De Amsterdamse boekhandel 1680-1725. Deel 1. Jean Louis de Lorme en zijn copieboek
(1960)–Isabella Henriëtte van Eeghen– Auteursrechtelijk beschermdBrieven aan H.A. van der MarckAmsterdam ce 8 janvier 1707 MonsieurJe n'ay point receu la lettre que vous dites m'avoir ecrites il y a environ deux mois. Vous pouvez croire monsieur que je vous y auroit fait reponce. Les bibles 18o 8 volumes ne sonts pas encore arrivées a Rouen. Vous scavez monsieur, que je ne pourray vous donner de l'argent que quand monsieur Desprez, a qui je les ay vendus, les auras receues. Les bibles sonts dans le vaisseau La Croiance capitaine Jean de Jongh. C'est un vaisseau de Rotterdam. Le pauvre monsieur Boudot est mort le 23 du passé. Je perd en luy un bon amy. J'apprehende que cette mort ne m'oblige de retourner a Paris dans quelques temps pour regler mes comptes avec la veuve et y etablir un autre corespondant. Je vous envoye monsieur un etat des estampes que j'ay | |
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vendus. Vous aurez la bonté d'y mettre les prix et de me le renvoyer afin que je voye ce que je vous doit. Prenez la peine de me faire scavoir combien je vous doit d'Antiquitez romaines. J'espere que lorsque ma marchandise de France, qui est en chemin, seras arrivées icy de solder de compte avec vous pour les estampes et Antiquitez romaines. Cependent je vous envoye un compte de ce que vous me devez, qui se monte a f 609.19.-. Vous scavez monsieur, que monsieur Desprez a achetez les bibles a 6 l. de France, qui fonts environ d'icy f 4. Monsieur Huguetan veut abandonner sa part a f 3.5. -, pourvu que monsieur Desprez luye paye contant. Voiez monsieur, si vous voulez que je donne la notre au même prix, alors je luy en feray la proposition. Je n'ay plus de Testament grec. Je vous ay envoyé par le bateau les deffects de Gerson, que vous demandez. J'attend l'honneur de votre reponce et suis avec un profond respect monsieur votre tres humble et tres obligé serviteur de Lorme. | |
D'Amsterdam ce 18 janvier 1707 MonsieurJe ne puis passer a Utrecht, parce que je suis obligé d'aller a la Haye pour parler a monsieur Buys,Ga naar eind64 nottre pensionnaire, qui y est. C'est pour une affaire dont je ne puis me dispenser. Je part demain et j'espere d'etre a Paris dans dix jours. D'abord que j'y seray, je verray ce que l'on poura faire pour vendre les bibles in 18o en argent content et j'auray l'honneur de vous en écrire. Mais comme je ne resteray pas plus d'un mois a Paris, je crois monsieur, qu'il seroit necessaire que vous me donniez vos ordres incessament. Monsieur Hugetan m'a donnez un écrit par lequel il consent que je vende les dites bibles a trois florains cinq sols en argent content. Il faut considerer s'il vous plait monsieur que le terme est long pour l'entier payement des bibles, que le change est fort bas a present et que le port et autres frais des bibles d'ici a Paris ferons une somme. Enfin monsieur, prenez la peine de me faire scavoir en reponse, si vous voulez abandoner les bibles comme monsieur Hugetan a trois florins cinq sols. Ma femme me faira savoir vos intention. Je parleray fortement a monsieur t'Serstevens a Bruxelles au sujet de ce que vous prenez la peine de m'ecrire et j'auray l'honneur de vous marquer ce qu'il m'aura dit. Je trouve que vous me passez ces estempes a un prix plus haut que je ne les ai vendues. Je say ce qu'elles ce vende a Paris. Il m'en vient, que j'ay eues de monsieur Clement,Ga naar eind65 que je vous venderay a plus bas prix que vous ne me les passez. Et vous trouveray un notte de l'autre part avec le prix de ce quelle me coutent. Prenez donc la peine s'il vous plait de moderer votre prix, car j'y perderois. Je n'ay vendu que 3 Testement grec. Il faut que vous ayez eu les 2 autres. Je ne sait ce que c'est des f 39 que vous me passez en compte pour une vente. Je n'ay nule idée de cela. Je ne puis vous faire tenir les 200 florins que vous me demendez avant mon depart. L'envoye des bibles in 18o m'a tout emportez mon argent comptent, mais le premier argent que l'on toucheras, on vous le faira toucher. Je suis avec un profond respect monsieur votre etc. De Lorme. | |
