De patriottentijd. Deel 3: 1786-1787
(1899)–H.T. Colenbrander– Auteursrecht onbekend
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1. - Freule von Danckelmann aan GoertzGa naar voetnoot1). - Nimègue 29 juin 1787. -Plus morte que vive, je dois Vous apprendre mon cher Comte que S.A.R. partie hier matin pour la Haye, a été arrêtée au delà de Schoonhoven par un corps fanc et un détachement de cavallerie aux ordres des Etats de Hollande, qui l'ont empêchée de poursuivre sa route ni de retourner ici. Ce coup d'audace me paroit extrême, et il est à craindre que ceux qui en sont coupables, se permettront tout. Je vous prie d'informer le Roi de ce triste événement, le trouble où je suis ne me permet pas d'en informer Sa Majesté. Vous seul pouvez vous représenter ce que je souffre, d'autant plus que je ne puis la suivre, les chemins étant fermés. | |||||||||||||||
2. - Hertzberg aan de PrinsesGa naar voetnoot2). - Berlin le 3 juillet 1787.A onze heures j'ai appris la nouvelle aussi fâcheuse qu'inattendue, que V.A.R. a été arrêtée dans son chemin à la Haye, et qu'on ne Lui a pas permis ni d'avancer, ni de retourner. J'en ai informé le Roi sur le champ par un exprès envoyé à Charlottenbourg pour lui faire part de ce fâcheux événement et pour demander ses ordres. Par malheur il est arrivé que le Roi étoit absent, ayant fait une partie de campagne à quelques milles de là, de sorte que le Ministère ne pourra pas recevoir ses ordres avant le départ de la poste. Je m'imagine que le Roi enverra bien demain un Courrier à M. de Thulemeier avec des instructions conformes au cas. Je me flatte encore que les corps francs auront fait cette incartade de leur propre chef, et que les Etats d'Hollande auront permis à V.A.R. sinon de pousser jusqu'à la Haye, du moins de retourner à Nimègue. C'est toujours un terrible insulte pour le Roi même, dont je sens vivement toute l'atrocité, et je ferai sûrement tout ce qui dépendra de moi, pour en tirer satisfaction et même parti. | |||||||||||||||
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3. - Hertzberg aan Frederik Willem IIGa naar voetnoot1). - Berlin le 3 juillet 1787. -Je m'imagine que V.M. voudra bien ordonner par estaffette à M. de Thulemeier qu'il fasse une déclaration énergique aux Etats-Généraux et de Hollande, pour se plaindre de ce procédé et pour demander satisfaction et du moins le libre retour de la Princesse. | |||||||||||||||
4. - Frederik Willem II aan FinckensteinGa naar voetnoot2). - Charlottenbourg le 3 juillet 1787 vers minuit. -II faudra dépêcher une estafette à Tulmeier pour qu'il demande satisfaction. Si les choses sont telles que Mlle de Danckelmann le mande, il faut insister sur l'élargissement de ma soeur. Vous aurez soin de faire partir l'estafette demain de bonne heure. Je suis fâché de vous éveiller. Il faut insister sur l'élargissement de ma soeur, sa détention ne pouvant être regardée que comme une violation du droit des gens et être ressentie en conséquence. L'on pourroit aussi écrire à Goltz pour qu'il invite le ministère de France de concourrir avec moi à l'élargissement immédiat de ma soeur, et leur faire sentir que ce n'est que cela que je veux. Il faudra voir si peut-être depuis cette lettre de Mlle de Danckelmann les choses n'auront pas changées. Cependant il est nécessaire d'écrire tout de suite au Comte de Goltz et à Tulmeier. Hierbij het volgende aan Hertzberg: Tulmeier doit demander l'élargissement de ma soeur et déclarer que je regarde sa détention comme une violation du droit des gens, et qu'il me faut pour cela prompte satisfaction, sans quoi je leur parlerai d'un autre ton, et Goltz doit inviter le ministère françois à concourrier avee moi à cet élargissement, et que si les Patriotes s'y opposoient, je les invite à concourrir avec moi à les y obliger. | |||||||||||||||
5. - Frederik Willem II aan ThulemeyerGa naar voetnoot3). - Berlin le 4 juillet 1787. -Berichten van freule von Danckelmann en van den PrinsGa naar voetnoot4), inhoudende: .... que la Princesse étant déjà passée par le bourg de Schoonhoven a été ramenée de force par un officier qui l'a menée dans une auberge; qu'on l'a séparée de sa suite; qu'un bourgeois avec une épée nue a été placé dans sa chambre et quelques autres devant la porte pour la garder. Mon intention est que vous présentiez d'abord après la réception de celle-ci | |||||||||||||||
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aux Etats-Généraux un mémoire énergique pour demander en mon nom et de ma part de la manière la plus pressante que la Princesse soit mise sans le moindre délai dans une pleine liberté, ou si cela est déjà fait, qu'on donne à Elle et à moi une satisfaction éclatante de cette injure atroce, par un désaveu public du Souverain de la province, et par la punition exemplaire de ceux qui l'ont commise. Vous adapterez votre demande, et les termes dont vous vous serviez soit par écrit soit de bouche, selon les circonstances du cas, qui peuvent varier beaucoup. Vous ferez sentir de bouche que si je ne reçois pas une prompte satisfaction, je pourrois prendre des mesures convenables et propres à me les procurerGa naar voetnoot1). Vous jugerez aussi de vous même, s'il est nécessaire que vous présentiez un mémoire aux Etats d'Hollande qui influent sans doute le plus dans cette affaire. Vous sommerez encore le Comte de Vérac de se joindre à vous pour effectuer soit le prompt élargissement de la Princesse, soit la satisfaction que j'ai à demander. Je ne doute pas que la Cour de France voudra y concourir avec moi, et qu'elle désapprouvera hautement une démarche aussi insolente qu'injuste. | |||||||||||||||
