Momusklanken. Gedichten in 't Maastrichtsch, Nederlandsch en Fransch(1883)–G.D. Franquinet– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 79] [p. 79] Fransche lier. [pagina 81] [p. 81] Mon jardin. Chanson. Oh! mon jardin, que j'aime ton ombrage, Ton frais gazon, tes sentiers, tes berceaux, Tes arbres verts cachant dans le feuillage Les fruits dorés et les nids des oiseaux: Et de tes fleurs l'innombrable phalange Embaumant l'air, éblouissant les yeux, Et ton bosquet où chante la mésange, Rien de plus beau sous la voûte de cieux! Dans mon jardin, lorsque dans les campagnes Tout reverdit, tout se couvre de fleurs, Je vois la rose et ses mille compagnes S'épanouir, étaler leurs couleurs; Mon regard suit le travail des abeilles, Le papillon au vol capricieux; Et je m'écris, en voyant ces merveilles: Que tout est grand sous la voûte des cieux! [pagina 82] [p. 82] Dans mon jardin, de l'église voisine Je vois la croix, qu'en vain battent les vents, J'entends la cloche à la voix argentine, Les sons de l'orgue et ses accords puissants; Et le parfum de l'encens d'Arabie Qui brûle aux pieds du Christ victorieux, Au doux parfum de mes fleurs se marie Avant d'atteindre à la voûte des cieux. De mon jardin la discrète tonnelle M'offre un abri toujours frais, toujours vert; C'est mon refuge à la saison nouvelle Jusques aux jours qui ramènent l'hiver. Je vous attends, amis! sous son ombrage, Pour vous fêter un flacon de vin vieux, Et des oiseaux dont le charmant ramage Monte et parvient jusqu'aux voûtes des deux. Qu'en mon jardin ma dépouille glacée Soit déposée, au bas du grand sentier; Qu'une humble croix, sur ma tombe placée, Marque l'endroit où git le chansonnier! Pas de cyprès, de pierre tumulaire Impénétrable au soleil radieux: Je veux, amis! que ma pauvre poussière Repose en plein sous la voûte des deux. Jos. van Halen. Vorige Volgende