ce seroit une marque éclatante que le Roi nous donneroit de sa protection, en même temps qu'il montreroit son sincère désir d'entretenir la bonne harmonie qui subsiste entre lui et cet Etat. Je vien au choix de la personne, et je n'en sait qu'une seule qui y conviendroit parfaitement, c'est M. de Hertzberg, mais j'ignore s'il pourroit et voudroit se charger d'une telle besogne, peut-être pourroit-il en indiquer un autre, mais si vous pouviez l'engager à l'accepter lui-même vous nous obligeriés essentiellement. Si vous le jugez nécessaire, mon cher frère, vous pouvez faire usage vis à vis de lui de cette lettre, mais sans cela vis à vis de personne. Si vous parvenez à déterminer M. de Hertzberg, il s'agit ensuite de faire gouter l'idée au Roi; je ne puis guère le lui proposer, il faudroit que ce fut lui qui me parla le premier de l'envoy d'une telle personne et en ce cas je ne ferai pas de difficulté de le suplier que ce fut M. de Hertzberg. Ce dernier ne pourroit-il pas lui-même en donner l'idée au Roi? ou bien le Comte Finck ou tel autre que vous jugerez le plus propre à manier cette affaire.
Ne vous laissé pas persuader, mon cher frère, que nos Ennemis d'ici n'en veulent qu'au personnel du Prince; je sait qu'on a taché d'y donner cette tournure, et qu'il y a des personnes qui le croyent; le Roi lui-même n'en est peut être pas éloigné; mais je vous assure que cette idée est fausse, ils en veulent à toute la maison, et suposé pour un moment qu'elle fut vraie, les suites en seroient également les mêmes, elle entraineroit la perte de mes Enfans dont je ne puis séparer les intérêts de ceux de leur père. Je suis trop franche vis à vis de vous, pour vous déguiser que san doute le Prince n'a peut être pas toujours choisi les meilleurs moyens pour parvenir à ses fins, mais ses intentions ont toujours été justes et bonnes.