6. - Ewart aan Lord CarmarthenGa naar voetnoot2). - Berlin 7th July 1787. -The contents of the Princess's LetterGa naar voetnoot3), and of the King's answers both to herGa naar voetnoot4) and to the Prince, are entirely unknown to both the Cabinet Ministers here, but I am insured from good authority, that His Majesty, on receiving the first advices (during the night of the 3d) not only dispatched the instructions for the ordres to be sent to the Hague, but likewise wrote himself to General Gaudi, at Wesel, and to two Generals commanding the Regiments of Cavalry quartered nearest to Westphalia, to hold themselves in Readiness for marching; and His Majesty at the same time declared that he was determined to have compleat satisfaction for the insult offered to his Sister, whatever it might cost him to obtain it. What I have related passed on the 3d at midnight, when the King dispatched the abovementioned orders; but next day His Majesty received | |||||||||||||||
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a Piece of Intelligence which disconcerted him extremely, and has, I understand, occupied his whole attention ever since. Though the Prussian Ministers have said nothing on the subject, I think it my Duty to acquaint Your Lordship with a secret Communication made to me, in consequence, I have good reason to believe, of orders of His Prussian Majesty. My author is Mr. de Bischofswerder, who is at present the only person here that possesses the entire confidence of the King relative to Foreign Affairs. I was informed by this Gentleman of the King's having received advices that the Court of London was actually determined not to interfere at all in Dutch affairs, in consequence of Representations made by Mr. Pitt against it. His Majesty had been much discouraged by this Intelligence, especially as it contradicted all that the Princess of Orange had written relative to the Intentions of England; and M. de Bischofswerder therefore wished to know from me, privately, whether I had received any information en the subject. I answered in the Negative, but added that I could not help remarking the striking similarity there was between the Intelligence he communicated to me, and the Report contained in the Leyden Gazette of the 29th of last month, under the Article from Versailles. On making a more exact Comparison, this Observation was found to be just, not only in regard to sense, but likewise to the expression, and I was told, in confidence, that it was Mr. de Thulemeyer who had written the Intelligence to the King, in a cyphered DispatchGa naar voetnoot1), which made His Majesty attach so much importance to it. I have since learnt, that when the King sent for the two Cabinet Ministers on the 4th, he appeared exceedingly agitated, and immediately pulled out M. de Thulemeyer's letter, and read it to them frequently, casting his eyes on Mr. Hertzberg. | |||||||||||||||
7. - Lord Carmarthen aan EwartGa naar voetnoot2). - Whitehall, July 17th, 1787. -You will take the first opportunity to state the substance of this letter to M. Bischofswerder, and if his Enquiries came from the King of Prussia, you will find proper means to convey it to His Prussian Majesty himself. No Report could be more wholly void of Foundation, than that stated in your Dispatch. In fact, His Majesty has instructed His Minister at the Hague to observe attentively what was going on there, with a View to any Measures that might contribute to the Restoration of Harmony and the support of the Constitution. You may add that His Majesty's first step, in such a Business, would have been a direct communication | |||||||||||||||
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with His Prussian Majesty, who, on account of the near Relationship of the Princess of Orange towards His Majesty, must be deeply interested in whatever concerns Her, had not His Majesty received rapeated accounts from the Hague that the conduct of M. de Thulemeyer had been in uniform hostility to the Interests of the House of Orange, and in direct concert with the Emissaries of France, - but if M. de Thulemeyer has ventured to pursue the conduct he has held without authority from his Court, and His Prussian Majesty feels an Interest in the Independance of the Republic, in the Preservation of its Constitution, and in the support of the Rights of the Stadtholder, His Majesty will be extremely ready to enter into a most confidential Communication with His Prussian Majesty on the means of preserving the essential objects I have just mentioned. Should you perceive, from M. Bischofswerder, that His Prussian Majesty is disposed to enter into such a Communication, you will farther acquaint Mr. Bischofswerder for His Prussian Majesty's information, that there has been some mention made of the disputes in the Republic by M. de Montmorin, in his conferences with His Majesty's Ministers at Paris; that the French minister has declared in the most explicit manner, not only that France does