De Amsterdamse boekhandel 1680-1725. Deel 1. Jean Louis de Lorme en zijn copieboek
(1960)–Isabella Henriëtte van Eeghen– Auteursrechtelijk beschermd
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Bijlage: brieven in extenso | |
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Brieven in extensoGa naar eind7Brieven aan J.P. BignonDu 28 juillet (1707) MonseigneurJe prend la liberté d'ecrire a votre grandeur pour luy donner avis que je ne suis arrivé chez moy que mardy dernier,Ga naar eind8 que j'ay deja ecrit en plusieurs endroits pour avoir les nouveautez qui peuvent ou qui onts parus depuis le commencement de cet année dans les lieux marquées dans le traitéGa naar eind9 que j'ay eu l'honneur de faire avec votre grandeur et je ne doute point que je n'en recoive incessament quelques uns, mais je luy demande en grace de me faire savoir si je me suis engagé de luy fournir les nouveautez d'Angleterre, parceque je ne trouve point ce pays lá ecrit dans ledit traité, et si elle souhaite avoir les livres en hollandois, anglois, allemand etc. J'esperois, monseigneur, qu'a mon arrivé en ce pays trouver une lettre de votre grandeur, comme elle me l'avoit promis, et d'expedier en même temps un paquet pour Lille, de ce qu'elle pourroit m'avoir demandé et de ce qui peut y avoir de nouveau. Ainsi, monseigneur, j'attendray les ordres de votre grandeur pour expedier le tout ensemble. J'ay receu deux 4o de Cologne avec l'incluse, mais comme il sonts trop gros j'attendray a les envoyer a votre grandeur dans le 1e paquet. Cependant je luy envoye par la poste a l'adresse ordinaire et a celle de Lille les livres marquées cy apres. Ceux marquez d'une x vonts par Lille et les autres par Mons,Ga naar eind10 le tout part aujourd'huy. (in margine: Voyez le journal).Ga naar eind11 En passant par Liege j'y ai trouvé quelques livres nouveaux que j'ay envoyé a Verdun pour etre envoyé a votre grandeur incessament. Il y aura a payer le port de Liege a Verdun. J'auray l'honneur de le marquer a votre grandeur quand je le scauray. J'ay adressé le paquet a Mr. Boudot. On imprime icy la Bibliotheque des auteurs profanes de Mr. du Pin in 4o. Un libraire anglois nommé TonsonGa naar eind12 qui est icy la fait traduire en sa langue. Le même libraire imprime icy Ovidius Opera folio et en 3 volumes 4o avec de tres belles figures. Le temps ne m'a pu permettre de m'informer de tout ce qui peut y avoir sous presse, mais dans la suite je m'aquiteray exactement de tout ce que votre grandeur a eu la bonté de charger a celuy qui se dit avec un profond respect, monseigneur de votre grandeur le tres humble etc. | |
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J'ay plusieurs livres nouveaux d'Angleterre. Je lui en envoye une notte de l'autre part. J'attend de ce pays-la le Testament grec, qui y est imprimé in folio. Je ne scay si elle l'a. La vie de Pytagore grec et latin de Mr. Kuster paroit in 4o en cette ville. Les Inscription de Gruter en 2 volumes folio paroitrons dans quelques jours. Les Livres historiques de la bible de Mr. Le Clerc paroitrons en deux volumes folio avant la fin de cette anée. Voila monseigneur ce qui se presente a lui dire sur la literature de ce pays. J'oublioit de dire a vottre grandeur que Les lettres d'Ossat son aussi sous presse. Mr. Amelot les a augmenté d'un grand nombre de notes avant de mourir. Elle auronts 5 ou six vollumes in 12o. En passent a Barleduc le sieur Jordan, mon beau frere, m'a prié de lui procurer l'entrée dans Paris de 50 Clef du cabinet complet. C'est a dire depuis le commensement jusques a ce qu'il a obtenu du roy le privilege pour le debit de ce livre.Ga naar eind13 J'espere que vottre grandeur voudra bien me permettre d'en envoyer au sieur Boudot un paquet sous son nom. Sur quoy j'attend ces ordres. La personne, qui aura l'honneur de lui rendre la presente, lui remettra toutes celles que je prendray la libertez de lui écrire. Je suis avec un profond respect, monseigneur, de votre grandeur le tres humble etc. | |
D'Amsterdam le 4 aout 1707 MonseigneurJe me suis donnez l'honneur de lui écrire par les deux dernier couriers. Depuis j'ay recus la lettre que vôtre grandeur m'a honnorez du 25 de l'autre mois, la quelle a retardez d'un ordinaire. Elle aura vu par ma premiere lettre que j'attend une reponce avant que d'espedier un balot par Lille, mais il n'y a pas grand nouveautez pour le present. Je n'ay pas encore reçus le paquet qu'on doit m'adreser d'Angleterre. D'abord que je l'auray, je le luy fairez sçavoir et auray soin de lui envoyer incessament par Lisle. Mes gens m'ont assuré avoir envoyez tous les livres des mois fort regulierement depuis le commancement de cette anée. Je n'en doute point, parcequ'on suis un agenda qu'on ne manque pas a regarder tous les ordinaires. Je crois donc que le menquement de ceux qu'elle me marque vient du bureau de Paris et non d'ici; quoyqu'il en soit je lui envoyeré l'ordinaire prochin les dit journeaux, aux quels je joindré les 6 derniers mois des Ouvrages des sçavans de l'anée demiere. Il n'y en a point paru depuis. J'envoye celuici a vôtre grandeur: La vie de Pytagore de Mr. Kuster, grec et latin 4o et Examen de la theologie de Mr. Bayle 12o. On dit que c'est Mr. Jaquelot qui en est l'auteur. Je suis avec un profond respect, Monseigneur, de vottre grandeur le tres humble etc. | |
Du 8 aout 1707 MonseigneurJ'ay receu la caiseGa naar eind14 de livres dont votre grandeur m'a fait l'honneur de me parler, mais en si pauvre etat que je n'ay pu me dispenser de l'ouvrir, quoyque la personne qui me l'a adressé de Rotterdam m'eut donné un ordre contraire. J'espere qu'elle ne le trouve pas mauvais. J'ay fait faire une memoire | |
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de ce qui s'est trouvé dans ladite caisse. Je l'envoye dans le paquet qui part aujourd'huy. J'ay joint au paquet Entretiens sur les differentes methodes d'expliquer l'ecriture en 2 parties 12o. J'attend demain une lettre de votre grandeur. Je ne feray point partir la caisse que je n'aye receu le Testament grec du docteur Mill in folio que j'attend de Londre de jour a autre. Je joindray a cette caisse les autres nouveautez de ce pays la et celle d'Allemagne et de la Hollende. Je me suis engagé a une chose qui me sera tout a fait impossible d'executer. C'est, Monseigneur, de mettre les annees aux livres qui sonts dans le catalogue dont j'ay eu l'honneur de luy parler. Je prie tres humblement votre grandeur de m'en dispenser. Je lui enveray ledit catalogue au 1e jour. Quand elle me fera l'honneur de m'ecrire, elle me fera grace de faire porter les lettres chez Mr. Boudot afin d'epargner les ports. Je suis avec un profond respect etc. | |
Du 11 aout 1707 MonseigneurJe repond a la lettre que votre grandeur a pris la peine de m'ecrire le 2e du courant. J'espere qu'elle aura receu celles que je me suis donné l'honneur de luy écrire le 1, 4 et 8 de ce mois. J'ay un vray plaisir qu'elle soit contente de mes petits soins. J'espere que dans la suite meriter de plus en plus l'honneur de sa protection qu'elle m'a bien voulu m'accorder. Je veray demain, au cas que votre grandeur m'ait repondu a la mienne du 1e, si elle souhaite que je luy envoye quelques livres d'Angleterre, que j'ay et dont je luy ay envoyez la notte. Je feray porter demain ou apres demain la caisse et les nouveautez de ce pays, qui ne sonts pas en grand nombre puisque je luy envoye presques toutes par la poste. Je luy envoye aujourd'huy le Boekzaal may et juin de cet anné. Ce journal flamend paroit depuis le commencement de 1705 et tous les 2 mois. Si votre grandeur souhaite avoir le commencement qu'elle prenne la peine de me le mander. Il paroitron bientot en cette ville 2 livres nouveaux dont voicy les titres: Controversia de auxiliis divinae gratiae 4o de 60 feuilles. C'est le pere Gonzales ci devant regent a la Minerve a Rome qui en est l'autheur. Dissolutio schemalis Wijckiani de praedestinatione 12o de 7 feuilles. Deffence ou justification du silence respectueux contre monseigneur de Cambray 12o 3 vol. J'auray l'honneur de vous envoyer ces 3 livres par la poste quand ils paroitronts, mais je prie tres humblement votre grandeur de me permettre d'en envoyer a Paris quelques exemplaires sous son couvert. Je ne scay point les noms des auteurs des 2 derniers livres, mais je croy que le pere Quesnel qui est toujours dans cette ville a beaucoup de part dans le dernier. Madame la marquise de l'Hopital m'a donné une memoire pour luy envoyer quelques livres, mais comme je vois qu'il y en a quelques uns qui ne passeroient pas a la Chambre sindicalle, je juge a propos d'envoier a votre grandeur copie dudit memoire, afin qu'elle ait la bonté de me donner la permission de luy adresser les livres. Je crois que madame la marquise doit luy en parler. J'enveray a votre grandeur lundy prochain un catalogue depuis 1703 jusqu'a present et un examplaire d'une Lettre d'un chanoine Lille a un docteur de Sorbonne. Je ne scay si mes lettres ne faitigueronts pas votre grandeur. Je ne scay ce que coutera le centGa naar eind15 de Francfort a Paris. Mon dessin est de les faire passer par Cologne, Liege, Verdun etc. Si votre | |
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grandeur souhaite, on pourra essayer une fois. Si cette voye est trop chere, on ne s'en servira pas pour l'avenir, mais je crois que la voiture coutera moins par ou j'ay l'honneur de luy marquer que par icy. Dans peu de jours je vous enveray un Traité contre l'impureté par Ostervald pasteur de l'eglise de Neufchatel 8o. Je suis en attendent l'honneur de votre reponce avec un profond respect, monseigneur, etc. | |
Du 1 septembre 1707 MonsieurJe me donne l'honneur de repondre aux deux dernieres lettres que vous avez pris la peine de m'ecrire, toutes deux datées du 19 du passé. Mon indisposition grace a dieu n'a point eu de suite. Elle ne venoit que de la fatigue du voyage, causée par la grande chaleur. Je vous rend grace, monsieur, de la part que vous avez la bonté d'y prendre. Je ramasse les ouvrages periodiques, marquees dans votre dernier memoire, mais, monsieur, prenez la peine de me faire sçavoir si je vous les enveray par la poste. J'en joint aujourd'huy quelques unes avec la Republique du mois passé que j'envoy cet ordinaire. J'attendré vos ordres pour le reste. Les 3 livres, dont j'ay eu l'honneur de vous parler dans ma lettre du 11 du passé, ne sonts pas encore au jour. Je crois, monsieur, que vous ne serez pas fachez de scavoir qu'on imprime icy Hist. Cong. Auxiliis folio. Cette edition est beaucoup augmenté dans le corp de l'ouvrage et d'une 5e partie, qui repond a l'Histoire, que les RR PP Jesuites onts fait imprimer a Anvers. Ce seras un gros in folio d'un papier de la grandeur du Gerson. Vous verrez, monsieur, par la copie d'une lettre, que je joint icy, que je receu hier de Leipsig, que je songe au traité que j'ay eu l'honneur de faire avec vous. Prenez la peine s.v.p. de me repondre au sujet des livres de devotions et theses, dont me parle cette lettre. J'y ay repondu le même jour, qu'on pouvoit m'envoyer d'abord ma lettre receue tous les livres nouveaux depuis 3 mois, mais que pour ce qui estoient des sermonaires etc. qu'on ne m'en envoya aucune jusqu'a nouvel ordre. J'ay ecrit la même chose a Francfort. Ainsi, monsieur, je seray bientot en etat d'executer mon traité a l'egard de ce pays ci. Il ne paroit rien de nouveau qui merite d'etre la peine d'etre envoyez par terre. J'y ay je vous assure monsieur toute l'attention possible. Je vous envoye aujourd'huy avec la Republique aout, a laquelle je joint may, juin, juillet, aout, septembre, octobre, novembre, decembre 1706, que vous me demandez par votre memoire. Je joint a cela une vie d'Horace, fait par un ministre refugié a LeydeGa naar eind16 et comme monsieur Dacier y est fort maltraité j'espere que vous voudriez bien me faire la grace de luy communiquer cette vie. Il sera bien aise de la voir avant que de mettre sous presse son Horace. Vous m'en feriez un tres grand (plaisir) de tacher d'engager monsieur Dacier a me permettre de prendre un correcteur, car il veut corriger luy même toutes les epreuves, ce qui traineroit l'ouvrage plus de 2 ans et me feroit un tort tres considerable, puisque le papier et les imprimeurs sonts payez et luy même a des billets sur madame Boudot pour son payement. Monsieur Dacier n'auroit qu'a donner aux imprimeurs sa copie telle qu'il la veut et je suis seur qu'ils la suiveronts. Il pouroit revoir la derniere epreuve. Je luy en ecris aujourd'huy. | |
