Momusklanken. Gedichten in 't Maastrichtsch, Nederlandsch en Fransch
(1883)–G.D. Franquinet– Auteursrechtvrij
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Oh! alors se réveille
Dans mon coeur une voix,
Qui me chante merveille
De nos prés, de nos bois;
Au loin, dans la vallée,
Je crois voir le hameau,
Dont la hutte isolée
Fut mon humble berceau.
La Meuse là promène
Ses flots avec lenteur
Et s'arrache avec peine
A ce site enchanteur;
Le baiser de l'Aurore
Y fait naître les fleurs,
Qu'un beau soleil colore,
Du feu de ses ardeurs.
J'y coulai ma jeunesse
Dans un cercle d'amis,
Qu'avec même tendresse,
Encore je chéris.
Que ne puis-je leur tendre
La main, comme autrefois,
Les voir et les entendre
Sous leurs modestes toits!
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Sur la plage lointaine,
Ainsi que moi, hélas!
Plus d'un gémit et traine
De longs jours sans appas.
Ceux qu'un sort moins sévère
Attachait au logis,
De ce monde éphémère
Au ciel se sont enfuis
Ton décret, que j'adore,
Dieu! me les a ravis;
Mais il me laisse encore,
Un seul de tant d'amis!
Lui seul quelquefois pense
A l'ami de son coeur,
Aux jours de notre enfance,
Trop rapide bonheur!
Et c'est lui qui me mène
De maison en maison,
Quand vers lui me ramène
La nouvelle saison,
Et sur le cimetière,
Où nous portons nos pas,
Me dit à chaque pierre
Qui sommeille là-bas!
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Lors des larmes amères
Inondent le tombeau,
Tandis que nos prières
Montent vers le Très-haut.
En partant ma main trace
Un rustique contour:
‘Que là soit notre place,
Qu'elle nous couvre un jour!’
H.J. Eymael.
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