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La Bataille de Staveren
Comte de Hornes.
Le meilleur Seigneur je le place devant.
Il portait d'or à trois cors de gueules;
Ils étaient liés d'argent.
Vaillant on le vit toujours
Quand à lui se présenta le danger.
Il est resté mort contre les Frisons.
Sire d'Antoing.
Le second portait l'écu de gueules,
Un lion dedans, [prèt] à mainte joute;
Il était d'argent, ni plus ni moins.
Sa mort attriste encore le peuple.
Sire de Ligne.
Le troisième Seigneur, je ne le cache pas;
Il portait d'or à la bende de gueules.
Il était bien connu parmi les seigneurs,
Et vécut tout son temps en honneur.
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Sire de la Merwede.
Le quatrième, vous le reconnaîtrez ainsi:
Il portait de gueules traversé
D'une face d'argent besantée
D'or; ainsi était ce blasonné.
Sire de Haemstede.
Le cinquième portait lécu d'or,
Un lion de gueules, - le hardi chevalier, -
Et dans la poitrine, une roue d'argent.
On ne le trouva jamais lent à bien faire.
Sire d'Asperen.
Le sixième Seigneur portait l'écu
D'argent, qu'il tenait devant lui,
De gueules deux barres crenelées.
Si vous désirez le savoir,
Une merlette, dans le chef de l'écu,
De sable, ce généreux chevalier portait.
Sire d'Avelyns.
Le septième Banneret, sachez-le pour vrai,
Portait l'écu d'argent clair,
Un lion de gueules rampant,
Sire Gerard a la Barbe.
Le premier * [chevalier] tu le comprendras ainsi
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Un chef d'argent, deux pals de gueules,
On n'en trouve plus beaucoup aujourd'hui qui lui ressemblent;
Sur chaque pal une étoile d'or
De cinq branches, comme cela devait être.
Sire Gauthier de Manny.
Le second [chevalier] je l'oublierais à regret,
Il portait d'or, je vous le fais savoir,
De sable avec trois chevrons,
Ainsi vous connaissez ses armes.
Sire Guillaume de Naeldwyc.
Maintenant vous entendrez le troisième:
Depuis qu'il chaussa des éperons d'or
Il n'eut jamais peur sous les armes,
Il a poursuivi pendant sa vie
Ce qu'on lui donnera après sa mort.
Il portait d'argent, en son vivant,
Sur lequel était peint un lion de gueules.
Sire Thiéri de Walcourt.
Maintenant je vous nommerai Ie quatrième,
Le courtois, le féal et le vaillant.
Il portait d'or, dans lequel était placée
Une aigle de gueules, je veux que vous le sachiez;
Il avait cherché mainte avanture;
L'aigle était membrée, becquée
D'azur, je vous le dis volontiers.
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Sire Simon de Thélignen.
Le cinquième s'armait d'or,
Au lion de gueules, comme ce devait être;
C'étaient ses armes tout entières.
Sire Jean de Lisseroeulx.
Ecoutez le sixiême chevalier vaillant:
Il portait l'écu au dessous vert,
Une face d'or, le chevalier généreux!
La partie supérieure de son écu
Qu'il portait, j'en suis instruit,
Était un chef de Gommegnies.
Sire Nicolas Oem.
Écoutez le septième, si vous pouvez:
C'etait un chevalier de grande valeur.
Il portait d'argent, et, tout là dedans,
En gueules deux barres [fasces] tout de créneaux;
Endentée, qu'il s'attachait [au col].
Il ne resta pas de Bacheliers
Un nombre égal dans toute l'armée
Dont la perte eut été aussi grande
Si on les trouve meilleurs et qu'on puisse mieux les louer
Qu'on le prouve en vérité,
Afin que tous chevaliers ou écuyers
Les imitent, je le tiens pour juste.
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Notes historiques
La bataille de Staveren eut lieu au mois de septembre 1345. - Avec le comte de Hainaut périrent les sires d'Antoing, de Ligne, de Walaincourt, de Manny, Daniel de Dordrecht et beaucoup de chevaliers de Hollande. - Chron. de Berne.
