De Amsterdamse boekhandel 1680-1725. Deel 1. Jean Louis de Lorme en zijn copieboek
(1960)–Isabella Henriëtte van Eeghen– Auteursrechtelijk beschermdBrieven aan E. GaneauDu 22 septembre 1707 MonsieurJ'ay receus l'honneur de la vottre du 15 de ce mois. Si je vous avois cru a Paris, il y auroit longtemp que je vous aurois écrit. Je suis ravis qu'enfin vos affaires prenent une fin et que vottre traitez soi fait avec la compagnie dont vous m'avez parlé. Je souhaite que se soit a vottre avantage et satisfaction. Vos Memoires de Trevoux ne sont point estimé ici. Personne ne m'en demande et je ne say ou en distribuer. Je serois bien aise de savoir le titre de l'ouvrageGa naar eind56 que vous allez entreprendre tous les mois et ceux avec qui vous avez traitez, et vous pourez m'en fournir un nombre. Je ne vous demande cela qu'en cas que vous le puisiez dire. Vous pouvez m'envoyer par Rouen a l'adresse de monsieur Lagisse, marchand a Rouen, 100 sermons de Massilion, nouvelle edition, 25 sermons du pere la Rue, derniere edition, 12 Dictionnaires de Danet 4o. Je seray bien aise d'avoir un catalogue des livres de Lion avec le prix et les anées. Je vous fairé travalier a celui que je vous ay promis. On ne peut pas rien vous envoyer par la Lorraine; les ports en sonts exorbitans. Outre cela il n'y a point de voiture. Je vous suis obligé mon cher monsieur, de la peine que vous aiez prise au sujet de l'Horace. J'aprehande qu'il ne languisse, mais que faire a cela, je n'en say, je vous assure rien. J'auray soin d'envoyer au pere la ChaiseGa naar eind57 | |
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les Actes de Leipsig. Je n'ay poin trouvez dans la lettre de monsieur Etienne le memoire dont vous me parlé. Je vous diray entre nous que monsieur l'abbé Bignon recoit par mon moyen - c'est a dire par de voye qu'il m'a donné - tout ce qu'il y a de nouveaux, ici et en Allemagne, mais je ne puis rien envoyer pour qui ce soit par cette voye la. Je vous donne cette avis, afin que vous preniez vos mesures. Il faut que vous obteniez un paseport pour faire paser ces livres pour vottre journal par Lille. C'est la voye la plus courte et la plus prompte. J'auray soin de vous faire part des nouveautez qui paroitront en ce pays et qui pouron estre rimprimé au vottre. Je le fairay tenir à monsieur Boessiere, a qui je vous prie de presenter mes respect. Demandé a monsieur Du Menil, si je puis vous envoyer par monsieur Pinchault le Tableau de la cour de Rome, dont vous me parlez. Je pouray bien vous envoyer par Paris 50 Voyage de Legeat, si vous croiez vous pouvoir vous en déffaire a Lion etc. Marquez moy vottre intancion la dessus. Je ne puis encore vous en dire le prix, parce qu'il n'est pas achevez. Parlez a monsieur du Mesnil au sujet des ports de lettres. Il vous donnera une adresse pour celle que vous m'ecriray, mais je ne say s'il poura vous faire tenir les mienne franco. J'espere que quand nous aurons établi nottre corespondance, que tout ira bien, mais il nous faut une paix. Salué de ma part madame votre mere, monsieur et madame Née, monsieur Gouray et tous les amis sans oublier monsieur le Raché. Porté vous bien et croyez moy a mon ordinaire etc. | |
Du 12 mars 1708 Monsieur et amyJ'ay receu la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'ecrire du 1 du courant, à laquelle je repond dans le moment. Je vois que vous m'avez espediez une balle. Je vous en quindréGa naar eind58 bon compte, quen je l'aurez receu. Je veray ce qu'on poura faire pour votre journal, ainsi que du Ballinghem, mais ce dernier livre n'est pas gouté en ce pays. J'en ay encore. Vous pouvez mettre sur mon nom de J.L. de Lorme la Bibliotheque critique de monsieur Simon et m'en envoyer 500 exemplaires ou plus si vous le jugez a propos. Je ne doute point que je ne les debittent. En un mot, vous pouvez conter que je me feray un vrais plaisir de pouser vos livres, quand je ne devrois n'y rien gagner. C'est a dire que je vous en fourniray de ceux de la Hollande pour ce que je debiteray, feuille pour feuille, grand papier pour grand papier, petit papier pour petit papier et papier Batave pour papier Batave. Je crois que c'est comme vous l'entendez. Et si je ne m'esplique pas bien, prenez la peine de me faire repeter, afin qu'il