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Je vous envoye un titre d'un voyage que j'imprime.Ga naar eind17 Il sera achevé dans 15 jours. J'espere, monsieur, que vous m'en permettrez l'entré en France, puisqu'il n'y a rien ny contre l'etat ny contre la religion et que vous me ferez la même grace que vous faites a monsieur Leers.Ga naar eind18 C'est a dire, monsieur, que vous n'accordez point de privilege a qui que ce soit pour qu'on ne me contrefasse ledit livre en France. D'ailleur je fourniray de ce Voyage a tous les libraires pour leurs livres. J'ay oublié de vous demander, monsieur, si vous aviez bien receu le paquet que je vous ay envoyé par Lille et si vous desirez avoir les livres qui se contrefons en ce pays sur la copie de Paris. Prenez la peine de me faire scavoir combien de volumes vous avez de l'Histoire de l'Academie edition d'Hollende. | |
Du 8 septembre 1707 MonsieurJ'ay receus la lettre que voús m'avez fait l'honneur de m'ecrire le 2 du courant. Je puis dire sans vanité que personne n'est plus vife et plus actif a servir ceux qui me font l'honneur de me confier leur commission. Puisque je suis tel pour les moindres personnes, vous pouvez croire, monsieur, ce que je ne feray pas pour celles a qui j'ay mille obligation. Je vous aseure, monsieur, que toute mon attantion est de tacher que vous soyez bien contant. Si je ne me trouvois pas en état de vous fournir toutes le nouveauté des pays contenus dans nottre traité, je vous assure, monsieur, que je prendrois la liberté de vous le dire franchement. J'ay comme vous avez vue par ma derniere lettre du 1 du courant une corespondance deja établie à Leipsig, don j'attend incessament des livres. J'en ay un autre depuis a Hambourg. J'en aurez bientôt mie à Francfort et à Cologne. Je sus en pour parler pour cela. Enfin, monsieur, j'espere avant qu'il soit peut, que vous serez servit dans tout ce que vous m'avez ordonné. Les choses ne se font pas si vite par lettres que de bouches et je vous prie de me faire la grace de faire attancion, qu'il n'y a guerre plus d'un mois que je suis arivé chez moy. Je ne pouray faire partir que la semaine prochaine la caisse de livres, parceque il n'y aura pas plutôt de vaisseau qui partira pour le Pays-Bas!Ga naar eind19 J'y joindré toutes le nouveauté de nottres pays depuis trois mois. Enfin je l'adresseray à Bruxelles a mon correspondant qui y jointra les nouveauté de son pays et de la on l'envoyera a Gand pour Libe. On l'adressera a monsieur de Laffrengues etc., a qui je me donneray l'honneur d'écrire quand la caisse sera partie. Je vous enveray l'ordinaire prochain par la poste les 3 volumes de monsieur de Cambray qui ne sont pas encore au jour. Je ne me suis pas engagé de vous écrire, monsieur, des nouvelles literaires de ce pays et il me serois imposible de la faire, parceque je n'en suis pas capable. Les journeaux peuvent bien parler de plusieurs livres qui ne sont pas venus a ma connoisance et en voici la raison. C'est que les libraires tant de cette ville que des autres ont soin d'envoyer aux journaliste un exemplaire de tout ce qu'ils imprimes et meme d'en envoyer a tout les scavans du pays et des pays etrangers avant que de mettre les livres en ventes dans leur boutique, de sortes que ces messieurs peuvent donner avis, plustôt qu'un libraire, qu'un tel livre est imprimé. Au reste monsieur j'ay un soin particuber de voire tous les jours nos gazettes flamendes dans lesquelles on voit tous les livres qui s'impriment ou qui paroisent dans la Hollande en toutes sortes de langues. Voila monsieur la methode que je prend et je ne crois pas que le plus | |
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habille libraire puisse faire autrement. Comme je suis amy particulier de monsieur le Clerc, je l'ay prié de me donner avis de ce qui ce fait dans la Republique des Lettres. Je suis avec un profond respect, monsieur, votre tres humble serviteur De Lorme. | |
Du 26 septembre 1707 MonsieurJe ne me suis pas donné l'honneur de vous ecrire depuis le 8 du courant, parceque je n'avois rien a vous mander. J'ay fait partir la caisse des livres anglais. Ausy j'ay ajouté les nouveautez marquez de l'autre part. Je n'y ay point mis de Gruter, parceque je say que monsieur Rigaud en a depuis long-temp. Dans le 1e paquet que j'enveray par la poste, j'enveray une facture avec les prix. La caise pese 270 l. J'espere monsieur que vous ne trouverez pas mauvais de ce que j'y ay joint quelques paquets de deffects et quelques figures d'Angleterre pour monsieur Le Premier, quelques comedies anglois pour monsieur Bourdelin et un Jambliche que monsieur Kuster envoye a la bibliotheque du Roy. D'abord que j'auray receu les livres d'Allemagne, je vous les enveray avec les nouveauté de ce pays, qui m'auront pu echaper ou qui pouront paroitre entre ci etc. J'oubliais de vous dire qu'on doit joindre a Bruxelles les nouveauté tant latin, français et flamend. Depuis ma derniere je vous ay envoié par la poste 1 Justification contre Cambray etc. Je vous enveray par le prochain quelques Lettre hist. que je n'avois pu trouver avant la caisse partit et qui manquent au memoire que vous avez envoyé. Les 3 autres que vous demandez sonts finis. Je fait venir de Leipsici le Fasciculus. Je suis etc. | |
Du 3 octobre 1707 MonsieurVous trouverez de l'autre part un memoire de quelques livres nouveaux qui me viennent de Ambourg. D'abord qu'ils serons icy je les enveray a Lille. J'espere que vous aurez receu ma derniere lettre que je me donnay l'honneur de luy ecrire le 29 du passé dans le paquet, envoié le même jour par monsieur l'abbé Pajot. Il y en avoit une de monsieur le Clerc. Je suis avec un profond respect etc. | |
Du 24 octobre 1707 MonsieurJe n'ay receu que par le dernier courier la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'ecrire le 8 du courant. J'espere que la presente vous trouvera a Paris. Mr. le Clerc, a qui j'ay rendu votre lettre, Kuster et quelques autres scavans s'assemblent une fois la semaine pour s'entretenir de la litterature. Dans la derniere assemblé on y lut l'extrait de Jamblique, qui est dans le journal du 10 octobre. Ces messieurs n'estiment pas la Vie de Pythagore de monsieur Dacier. Monsieur Kuster dit qu'il ne la pas consulté parce qu'il n'en avoit pas trop bonne opignion. | |
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La caisse est parti de Bruxelles pour Lille. Prenez la peine monsieur d'en ecrire. On y a joint les livres nouveaux de ce pays la et un Erasme folio 11 volumes grand papier, que j'y avoit et que je ne pouvois vendre. Je l'ay vendu a Paris a monsieur l'abbé Pocquelin. J'espere monsieur que vous ne le trouverez pas mauvais et que vous aurez la bonté de le faire tendre a monsieur Boudot qui aura soin de le remettre au dit sieur et d'en payer le port. J'ay fait partir la semaine derniere un paquet pour Bruxelles, qui contient ce que j'ay receu d'Hambourg et les nouveauté de ce pays, dont la facture est de l'autre part. On y joindra celle de Brabant. Vous voiez monsieur, que notre commerce commence aller son train. J'attend incessament un paquet de Leipsig. Je l'enveray d'abord a Bruxelles. J'espere monsieur que vous aurez receu tout ce que je me suis donné l'honneur de vous envoier par la poste. Je fit partir lundi dernier deux fleurs de mon jardin, que je vous prie en grace de vouloir accepter. C'est le Voyage de Leguat 12o 2 volumes et Memoires de Tournemir. Je n'ay pas mis mon nom a cellui ci, mais celuy de mes neveux, fils de monsieur Jordan, qui sonts chez moy. J'enveray avec votre permission monsieur a Paris 500 exemplaires de chacun de ces livres. Vous trouverez derriere le Voyage de Leguat un catalogue de livres que j'ay pour vous envoyer a monsieur Boudot, mais nous n'avons point de vaisseau en charge pour Rouen. Il y en a un tout chargé et pret a partir. J'auray soin des gazettes que vous m'ordonnez de vous ramacer. Je suis etc. | |
Du 27 octobre 1707 MonsieurJe me refaire a la lettre que je me donnay l'honneur de vous écrire lundi dernier. J'ay toujour oubliés a vous dire monsieur, qu'en revenent de France j'ay passé par Luxembourg, ou j'ay veu monsieur Ballonffeaux, amy intime du pere Hardouin, qui me montra toutes les oeuvres de ce jesuiste, corigée et augmentée considerablement. Quand je dit oeuvre, j'entend le Pline.Ga naar eind20 Monsieur de Ballonffeaux me demanda si je vouslois imprimer ce receuill. J'acceptois l'offre qu'il me fit. Je l'ay emporté avec moy et je l'ay mis d'abord sous presse. J'en ay 20 feuilles de faites. Je le fait in folio et je l'imprime a force. Je me suis fait crus obligez d'en donné avis au pere Hardouin,Ga naar eind21 qui me prie de lui faire tenir les bonnes feuilles a mesures qu'elles s'imprimeront et comme je n'ay point de voye plus sure et plus prompte que celle par ou je vous envoye les nouveautez, je vous prie monsieur tres humblement de me donner la permision de les joindre a vos paquets. Cela ne les groserra pas beaucoup, puisque, je n'en fait que 4 feuilles par semaines. Si vous me l'acordez, je vous priray tres humblement monsieur de faire donner les feuilles a monsieur l'abbé Fraguier, qui prendra la peine de les faires tenir a l'auteur. Je suis avec un profond etc. | |
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tout le secours possible et afin de ne point perdre de temps, j'ay ecris a Leipsig pour qu'on m'en renvoye d'abord les mêmes livres. Je les attend incessament. Vous trouverez monsieur dans la Lettre hist. que j'envoye aujourd'huy le memoire du paquet en question. Je repond a l'honneur de la votre du 14 du passé. Je vous rend grace de la permission que vous me donnez pour les feuilles du pere Hardouin. Je ne scay si cet ouvrage aura entrée en France. J'espere qu'il sera fini a la fin de l'eté prochain. Je voudrois qu'il m'en eut couté 20 Louis d'or et pouvoir en dire de même de l'Horace, mais je crains fort qu'il reste plus de 2 ans sous presse. Les imprimeurs, messieurs Ballard et Quillau,Ga naar eind22 ne me tiennent pas la parole qu'ils m'onts donné et d'ailleurs Mr. Dacier ne veut voir que 3 feuilles par semaine. C'est ce qui faisoit que j'aurois eté ravis quand monsieur Dacier m'eut permis de prendre un correcteur. J'avois deja embarqué le Voyage de Leguat et la Tournemir avant que la lettre que vous avez eu la bonté de m'ecrire me fut parvenu. Je ne les ay embarqués que sur ce que vous prite la peine de me dire que je pouvois vous adresser le Leguat, car pour Tournemir, comme ce n'est qu'un roman, je crois qu'il pourra entrer sans difficulté. Enfin monsieur s'il faut me les renvoyer, je prendray patience. Vous pouvez conter monsieur que le retardement de la caisse ne vient point de mon coté. Je l'ay adressé a Gand a Pierre Gabriel voiturier sur Lille. Il a maison a Gand et maison a Lille. Il demeure a Lille rue Termonde. J'écris aujourd'huy a monsieur Laffrangues. Je feray partir la semaine prochaine un 3e paquet. Je vous donneray avis du jour du depart. Je suis etc. | |