‘Le conte Guillaume de Haynault et de Holande s'en ala au pèlerinage ou St Sepulcre l'an 1343, et emmena avoec luy mgr. d'Augimont, mgr. Jaques du Sart et sy fut avoec luy mgr. Guillaume de Sorre que le conte fist chevalier au St Sepulcre, et au revenir, ils s'en retournèrent et prinrent leur chemin par la terre de Prusse. Après, il luy print volenté de faire une chevauchée sur les Frisons et de pourcachier aucuns drois qu'il y debvoit avoir d'anchiserie, dont les Frisons estoient toujours sur leur garde, car ils scavoient le conte josne et volentier. Et combien que l'emprise du conte de Haynault fust faite pour aler en Frise, sy les mena-il tous devant Utret, une grande cité et forte, pour ce qu'elle estoit consort aux Frisons et contraire au pays de Holande, et l'assiégea, 1345, l'espace de six sepmaines.’ - Chron. de Valenciennes. ‘Et si contraindi le ville et chiaux de dedens que il les eult à se vollenté. Tantos apriès, li dis contes, fist une asamblée et une pryère de gentils hommes assez grande pour aler en Frise, car li Frison pour lors ne voloient, par lor orguel et présomption, obeir au conte de Hainnau, et pour
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euls mestre a raison li dis contes fist sa carge a Dourdresc en Hollandes, de naves, de barges et de vaissiaulx et se departi de belle marée et de bon vent et à grant chevalerie de Hainnau, de Hollandes, de Flandres, de Braibant, de Guerles, de Jullers, de Namur et de Hasbaing, et s'adreça ceste navie viers Frise et une ville et abbeie que on appelle Stales. Li Frison estoient signefyet de la venue dou conte et de ses gens, siques pour eux requellier, il s'estoient grandement fortefyet dou dit conte et de sa venue, et mis ensemble priesque tout li païs. Chils contes qui fu de grande volonté, hardis et entreprendans oultre mesure, et pour lors en la flour de sa jonèce et qui petit amiroit et prisoit la poissance des Frisons contre la sienne, prist terre assés priès de Stales de sa volonté et sans atendre messire Jehan de Hainnau, son oncle, liquels avoit bonne chevalerie avoecques lui.
Li Frison atendirent trop bien que li contes et ses gens euissent pris terre, et quant il furent oultre, tout considéré, il n'estoient que une puignie de gens ens ou regart des Frisons. (Froissart.) Et quant les Frisons virent qu'il y en eult assés d'issus et qu'ils furent oultre les dicques, et qu'ils venoient si hastivement à grans flottes et sans aroy, ne nul couroy, les Frisons yssirent hors de Stavres et de l'abaye de Floricamp et coururent sus au conte et a ses gens de toutes pars, sy ferirent et moult fut grande la bataille et fort murdrière et mortele ochision de l'une part et d'aultre; et bien s'y vendirent les gens du conte, mais ils furent si fort enclos, que ceulx qui yssoient des nefs, n'y pooient avenir. Et en la fin le conte de Haynault et ses gens furent tous déconfis et tous mors, et avoec le conte il fut mort monseigneur de Walecourt, monseigneur de Lingne, Gauthier son frère, monseigneur Rasse de Montigny, monseigneur Jehan de Lussereulles, monseigneur Ferry de Hordaing, monseigneur Jehan de Buyllemont, monseigneur Henri de Briffeul, monseigneur Daniel de le Mervède, lui XIIIe
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de sa maisnie, et pluseurs aultres que je ne scay nommer, dont ce fut pité et domage que le conte de Haynault ne crut consel; car les uns dient qu'il fut mis en un batel moult navrés et tout desarmés luy llle: sy ne sceult-on qu'il devint. Encore ne savoit riens monseigneur Jehan de Beaumont son oncle, de ceste desconfiture, jusques sur le vespre: ains descendoit à terre, et avoit-on tendu ses tentes et pavilions à l'aultre lés de l'abaye, et cuidoit là sejourner la vesprée. Mais les Frisons qui avoient desconfit le conte, luy coururent sus, et luy et ses gens le deffendirent moult bien, qui peu leur valu. Et y furent tués monseigneur Gille Grenart, monseigneur Thiéry de Manny et Jehan son frère, monseigneur d'Adenehove et pluseurs aultres chevaliers, et escuiers grant planté qui y furent noyés et tués. Et y fut monseigneur Jehan de Hainault parmy ses armures moult fort navrés; et quant il perchut que le conte, son nepveu estoit deconfis et mors, adont s'abandonna-il oultrageusement et dit qu'il ne voloit plus vivre. Et toutefois monseigneur Jehan du Chasteler et monseigneur Thiéry son frère, monseigneur Robert de Glumes et Quemuchin d'Ostrique et pluseurs aultres portèrent et misrent à sauveté monseigneur Jehan en sa nef, malgré luy et malgré les Frisons. Et adont repaira monseigneur Jehan et ce qu'il avoit de remanans de gens en Holande et puis en Haynault, ou il fist grant doel et grans pleurs pour le conte Guillaume et pour ses gens, dont Dieu ait les âmes.’ - Chron. de Valenciennes.