not consider itself as authorized to interfere openly in the affairs of Holland, but is sensible such an Interference would draw on a like Interference of other Powers; that he also professed a sincere desire, on the part of France, to maintain the true Constitution of the Republic, and to preserve to the Stadtholder such power as he could have, for any good purpose, consistent with the Constitution, and a willingness in case France and England should be invited to a Mediation, to endeavour to settle the points in Dispute in an amicable manner between the two Courts; that some mutual jealousies have arisen on account of military preparations, and that we have offered, that none should be made on our side, provided those on their side are discontinued, particularly the very suspicious one of assembling an Army under the name of a manoeuvring Corps, at Givet; that His Majesty trusts, from all circumstances of the situation of France, of Holland and of Europe, that this business will terminate in rn amicable way, and that it would give His Majesty much satisfaction to know what His Prussiam Majesty's sentiments are on this subject, and to concert with him such measures as may tend to the common interests of their respective Dominions, and to the maintenance of the Independence of the Republic. His Majesty has felt the Indignity offered to the Princess of Orange, and did not conceive that the Province of Holland could have been so mad as not to have instantly complied with His Prussian Majesty's very first demand of reparation and punishment. Any steps His Prussian Majesty may be under the necessity of taking on this occasion, must be considered as totally distinct from an open interference in the domestic affairs of the Republic, which, of course, will depend upon other grounds, and as only requiring that satisfaction which is due from one of the Provinces for a gross insult offered to His Prussian Majesty. | |||||||||||||||
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8. - De Prinses aan Frederik Willem IIGa naar voetnoot1). - Nimègue 13 juillet 1787. -Na een korte inleiding over de gebeurtenis welke den koning aanleiding heeft gegeven satisfactie te vragen, vervolgt de Prinses: Les Chefs du parti dominant en Hollande peuvent-ils faire prendre une résolution satisfaisante sans exposer leurs personnes à la rage des corps francs, et sans détruire eux-mêmes l'infiuence de leur parti? Supposé qu'ils veulent s'y exposer, le Rhin-Grave, l'âme des corps francs, dont le règne finiroit avec eux, ne tentera-t-il pas l'impossible pour les en détourner? La commission de Woerden s'y trouve personnellemcnt intéressée, elle est munie d'un plein pouvoir des Etats, ne doit on pas s'attendre qu'elle en feroit usage au moment qu'elle craindroit de se voir abandonnée des Chefs du parti qui portent les voix dans l'assemblée d'Hollande? - Si ceci prouve les difficultés que ces chefs eux-mêmes auroient à combattre s'ils vouloient adopter un autre système, cela montre en même tems les divisions qui se manifestent dans ce parti, et les facultés que cela donne de les vaincre. D'un autre côté on ne met pas en doute qu'une demi-satisfaction, une réparation plâtrée, ou une négociation qui tireroit les choses en longueur jusqu'à ce que la mauvaise saison empêcheroit les troupes d'agir, et favoriseroit les retranchemens des Hollandois dans leurs marais, ne peut être acceptée par Sa Majesté. Cela seroit en opposition avec la magnanimité dont Elle donne l'exemple dans ce moment, et il seroit au dessous de sa gloire d'en supposer un instant la possibilité. - Il ne reste ainsi qu'à demander de quelle manière le Roi peut-il se procurer la juste satisfaction qu'il a droit d'attendre? Est-ce bien à une simple réparation que S.M. devroit borner sa satisfaction? Ne pouroit-Elle tirer parti de la circonstance actuelle, délivrer cet Etat de ses tyrans et y rétablir solidement l'ordre et la tranquilité? Un grand Roi ne menace jamais en vain.... Si la République s'étoit attirée le ressentiment de Sa Majesté, la Princesse eut été la première à essayer tous les moyens à Sa portée de désarmer le courroux du Roi son Frère, pour en prévenir les funestes effets;.... mais ce n'est pas la République qui a manqué à Sa Majesté, ce n'est pas même la province d'Hollande, ce n'est qu'une cabale qui pour s'assurer la prépondérance dans l'Assemblée des Etats, et parvenir à exécuter ses pernicieux desseins, a excité une émeute dans les deux principales villes.... Si les membres de la minorité et la plupart des villes d'Hollande étoient affranchies du sceptre de fer avec lequel les corps francs les gouvernent, on entendroit un langage différent....Ga naar voetnoot2). Une déclaration énergique de la part du Roi, dans laquelle il distingueroit formellement la cabale qui usurpe le titre d'Etats, des Etats même de la Province et de la Répu- | |||||||||||||||