n'y ait point de qui proco. A l'egard des Memoires de Nemours, je vous prie de ne les pas mettre sur mon nom. Vous pouvez vous servir de celui de Pierre Humbert.Ga naar eind59 C'est un libraire d'ici qui est à present à Paris. Je ne veux point me broulier avec ceux qui peuvent etre inseretezGa naar eind60 dans ce que parle ce livre. Au reste, je crois qu'il est a propos que vous mettez sur les titres des exemplaires que vous m'enverez ainsi a Trevoux ou outre ville de France, et se vendent a Amsterdam chez J.L. de Lorme. Car il faut vendre vos editions plus cheres que celles d'ici, afin de trouver les frais du ports etc. Il est aussi a propos que vous aiez le soin s.v.p. d'observer qu'il faut que je recoive les exemplaires que vous m'enverez | |
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- ou au moins qu'ils soient partis de Rouen pour ici - avant que vous en debitiez aucun, afin d'empecher la contrefaction qu'on pouroit en faire dans ce pays. Cela est tres necessaire. Si vous jugez a propos de m'envoier 1000 Memoire de Nemours, vous pouvez le faire. Je vous repete encore que je feray de vos sortes comme des miennes. C'est a dire que je les enveray aux libraires en nouveautes d'abord que je les auray receu. J'ay bien pris de la peine pendant que j'etois à Paris pour obtenir un passeport à madame Boudot. A present elle pretend que ce soit pour elle seule et a trouvée tres mauvais de ce que j'ay envoyé des livres à plusieurs libraires. J'avois encore im passeport à elle de quatre milliers. Je le luy ay renvoyé et vais rompre entierement avec elle. Je voudrois pour 100 pistoles avoir fini avec elle, comme vous avez fait. J'ay été assé sot de luy envoyer depuis que je suis de retourt pour plus de 1000 écus. Non que je craigne de les perdre, mais je ne puis tirer ni reponse a mes lettres, ni aucun livres. En un mot, c'est une negligence au dela de ce que je puis vous en dire. Il faut donc que monsieur Etienne vous procure un passeport, si vous voulez que je vous envoye des livres, ce qu'il poura faire facilement, s'il veux en prendre le soin. Je n'ay encore envoyé a vos auteurs aucunes nouveautez par la poste par un malentendu de monsieur Etienne et de moy. Je commence aujourd'huy a leur en envoyer et vous pouvez estre assurés que je continuray tous les ordinaires. Quand il paroitra des livres propres pour rimprimer chez vous, vous pouvez etre persuadez que j'auray soin de les faire tenir à monsieur Etienne pour remettre a monsieur Bossiere. J'enveray au premier les catalogues de nos libraires d'ici pour vous les faire tenir. Vous pouvez m'envoyer 25 des deux nouveautez que vous me dites avoir finie. Je veray ce que c'est, ainsi que de votre Mercure. Je fais travailler apres le catalogue que je vous ay promis et je vous l'enveray le plutot que je pouvez. Je serois plus presé de celui des sortes des libraires de Lion que des livres rares et vous me feriez plaisir de me l'envoyer le plutot que vous pourez. Les imprimeurs de l'Horace m'ont trompez. Je contois avoir fais ce livre en moins d'un an. Il y a plus de 8 mois qu'il est sous presse et cependant il y en a pas la moitié de fait. Je vous prie de voir si on ne pouroit pas en vendre à Lion en argent, ainsi que l'Harduini opera selecta que j'imprime. Ce sera un in folio de 220 ou 230 feuilles. Il y en a deja 100 d'imprimée et il paroitra dans moins de six mois. J'ay fais un Synopsis operum R.P.J. Harduini. J'en envoye quelque exemplaires à monsieur Etienne et le prie de vous en faire tenir. Enfin mon cher, faites pour moy, ce que je feray pour vous. Je suis ravis que l'air de Paris vous aie produit un successeur. Je souhaite qu'il vienne à bien et qu'il vous donne toute sorte de contentement. Il n'en (est) pas de meme de moy. Nous sommes toujours de meme. Il faut vouloir tout ce que le bon dieu veux. Au reste, je rend grace à madame Ganeau, ainsi que mon epouse, et nous la prions de nous donner une part dans l'honneur de son amitié. Quand vous me ferez le plaisir de m'ecrire, que ce soit je vous prie par monsieur Etienne, mais j'espere que ce sera plus souvant que par le passé. Je me sert d'une autre main, parce que mon ecriture est trop grose et les ports sont chers. Je suis avec bien du plaisir monsieur et amy etc. |