Ce récit, que nous ne voulons pas trop étendre, malgré tout l'intérêt qu'il comporte, peut se compléter par d'autres chroniques. M. Jean Van Malderghem en a recueilli tous les détails dans sa brochure: la Bataille de Staveren, publiée en 1869 sur eet épisode des guerres du xive siècle. - On peut consulter la publication de feu Willems dans le Belgisch Museum, V, 1o3-112; le manuscrit de Beyeren: Hollantsche Chronique,
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no 5753 de la Bibliothèque royale de Bruxelles; et divers Chroniqueurs: Mieris, Beka, Hocsem, et le tome IV de Froissart, édition Kervyn, pp. 476 et suivantes.
Une question a été soulevée: Ce petit poème est-il complet? La pagination du manuscrit original de Gelre laisse supposer une lacune: le troisième feuillet manque; le chiffre III a été transporté sur le verso du second feuillet. M.J. Van Malderghem suppose que le poème était plus étendu, qu'il nous manque le feuillet où Gelre motivait le choix des seigneurs dont il a fait l'éloge, et il accuse Beyeren, le successeur de Gelre, de cette mutilation, parce qu'on trouve dans sa Chronique de Hollande une ou deux variantes du poème. Ce n'est pas notre avis. Beyeren a changé un nom dans sa chronique: au lieu de Avelyns, c'est Valincourt, avec une bordure d'azur; il a aussi interverti l'ordre des chevaliers; mais ces modifications ne sont pas importantes, car rien ne l'empêchait de corriger l'oeuvre originale, et il l'a respectée. En supposant même que ce ne soit qu'un fragment, ce fragment est un poème complet: on y trouve sept bannerets et sept chevaliers, et la strophe finale ne fait mention que d'eux.
* A Gérard à la Barbe, nous avons ajouté [chevalier]. M. Jean Van Maiderghem le qualifie seulement de bachelier. - Le mot second à Gauthier de Manny justifie une autre qualification. - Du reste, Lisseroeulx nous apprend qu'il s'agit de chevaliers. - Le troisième, Naeldwyc, ayant chaussé des éperons d'or, n'indique-t-il pas qu'il était chevalier?
Je crois qu'on doit les considérer comme chevaliers-bacheliers, et les sept premiers comme chevaliers-bannerets.
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Dans sa Chronique de Hollande, Beyeren a fait précéder les Rimes de Gelre de ces quatre lignes:
In corte woorden u doen verstaen
Die ·vii· baenrootse wie si waren,
God ontfarme der leider maren.
Beyeren, en intercalant dans sa Chronique les strophes de Gelre, les a aussi accompagnées des armoiries de chaque chevalier. Les lions de Haemstede, de Walincourt, de Naeldwic, de Teylingen sont sourcillés d'azur. Ce sont de légères differences qui n'avaient pas d'importance en ce temps-là, où on connaissait ‘par coeur’ ses armoiries, et son monde sur le bout du doigt.
Le Sire de Hornes, qui portait d'or à trois cors de gueules, liés d'argent, était Gérard, seigneur de Hornes, d'Altena, Gaesbeek, Putte et Stryn, fils de Guillaume VII et d'Ode de Putte. Il avait épousé Jeanne de Louvain.
Le Sire d'Antoing, qui portait de gueules au lion d'argent, est Henri, sire d'Antoing, souvent cité par Froissart: ‘En le compaignie monseigneur Jehan de Haynnau, seigneur de Biaumont, et à se delivranche vinrent del pays de Haynnau li sires d'Enghien qui adont estoit appelés messires Gautiers, li sires de Faignouelle, messire Henris d'Antoing, etc.’ II, 113. Butkens, t. I, 433, le nomme à tort Hugue, sire d'Antoing, Epinoy et Sotteghem.