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blique, fera le plus grand effet. Le premier point qu'il s'agiroit d'effectuer après cela, c'est d'encourager le bon parti en Hollande, par une pluralité constante et ferme aux Etats-Généraux, qui prendroit des mesures vigoureuses pour rétablir le bon ordre dans cette Province, si les bien intentionnés manquoient de nerf ou de moyens pour le faire eux-mêmes; à ce double but rien de plus efficace que de faire effectivement assembler au plus tôt les deux CampsGa naar voetnoot1), qui se préparent sur les frontières; on ne peut assez insister sur la marche prompte de ces troupes, le succès des opérations en dépend, la saison avancée en presse la nécessité, à cela se joint l'incrédulité de la cabale sur ce point, qu'il est de l'intérêt de la France de nourrir, et qui ne sera détruite que lorsque les troupes seront en mouvement; et la nécessité de faire changer de sistème aux Provinces d'Overissel et Groningue, ce qui ne peut manquer d'arriver si ces troupes approchent de leurs Frontières. - Il seroit nécessaire après cela, qu'une partie des troupes allât occuper le Païs de la Généralité, 1o pour empêcher une réunion entre la cabale d'Hollande et ces Païs, dans lesquels elle a fait jouer beaucoup d'intrigues, qui sont dépourvus de Garnisons, et où il pourroit éclater une révolte; - 2o pour prévenir que la France ne s'en empare; - 3o pour pénétrer de ce côté dans la Hollande, si cela étoit requis. - Cette marche des troupes dans la Généralité est un article des plus importants, qu'il est essentiel de ne pas négliger, mais elle ne devroit se faire que de l'aveu et de concert avec les Etats-Généraux. - En même tems le corps rassemblé sur les frontières de Gueldre mettroit cette Province et celle d'Utrecht à même de réunir toutes leurs troupes, pour les porter là où elles le jugeroient nécessaire pour rétablir le bon ordre. - On sentira plus fortement encore la facilité de frapper le grand coup, si l'on considère: 1o que l'on a connoissance que 7 vaisseaux de ligne Anglois croisent à la hauteur d'Ouessant et qu'il est très apparent qu'ils seront renforcés par d'autres dans ces parages; que 2o le Corps de 12.000 François qu'on annonce aux environs de Givet, s'il est vrai qu'il s'assemble, ne peut pas y être (selon des nouvelles authentiques) avant le mois d'Août, qu'ainsi en les prévenant tout peut être en ordre avant qu'ils puissent y porter opposition, suposé qu'ils l'osent, ce qu'on ne croit pas; - 3o que l'Empereur est absent, qu'il y a des nouvelles qu'il vient de rappeller sa soeur et son Epoux des Païs-Bas, qu'ainsi il n'approuve pas la condescendance qu'ils out montrée à l'égard des représentations des habitants, et que certainement dans ce moment, où il ne peut être que très irrité contre la France qui a favorisé et excité ces troubles dans ses EtatsGa naar voetnoot2), il ne prendra pas fait et cause en faveur des adhérents de cette Cour dans la République. | |||||||||||||||
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L'occasion est peut être unique, elle ne sauroit être plus favorable, des milliers d'habitants, des Provinces entières, ont les yeux fixés sur leurs libérateurs. C'est au Roi qu'ils désirent de pouvoir accorder ce titre, il Lui sera dû a jamais, s'il daigne nous seconder de la manière qu'on a osé le proposer. | |||||||||||||||
9. - Frederik Willem II aan de PrinsesGa naar voetnoot1). - Le 22 juillet 1787. -Il est souverainement dangereux de faire intervenir publiquement l'Angleterre dans les affaires d'Hollande, ce qui amèneroit certainement une guerre générale qu'il faut éviter à tout prix; il est très à souhaiter par conséquent que l'on ne se livre point aux conseils du Chevalier Harris qui paroit n'avoir pour but que de renverser le sistème et l'alliance de la France avec la République. Dans ce moment de crise il faut renoncer à tous les partis violents et à des idées de révolution dont le passé a fait voir tout le danger et l'impossibilité. Il est donc de la prudence de se contenter des prérogatives les plus essentielles du Stadhoudérat et du maintien de la constitution, sans vouloir chicaner le terrain sur quelques concessions et sur quelques sacrifices qui ne font que de petits objets en comparaison de ceux que l'on risque de perdre. Je ne scaurois vous cacher, ma chère Soeur, d'avoir appris avec surprise que ma médiation, proposée par la France, a été acceptée tout de suite par toutes les Villes opposées au Prince, tandis que la minorité de celles qui lui sont attachées a voulu rejetter toute médiationGa naar voetnoot2). Si les Provinces Stadthoudériennes suivent cet exemple, ou y veulent joindre une troisième médiation et ne veulent pas accepter les avantages que la mienne leur offre, je ne vois plus de moyen de sauver la maison d'Orange et je me verrois à regret dans l'obligation de ne plus me mêler de ses affaires. Je vous prie de bien peser ces réflections que la vérité me dicte; mon amitié pour le Prince et ma tendresse pour vous ne m'ont pas permis de les déguiser. | |||||||||||||||
