mais dans le vent des hauts plateaux. Car, à l'heure actuelle dans le fief des comitadjis, le mot ‘Svoboda’ (Liberté) est un blasphème, et la tête de mort surmontant la hampe, le symbole de l'assassinat. Les vrais comitadjis d'autrefois prêtaient serment sur l'Evangile que le pope leur présentait et sur lequel s'entrecroisaient un revolver et un poignard. Aujourd'hui ces emblèmes ont été remplacés par le parabellum sur le coffrefort où s'entassent chaque année les dizaines de millions extorqués à la population de la Macédoine bulgare.
Karlovo, au pied des Monts Balkans, se dresse la statue du héros libérateur bulgare Vassil Levsky. Pistolet au poing, il semble, à tout moment, vouloir se précipiter de son socle. ‘Si Vassil Levsky savait, me dit un Bulgare, il gagnerait de nouveau secrètement la Macédoine; mais le premier qu'il tuerait cette fois, ce serait Ivan Mihailoff!’
Hélas! Levsky, aujourd'hui de bronze, reste figé sur son socle et son pistolet n'est plus qu'un inutile ornement, jouet dérisoire en face des parabellums.
La terreur règne sur 200.000 Macédoniens. Dieu en garde les deux millions qui ne sont pas encore ‘libérés’!
‘La Macédoine aux Macédoniens!’ Elle le deviendra, après la mort du dernier comitadji, dans la Grande Yougo-Slavie de demain.
Fin