Du 12 decembre 1707 MonsieurJe me refaire a la lettre que je me donnay l'honneur de vous écrire le 1e du courant par monsieur Girin. Vous trouverez de l'autre part une note de ce que je vous ay envoyez samedi dernier. Le bateau parti le meme jour pour Bruxelle. Je me suis donné l'honneur de vous marquer dans une de mes lettres, que je ne vous enverois pas de Gruter, parce que je croyois que monsieur Rigaud en avoit, mais comme j'ay appris depuis le contraire, je vous en envoye un grand papier, qui me coute 50 florins avec dix pour cent de rabais. Ainsi monsieur, il vous reviendra a environ 5 Louis d'or en espece. Vous devez monsieur avoir receus par la voye de Mons un livre nouveau, que je vous ai fait envoyer de Liege, ou il a été imprimé. Il est intitulé Horlet Catechismus 8o. Le libraire, qui l'a imprimé, Broncart, a sous prese Theologia sanctorum folio 3 volumes par Henri de St. Ignace, carme de chaussé, un des aprobateurs de l'Hist. de Auxiliis. Mr. l'abbé Fraguier me marque que vous lui avez dit monsieur qu'il avoit plus d'un mois que vous n'aviez receus de paquet de moy. Cependent je n'ay pas passé une semaine sans vous en avoir envoyez, surtout depuis l'ordinaire du 20 du pasé que je vous ay envoyé une Requeste des religieux, avec 12 feuilles du Nummi Antiqui du pere Hardouin. Depuis ce temps la je vous en ay envoyez 4 tous les jeudis. De sorte monsieur, vous devez avoir receus a present le TGa naar eind23 inclus. Je vous prie tres humblement de vouloir me faire la grace de les donner a monsieur l'abbé Fraguier, parce que je ne puis commancer a imprimer | |
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d'autres traité, avant que l'auteur n'aye veu le bonnes feuilles de celci la. J'espere monsieur, que vous aurez la bonté de me pardoner la liberté que je prend. J'ay eu avis que ce que je fait venir d'Allemagne estoit parti de Leipzig. Ainsi j'atand le paquet incessament. Je me donnay l'honneur de vous envoyer l'ordinaire dernier dans le paquet de la Bibliotheque Choisie Tome 14 une lettre de monsieur le Clerc sans autre adresse que A.B. Je suis avec un profond respect votre etc. | |
Du 15 decembre 1707 MonsieurJe me donnay l'honneur de vous écrire le dernier ordinaire. Je vais repondre a la lettre que vous avez pris la peine de m'ecrire le 8 du courant. Je suis ravis monsieur, que vous ayez receus enfin la caise. Les livres que vous marquez estre gaté l'estoit quand je receus la dite caise. Il faut que cela ce soit fait dans le trajet de Londre ici ou a Rotterdam, car comme je me suis donné l'honneur de vous le marquer, elle estoit en tres mauvois etat. Vous trouverez indubitablement les deus Novus tractatus Astrophysicus, car tout ce qui est sur la facture a été reconu deux fois. Je vous rend grace monsieur de la bonté que vous avez eue de rendre a monsieur Bahringen et a monsieur Gleditch les paquets qui estoit pour eux. Monsieur Boudot rendra les autres. Le pere Hardouin a receus le dix premiere feuille de son ouvrage par un autre voye que celle de monsieur l'abbé Pajot et avant que j'euse pri la liberté de vous demander la permission, que vous avez eu la bonté de m'acorder. J'ay rendu a monsieur Kuster vôtre incluse. Il est amy avec la personne en question.Ga naar eind24 C'est a dire autant que deux scavans le peuvent estre. Ils se voyent fort souvent, mais je remarque en l'un et en l'autre de la jalousie, ce que j'ay eprouvé en plusieurs occasion. Voila monsieur ce que je puis vous dire au sujet de ces monsieurs, mais que ce soit si vous plait pour vous seul. Cependent ils se communique quand l'un ou l'autre vous écrit et je suis comme sur que celui a qui vous n'ecriray pas vera ce que vous marquez a l'autre. Je fairay la liste, que vous souhaitez des scavans de cette ville le moins mal que je pouray et cela le plus tôt que faire ce poura. Comme je vois monsieur que vous prenez plaisir d'avoir commerce avec les gens de lettre, j'ay liesson avec monsieur Christian Worm, prevot du dioscece de Zelande, premier prestre de l'eglise de Notre Dame et professeur en theologie de l'université de Copenhague. Il me paroit savan, de bon gout et curieux par raport aux livres qu'ils me demande. Si vous souhaitez monsieur, je luy proposeray l'honneur de votre corespondence. J'en feray de meme a monsieur L'Enfant,Ga naar eind25 ministre a Berlin, mais il faudroit leurs envoyer des nouvelles litererres de France. Je vous rend ausi grace monsieur de ce que vous avez la bontéz de permettre l'entrée des Memoires de Tournemir. Si le Voyage de Leguat pouroit avoir le meme sort, cela me fairoit un grand plaisir. Je vous assure monsieur qu'il n'y a point de ma faute si la caise a retardée si longtemps a vous parvenir. Je voudrois de tout mon coeur pouvoir envoyer toute les semaines un paquet, mais meme | |
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une balle. Je m'en fairoit une regle avec plaisir, puisque mon inclination a vous rendre services s'acorderoit avec mon interet, mais les nouveautez ne viennent pas en si grand nombre. En un mot monsieur, je vous prie d'estre persuadez, que je suis atentif a tout ou je crois vous faire plaisir. Je suis avec un profond respect etc. P.S. J'oublioit a vous dire monsieur qu'on m'a presenté pour imprimer le Consil de Jerusalem, qu'on dit avoir été volé dans la bibliotheque du Roy,Ga naar eind26 mais je l'ay refusé afin de ne pas choquer certaine personnes en France etc. | |
Du 29 decembre 1707 MonsieurJe me refaire a la lettre que je me suis donné l'honneur de vous ecrire le 15 du courant. Je vous envoye dans le paquet qui part aujourd'huy par monsieur l'abbé Pajot un memoires de livres qui me viennent de Leipsig. Je l'attend incessament. Je joindré a cela les nouveautez de ce pays. Elle sonts marquées au bas du dit memoire. Je suis faché de vous dire monsieur que monsieur Boudot me neglige fort. Il y a plus d'un mois que je n'ay receu de ses nouvelles et plus de 6 semaines que je luy demande de m'envoyer par la poste quelques deffects, mais je n'entend point parler de luy. Sa negligence est cause que je suis obligé de m'attacher a un autre, ce qui me chagrine. Si vous luy en parlez, ayez la bonté monsieur de ne luy pas dire la chose ouvertement. Et si je prend la liberté de vous en ecrire, c'est pour me justifier aupres de vous monsieur, de mon changement a l'egard de monsieur Boudot. J'ay aussy tout lieu de me plaindre de messieurs Ballard et Quillau. Le 1e ne m'as pas encore commencé l'Horace et le 2e n'a encore fait que 17 feuilles. C'est ce qui m'a obligé d'envoier a un amy une procurationGa naar eind27 afin de pousser ces messieurs et avoir soin de mes interets. Je suis avec un profond respect etc. | |
Du 9 janvier 1708 MonsieurJe repond a la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'ecrire le 23 du passé. Je crois que quelque malin esprit se mele de ce que je vous envoye. Le paquet du Gruter a eu le meme sort que celuy de Leipsig, comme vous verrez par la lettre jointe que j'ay receue de Bruxelles. Il faut prendre patience et esperer que les choses yronts mieux pour l'avenir qu'ils n'onts été par le passé. Monsieur Boudot vous remettra monsieur un autre Gruter pour mon compte. Je crois que ce que je luy ay envoié est a present a Rouen. Je vais vous expedier les autres livres du paquet du Gruter auxquels je joindré ce qui est nouveaux. Je n'ay pas encore le paquet qui vient de Leipsig. Je vous rend grace monsieur, de ce que vous me marquez au sujet du livre du pere Hardouin, ainsi que du Voyage de Leguat. J'ay lû l'analise de ce dernier livre dans le Journal des Scavans, qui n'en dit point de mal. | |
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On m'a marqué de Liege vous avoir envoié par Mons a l'adresse de monsieur P.Ga naar eind28 le Cathechismus de Horlet. Je vais ecrire qu'on ne la point receue. J'ay eu l'honneur de vous envoier jeudy dernier Aa de Nummi Antiqui et la premiere feuille de Baptisme qui est Ee. J'espere monsieur, que vous aurez a present receu toutes celles que je vous ay envoyé et que vous me pardonnerez s.v.p. la liberté que je prend de vous adresser une lettre pour monsieur Fraguier. Quand j'ecriray a messieurs Worm et L'Enfant, je leur proposeray ce que vous me faites l'honneur de me marquer. On m'a assuré que le concile de Jerusalem est sous presse. Monsieur le Clerc m'a assuré que le même concile avoit été publié il y a plusieurs années par monsieur Norman, professeur a Upsal. L'histoire de Bileam etoit introuvable icy. Monsieur le Clerc m'a donné l'exemplaire qu'il a receu de l'autheur et vous en fait present. Je vous l'envoye aujourd'huy. L'Ambassade de monsieur Hides est imprimé en flamend a Utrecht. Je vous l'enveray par la 1e occasion. Je feray encore une recherche dans mon magazin du Novus Tractatus etc., mais j'apprehende que ce soit inutilement. Je me suis deja donné l'honneur de vous marquer dans quelques unes de mes lettres. 1o. que l'Histoire du Temps etoit fini avec le 5e volume, 2o. que l'Histoire abregé de l'Europe avoit fini en 1688, 3o. que Neocorus ne s'étoit plus continué depuis 1700. Ainsi monsieur, vous avez ces 3 articles complets. Pour ce qui est de Fasciculus, j'ay ecrit a Leipsig pour avoir ce qui vous manque. Lorsque j'auray expedié le paquet de Leipsig, j'auray l'honneur de vous envoier monsieur votre compte. Je suis avec un profond respect etc. | |
Du 19 janvier 1708 MonsieurJe me donnay l'honneur de vous ecrire le 9 de ce mois. J'ay receu le paquet de Leipsig, que j'ay fait partir dans le moment pour Bruxelles avec l'ordre de l'envoier d'abord a Lille, auquel paquet j'ay joint les nouveautez de ce pays et ce que j'ay pu trouver de ce qui a été gaté avec le Gruter. Je joint a cette lettre le compte de ce que je vous ay fourni jusques a ce jour 19 janvier, lequel se monte a f 459.6. -, qui fonts 46 Louis d'or. Je vous prie en grace monsieur de ne montrer a qui que ce soit ledit compte, a cause des prix sur lequel je ne gagne rien, et de permettre de tirer sur vous. J'ay besoin d'argent a Paris sur quoy j'attend l'honneur de vos ordres. Je n'ay pu ramasser tous les gazettes que vous souhaitez. Monsieur le Clerc m'a prié de m'informer si l'Harmonie de monsieur Toinard etoit sous presse. On luy a dit qu'elle etoit imprimée. J'ay enfin receu lettre de monsieur Boudot. Suivant toute les apparences nous ne ferons pas grand negoce ensemble pour l'avenir. Je suis faché et je puis vous assurer monsieur, que je n'ay rien a me reprocher. J'ay beaucoup de consideration pour la famille par rapport au pauvre defunt a qui j'avois de l'obligation, mais de toujours envoier et ne rien recevoir, pas même reponse aux lettres, cela ne me peut pas accomoder. Ce que j'ay l'honneur de vous dire monsieur soit s.v.p. entre nous. Je suis avec un profond respect etc. | |