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10. - Ewart aan Lord CarmarthenGa naar voetnoot1). - Berlin 14th July, 1787. -De koning heeft Finckenstein bevolen Ewart mede te deelen: .... that if He had not hitherto given the direct assistance to the Prince of Orange which the circumstances might require, his backwardness proceeded from no want of good disposition to support a family which He was so nearly connected with, but merely from his thinking that it was his chief object to watch the first motions of the Emperor. This, My Lord, is the exact purport of Count Finckenstein's communication, but I know from undoubted authority, that the King of Prussia added to the above orders, that if He should not receive a sufficient satisfaction, this Country would probably be engaged in a similiar contest with that of 1756. At the same time His Majesty transmitted to the Cabinet Ministers copies of two Instructions which he had dispatched himself to M. Thulemeyer and to Baron Goltz, both which I have seen. - To Baron Goltz His Majesty says, if the Court of Versailles should not be disposed to procure him satisfaction, no Consideration whatever should prevent him from coming to seek for it himself. He added: dites cela à M. de Montmorin, et que je ne crains pas la France. The same dayGa naar voetnoot2) I received a private communication from M. de Bischofswerder: ‘les ordres sont en partie donnés et le seront encore pour faire des démarches très sérieuses relatives à la Hollande. L'effet prouvera bientôt si l'Angleterre veut agir en conséquence et en conformité.’ On the 12th I saw a letter of a general Officer at Potzdam mentioning that the King had issued orders for assembling a Corps of 40.000 menGa naar voetnoot3). That all the troops under the Inspection of General Gaudi in Westphalia should be got in readiness to march at a moment's warning; and that a strong train of artillery should be prepared both here and at Magdeburg. His Prussian Majesty has no other object in view relative to Holland than to obtain satisfaction for the personal Insult; He continues to consider the Interests of the House of Orange, but still more those of the Republic, as very secundary considerations. Besides He is so much preoccupied with the Idea of the certainty of the Emperor's falling in Silesia the moment He should turn His Arms towards Holland, that He discussed with General Moellendorff a Plan of Defence for that Province. | |||||||||||||||
11. - Ewart aan Lord CarmarthenGa naar voetnoot4). - Berlin 17th July 1787. -Frankrijk heeft Pruisen uitgenoodigd tot een gemeenschappelijke bemiddeling in de Republiek, zonder daarbij met een woord van de aanhouding der Prinses melding te maken. | |||||||||||||||
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I have the satisfaction to acquaint Your Lordship that both the King of Prussia and his Ministers consider this unexpected communication of the Court of Versailles as the effect of apprehension, but, at the same time, His Prussian Majesty is not a little gratified with such a submissive entreaty, which he considers as an amende honorable.... In consequence however of a very able representation drawn up by M. de Hertzberg, the King has determined to accompany the acceptance of the proposal with such preliminary conditions as can scarcely fail to be rejected by the Court of Versailles. Volgen, verkort, de pruisische voorwaarden. It is likewise intended, at all events, to assemble a strong army on the frontier of Holland. | |||||||||||||||
12. - ‘Points préliminaires pour servir de base à une médiation, proposés à la Cour de France le 16 de juillet 1787’Ga naar voetnoot1). -Le Roi se flatte que Sa Majesté Très Chrétienne voudra convenir d'avance avec Sa Majesté des principes et des conditions préliminaires suivantes et concourir avec Elle pour les faire agréer aux deux partis.
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Comme les Etats d'Hollande ont accumulé leurs torts en approuvant et en ratifiant les procédés injurieux que ses commissaires ont tenu envers ladite Princesce, en la traitant en Prisonnière, et en Lui tenant des propos indécens et nullement convenables, S.M. ne peut se dispenser d'insister invariablement que les Etats d'Hollande assurent à S.M. et à Madame la Princesse Sa Soeur avant tontes choses et avant le commencement de la médiation, une satisfaction proportionnée aux offenses personnelles qui ont été faites à la Princesse et par là à S.M. même; Elle a déjà demandé cette satisfaction aux Etats Généraux et aux Etats d'Hollande même, les premiers l'ont trouvé juste et nécessaire, et l'ont vivement recommandée aux Etats d'Hollande, S.M. l'attend donc incessamment de la part de ceux-ci, et Elle croit que le meilleur moyen de la donner sera celui, que les Etats d'Hollande invitent Madame la Princesse de venir à la Haye, et qu'ils reconnoissent l'erreur qu'ils ont commise de Lui attribuer des vues sinistres et contraires au bien général et commun de la République. Le séjour de Madame la Princesse à la Haye pourra contribuer à l'avancement de la médiation, parce qu'Elle ne manquera pas de coöpérer à la conciliation en représentant en quelque façon le Prince Son Epoux absent, et si les Etats d'Hollande voudroient craindre encore Sa présence, ils peuvent être suffisamment rassurés par la Trève dont on conviendra préliminairement. Le Roi a voulu s'expliquer d'une manière aussi ouverte que détaillée et précise sur la situation présente des affaires de la Hollande; il croit donner ainsi à S.M.T.C. une preuve non douteuse tant de sa confiance pour Sa dite Majesté que de son vif désir de concourir avec Elle par tous les moyens possibles à pacifier les Provinces Unies, et à rendre à cette République voisine de Leurs Etats une tranquillité entière et stable. | |||||||||||||||
13. - Ewart aan Lord CarmarthenGa naar voetnoot1). - Berlin 29th July 1787. -I had the Honor to receive, on the 25th, Your Lordship's dispatch of | |||||||||||||||
