voulait dire: ça équivalait à ‘mon colibri’ ou ‘mon papillon.’
Après le dîner, nous fûmes dans un grand café, rejoindre de ses compatriotes. J'en connaissais quelques-uns, tous me firent charmant accueil et me complimentèrent. Tout d'un coup, je crus me figer, mais fis semblant de rien.
Parmi eux était un jeune homme qui, un soir, m'avait ramassée sur le trottoir: il m'avait long[u]ement marchandé deux francs sur dix que je demandais. Il se mit à chuchoter avec son voisin. Eitel leur demanda s'ils parlaient affaire pour être aussi sérieux.
- Non, fit l'un, nous parlions d'une coureuse de trottoir, qui se fait passer pour une fille comme il faut...
Eitel n'écoutait déjà plus, très occupé des m[...]sques qui déambulaient. Je mettais de temps en temps mon mouchoir sur ma bouche, pour cacher mes claquements de dents: je me sentais pâle. Pour qu'il ne s'aperçût de rien, je demandai un grog très chaud. Vers minuit, tous ces messieurs, qui étaient en habit, se rendirent au bal de la Monnaie, et nous partîmes.
J'avais tant souffert dans ce café que j'en étais toute déprimée, et je me disais que, pour moi, toute joie serait toujours gâtée, que j'étais