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Du 26 janvier 1708 MonsieurJe me refaire a la lettre que je me suis donné l'honneur de vous ecrire le 19 du courant. Il faut s.v.p. monsieur que vous preniez la peine d'ecrire a monsieur Laffrangues pour qu'il recommande au voiturier qui portent les paquets de Gand a Lisle, qui se nomme Pierre Gabriel et qui demeure en cette derniere ville, qu'il prenne mieux garde aux paquets, car monsieur, je ne puis rien faire a cela et une parole de monsieur Laffrangues fera plus d'effait que tout ce que je pourois ecrire. De mon coté je ne me decourage point et j'aporteray tous mes soins pour que les choses allent mieux a l'avenir. Je crois monsieur, qu'il est inutile que vous preniez la peine d'ecrire la moindre chose pour le livre de Bileam, car monsieur le Clerc en a fait tout l'usage qu'il souhaitoit en faire. J'etoit mal informé, quand j'ay eu l'honneur de vous dire que le Voyage de Hides etoit imprimé en hollandois a Utrecht. J'y ay ecrit, mais on ne l'y connoit pas et aucun de nos libraires flamends ne scavent ce que c'est. Je vous rends 1000 actions de graces monsieur, de la bonté que vous avez de faire rendre au pere Hardouin les feuilles de son livre. Je vous envoye aujourd'huy hh ji et une epreuve de planches de medailles. Le Boekzaal est la suite de Twee maandelijke uyttreksels. Le libraire qui imprimoit ce journal sous ce 1e titre a Rotterdam a vendu son fond a un libraire d'icy, qui le continue sous celuy de Boekzaal.Ga naar eind29 Vous devez monsieur avoir receu novembre, decembre 1707 et decembre de la Republique. Les Entretiens sur les affaires du temps ne se continuent plus. Le dernier, que je vous ay envoié, est aoust. Je vous enveray par le 1e paquet l'Histoire de l'Academie 1699, 1700; 1705 est dans le dernier envoy et 1706 n'est pas encore imprimé. Je vous enveray aussy le Talmud et le Louis XIII, mais je vous prie de prendre la peine de me marquer si vous n'avez aucun volume de Louis XIII. Le 9e volume est dans le derniere paquet. Vous me feriez grace monsieur de faire parler dans le Journal des scavans du Cathechisme qui vous a été envoié de Liege. Je suis etc. | |
Du 20 fevrier 1708 MonsieurJe n'ay point eu l'honneur de vous ecrire depuis le 26 du passé et je vais repondre a la lettre que vous m'avez fait la grace de m'ecrire le 3 du courant. J'espere monsieur, que vous aurez bientot le dernier paquet et que le tout sera bien conditionné. Je suis malheureux pour avoir des livres gatez. J'ay encore receu une balle depuis peu toute moulié. On me marque de Bruxelles que le paquet du Gruter est hors d'etat de pouvoir servir et de celuy de Leipsig, dont j'ay eu l'honneur de vous parler ci devant, je n'en feray jamais un sol. Je conte donc monsieur, que des envois que je vous ay fait depuis 8 mois je perd plus de 200 l., mais cette perte ne me decourage point. Car d'abord que les eaux seronts ouvertes, je vous expedieray un nouveau paquet, auquel je joindray 2 Larrey tome 3 et ce que vous me faites l'honneur de me demander et j'espere que dans la suite regagner ce que j'ay perdu. | |
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Je ne doute point monsieur, que les balles de monsieur Boudot ne soient a present a Paris. Souffrez donc que je prenne la liberté de vous rafraichir la memoire au sujet de ce que vous avez eu la bonté de me promettre sur le Voyage de Leguat. Mais je vous demande en grace de me faire scavoir quand vous me ferez l'honneur de m'ecrire, ce qui en arrivera, car je ne puis faire aucun fond sur monsieur Boudot. Il me neglige d'une telle maniere que je voudrois pour 100 pistoles avoir fait pendant mon dernier voyage de Paris un autre correspondent que luy. Croiriez vous monsieur, qu'il y a plus de 6 mois que je luy demande pour environ 100 ecus de livres, que bien loin qu'il me les aye envoiez je ne puis tirer aucune reponse pour savoir s'il me les fournira. En un mot, il n'est pas permis, ni a madame ni a monsieur Boudot de me traiter de la maniere qu'ils fonts et j'ay tout lieu de me repentir d'en avoir agy aussy honnetement avec eux. Si vous trouviez occasion et que vous le jugiez a propos vous me feriez grace monsieur d'en parler a monsieur Boudot, car il me fait un tort irreparable. Je vous demande mille pardon de la liberté que je prend. Nos presses sont gelées. On ne fait plus rien en ce pays ci. Le concile de Jerusalem, dont j'ay eu l'honneur de vous parler par ma lettre du 19 decembre derniere est sous presse. Ce sera un 4o d'environ 60 feuilles. Comme l'amy que j'avois a la poste est a present maitre de celle de Douay, je suis obligé de prendre d'autres mesures. Cependent cela ne derangera rien a la comodité que j'y avois, mais je vous prie monsieur de vouloir prendre la peine de faire porter vos lettres chez monsieur Girin. Je luy ay donné un autre voye et il est fort exact a m'envoyer tout ce qu'il a pour moy. Je suis etc. | |
Du 12 mars 1708 MonsieurLa derniere lettre que j'ay eu l'honneur de vous ecrire etoit du 20 du passé et depuis ce temps la j'ay receu trois de vos lettres du 24, 27 du passé et 6 du courant, auxquelles je vais repondre. J'ay avis de Bruxelles que le dernier paquet pour Lisle (est parti) le 27 de l'autre mois. Je l'y crois donc presentement arrivé. J'en feray un autre cette semaine, auquel je joindré tout ce que vous me faites l'honneur de me demander. Je ne puis comprendre d'ou vient qu'il manque toujours quelques livres aux paquets et comme ils ne seronts plus ouvert au dite Bruxelles, si cela arrive pour l'avenir, la faute en viendra de moy. Je feray en sorte qu'ils seronts bien empaquetez et qu'ils ne se gateronts plus par cet endroit là. Il faut monsieur que le retardement des paquets vient entre Bruxelles et Paris, a quoy je ne puis remedier. Cela depend de monsieur de Laffrangues. Je ne feray plus venir de livres de Leipzig. En un mot monsieur, je ne vous fourniray que ceux de la Hollende et je feray en sorte que vous serez content. Je suivré au reste vos ordres a l'egard des livres en grand papier. Il n'est pas possible de trouver le Recueil des traitées de paix folio 4 volumes, non seulement en grand papier, mais même le petit papier vaut 80 florins. Encore n'en trouve t'on point. Il ne se vendois dans sa nouveauté que 40 florins. Faites moy l'honneur monsieur de me donner vos ordres la dessus. Je vous rend grace monsieur de la bonté que vous avez eu de songer a mes Voyages de Leguat, | |
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mais comme monsieur Boudot s'est chargé de me faire savoir le tour que vous avez pris pour me les sauver, je cours risque de n'en etre instruit de longtemps. Vous me feriez plaisir monsieur de donner ordre audit sieur d'en faire rendre a monsieur Rigaud 100 exemplaires ou plus s'il en souhaite. Je prend la liberté de joindre au paquet d'aujourd'huy 12 Synopsis operum Harduini, que je vous prie d'avoir la bonté de faire rendre au sieur Etienne. C'est pour les distribuer a mes amis et comme je vois que vous faites mettre des nouvelles litteraires dans le Supplement du Journal des scavans, j'espere monsieur, que vous voudrez bien y inserer cet ouvrage et comme aussy l'Horace de Dacier. J'ay rendu a monsieur le Clerc l'incluse qui etoit dans la lettre du 27. Il m'avoit promis de me donner pour cet ordinaire une lettre pour vous. J'ay envoié la luy demander mais il a repondu que ce seroit pour un autre fois. Je ne scay monsieur, a qui vous avez pris la peine de donner votre lettre du 6. On me l'a envoié en droiture. Faites moy la grace de faire porter toutes celles que vous me ferez l'honneur de m'ecrire chez monsieur Girin. Je suis avec un profond respect etc. | |
Du 26 mars 1708Ga naar eind30Je n'ay pas eu l'honneur de vous écrire depuis le 12e du courant. Monsieur Rigaud a deu vous rendre ma lettre. Je vous ay monsieur espediéz un paquet qui est parti samedi dernier. Il payse 120 l. Ci joint en est la facture et j'auray l'honneur de vous en parler plus bas. Je vous ay bien dit monsieur que je serois longtemps a etre instruit du tour que vous avez eu la bonté de donner aux Voiages de Leguat, puisque monsieur Boudot c'étoit chargez de me le faire savoir, car je n'ay eu aucune de ses nouvelles. J'ay tous les jours de nouveaux sujets de plaintes a faire de luy. Je lui ai envoyé quelques livres pour rendre à plusieurs libraires de Paris. Il a repondu a quelques uns qui les lui ont demandez qu'il ne pouvoit pas les donner tous, parce que je ne les avois pas envoyé. Il me fait passer aupres de ces messieurs, aux quels je dois, pour un fourbe et il ne me veulent plus rien envoyer. Voila monsieur l'obligation que je lui ay, mais ce qui me chagrine le plus, car je me justifiray bien aupres de ces messieurs, c'est qu'un secretaire de monsieur de Chamilliard,Ga naar eind31 nomé monsieur de Jean, a qui j'ay obligation, m'avoit demandéz quelques livres, entre autres un St. Evremont 7 volumes, un Histoire des Juifs de Banage etc. J'avois prié monsieur Boudot de remettre ces livres a monsieur Girin, qui connoit la personne pour qui ils etoient destinez, et apres l'avoir trainer plusieurs semaines et lui avoir dit plusieurs fois que vous monsieur ne lui aviez pas encore remis tous les livres qui etoient sous votre couvert, il ne les a enfin pas voulu donner. Je vous avoue monsieur que ce procedé de monsieur Boudot me fait repentire de m'etre confié en luy. Apres cela, il n'est pas permis de disposer du bien d'autruit de la maniere qu'il fait du mien. Je vous demande monsieur mille pardon de la liberté que je prend de vous rompre la teste de chose qui ne vous regarde point et quand vous me ferex l'honneur de me temoigner que cela ne vous plait pas, je ne vous en parlerez de ma vie. Mais permettez moy de vous prier tres humblement de vouloir | |
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bien luy remontrer que sa maniere de negotier n'est assurement pas une bonne maniere etc. Je ne doute point monsieur que vous n'aiez a present eu au moins nouvelles de l'arrivée a Lisle du dernier paquet et comme je doit payer quelque argent à Paris, vous me feriez grace monsieur de me permettre de tirer sur vous le montant du dernier compte, sur quoy j'attend vos ordres. Je vous envoye monsieur ci joint la facture de celuy que je fit partir samedi dernier. Je vous passe le Mischna et Larray au prix contant, c'est a dire monsieur, je vous fais même le rabais qu'on m'a fait, et les autres livres sont mis aux prix qu'on les passe aux libraires. Vous trouverez dans le Mercure hollandois 3 volumes demarqué qu'on ne trouve plus, mais qu'on rimprime et qui seront finis dans deux mois. Ce sont les 2 volumes de 1693 et celui des 6 premiers mois de 1706. J'auray soin monsieur de vous les envoyer. J'ay pris la liberté de joindre a ce dernier envoye 1 paquet de musique pour monsieur Dacier, 1 paquet de monsieur Kuster pour monsieur Gleditsch, un paquet qui vien d'Angleterre pour monsieur l'abbé Fraguier, 3 paquets pour un HollandoisGa naar eind32 qui etudie au colege de St. (Jean) de Beauvais et qui est petit neveu de monsieur BlampignonGa naar eind33 curé de St. Merry. Je n'ay pû me dispencer de rendre ce service au pere de cet ecolier, qui est un de mes amys d'ici. J'espere dont monsieur que vous ne le trouverez pas mauvais. J'ay fais mon devoir pour avoir le recueil des gazettes etc., mais je ne les ay pas voulu acheter, parce que ce qui ne veau dans la nouveauté qu'un demy sol, on en veux plus d'un sol a present. Ainsi monsieur j'attend vos ordres la dessus, mais permetez moy de vous dire monsieur que vous avez toutes les gazettes flamande dans le Mercure hollandois et les francoise dans le Mercure historique, Lettres historiques et l'Esprit des cours et que je crois que ce serois une depende inutile que celle des gazettes. Dans le paquet que j'envoye aujourd'huy par la poste, j'ay pris la liberté d'y joindre 3 ou 4 feuilles de deffets d'une Histoire de la bible que j'avois vendue a monsieur Dezallier et qui c'est trouvée incomplete. Je vous prie monsieur de ne le pas trouver mauvais et de vouloir bien les faire rendre au dit sieur Dezallier. Je suis avec un profond respect. | |