Le Sire de Ligne, qui porte d'or à la bande de gueules, est Michel I, sire de Ligne, Brifeul et Montreul: messires
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Mikieux de Ligne, ou messire Miquiel de Ligne. ‘La estoient de chevaliers hennuyers avoecques monseigneur Jehan de Haynnau, messires Henris d'Antoing, messires Mekiel de Ligne, li sires de Havrech, castellain de Mons, li sires de Gommegnies, etc.’ Froissart, II, 63. Il avait épousé Anne d'Antoing, dont il eut Michel, mort en 1387.
Le Sire de la Merwede, qui portait de gueules à une face d'argent besantée d'or, était Daniel, sire de la Merwede et de Wieldrecht, l'une des cautions ducomte de Hainaut en 1334, et créé banneret en 1341.
Il était, dit M. Kervyn, le premier des trois bons Daniel, selon le dicton populaire. Froissart rapporte que trente-trois cottes d'armes de la parenté de Daniel et dont il était le chef, succombèrent avec lui à la journée de Staveren. Buchon, t. Ill, 252. Il se trouve dans l'Armorial ci-après, pl. XCVII.
Le Sire de Haemstede, qui portait d'or au lion degueules chargé sur l'épaule d'une roue d'argent, est Florent, sire de Haemstede, ou son père Gui, selon la Batavia illustrata, dit M. Van Maiderghem, et selon Butkens, dans son tome I des Trophées du Brabant, p, 433. - Nous croyons que c'est Florent, car il figure ci-après dans l'Armorial, avec la roue sur l'épaule du lion. Il signa la charte de 1345, par laquelle le comte de Hainaut engagea aux villes de Dordrecht, de Ziericksee, de Middelbourg, de Delft, de Leyden et de Haarlem, différents biens en garantie des sommes que ces villes lui avaient avancées pour l'aider à soutenir la guerre. Mieris.
Un autre sire de Haemstede est cité, en 1396, par M. Kervyn, t. XV, 402, dans l'Expedition de Frise. Mais quoique je ne sois qu'un simple héraldiste doublé de linguiste, sans être Flamand, je dirai, qu'il ne faut pas confondre Hamstede avec
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Hemstede: Hamstede ou Haemstede porte un lion, et Hemstede porte d'or au canton de gueules et un orle de merlettes de même.
Le Sire d'Asperen, qui porte d'argent à deux faces bretessées et contrebretessées de gueules, qui est d'Arkel, brisé d'une merlette de sable au canton droit du chef, était, selon Butkens, Gui, sire d'Asperen. D'après la Batavia et Jean van Malderghem, ce Gui était fils d'Otton Arkel I, qui prit le nom d'Asperen et brisa les armes d'Arkel d'une merlette de sable, que ses descendants conservèrent comme signe de leur branche. - M. Kervyn rapporte que, vers 1390, Thierry de Polanen, dit de la Lekke, fils d'Othon de Polanen, seigneur d'Asperen, épousa Elisabeth d'Arkel, dame d'Asperen. - Et enfin, Gelre lui-même, dans son Armorial, nous montre le sire d'Asperen avec les armes de la Lekke et de Polanen qui sont d'argent à trois croissants de sable brisés de differentes manières.
Le Sire d'Avelyns,qui porte d'argent au lion de gueules à la bordure d'or endantée, est, selon Butkens, Jean, sire d'Aveluys, Hennin, Hulbes, etc. - Un sire d'Avelin était, en 1310, au Tournoi de Mons: il portait d'argent au lion de gueules, armé et lampassé d'azur, à la bordure endantée d'or. - Les D'haveluy, dit M. Van Malderghem, portaient les mêmes armes que D'Avelin, avec cette différence que la bordure, au lieu d'or, était d'azur. - En examinant ces divers noms avec celui dont nous offrons le fac-simile, nous croyons, si on veut bien nous le permettre, que d'Avelyns, d'Aveluys, d'Avelin est le même nom avec diverses orthographes et que les differentes bordures sont les brisures d'une même familie. C'est aussi, quasi, l'opinion de M. Kervyn qui divise en trois: Jean sire
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d'Avelin en Arthois, Jean sire d'Aveluys et un autre ‘d'Aveluys’: qu'on s'appelle d'Avelin en Arthois et d'Avelyns en Pontbieu, qu'on ait un fief ici, un autre là; qu'on figure dans cette armée, et, dix ans plus tard dans telle autre, on n'en est pas moins le même. - Le fonds de l'écu est noirci par oxidation de la couleur argent.