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De Paris le 18 mars 1707 MonsieurMa femme m'a envoyez la lettre que vous lui avez fait l'honneur de lui ecrire. Vous me permettrez s'il vous plait de vous dire que je ne crains nullement ce dont vous la menasé. Il semble a voir monsieur sur ce que vous prenez la peine d'ecrire, que j'ait disipé le fond de la sossietez. Je vous feray voir tout le contraire, quand je seray de retour chez moy. En veritez monsieur je ne m'attandois pas que vous feriez de telles menases a ma femme pendent mon absance. Je n'ay fait ce voyage que pour le bien de la compagnie et non pour mon interet particulier. Je vous avoue monsieur qu' apres bien de la peine, de la depanse et même avoir hasardez sa vie, il est fort desagreable d'avoir pour recompense des reproches et des menases. Ceux qui vous ont dit monsieur que je faisoit imprimer ici les Delices d'Italie en ont menti avec vottre permission et je ne doute point que ce ne soit ce fripon de van der Aa.Ga naar eind66 Si j'avois de l'argent je le metterois a un autre ouvrage que celui la. A l'egard des bibles 18o, celle que j'ay envoyez par Rouen sont arrivees ici, mais les autres qui estoit a Bruxelle ne le sont pas encore. Je ne puis faire faire les lettres de change, ni toucher le 2000 l., qu'on doit me peyer, que je n'ait livré le tout. Vous pouvez conter monsieur que d'abord que j'auray receu cette argent, je vous le fairez toucher ce qui ne peut pas aller loing. Il m'est venu une pensée au sujet des billets, qu'on doit me faire pour les bibles. C'est d'acheter ici du papier pour les dits billets et de les faire vendre a Amsterdam au basin.Ga naar eind67 On aura par ce moyent de l'argent contant et on ne perdra pas sur le change. J'envoye a ma femme plusieurs epreuve de papier afin de les faire voir. Il y en a de 5 l. 10 s. argent de France, que je crois qu'on vendra f 4.10. - d'Hollande. Voiez monsieur ce que vous jugez a propos que je face a cet egard, car je ne fairez rien sans vos ordres, que j'attend incessament. Mais ci c'etoit une chose qui me regarda, je concluroit la chose sans esiter, d'autan plus que je trouve un marchand de papier d'ici, qui veut ce charger des billets, que je luy donneray du sieur Deprez, a qui j'ay vendu les bibles, a ses risques. Ainsi monsieur, nous n'en serions point responsable. Faites moy la grace de me repondre d'abord la presente recues et de me croire avec un profond respect monsieur votre etc. De Lorme. | |
De Paris le 4 avril 1707 MonsieurJe n'ay pû repondre plutôt a la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'ecrire le 25 de l'autre mois. Lorsque je seray en Hollende je regleray de compte avec vous monsieur, tant ce qui me concerne en mon particulier qu'en ce qui concerne la compagnie, et j'espere que vous serez content de moy et pour l'un et pour l'autre. L'argent est si rare icy, qu'on n'en peut pas trouver a 20%. Je vous remettray au plutart d'aujourd'huy en 8 jours a compte des bibles 1000 livres argent de France. Je suis apres monsieur Desprez pour luy vendre en argent comptant notre part des bibles et je pourrois bien en venir a bout, mais je ne pourray en avoir des nouvelles que dans 15 jours. A l'egard du papier j'ay oublié a vous marquer qu'il n'y avoit point de mains decassées dans la rame, que la rame contient 20 mains et chaque mains 25 feuilles, ce qui fait comme vous pouvez | |
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juger monsieur une grande difference par raport aux prix. Je ne pourray avoir celuy dont vous m'avez renvoié l'epreuve a un prix plus modique que celuy que je vous ay marquez et comme je ne puis faire affaire icy du Gerson a cause de la rareté des especes et de la cherté du livre, je seray obligé de me servir du provenu des bibles pour l'achat des 1000 rames, que vous m'avez ordonnez d'acheter. Je suis etc. De Lorme. |
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