Du 2 avril 1708 MonsieurPermettez moy de remette a l'ordinaire prochain a repondre au long a la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'ecrire le 25 du passé. Je prendré la liberté de vous dire deux choses: 1o. que je n'ay point eu de lettre de monsieur Boudot sur les Voyages de Leguat et que ce que monsieur Rigaud m'en ecrit de votre part ne m'instruit de rien, 2o. le pere Hardouin a tort d'avouer que je luy aye promis de faire dans son Receuil tout les retranchements qu'il souhaite. J'ay de quoy me justifier par sa propre main et par de bonnes et solides raisons et d'une maniere que s'il venoit a m'attaquer - je le crois trop bien avisez pour cela - ce serait moy monsieur, qui le perdrois de reputation. Vous verrez par le 1e ordinaire une partie de ce que je rendrois public, s'il mettoit au jour quelque chose contre moy. Je vous envoye monsieur quelque nouvelles litteraires. Si cela vous fait plaisir, je continueray. Je suis etc. | |
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Du 5 avril 1708 MonsieurPermettez moy s.v.p. qu'en repondant a la lettre, que vous m'avez fait l'honneur de m'ecrire le 25 du passé, je prenne la liberté de commencer par ce qui concerne le pere Hardouin, lequel s'est avisé de m'ecrire une lettre d'un stile peu convenable a un ecclesiastique et encore moins a un homme d'honneur. Je vous en envoie monsieur la copie, tant l'original m'en a paru singulier, ecrite par un homme tel que vous me depeignez le pere Hardouin, les larmes aux yeux et l'ame penetré de douleur. Quand le pere Hardouin m'a donné son manuscrit, il scavoit ce qu'il contenoit, du moins il devoit le savoir. C'est uniquement monsieur sur ce manuscrit et sur les paradoxe y contenu que j'en ay entrepris l'edition. Autrement je ne l'aurois pas fait, avisé que j'etois par des scavans que c'etoit ce qui faisoit en partie le merite de l'ouvrage et que ces paradoxes otés on n'auroit pas grand empressement pour le reste. Avisez de cela dis je, d'abord que le pere Hardouin m'ut remis son receuil lorsque j'etois encore à Paris, je le portois chez un scavantGa naar eind34 que vous connoissez tres bien, monsieur, - il ne m'est pas permis de le nommer -, lequel l'examina pendant 2 mois et m'assura que l'auteur n'y avoit pas seulement laissez tous les paradoxes, mais qu'il y en avoit ajouté de nouveaux, qu'il eu la bonté de me marquer. Non content de cela, monsieur le Clerc, qui est un homme d'honneur (je le nomme parce qu'il me le permet) eu la bonté d'examiner tout l'ouvrage du pere Hardouin avant que je le mis sous la presse et me dit les même chose que le scavant de Paris, dont j'ay l'honneur de vous parler. Apres cela, une grosse depence que j'ay faite, est il juste, monsieur, que le pere Hardouin vienne au milieu de l'impression changer de sentiment du blanc au noir? Suis je obligé de me ruiner pour suivre son caprice forcé, n'ay je pas suivis son manuscrit tel qu'il me l'a donné? Que veux t'il davantage d'un libraire? Il est faux (souffrez monsieur s.v.p. ce terme), que j'aye promis au pere Hardouin de faire les changemens qu'il pretend faire a present. Je fais toute la terre juge si aucun libraire de Hollende entreprendra un ouvrage pour y faire tels changements dans le cours de l'edition que voudroit un auteur tel qu'est le pere Hardouin, dependant de ses superieurs. Aujourd'huy donc que le pere Hardouin vient d'avoir la lecon de son Provincial il voudroit qu'on retranchat de l'Herodiadum des paradoxes, qui onts deja été imprimé a Paris avec approbation et privilege et ces même Herodiadum est reimprimé en Allemagne, dont l'edition ne manque pas. Pendant que les mêmes paradoxes, dont le pere Hardouin ne dit pas un seul mot, chose remarquable, sont ajoutez de la propre main de l'auteur par ci par la dans tout l'ouvrage et particulierement dans le Nummi antiqui pag. 176, col. 1, ligne 55 de mon edition. On peut confronter cette page 176 (Voicy le passage en question apres que le pere Hardouin a dit que l'on a peut etre feint Viminacium pour Vimania colonia il ajoute: Nam et in hoc toto opere, cum alios praeter scriptores sacros et Plinium de situ terrarum vel de rebus gestis, scriptores appellamus, nolumus propterea quisquam existimet, horum a nobis fidem praestari) avec la pag. 516 edition de Paris, et si j'y suis contraint, je citray bien d'autres endroits que celuy la. Je vous avoueré monsieur que je n'ay jamais eu desin de faire les corection, dont le pere Hardouin se plain, et que tout ce que je lui en ay écrit, n'a été qu'une desfaite honneste que je say qu'il a senti. Mais il n'est pas moins vray qu'ayant eu quelque avis qu'on l'inquiestoit sur l'Herodiadum, | |
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je fis conter la copie qui precedoit cet ouvrage avant que je ne receus aucune corection et fis travailler a force sur l'Herodiadum. Voila monsieur la verité du fait. Enfin monsieur pour m'avoir rien a me reprocher et mettre le pere Hardouin dans tout son tort, je lui fais deux proposition et c'est tout ce que je puis faire. Premierement il peut chercher un libraire de ce pays ou d'ailleurs, auquel je remettray toute la copie imprimée et a imprimer, toutes les feuilles qui sont deja imprimée, en un mot tout ce qui depend de l'ouvrage. Je donne ma peine et l'interets de mes avance pour rien. Je fourniré des quitence juridiques de mes ouvriers et de moy et memes sous sermens si on le veut, moyenent qu'on me paye ce que j'ay debourcé, argent contant. La 2e proposition est que le pere Hardouin face imprimer une preface de sa facon a la teste de l'ouvrage, dans la quelle il poura dire que s'il avoit été maitre de l'impr. il auroit retranché tels et tels choses. Je lui permet, di je, cela a condition qu'il ne mettra rien dans cette preface qui soit contre mon honneur, ni qui nuise au debit de mon livre. Si ce que j'ay l'honneur de vous dire, monsieur, ne convient pas au pere Hardouin, je n'y saurois que faire. C'est tout ce que j'ay pu imaginer. Cependent monsieur vous me fairé grace de songer a quelque autre expediant pour le tirer d'affaire. Je le refereré avec respect et me fairé un devoir de le suivre aveuglement, persuadé monsieur de votre droiture et de votre intelligence dans la librairie. J'espere donc monsieur que vous auré la bonté d'examiner cette affaire et de ne trouver pas mauvais que je prene la liberté de vous en rompre la teste et de vous prier instament d'en estre l'arbitre. Vous me faite une vraye grace monsieur de me donner ordre d'adresser a monsieur Foppens les paquets que j'auray l'honneur de vous envoyer par Lille. Je ne say d'ou vient ce retardement, car je suis sur que mon correspondent de Bruxelles accuse juste. Le paquet en question est parti d'ici le 21 de janvier. Il est vray monsieur qu'il a demeuré plus d'un mois en chemin d'ici a Bruxelle. C'est la gelée qui en est cause, car ordinairement le voyage se fait dans moins de 12 jours. Je vous prie monsieur d'avoir la bonté quand vous fairé anoncer dans le Journal l'Horace de monsieur Dacier, de n'y pas faire mettre mon nom, mais seullement de faire mettre que ce livre est sous presse a Paris. J'ay rendu a monsieur Kuster la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'envoyer pour luy. La Bibliothèque choisie de monsieur Le Clerc tome 15 - laquelle ne paroitra qu'apres Paques - est cause qu'il ne vous a pas encore écrit. Il le faira incessament. Il m'a ordoné cependent de vous assurer de ces respect. Monsieur Boudot est cause que je n'ose pas écrire a monsieur Worms. Il m'avoit demendé quelque livre de Paris. J'en avois envoyé le memoire au dit sieur, mais je n'en ay jamais eu de nouvelle. Cependent monsieur sur l'envie que vous me temoigné avoir commerce avecque lui, je lui écrit et quand j'auray sa reponce, j'auray l'honneur de vous la faire savoir. A ll'egard de monsieur l'Enfant, j'attend des livres de Paris pour lui, lesquelles sont en chemin. En les lui envoyant, je prendray cette occasion pour lui écrire, sur ce que vous souhaité monsieur, mais on m'a dit qu'il estoit fort paresseux. On travaille apres une liste des savans d'ici, laquelle ne serat pas fort longue. Je suis avec un profond respect. Je me donne l'honneur de vous envoyer un memoire d'un ouvrage de monsieur Arnauld,Ga naar eind35 qu'on veut mettre ici sous la presse, mais avant cela on seroi bien aise de savoir si ce livre pouroit entrer | |
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librement en France, afin de ce regler sur le nombre qu'on devra tirer. Je vous prie monsieur de me faire la grace de me faire savoir, ce qui en peut ariver. | |
Du 23 avril 1708 MonsieurJe n'ay pas eu l'honneur de vous écrire depuis le 5 du courent et j'atend reponce a ma lettre avec bien de l'impatiance a cause du pere Hardouin. Je vais prendre celui de vous repondre monsieur a la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'ecrire le 2 du courent, sur ce que vous me marqué au sujet du paquet, dont on n'avoit aucune nouvelle. J'ecrivis d'abord a Bruxelle et on m'a repondu qu'on le croyoit a Paris, puisque l'on savoit certainement qu'il estoit parti de Gand pour Lille. Faites moy donc la grace monsieur de m'en donner avis et en meme temp l'ordre de tirer le montant de mon compte. Si je ne le recoit pas en reponce, je seray obligé d'envoyer d'ici de l'argent a Paris, ou je doy environt 600, ce qui me couteroit pour le change etc. Je vous rend grace monsieur de ce que vous avez pris en bonne part, ce que j'ay pris la liberté de vous marquer au sujet de monsieur Boudot. Je ne say s'il est mort ou vivant, mais je n'ay aucune de ces nouvelles. Je n'ay meme encore rien apris ce qu'est devenus les Voyages de Leguat. Je ne veut point forcer monsieur Boudot a estre mon correspondent, mais au moin il devroit me rendre raison de ce dont il c'est chargé et me dire pour le reste qu'il n'en veux rien faire. On m'ecrit de Bruxelle du 16 du courent que le 2e paquet y estoit arivé et qu'on l'alloit espedier pour Lille, par le carosse. Ainsi monsieur celui ci n'aura pas le meme sort que l'autre. Nos nouvelles litererres sont bien seches. A present il n'y a rien de nouveaux. Je suis etc. | |
Du 7 may 1708 MonsieurJe repond a la lettre que vous m'avez fait la grace de m'ecrire le 27 du passé que je n'ay receus que par le dernier ordinaire, parce que le sieur Girin ne m'ecrit qu'une fois par semaine. Je vois bien monsieur, parce que vous me faite l'honneur de me marquer que je ne puis me fier a mes garcons, pour que les choses soit exate. Une autre fois je fairez en sortes que les factures soit conformes au paquets. Dispensé moy, s'il vous plait monsieur, de vous repondre aujourd'hui aux livres qui sont de trop et a ceux qui manquent. D'abord qu'il paroit un livre nouveaux, j'en met un exemplaire a part pour vous monsieur et j'auray soin pour l'avenir que rien ne m'echape. Quand ce que vous me faites adresser de Londre sera arivé, je vous l'espediray et j'y joindré nos nouveauté etc. et je ne manquerez pas a vous expedier un paquet tous les couriers, pourvu que nos nouveauté m'en fournise le moyen. Je prend aujourd'hui la liberté de tirer sur vous monsieur a 15 jours de date et a l'ordre de monsieur Louis Francois Aubert la somme de quarente six louis d'or en especes. C'est pour la solde de ce que j'ay eu l'honneur de vous envoyer jusqu'au dix neuf janvier dernier. | |
