De Amsterdamse boekhandel 1680-1725. Deel 1. Jean Louis de Lorme en zijn copieboek
(1960)–Isabella Henriëtte van Eeghen– Auteursrechtelijk beschermd
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Brieven aan la Marquise de l'HospitalD'Amsterdam ce 21 octobre 1707 MadameJe ne me suis pas donné l'honneur de repondre plutot a la lettre que vous avez eu la bonté de m'ecrire le 7 du passé, a cause que le sieur Leers m'a trainé jusques a present pour finir l'affaire en question et je ne vois pas le moien d'en venir a bout. Il me marque qu'il a donné par ordre de monsieur le marquis de l'Hopital a monsieur HartsoekerGa naar eind61 24 a 25 des Infinimens petits et qu'il doit payer en livres et non en argent, mais je n'ay pas jugé a propos de rien conclure avant que d'avoir de nouveaux ordres, qu'il vous plaira de me donner. Car je ne crois pas qu'il soit juste que le sieur Leers recoive les livres a 50 s., qui est presque ce qu'il a couté en impression, et qu'il vous passe les siens sur le pied qu'il les vend icy, qui est plus de 20% plus que nous les vendons. Voila madame ce que j'ay cru devoir vous ecrire. Apres cela je feray tout ce qu'il vous plaira m'ordiner. J'ay receu une lettre du sieur Leers il y a 2 ou 3 jours par laquelle il me marque qu'il devoit ecrire hier a monsieur Rigaud pour le prier de vous envoier son garconGa naar eind62 au sujet de ce que j'ay l'honneur de vous marquer. Au reste monsieur, je vous diray entre nous que le sieur Leers est grand chicaneur et qu'on ne finit jamais avec luy quand il doit. Monsieur l'abbé Bignon m'a fait l'honneur de m'ecrire que je pourois luy envoyer tout ce que vous souhaiterez. Ainsi madame, je vous enverez la semaine prochaine sans fautes les livres de vottre memoire, c'est a dire ceux que j'ay pû trouver. La cause de ce que j'ay tardé si longtemps a vous les envoyer, c'est que le passeport que le Roy m'a accordé pour faire entrer des livres en France, n'est venu que cette semaine. Je me donneray l'honneur de vous envoyer la note des livres avec le prix au premier jour. Je suis avec un profond respect vottre etc. | |
Du 14 novembre 1707 MadameDepuis que je ne me suis donné l'honneur de vous ecrire, j'ay receu une lettre de monsieur Leers par laquelle il me marque qu'il a ecris a monsieur Rigaud pour le prier de vous envoier son garçon afin de finir l'affaire en question avec vous, madame. Il a apparament ses raisons pour cela. Vous trouverez de l'autre part le memoire des livres que je vous ay envoié sous couvert de monsieur l'abbé Bignon et que monsieur Boudot vous remettra franco. J'y ay mis le prix le plus modique. Si vous aviez encore des Infinimens petits j'en prendrois en payement, mais il faudroit s.v.p. madame les envoier incessament chez madame Boudot qui doit m'expedier au plutot une balle. Sur quoy j'attend un mot de reponce et suis avec un profond respect etc. | |
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Du 8 decembre 1707 MadameJ'ay receu la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'ecrire le 21 du passé. Je scay madame, que les livres que je vous envoye ne sonts pas tous ceux que vous m'avez demandez. Comme l'occasion pressoit je n'ay envoié que ceux que j'ay trouvé aisement. Je suis apres a vous amasser les autres et quand j'auray une nouvelle occasion, je vous les enveray, ce qui sera dans peu. Au reste madame, je ne me sert point de votre nom pour faire passer d'autres livres que ceux que je vous envoye. J'ay un passeport du Roy pour en faire passer a Paris 16 milliers paysant et quand je n'aurois pas ce passeport, je ne suis pas assez mal honnete pour me servir du nom d'une personne sans sa permission. Quoyque je trouve les Infinimens petits cher a 4 l. par rapport a ce que Leers les a eu, car il pourra les donner a un prix plus modique que moy et y gagner plus, cependant madame, je veux bien en prendre a ce prix la pour le montant de ce que je vous envoye et j'espere que vous voudrez bien en envoyer d'abord la presente receue 51 examplaires a madame la veuve Boudot, qui doit me faire partir une balle incessament. Quoyque vous n'aiez pas encore vos livres, j'espere pourtant madame que vous ne ferez aucune difficulté de donner a la dite veuve ce que je vous demande. Elle me servira de caution, si vous le jugez a propos. Je crois madame, que vous aurez de la peine a finir avec Leers, qui n'est qu'un chicaneur. Je suis avec un profond respect etc. |