res à cheval, tout au plus. On mit le pauvre Américain à dos de cheval près de Gorna Djoumaia et on le fit tourner deux jours en rond avant de le conduire jusqu'ici. Tous les bandits, Mihailoff en tête, s'étaient mis en uniforme pour le recevoir. Il était ravi.....
Je poussai un grand soupir de soulagement. Le problème angoissant qui m'avait attiré, trois mois auparavant, en Bulgarie, était enfin résolu. Je venais de découvrir la vallée, ‘très loin en Yougoslavie’, où Vantché jouait au comitadji. Elle était située en pleine Macédoine bulgare, à dix heures de la frontière.....!
Rien maintenant ne me retenait plus en province. Sitôt de retour à Bansko, je pris l'autobus au chef-lieu du district, Razlog, afin d'y faire viser ma carte d'étranger. Au cours de ce petit voyage j'eus, une fois de plus, l'occasion d'admirer le sens pratique des comitadjis et de juger comment ils avaient résolu le problème des transports en commun. Il est grand temps que les Parisiens et les Parisiennes qui, si stupidement, réservent leurs revolvers aux drames de jalousie, apprennent comment, en s'organisant, ils peuvent obtenir gratuitement une place dans un autobus archi-plein.
Le trajet de Nevrokop à Sofia, 200 kilomètres environ, est desservi par des autobus appartenant à une coopérative de paysans. Naturellement les comitadjis s'en sont emparé pour exploiter l'affaire à leur profit. En revenant de Razlog, l'autobus était plein. Deux secondes avant le départ, un monsieur guêtre s'approcha; après avoir dévisagé chacun des occupants de l'air d'un bour-