessus se trouve un lambel à cinq pendeloques de gueules. Chaque pendeloque est brodée ä jour: on y voit en relief cinq lettres qui font ensemble le mot ‘Johan.’ Spanhem! Spanhem! crie-t-on alors. Voilà son cri de guerre