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Je crois que monsieur le Clerc m'envoyera aujourd'hui une lettre pour vous monsieur. J'ay rendu a monsieur Kuster votre inclus et envoyé l'autre a Londres. On va mettre sous la presse le livre de monsieur Arnauld, dont j'ay pris la liberté de vous envoyer un memoire. Je vous rend graces par avance monsieur de l'entrée que vous voulé permettre a 3 ou 400 de ce livre. C'est le pere Quesnel qui est ici qui le fait imprimer. Je commence aujourd'hui a vous envoyer les gazettes et lardons et j'amase toutes celles qui ont parue depuis le commencement de cette anée, lesquelles j'envoyeray dans le premier paquet. Vous avez bien de la bonté monsieur et j'ay bien des graces a vous rendre en ce qui regarde le pere Hardouin. Je n'abuserez point de la confience que vous avez en moy et je vous prie tres humblement d'estre persuadé que ce que vous me faites l'honneur de me marquer est une chose morte pour moy meme. Mais dans le memoire il y en a une que je n'entend pas et que vous me feriez grace de m'expliquier. Voici l'endroit: Il suffiroit de les imprimer telles qu'il les as et de raprocher quelques endroits du receuil etc. Je ne say ce que veu dire raprocher. Pource qui est de la prentendue protestation du pere Hardouin, comme je vois qu'elle sera dans le Journal de Trevoux, il n'ymporte qu'elle soit incerée dans celui de Paris. Mais monsieur je vous demande deux grace. La premiere, c'est de vouloir bien faire charger les 5 mots que j'ay ligné a la premiere page et de faire mettre en place ce que j'ay marquez au bas d'icelle. La 2e grace que je vous prie de m'acorder est monsieur d'avoir la bonté de faire incerrer dans le Journal des savans, apres que la protestation du pere Hardouin y aura été, un memoire que je prendray la liberté de vous envoyer. Je n'y incereray rien de chauquand, ni contre la societé, ni contre ce pere. En un mot monsieur je fairay voir qu'un auteur n'est plus en droit d'exiger d'un libraire, apres une depence telle que j'ay faites pour le receuil que j'ay sous la presse, ce que le pere Hardouin veut exiger de moy. Je raporteray un exemple a peu pres pareil a celui ci, lequel est arivé entre feu monsieur Bayl et le sieur Leers au sujet de son dictionaire. Si le dit memoire n'est pas en terme honneste etc. et que vous jugez a propos monsieur de ne le point faire mettre dans le journal, je m'en raporteray entierrement a ce que vous me fairay l'honneur de m'ordonner non seulement dans cette affaire, mais dan tout autre choses. Au reste monsieur je vais mettre sous deux presse l'ouvrage en question et j'espere que dans trois mois il sera fini. J'ai cru monsieur que ce que j'ay pris la liberté de vous marquer au sujet de monsieur Boudot, fairoit un bon éfet et le piqueroit, mais il a pris la chose tout de traver et crois que je le veux metre mal dans votre esprit, monsieur, et madame Boudot m'ecris a cet égard d'une maniere chagrinente pour moy. Ayez donc la bonté monsieur de lui remettre son esprit la dessus et de ne lui parler de moy en aucune maniere. Je suis faché que l'un et l'autre n'entende pas mieux le negoce etc. La derniere lettre que j'ay eu l'honneur de vous écrire est du 23 du pasé. Je vous ay envoyé jeudi dernier une nouvelle edition des Oeuvres de St. Evremont, corigée et augmentée. Vous me fairié grace monsieur de l'ennoncer dans le Journal et de me permettre d'en envoyer sous votre couvert a Paris, quelques exemplaire. J'ay obtenu un passeport du Roy pour dix millier et je vais payer a ceux a qui je doy. J'ay mis dans le paquet que vous devez recevoir incessament 50 Synopsis etc. Je vous prie monsieur de les faire doner au sieur Girin, afin qu'il les distribue au savans. Je suis avec un profont respect votre etc. | |
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Du 21 may 1708 MonsieurJe me donne l'honneur de repondre a la lettre que vous m'avez fait la grace de m'ecrire le 14 du courant. Je vous promet monsieur encore un exactitude etc. dans tous ce qui vous regardera et c'est par la que je veux meriter en quelque maniere toute les bontez que vous avez pour moy. Je joint ici la liste de nos gazette avec le nom de leurs auteurs. Je n'ay point oubliez celle que j'ay eu l'honneur de vous promettre de nos savans de Hollande et si je ne me suis pas encore acquitez de cela, c'est que monsieur le Clerc m'a promis de m'en faire une. Il m'a encore assuré aujourd'huy que dans peu il me la donneroit. Il m'a ausi assuré qu'il vous écriroit jeudi prochain. Je vous rend grace monsieur de la bonté que vous avez de m'acorder l'entrée de cent St. Evremont, comme aussi des égard, que vous voulé bien avoir pour moy en ce qui concerne le pere Hardouin, mais je vous avoue monsieur, que je voudrois pour beaucoup n'avoir point entrepris son ouvrage, non que j'aye rien a me reprocher, mais c'est que je connois la societé. Je suis tres faché que je sois obligé de quiter monsieur Boudot. J'avois beaucoup de confience en lui et d'ailleurs j'avois beaucoup d'obligation a feu monsieur son pere. Ce qui me chagrine encore, c'est que je ne say a qui m'adresser, tant pour la confience que pour l'exatitude et je suis presque resolu d'abandoner le negoce de Paris. D'abord que j'auray le paquet de Londre, je vous l'espediray et y joindré le contenu de votre memoire et les nouveautez. Mais monsieur il y a deux article dan ce memoire que je vous prie de m'espliquier: 1e. vous me demandé 2 exemplaires de Bayle. Je ne sayt si c'est son Dictionaire seullement ou tout ce qu'il a fait, 2e. un Schouten complet. Je ne connois de cet auteur que le Voyage en 2 volumes 12o. J'ay toujour evité a vous dire monsieur que j'ay imprimez un petit ouvrage, que je vous envoye aujourd'huy, intitulé Disquisitio historica etc.Ga naar eind36 Parce que j'ay apris depuis qu'il est au jour, qu'il contenoit des choses qui ne fairoit pas plaisir a certaine gens en France, il y a plus de 6 mois qu'il est imprimé et je n'en ay encore debité aucun exemplaire et j'ay meme eu envie de le suprimer. Mais comme un libraire de Paris say que ce livre est imprimez chez moy et qu'il pouroit faire sa cour a mes depans, j'aime autant monsieur vous le dire moy meme, en vous priant tres humblement de me donner conseil en cela. C'est a dire monsieur, si vous me voulez permettre d'en envoyer toute l'edition a Paris, laquelle n'est que de 500 et quelques exemplaires ou si vous souhaité que je le suprime. Je ne vous en dit point l'auteur. Il vous sera facile de le conoitre. | |
Du Lundi 2e jour de Pentecote, du 28 may 1708 MonsieurQuoy qu'on m'aye mendé que vous éstié parti pour la campagne pour 15 jours, des la semaine avant les festes, je ne laisse pas monsieur de me donner l'honneur de vous écrire. Cet ordinaire j'eu celui de vous envoyer jeudi dernier une lettre de monsieur le Clerc avec 2 Lettres qu'il a publiée contre un moine. | |
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Je vous envoye aujourd'huy quelque nouvelle literraires et la liste des savans de ce pays que monsieur le Clerc m'a enfin doné. Je ne say monsieur, si elle vous contantera. Je doy quelque choses aux libraires de Rouen. Je serois bien aise de m'aquiter avec eux, vu qu'il y en a qui m'ecrivent d'une maniere qui ne me convient guerre. C'est pourquoy je vous prierois monsieur de me faire la grace de me donner les moyens de laisser une balle a Rouen, vu que le passeport que le Roy m'a accordé porte, que mes balles seront plombée et envoyée a Paris pour y estre visitées. Je vous demande monsieur mille pardon de la liberté que je prend. Monsieur le Clerc me fit l'honneur de me venir soir samedi. Monsieur SaurinGa naar eind37 jeun-homme et ministre ordinaire a la Haye, parend de celui qui est a Paris, un des auteurs du Journal des savans et en grande reputation pour la chaire, ce trouva alors chez moy. On vient a parler de vous monsieur et monsieur le Clerc vous donna ce qui vous est du. Monsieur Saurin a fait imprimer un volume de sermons in 8o, qui en contient 9 et qui c'est debité dans un mois de temps. On en fait un 2e edition, qui ne paroitra pourtant pas de 3 mois. Je vous envoyeré monsieur dans le premier paquet un exemplaire de la premiere edition. Quand monsieur le Clerc fut sorti, monsieur Saurin me dit, que s'il croyoit qu'on ne l'acuse pas de vaine gloire, il auroit l'honneur de me donner un de ces sermons pour vous les envoyer de sa part. Je ne lui repondit rien et la chose resta la. Il y a plusieurs savans, auquels j'ay eu l'honneur de parler de vous monsieur, (qui) voudroient avoir votre portrait. C'est pourquoy vous me feriez grace monsieur de m'en envoyer quelques un. L'expedition d'Ecosse commedie, que j'ay eu l'honneur de vous envoyer l'ordinaire dernier est imprimé a la Haye chez Delo. | |
Du 4 juin 1708 MonsieurJe me refaire a la lettre que je me suis donné l'honneur de vous écrire le 28 du passé. Depuis j'ay receus le paquet de Londre. Je ne l'ay point ouvert, parce qu'il me paroit assé bien conditioné. Je vous l'auroit espedié avec d'autres livres de ce pays, si j'avois eu reponce a la lettre que je me donnay l'honneur de vous écrire le 21 de l'autre mois. Vous me demandé le 5 et le 6 volumes des Oeuvres de Scaron. Je vous prie monsieur de me faire savoir le titre des volumes. Vous avez eu la bonté de me faire present d'un exemplaire des Medailles du Roy. Vous me ferié grace monsieur de m'en faire avoir encore un ou deux, non aux meme prix, mais en les payent ce qu'ils valent. J'en avois écris a un amis a Paris pour me les acheter. Il m'a repondu, qu'il n'en avoit pu trouver et qu'il faloit s'adresser a vous monsieur. C'est ce qui fait que je prend cette liberté. Monsieur le chevailler Chardin,Ga naar eind38 le voyageur, qui demeure en Angleterre, me fait proposer de rimprimer ces voyages. Ce qui en a parut est augmenté considerablement et outre cela il y aura deux volumes nouveaux. De sortes monsieur le tout fera 3 volumes in 4o. L'auteur veut qu'on l'imprime ainsi. Je voudrois bien savoir monsieur avant que je m'engage en rien, si ce livre entrera en France. On m'at assuré qu'il n'y avoit rien dedans qui regarde en aucune maniere la religion ni l'etat. Je suis tres faché de me voir contrain de pousser madame Boudot. Elle me doit par solde de compte | |
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1842 l. 19. Je lui demande 50 Paleographia en payement et elle refuse de me les envoyer, raportant pour raison qu'elle a imprimé ce livre en companie. Outre cela monsieur, depuis qu'elle a receus les derniers livres que je lui ay envoyé, je ne puis avoir aucun compte. Je suis donc resolu d'envoyer a un ami une procuration avec notre areté de compte pour lui demander en argent la dites sommes, puisque elle me refuse des livres, et une facture du dernier envoy, afin de me faire rendre compte. Je prend encore la liberté de vous parler de cette affaire. Ce n'est pas monsieur pour que vous me facié la grace d'en parler a monsieur Boudot, mais pour que vous soyé instrut monsieur de cette affaire, au cas qu'on vous en vienne rompre la tete. Je ne vous envoye aujourd'huy aucun paquet. Il n'y a rien de nouveaux. Je suis etc. | |
