Momusklanken. Gedichten in 't Maastrichtsch, Nederlandsch en Fransch
(1883)–G.D. Franquinet– Auteursrechtvrij
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D'après quelqu'esprit débonnaire
Si nous étions nés pour souffrir,
Pourquoi, dès notre premier père,
Nous a-t-on permis de jouir?
Oh jouissons! et si parfois la peine
Vient dans nos jeux agiter son atout,
Pour l'éviter cherchons bouteille pleine
Et rappelons le plaisir avant tout!
Qu'en leurs excès patriotiques
Voulant des codes sérieux,
Messieurs les graves politiques
Se lancent des gros mots entr'eux:
Rions, rions de leur folie amère,
Car pour fixer la concorde partout
Il ne s'agit d'inspirer sur la terre
Que le plaisir, le plaisir avant tout!
Le mendiant qui vit à peine,
L'ouvrier qui n'a qu'un écu,
Le richard dont la bourse est pleine,
Les rois criblés de superflu,
Le laboureur et la tendre fillette,
Les mamans même et les prudes surtout,
Chacun dira, se mettant en goguette,
Chantons, prisons le plaisir avant tout!
A.J. Arnould.
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