Gheraert mitten Baerde, qui porte de sable an chef d'argent à deux pals de gueules chargés chacun d'une étoile d'or, est Gérard diet à la Barbe, ou Gérard d'Audenhove qui se trouve aussi dans l'Armorial, planche CV, Gerrit mytten Baerde, avec les mêmes armes et avec son cimier. - 11 est cité par son nom dans la Chronique anonyme de Valenciennes, que rapporte M. Kervyn, au t. IV de son édition de Froissart: ‘Et y furent tués, monseigneur Gille Grenart, monseigneur Thiéry de Manny et Jehan son frère, monseigneur d'Adenehove et pluseurs aultres chevaliers et escuiers grant planté qui y furent noyés et tués.’ IV, 478.
Wouter van Mani, qui porte les vieilles armes du Hainaut, d'or à trois chevrons de gueules, est-il Gautier de Manny, un des principaux personnages du XIVe siècle? Je le crois. Il figure ici au rang des morts: Sans doute fut-il laissé pour mort sur le champ de bataille et chanté par Gelre. Ce héros légendaire préludait à cette vie active qui a rempli toutes les Chroniques de son nom. - Butkens le cite aussi comme occis: Wauthier de Manny, d'après la Chronique de Hollande. D'autres veulent que ce soit l'un de ses frères.
J'ai déjà fait remarquer ailleurs que l'orthographe du nom de ce chevalier était Mani ou Manny, dont on défigure le nom quand on l'écrit Mauny ou Masny. Je le constate une fois de plus, avec Butkens, avec toutes les chroniques et tous les manuscrits qu'on a mal lus.
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Guillaume de Naeldwyc, qui porte d'argent au lion de gueules, se trouve aussi dans I'Armorial à la planche XCIX. - On voit dans la Batavia Illustrata qu'il fut maréchal de Hollande et qu'il épousa Sophie Van Raephorst, fille de Gérard et d'Agnès Van Duvenvoorde. Plus tard, un sire de Naeltwyck figure dans l'expédition de Frise. Voyez Froissard, édit. Kervyn, t. XV, p. 402.
Dirc de Walcourt, qui portait d'or à I'aigle de gueules becquée et membrée d'azur, au lambel de même, était, dit Butkens, Thiery de Walcourt, sire d'Aa, Anderlecht et Lennick. - Il se trouve aussi plus loin dans I'Armorial, planche XCIX, comme sire de Walcourt.
Froissard l'appelle Thierris de Wallecourt et messires Tiéris de Wallecourt. Son fils s'appela aussi Thiery, et dans I'Armorial, qui est postérieur au poème de Staveren, il porte les mêmes armes avec le lambel d'azur.
M. Kervyn, dans sa table du tome XXIII, a donné des notes intéressantes sur les chevaliers de Walcourt. Ils eurent, dans la première moitié du Xllle siècle, le titre de maréchal héréditaire du Haynaut.
Symon de Teylingen, qui portait d'or au lion de gueules, brisé d'un lambel d'argent, était fils de Thierry, ‘dernier seigneur de Teylingen’, et de N. Van Huecklom, fille d'Otthon d'Arkel, seigneur de Huekelom, selon la Batavia Illustrata. - Butkens cite Thiery, frère de Simon, mort avec lui.
Jean Lusserulis, qui porte de sinople à la face d'or, et en chef de Gommegnies, est Jean de Lisseroeulx, Lussereules ou Lissereules. Le chef de Gomegnies est une manière trés rare
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de blasonner l'alliance d'une maison. Lisseroeulx était un fief qui relevait de Ia cour de Mons. Jean de Lissereules était un des feudataires du roy Jean de Bohême, dans le comté de Hainaut, à raison des moulins de Pons. - Il ne figure plus dans l'Armorial.
Claes Oem, qui portait d'argent à deux fasses bretessées et contrebretessées de gueules avec une bordure d'azur, est Nicolas d'Arkel, dit Oem.
Dans le précieux recueil publié par M.L. Galesloot, ‘les Feudataires de Jean III’, il est fait mention de Nicolas et de Jean Oem, son fils: ‘Jean Oem, zoen heeren Clas van Arkle.’ Mais à l'examen des armoiries, il est impossible de rattacher Henri Aem, qui fut chevalier de la Jarretière, ni les Oem de Wyngaerde, ni le bastard d'Oem, aux deux feudataires de Jean III.
Page 10, vers 67, au lieu de den bin, lisez: des bin
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