Du 18 juin 1708 MonsieurJe me donne l'honneur de repondre a la lettre que vous m'avez fait la grace de m'ecrire le 11 du courent. Faites moy celle de me croire monsieur, que je ne laiseray passer aucun ordinaire sans vous envoyer un paquet par la poste, que j'auray toute l'exatitude possible a ne laisser échaper aucune livres des endroits que vous avez eu la bonté de me limiter et que je vous fairay partir d'abord, tout ce que je recevré pour vous monsieur. Outre que mon interet me porte a vous contenter en toute maniere, permeté moy de vous dire monsieur, que mon inclination m'y engage naturellement. Je fairay partir sans fautes le paquet de Londre avec ce que vous m'avez fait l'honneur de me demender et ce qu'il y aura de nouveau de notre pays, le 30 de ce mois, qui est un samedi et jour que le bateau part d'ici pour Bruxelle. Je l'adresseré à monsieur Foppens et s'il est ausi exact a faire passer outre que je seray a espedier, j'espere monsieur que (vous) serez content. Noté s'il vous plait monsieur, qu'il ne part d'ici pour Bruxelle, que tous les 15 jours des bateau, et j'espediré pour l'avenir tous les quartiers un paquet de nos nouveauté etc. Je suis tres surpris que vous n'ayé encore receus de nouvelle du ballot du 26 de mars. Il y a plus d'un mois que monsieur t'Serstevens m'a écrit l'avoir remis a monsieur Foppens avec ordre de vous l'envoyer. Pour moy je crois que l'un et l'autre veulent me jouer un tour. Faites moy donc la grace s'il vous plait monsieur d'en faire écrire a celui ci. De mon coté j'en écris aujourd'huy a l'autre tres fortement. Je vous prie de croire monsieur qu'il n'y a point de ma faute dans ce retardement. Je vous rend un million de grace de la bonté que vous avez eu de payer ma lettre de 46 Louis d'or. Je ne crois pas avoir tort dans la brouillerie que j'ay avec monsieur Boudot et quand il me fera voir le contraire, je lui feré toute les reparation qu'il poura exiger d'un honet homme. J'ay tout lieu de croire que la mere et la filleGa naar eind39 ne se soucient guerre de ma corespondence. Cependent je me flate, qu'elle n'a pas étés indiferentes pour eu. Quoyqu'il en soit monsieur, je suis sur que si j'avois une personne exate et inteligente a Paris avec la faveur que vous me faites la grace de m'acorder et le peu d'inteligence que j'ay de ce qui peut estre bon en France, que nous gagnerions de l'argent l'un et l'autre. Vous me faites trop d'honneur monsieur de vouloir que je prene la liberté de vous regarder comme mon correspondent, mais puisque vous avez tant de bonté pour moy, vous me ferié | |
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monsieur une vraye grace de m'indiquer quelques un en qui je puise avoir la confience en toute mamere. Il sufira monsieur, qu'il viene de votre part, pourque je le recoive aveuglement. Je suis monsieur tres mortifié, que l'impresion du liver intitulé Disquisitio historica ne vous face pas plaisir. Je n'ay pas cru, qu'il regarda ou pour mieux dire choqua qui que ce soit et encore monseigneur le chanselier.Ga naar eind40 Et pour vous persuader d'autant plus monsieur, que ce n'est pas en vue d'aucun gain, qui m'a fait entreprendre cet ouvrage, c'est que je vous en sacrifie avec plaisir toute l'edition. Je vous l'envoyeré, si vous me l'ordoné monsieur et vous pouvé conter, a moins que les imprimeurs ne m'ayent friponé - ce que je ne crois pas -, que vous auré le tout a un exemplaire pret que j'ay envoyé a l'auteur. Se sacrifice doit en quelque maniere expier la faute, que j'ay faites sans pourtant l'avoir seu. Je vous rend grace monsieur du passeport que vous avez eu la bonté de m'envoyer pour un millier de livres pesent et de celle que vous me faites de me doner les moyens de m'acquiter avec les libraires de Rouen. Je leurs ay écris pour savoir ce qu'ils souhaite avoir, mais j'aprehande qu'ils ne me demande que des livres contrefait ou dificiles a passer, quoyque je leur aye marqué positivement que je ne pouvois rien envoyer qui ne passe librement. Je ne manqueré pas d'écrire a monsieur Saurin a la Haye a la premiere ocasion ce que vous me faites l'honneur de me marquer a son égard. Quand la plenche que vous prené la peine de me marquer de votre portrait sera retouché, vous me feré grache de m'en envoyer quelques epreuves.Ga naar eind41 Plusieurs personnes, qui n'ont l'honneur de vous connoitre que de reputation, me persecute pour en avoir. Il faudra monsieur s'il vous plait les faires donner a la veuve Rolland, qui fait mes balles. J'ay envoyé a monsieur DemezeauxGa naar eind42 votre inclus et je ne manqueré pas de vous envoyer dans le moment tout ce que je recevré de lui ou d'autres pour vous monsieur, soit paquets soit lettres etc. Le voyage de Chardin ne se trouve plus et le Leguat me rend sage. Je n'y pense plus; c'est a dire monsieur a imprimer celui la. Monsieur Aubert dont j'ay deja eu l'honneur de vous parler m'a prié de faire tenir a monsieur Neret quelques livres. Il y a entre autre des tomes de Louis 13. Je n'osse les envoyer sans que vous monsieur ne m'en donié permision. Je suis etc. | |
Du 2 juillet 1708 MonsieurJ'attend reponce a ma lettre du 18 du pasé, comme vous me faite l'honneur de me le promettre, par celle que vous m'avez fait la grace de m'ecrire le 24 du meme mois. Si joint est le compte de ce que je vous ay envoyé jusques a la fin de l'autre mois et la facture de la balle qui (est) parti pour Bruxelle samedi 30 du passé a l'addresse de monsieur Foppens, laquelle balle pese 210 livres. Le compte se monte a f 496. 18 s. de notre monoye, qui font 49 Louis d'or et demi, en espece, sur le pied de dix florins par Louis d'or. Nous avions autre fois le Dictionaire de Bayle a f 40 et dix pour cent de rabais, mais le sieur Leers ne veut plus nous en faire, disent qu'il n'a plus de ce livre. | |
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Quoyeque la Bijbelsche concordentien folio 3 volumes soit de vieille datte, neamoin ce livre n'a parut qu'au commencement de cette anée, parce que l'auteur qui l'avoit imprimé a ces depens a jugez a propos de ne le pas debiter avant ce temp la. Parmis les gazettes et lardons que je vous envoye monsieur dans celle d'Amsterdam il y manque no. 16, dans celle d'Utrecht no. 1 et 32 et deux lardans de Leyde. J'espere de les trouver. Je les enveray par la poste. Le vollume des 6 premiers mois de l'Europische Mercurius de 1706 n'est pas encore imprimé. Faites moy la grace monsieur de me permettre d'envoyer a Paris par l'envoy que je dois faire par mer a la fin de ce mois quelques Justification du silence respectueux 12o. On écrit au pere Quesnel qu'on ne peut plus y en trouver. Voicy quelque nouvelle littereres (niet in copeboek). Je suis avec un tres profond respect. | |
Du 9 juillet 1708 MonsieurJ'ay receus la lettre que vous m'avez fait la grace de m'ecrire le 29 de juin dernier, a laquelle je repond. J'ay oubliez monsieur de vous dire que je vous passe les gazettes flamende et francoise a un sol pieces. A la verité celle la ne nous coute que 3 quart d'un sol, mais les francoises, comme celles de Leyde et de Rotterdam me coutent un sol et demi la pieces. Ainsi monsieur l'une recompense l'autre. J'ay ausi oublié de passer en compte la gazette flamende de la Haye. Elle n'a commencée que le 3 de juin dernier. Ce cera pour le premier. Je suis fort embarasé avec l'auteur de la dissertation en question. J'ay receus une lettre de lui par laquelle il me marque qu'on lui fait toujour esperer que monsieur le chansellier accordera de la laisser passer en France, que cependent il me prie d'en doner deux douzaines a la personne qui m'a rendu sa lettre. J'ay repondu a cette personne, que j'ai trouvez une ocation pour envoyer toute l'edition dans ce pays la et qu'il ne m'en restoit pas un seul exemplaire et que j'aurois l'honneur d'ecrire a l'auteur aujourd'huy. Je lui marque a peu pres la meme chose. C'est pourquoy monsieur je vous prie en grace de vouloir bien avoir la bontez de faire courir le bruit qu'un paquet de livre a esté confisquié sur les frontierres, afin de pouvoir dire que c'est justement celui de la dissertation. Je ne puis tirer aucune reponce de madame Boudot au sujet du compte que je lui demande depuis plus de six mois et sur ce que je lui ay marqué (quoyque ce ne soit pas mon intention), que si elle ne me donoit pas contentement la dessus, je serois obligé d'envoyer a un amy une procuration avec la facture de ce que je lui ay fournit afin de lui faire rendre compte sur cela di je. Je ne say si c'est elle ou monsieur son fils ou autres, qui font courir le bruit que si je pressoit la dite dame, on trouveroit bien le moyen de faire faire un oposition a la delivrence de mes marchandise. Je n'en veut point venir a aucun proces, ni la preser de me payer, mais je suis bien aise de savoir, ce que j'ay dans le monde. Et il seroit de tres mauvaise grace a madame Boudot, qu'ayant mon bien entre ces mains elle voulut faire confisquier ce qu'elle ne pouroit pas vendre. Se seroit pousser la vengence | |
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bien loin, quoyque je ne lui en aye jamais doné aucun sujet. Je vous demande pardon monsieur, si je vous romp encore la tête de cette affaire et si je vous prie en grace de me doner conseil, de quelle maniere je doys agir dans cette ocation. A l'egard de monsieur Musier, je ne le connois que de nom, n'ayant jamais eu affaire avec lui. Il suffit monsieur que vous preniés la peine de me le recommender pour que j'entre en commerce avec lui. Mais comme ce sera moy qui faira toute les avance, je serois bien aise de convenir avec lui avant toute choses des termes du payement de ce que je lui envoyeré. Plus nous irons en avant et plus je seray en etat de lui fournir generalement tous ce qui paroitra en Angleterre, en Allemagne et dans ce pays, car pour les prix je me contante d'un petit gain, lorque je puis faire fond sur les payement et que je say que mon bien ne coure aucun risque. Je vous prie donc tres humblement monsieur d'avoir la bontez de me marquer, de quelle maniere je doys lui ecrire. Je doit faire un envoy sur la fin de ce mois cy pour payer mes dettes a Paris et je pourois lui envoyer pour douze ou quinze cent franc de bons livres, desquels je suis sur qu'il fairoit de bon argent. Toutes les incluse, que vous avez pris la peine de m'adresser, ont estez envoyé d'abord a leur addresse et comme tout ce que je recoit de Paris ne me coute rien, vous trouverez bon s'il vous plait monsieur que je ne vous passe rien en compte de toutes celles que vous me fairez l'honneur de m'adresser. D'abord que je receveray quelque lettres pour vous monsieur, j'auray le soin de vous les envoyer exatement et de marquer sur chaque lettres ce qu'elles m'auron coutez de port. J'eu l'honneur de vous envoyer le 23 du passé le titre (de) deux livres qu'on imprime ici. J'espere monsieur que vous me feray la grace de me repondre sur celle que je vous demandoy au sujet de ces deux livres la.Ga naar eind43 J'eus ausi l'honneur de vous écrire le 2 du courant et vous ay envoyez la facture du ballot, que je vous ay espedié le 30 du passé par monsieur Foppens. Je ne vous ay point envoyez de Terence. Il ne s'en est pu trouver ici aucun exemplaire, quoyque l'edition ne manque pas, mais c'est que le libraire qui l'a imprimez est en voyage depuis pres de deux ans et on ne peut avoir aucun de ces livres.Ga naar eind44 Je commence aujourd'huy a vous envoyer un exemplaire de la dissertationGa naar eind45 en question et je continueray pendent six ordinaires a en envoyer un et comme c'est une fleur de mon jardin, permettez moy monsieur de vous prier tres humblement de les agréer. Une blaisure, que j'ay eu autres fois a la guerre dans le bras droit, m'incomode si fort que j'ay de la peine a tenir la plume et a former mes lettres. Je suis donc obligez de dicter toutes celle que j'écris. J'espere monsieur que vous ne trouverez pas mauvais, que je me sert de la main d'un autre. Je suis avec un profond respect. Comme vous avez eu la bontez monsieur de me permettre d'envoyer a Paris une centaine d'Oeuvres de St. Evremont et que j'espere que vous me ferez la grace de me donner l'entrée a quelque exemplaire des deux livres, dont je vous ay envoyé le titre le 23 de l'autre mois, je pourois commencer avec monsieur Musier par ces trois livres et par ceux d'Angleterre que j'ay, grec et latin. Mais comme le temp est court, c'est a dire monsieur qu'il est imposible que je conviene avec le dit sieur des conditions, auxquelles nous negociront ensemble, avant l'expedition de mon envoy, je ne laisserez pas monsieur de prendre la libertez de vous adresser les livres qui ne pouront pas passer et a ll'egard de ceux, qui peuvent soufrir la visite, j'en feray une balle, que j'adresseray a mon | |