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the 17th, by MajorGa naar voetnoot1). I immediately announced Your Lordship's very important communication to M. Bischofswerder, and appointed an interview for the next day, at the usual Place in the neighbourhood of Potzdam, whither I accordingly repaired at the time fixed. I there found a Person sent by him to acquaint me with the Reason of his not being able to fulfil his Engagements, and to desire me to furnish him with what arguments I could to counteract those which had been employed with too much success to change the good Dispositions that His Prussian Majesty had entertained so lately. On farther enquiry I learned that a new Plan of couduct, concerted on the following Principles, had been so strongly recommended to the King of Prussia, as to have made considerable impression: first - that His Majesty ought to keep clear of all Engagements with England, because there was no certain proof of the Court of London's being seriously determined to interfere in Dutch affairs, whilst there was a strong suspicion of the contrary. Besides, that His Majesty should never take an active part against France, on account of the intimate Connection that subsisted between that Court and the Successor of Bavaria, which was a Point of great consequence to Prussia. On the same principle, the chief object of His Prussian Majesty ought always to be to watch the Emperor, and that the affairs of Holland constituted a very secondary ascendancy over His Majesty and ought on no account to expose this Country to the Risk of a War, which would infallibly, at best, be the same unequal contest as that of 1757. - That the proposal of a joint mediation by France was a very fortunate circumstance - that the King of Prussia should insist on the acceptance of the Prince and Princess of Orange, and that England should be prevented from having any share in it. The chief abettor of this plan at Potzdam is M. Stein, who returned very lately from executing e commission at Mentz, and there is great Reason to believe that it has been transmitted thro' the canal of some French Emissary in the Empire. The abovementioned arguments had been so strongly pressed on His Prussian Majesty, as almost to have induced him (four days ago) to counteract the march of the Troops, and to observe the strictest Neutrality. I at the same time learned that Colonel Stamford had done more harm than good, as his proposals had given a new handle to accuse the Princess of Orange of having no other object in view than to draw His Majesty into a war.... Having settled everything with Count Hertzberg, I had a long conference with Count Finckenstein on the morning of the 27th. He was so much struck and embarrassed, that he acquainted me with all that had passed.... Zoowel de ministers als Bischoffswerder hebben nu den koning van Ewart's mededeelingen in kennis gesteld. Zij hebben veel uitgewerkt. Ware het niet dat Finckenstein hem beschermde, Thulemeyer zou reeds teruggeroepen zijn, en Finckenstein zal hem wel niet lang meer kunnen handhaven. | |||||||||||||||
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14. Ewart aan Lord CarmarthenGa naar voetnoot1). - Berlin, 2d August, 1787. -The same Cabinet order which contained His Prussian Majesty's sentiments and instructions respecting the answer to be returned to Your Lordship's communication, likewise directed His Ministers to inform the Court of France of the substance of them. I find that Count Finckenstein took occasion, from this circumstance, to make so ample a communication to the French Chargé d'affaires of all that had passed, that he dispatched a Courier, yesterday, to Paris, with an account of the particulars. Whatever may have been Count Finckenstein's motives for taking this step, it is the opinion of his Colleague that it can be productive of no bad Consequences, but on the contrary, that the French cabinet will be much disconcerted to find that, without waiting for their answer, the King of Prussia has agreed to enter into a cooperation with His MajestyGa naar voetnoot2) on the Basis of the preliminary Articles proposed to them by this Court, for it is thought that His Prussian Majesty cemmitted himself formally by this communication, and that if the preliminaries are approved by His Majesty as they seem to be by the majority of the United ProvincesGa naar voetnoot3), the Reply or Modifications returned by the Court of Versailles can make very little or no alteration in regard to the principles of the general arrangement. I am assured that the French Chargé d'affaires on receiving the abovementioned communication, observed that in his private opinion, the alliance of France with the Republic had received a mortal Blow. I am happy to acquaint Your Lordship that the King of Prussia seems to have restored His confidence to Count Hertzberg. M. de Bischofswerder and Count Brühl have contributed as much as lay in their power to effectuate this point, and all the three are zealous advocates for the establishment of a perfect cooperation of measures between England and Prussia. Colonel Stamford obtained, to-day, of His Prussian Majesty, a Loan of a million of florins, for the Prince of Orange. | |||||||||||||||
