ner à leur avantage, ils avaient supprimé nombre de passages. Entre autres, celui-ci: ‘Beaucoup d'écrivains ont été gagnés à la cause macédonienne par les livres et les brochures mais la minorité qui a pris la peine d'aller se documenter sur place, est revenue profondément déçue, pour ne pas dire plus. Un bel idéal a sombré dans la cupidité et la terreur. Les comitadjis d'aujourd'hui sont les traîtres de la cause macédonienne et les oppresseurs d'une misérable population qui leur verse non pas des décimes, mais dix fois des décimes.’
Un reporter de Politika, le plus grand journal yougoslave, me demanda ce que je pensais de cette affaire. Je lui répondis:
- Je suis très heureux que le Makedonia m'ait joué ce vilain tour qui vient à point corroborer: 1o que le Comité légal macédonien, reconnu et soutenu par le gouvernement bulgare, se fait sans cesse le champion des bandits de Mihailoff et, 2o, que la cause de la V.M.R.O. est désespérée. Cette falsification m'incite, au surplus, à préciser des choses que j'avais cru devoir taire par esprit de modération.
‘Oui, j'ai dit que Vantché Mihailoff était l'aigle du Pirin, selon la légende qui circule dans la presse européenne, légende que j'ai démentie par la suite. Car, entre la légende d'Ivan Mihailoff, aigle des Balkans et Ivan Mihailoff, gangster de Sofia et petit bandit de province, il y a toute une distance, distance marquée, comme sur les pistes du Sahara, par des tas de cadavres. Mais ici ce sont les cadavres de milliers de Bulgares assassinés par les comitadjis. Ivan Mihailoff, un