touché. Certes, Todoroff aurait dû se méfier davantage, d'autant que ce n'est pas la première fois qu'il échappe à la mort. Il s'y achemine, pourrait-on dire, car il lui manque une main et un oeil..... Un jour, on lui apporta un grand livre sous une riche reliure. C'était un roman à dénouement rapide, car, en cherchant à distinguer le nom de l'auteur, le livre fit explosion, arrachant à Todoroff la main droite et l'oeil gauche. Il n'y avait pas à s'y tromper: l'auteur s'appelait Ivan Mihailoff!
- Alors, ce n'est pas la peine d'aller à Chicago?
- Assurément. Rien n'y manque, pas même le ‘racketeering’.
Et il me fait quelques récits de notables enlevés en plein jour et relâchés contre rançon. Je haussai de nouveau les épaules.
‘Il y a tout de même une police à Sofia!’ Comme nous nous rendions après le repas au Club des Architectes et Ingénieurs pour y prendre le café, nous croisâmes cinq agents sur une distance de 500 mètres. Tout en absorbant le nectar turc, mon compagnon me désigna le propriétaire du restaurant, vêtu de noir. Voici deux mois, son frère unique reçut une lettre le priant de se rendre sans délai à Gorna Djoumaia, petite ville sise dans le fief de Vantché Mihailoff. En guise de signature: le sabre avec la tête de mort. Il ne revint pas. Les noeuds coulants se font vite à Gorna Djoumaia.
Je demeurais toujours incrédule. Mon compagnon me donna les noms des cinq ministres et des quinze députés tués depuis 1923. Depuis la