15. - Finckenstein en Hertzberg aan den Hertog van BrunswijkGa naar voetnoot4). - Berlijn 28 Juli 1787.Zij hebben vernomen dat hij zich het bevel laat welgevallen en brengen hem nu van den stand der zaak op de hoogte. Frankrijk heeft aan Z.M. verklaard dat het gaarne Pruisen tot de bemiddeling uitgenoodigd zag; de Prinses zegt dat haar partij van bemiddeling liever niet hooren wil. Elle a proposé au Roi un autre plan plus vigoureux (mais plus dangereux aussiGa naar voetnoot5)) tendant à renverser tout le sistème présent des patriotes, | |||||||||||||||
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en faisant agir pour cet effet Ses troupes, mais Sa Majesté n'entre pas dans cette idée qui pourroit mener à une guerre générale, et Elle ne fait assembler le corps d'armée que pour appuyer Sa demande de satisfaction et en quelque manière aussi la médiation et pour la rendre armée. Nous espérons que Madame la Princesse d'Orange renoncera à la fin à Ses projets guerriers et qu'Elle fera goûter aux Provinces de son parti la voye de la médiation, surtout quand elle appendra que l'Angleterre pourra y participer. Le Roi d'Angleterre vient de faire au Roi par M. Ewart des ouvertures confidentielles, par lesquelles il fait assurer à Sa Majesté qu'il n'était pas indifférent au sort de la Hollande et du Stadhouderat, et que le bruit d'un sentiment différent du Sr. Pitt étoit faux. Il communique en même tems les explications que la Cour d'Angleterre a eues avec celle de France sur les affaires de Hollande, et selon lesquelles la France a offert à l'Angleterre de la faire concourir à la médiation. En faisant notre rapport au Roi de ces ouvertures du Sr. Ewart, nous proposons de communiquer à l'Angleterre la Note verbaleGa naar voetnoot1), et de ne pas être contraire à l'admission de l'Angleterre à la médiation, mais d'en abandonner la décision à la Cour de France. C'est dans ces termes que se trouve à présent cette affaire compliquée. De satisfactie moet aan de mediatie voorafgaan: Nous avons demandé jusqu'ici pour cet effet, que les Etats de Hollande soyent obligés d'inviter Madame la Princesse à la Haye, de Lui faire des excuses de leur erreur, de punir ceux qui lui ont manqué, et de traiter avec elle comme représentant le Prince d'Orange sur l'arrangement définitif de leurs différends sous la médiation des Cours. Il faudra voir jusqu'à quel point on pourra pousser cette satisfaction. Nous avons tout lieu d'espérer que la Cour de France fera son possible pour arranger les affaires de Hollande, parce qu'elle craint beaucoup l'explosion d'une guerre civile et ensuite celle d'une guerre générale. La bonne contenance de la Prusse et de l'Angleterre y contribueront beaucoup, et par cette raison nous avons conseillé au Roi de réaliser ses démonstrations, de faire marcher son corps d'armée vers le Rhin, et de le maintenir là jusqu'à la fin d'un arrangement général. Selon nos nouvelles les plus fraîches le camp de Givet n'est pas encore assemblé. Il faudra voir ce que fera la Cour de France quand elle apprendra la marche des troupes du Roi vers le Bas-Rhin. | |||||||||||||||
16. - Finckenstein en Hertzberg aan den Hertog van BrunswijkGa naar voetnoot2). - Berlijn 7 Augustus 1787. -Sa Majesté a écrit hier à S.A.R. pour lui demander de s'expliquer sur l'espèce de satisfaction qui pourroit la contenter, et nous ne doutons pas qu'elle en conférera avec V.A.S. - Il nous semble que l'essentiel en sera, que les Etats de Hollande écrivent une lettre à Madame la Prin- | |||||||||||||||
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cesse pour l'inviter de se rendre à la Haye quand la trève sera formellement établie; qu'après son arrivée à la Haye ils lui fassent par des députés une excuse de l'erreur et des fautes qu'ils ont commises envers S.A.R., et qu'ils infligent une punition quelconque aux subalternes qui lui ont manqué à SchoonhovenGa naar voetnoot1), mais le principal sera qu'ils traitent en même tems avec S.A.R., comme représentant le Prince absent, sur l'arrangement intérieur des leurs différends. | |||||||||||||||
17. - Memorie der Prinses aan Frederik Willem IIGa naar voetnoot2). - 17 Augustus 1787. -La satisfaction la plus glorieuse et la plus agréable pour moi seroit sans contredit celle qui coïncideroit le plus au motif qui m'a fait prendre la résolution de me rendre à la Haye, savoir, le désir d'essayer par ma présence de réunir les esprits et de ramener le calme et la prospérité dans la République. Par cette raison je souhaiterois que cela fut dirigé de manière que les Etats d'Hollande m'écrivissent une lettre par laquelle ils me fissent des excuses du passé et m'invitassent à la Haye, en déclarant formellement que je suis parfaitement libre d'aller partout dans leur Province et d'en revenir, et d'entamer une négociation soit à la Haye, soit à Nimègue, selon que je le jugerois le plus convenable, s'engageant vis à vis du Roi que ma personne seroit en sûreté en Hollande. Dans ma réponse je ne voudrois pas insister sur la punition des coupables, parce que les plus coupables forment la majorité des Etats, qui a fait prendre les résolutions en vertu desquelles la commission de Woerden a agi et a reçu l'approbation du Souverain sur sa conduite à mon égard; d'ailleurs, comme j'ignore s'il entreroit dans le plan du Roi d'aller jusqu'à demander leur éloignement de l'assemblée