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correspondent a Rouen et avant que mes livres i soient arivez, j'espere que monsieur Musier et moy seront d'acord. | |
Du 16 juillet 1708 MonsieurJ'ay receus le billet que vous m'avez fait l'honneur de m'ecrire de Fontaineblau le 5 du courent. Je vous enveray monsieur, puisque vous me le voulez bien permette 50 exemplaire du livre latin 12o 2 volumes, dont j'ay eu l'honneur de vous envoyer le titre le 25 du passé et une vintaine du livre 4o, parce que je ne crois pas que celui ci soit ausi bien gouté a Paris que le premier. Madame Boudot m'a renvoyez deux cent nonente huit Voyage de Leguat. Cependent monsieur je say que vous aviez eu la bontéz de trouver un biay pour qu'ils ne me fussent pas renvoyés. Aparament que monsieur Boudot s'est voulu venger par la du tort qu'il pretant que je lui ay fait. Monsieur Rigaud m'avoit prié de lui en faire remettre quelques uns. Je vous prie donc monsieur tres humblement de vouloir bien me permettre de les renvoier avec ce que dessus et les St. Evremont. Je ne donneray du Voiage qu'a gens que vous aurez la bonté de me marquer. Sur quoy j'attand l'honneur de votre reponce, que je pouray recevoir avant de faire mon envoie, puisque mes balles ne pouront partir que ver le commencement du mois prochain. Depuis celuy du 30 du passé il est paru quelques livres. Je vous en envoye une liste et j'auray l'honneur de vous les envoyer dans le premier paquet. Le livre de monsieur le Clerc sur la bible tire a la fin et sera fini avant le depart de mon envoye. Je vous prie monsieur de me dire, si je puis en envoyer à Paris. Je ne say s'il entrera librement. Mon correspondant de Rouen, nomé Lagisse, me marque que si je n'ay pas un ordre de monsieur l'intendant pour que mes balles y soient plombées pour etre envoiées et visitées a Paris, qu'elles y seront ouvertes et visitées par les libraires de cette ville là, parce que dit il, que l'ordre de messieurs les fermiers generaux n'est pas au bas de mes passeports pour que mes balles soient plombées au dit Rouen pour etre visitées au lieu ou elles sont destinées. J'espere donc monsieur que vous me fairez la grace de faire en sorte que cela n'arive pas. Outre que c'est une chose et une depence inutile, je crois que les libraires de Rouen ne sont pas en droit de visiter les livres qui vont à Paris. Je me souvien monsieur, que j'ay eu l'honneur de vous en parler et que vous utes la bonté de me dire que je n'avois qu'a vous en ecrire quand je ferois un envoye et que vous y donneriez ordre. | |
Du 30 juillet 1708 MonsieurJ'ay receus la lettre que vous avez eu la bonté de m'ecrire du 22 de ce mois et je n'ay pas eu l'honneur de vous écrire depuis le 16 parce qu'il ne c'est rien passé, qui merita la peine de vous faire savoir. La bataille d'Oudenarde est arivé a point pour faire croire a l'auteur de la dissertation, que le ballot a esté pillé entre Bruselle et Gand. Je ne manquerai pas cette ocation et dans quelques jours je lui en donneray avis. | |
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Je vous prie monsieur de ne rien dire a monsieur Boudot de ce que j'ay eu l'honneur de vous marquer a son sujet. J'ay receus le compte que j'atendois depuis plusieurs mois et je suis assé contant de leur maniere d'agir a cet égard. J'ecris aujourd'huy a monsieur Musier en droiture a Paris. J'espere qu'il sera content de la reponce que je lui fait et permeté moy monsieur de vous rendre grace de la bonne volonté que vous voulez bien avoir pour nous. Il ne tiendra qu'a lui d'en profiter. J'u l'honneur de vous envoyer jeudi passé le 6e exemplaire de la dissertation. Je vous assure monsieur que le reste de l'edition m'est a charge et vous m'auriez fait une vraye grace, si vous m'aviez accordé celle que je vous ay demandé a cet égard dans ma lettre du 18 juin dernier. Je vous prie monsieur d'estre persuadé que j'auray un soin tout particulier de tout ce que vous me ferez la grace de m'adresser et de tout ce que je receveray pour vous. J'ay un paquet de monsieur Reland.Ga naar eind46 J'auray l'honneur de vous l'envoyer dans le ballot des St. Evremont etc., auquel je joindré les nouveauté depuis le 30 du mois passé. Je suis ravis monsieur qu'enfin le ballot du 24 soit arrivé. J'espere que celui du 30 n'aura pas le meme sort que celui la et que monsieur Foppens sera exact a vous envoyer tout ce que je lui adresseray.Ga naar eind47 J'auray soin monsieur de faire agreer mon passeport a messieurs les fermier generaux avant que mes balles arrivent a Rouen. Je connois un de ces messieurs, nomé monsieur le Juge, tres particullierement et j'espere qu'il ne me refusera pas ce que je lui demanderay a cet égard. Permeté moy monsieur de vous rendre encore une fois grace de celles que vous m'accordé pour l'entrée du St. Evremont etc. Je ne say monsieur, si vous entendé parmi ces livres la les Voyage de Leguat, dont j'ay eu l'honneur de vous parler le 16 de ce mois. Madame Boudot me marque qu'il en est resté chez vous monsieur cent quarente exemplaires. Je vous prie de me marquer, si vous jugé a propos que j'en dispose en faveur de monsieur Rigaud. Je ne pouray espedier mon envoy qu'entre ci et le 15 du prochain, parce que le vaisseau sur lequel je dois charger ne partira que vers ce temp là. Je crois avoir compris dans une conversation que j'ay eu avec monsieur le Clerc, qu'il vouloit monsieur vous faire present d'un exemplaire en grand papier de son livre sur la bible. Il m'a assuré au reste, qu'il n'y avoit rien dedans qui put en empecher l'entrée. Je n'en envoyeré cependent que 20 exemplaires, au cas que je puise m'acomoder avec le libraire qui l'a imprimé, car il me paroit reseré sur son livre.Ga naar eind48 J'ai écris a monsieur l'abbé Fraguier pour le prier d'angager le reverend pere Hardouin a me fournir un analise des sainguillarité et de l'utillité des traitez, qui entrent dans son receuil, afin de faire composer une preface en ce pays, puisqu'il ne veut pas la faire lui meme. Monsieur l'abbé Fraguier m'a écrit d'en faire faire une d'une maniere trop seche. Il faut au moin rendre raison de ce que contient l'ouvrage en general et de chaque traité en particullier. Il est ausi naissesaire de dire un mot dans cette preface de la protestation de l'auteur et de la reponce que j'y fait. A l'egard des singuillarité et de l'utilité de chaque traité, personne ne peut mieux le faire que l'auteur ou quelques uns de ces amis. Et je ne pourois trouver ici aucun savan qui entra dans les vue de l'auteur et qui fut de son sentiment, tant sur la cronologie que sur tout ce qu'il avance. Je vous prie donc monsieur de tacher d'angager monsieur Fraguier a me procurer ce que j'ay l'honneur de vous | |
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marquer quand j'auray cett'analise. Un savant d'iciGa naar eind49 m'a promis de faire la preface en question et quand elle sera faite je l'envoyeré en manuscrite avant de l'imprimer, afin que l'auteur ou son amis y retranchent et ajoutent ce qu'il jugeront a propos. | |
Du 23 aoust 1708 MonsieurJe ne me suis pas donné l'honneur de vous ecrire depuis le deux du courant. J'ay receu la lettre que vous m'avés fait la grace de m'ecrire du onze de ce mois et j'espere que celle cy vous trouvera a Paris. J'ay envoyé monsieur vostre incluse (à) Ambourg le jour mesme que je l'ay receue. J'ay embarqué toutte ma marchandise pour Rouen et le vaisseau, sur lequel elle est chargée, doit partir au premier bon vant. J'oray l'honneur de vous envoyer la semeyne prochaine la notte des nouveautez que je vous envoye dans la balle de monsieur Musier et la facture d'une balle que je prans la liberté de vous adresser, laquelle balle contient les St. Evremont et autres livres qui ne peuvent passer et que vous m'avez bien voulu faicilliter l'entree. Les autres balles sont adressee aux libraires auxquels je dois et je puis dire monsieur qu'avecq cette marchandise, je paye tout ce que je dois a Paris. Monsieur le Clerc m'a donné trois exemplaires en grand papier de son comentaire sur la bible, un pour vous monsieur, le 2e pour monsieur Raymond et la 3e pour monsieur l'abé Fraguier. Je n'ay peu m'acomoder avecq le libraire pour les 20 exemplaires que vous m'aviez permis de vous adresser. Je joint icy quelques nouvelles litaireres. Le deuxieme volume qui fait deux parties de l'Atlas historique vient de paraistre. Je vous envoye monsieur celui ci complet parce que je crain que vous n'ayes pas le premier volume. Le tout ce vant 49 florains dix sols et me couste argent netto 45 florains. La prefasse du second volume n'est pas encore imprimee. J'oray l'honneur monsieur de vous l'envoyer par la poste dans le paquet. Je ne scay monsieur sy vous voulés me permettre de prendre la liberté de vous dedier l'Harduini, affin que je prene cette ocasion, qui ne ce rencontrera peut estre de longtemps pour vous marquer la parfaitte recognoissence que j'ay des bontés que vous avez pour moy. Sy vous me permettez monsieur que j'aye cet honneur, vous me feriés une vraye grace de me faire dresser un canéva pour ma lettre dedicatoire, affin que je ne dise rien qui ne soit de votre gous. Et avant de l'imprimer je vous l'enverray en manuscrit pour avoir vostre aprobation. Je ne scay monsieur sy je feray bien de ne vous ecrire les nouvelle litaireres q'une fois le mois. En ce cas je vous prie monsieur de me fixier le jour qui vous conviendroit le mieux et j'oray l'honneur de l'observer tres exactement. Je suis avecq un proffond respecq etc. | |
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Voici la facture des livres que je vous envoye dans un paquet, lequel est dans la balle de monsieur Musier. Je ne vous envoye point monsieur, comme je me suis donné l'honneur de vous ecrire, la facture de ce que j'envoye au dit sieur Musier, parce que je crois, qu'il ne manquera pas de vous la montrer. Je lui marque seullement, que si vous prené quelque livres, qu'il n'a qu'a vous les donner sur le prix que je les lui passe et que j'auray l'honneur de vous les mettre en compte. J'espere monsieur que ce sera lui qui desballera la balle, que je prend la liberté de vous adresser. Dans cette balle il y a 6 paquets pour de mes amis. J'espere monsieur que vous ne trouveray pas mauvais, si je les ay join a cette balle. Je prie monsieur Mussier de donner a monsieur Girin tous les St. Evremont et j'en estoit convenus avec lui d'abord que vous eute la bonté de me permettre de les envoyer et avant que le dit sieur Mussier m'eut écrit. Voici une lettre de monsieur Kuster. Monsieur le Clerc doit vous écrire la semaine prochaine, a ce qu'il me vien de dire. Son 16e volume de la Bibliotheque choisie l'ocupe entierement. J'ay l'honneur de vous envoyer un espece d'analise d'un livre qu'on me propose d'Italie pour imprimer. Faites moy s'il vous plait la grace de me faire savoir si vous connoissé l'auteur. Il n'est point conu en ce pays - et votre sentiment sur cett'ouvrage. Je suis avec un profond respect etc. |
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