d'Hollande, et que les intentions de S.M. doivent en tout ceci me servir de base, je soumets ce point entièrement à la décision et à la volonté de S.M. Il me paroitroit au dessous de moi et en quelque façon injuste de rejetter la faute sur quelque malheureux subalterne, et d'exiger la punition des individus du Corps franc qui ont manqué de savoir vivre, cela ne serviroit qu'à aliéner la nation, et malgré les agressions faites depuis peu, même sans l'ordre formel des Etats, tant sur les Comtés Souveraines du Prince aux confins de la Province de Hollande, que sur son château de Soesdijck dans la Province d'Utrecht, malgré les nouvelles insultes que les Bourgeois armés ont faites à toute la maison d'Orange, dans leur déclaration arrêtée à la pluralité et contre l'avis de plusieurs députés; malgré les injures dont les papiers publics et autorisés par le Souverain, fourmillent encore tous les jours, cette nation me reste chère, je plains l'aveuglement d'une partie du peuple, et son bien-être me tient à coeur. Je borne ainsi mes demandes à ce que V.M. a déjà exigé dans ses Mémoires aux Etats de Hollande, savoir le désaveu de leur conduite à mon égard, et la révocation des résolutions précipitées, prises à ce sujet; je | |||||||||||||||
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me crois fondée en bonne justice à insister également, si ce n'est sur la suppression de cette Commission de Woerden, du moins sur une résolution formelle des Etats d'Hollande qui contienne leur pouvoir indépendant dans de justes bornes, et remette ce pouvoir dans le sein même du Souverain, ainsi que cela a été de tout tems. Je sais ce que je dois aux Etats, mais je ne puis m'exposer aux caprices de cinq Despotes qui ne sont responsables aux Etats qu'autant qu'ils le trouvent bon. Je pourrois aussi témoigner mon désir d'entrer le plutôt possible en négociation avec les principaux Membres du Gouvernement, pour rechercher conjointement les moyens les plus efficaces de rétablir la paix et la tranquilité dans le païs, par la médiation des trois Cours (qu'il faut suposer que la Hollande auroit admise auparavant). Je crois qu'il faudroit soigneusement éviter de demander une commission aux Etats pour traiter avec moi, encore moins une permission d'entrer en Négociation avec eux. Par mes relations intimes avec la République, je me crois suffisament autorisée de traiter ces matières, et principalement les points qui concernent les intérêts du Prince et de mes Enfans, avec tous les membres du Gouvernement et leurs ministres, sans devoir me borner à un petit nombre de personnes que l'on qualifieroit pour cela. D'ailleurs, je puis être considerée en quelque sorte comme neutre, les relations du Prince et par conséquent les miennes s'étendent généralement à toute la Republique, et il est essentiel pour le bien commun que je recueille les différentes opinions, que j'écoute tous les partis, et que je fasse connoitre le plus qu'il m'est possible les principes et les sentimens du Prince, afin de rétablir la confiance mutuelle. Ceci est aussi indispensable pour me mettre à même d'oser avancer mon opinion vis à vis du Prince, et de lui exprimer ce qui est en effet le voeu de la Nation et ce qui doit ainsi fixer son sistème. Cependant si les Etats proposoient une Commission pour négocier avec moi, je ne crois pas qu'il faudroit le rejetter, mais en même tems manifester les sentimens exposés cy-dessus, et comme cette manière de traiter les affaires est beaucoup plus du ressort d'un ministre que du mien, je demanderai en ce cas une couple de personnes à mon choix pour m'assister; je me crois également en droit de demander que cette Commission ne soit pas composée de ceux qui ont directement concouru à me fermer l'entrée de la Province d'Hollande. Telles sont les conditions auxquelles il me semble que l'on pourroit se borner, et à ces conditions je m'engagerois d'intervenir auprès du Roi pour arrêter toute autre prise de satisfaction. | |||||||||||||||
18. - Lord Carmarthen aan William EdenGa naar voetnoot1). - 24 Augustus 1787. -Gelast hem de volgende vier punten aan Frankrijk voor te stellen als grondslag van bemiddeling:
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19. - Nota van Ewart aan de Pruisische RegeeringGa naar voetnoot1). - 3 September 1787. -Zijne Britsche Majesteit verlangt het gevoelen des konings van Pruisen te mogen weten over de aan Frankrijk opgegeven punten, en vooral over de ontwapening der vrijcorpsen; verzoekt inlichting omtrent den aard der voldoening die de koning begeert, en omtrent de beste wijze om de zending van Fawcett te doen slagen; onderwerpt verder, daar de koning zich, in antwoord op vroegere mededeelingen, van een overleg met Engeland niet afkeerig verklaard heeft, de volgende ontwerp-overeenkomst aan zijn oordeel: L'objet du concert entre les Cours de Londres et de Berlin étant de pacifier par une médiation la République et de maintenir avec la constitu- | |||||||||||||||
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tion et l'indépendance de l'Etat en général et de chaque province en particulier, les droits et charges du Prince dans ses trois différentes relations, il faut établir une base pour ce concert, et en conséquence les deux Cours conviennent d'arrêter:
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