Brieven 1888-1961
(1997)–Alexander Cohen– Auteursrechtelijk beschermd
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Aan Abraham KuyperGa naar eindnoot1aant.Paris, 24 juin [1902]
Monsieur le Ministre,
Je viens de recevoir à l'instant votre lettre du 23ct et je vous remercie infiniment de la confiance dont vous avez bien voulu m'honorer, en me communiquant ce très important fait de la déclaration signée par les trois délégués boers où ceux-ci approuvent votre note au gouvernement brittanique.Ga naar eindnoot2 Il va sans dire que je n'en parlerai pas sans votre autorisation formelle. Mais je vous prie de m'accorder la priorité au cas où, à un moment donné, vous vous décidiez a divulguer ce fait. Maintenant je voudrais savoir si - a paçt le passage en question - vous m'autorisez a publier, comme émanant de vous, les déclarations contenues dans votre lettre. En votre qualité d'ancien journaliste vous savez mieux que personne que ces déclarations n'auront de valeur qu'à cette condition. D'autre part je ne vois pas pourquoi, attaqué véhémentement comme vous l'avez été a cause de votre ingérence prétendument néfaste dans les négociations anglo-boersGa naar eindnoot3, vous n'auriez pas le droit de remettre les choses au point par une simple déclaration, exempte d'amertume et de colère. Dans votre lettre, en somme, vous ne faites que rectifier des bruits d'après lesquels vous auriez été ‘sévèrement blême’ par l'unanimite de la presse, c'est a dire de l'opinion néerlandaise. Une autre question: dans votre lettre vous dites que ‘la presse ministérielle a constaté déjà plusieurs fois que le gouvernement de la Reine n'a rien fait que sur la demande et avec l'approbation formelles des délégués boers à la Haye.’ Lue ainsi, la phrase prête a des explications équivoques, étant donné que M. Fischer, le chef de la délégation, n'habitait pas à la Haye. Vous avez voulu dire sans doute que rien n'a été fait ‘que sur la demande et avec l'approbation formelles de tous les délégués boers’? - N'est-ce pas ainsi qu'il faut lire ce passage? - Vous comprenez toute l'importance de cette question. Pour me résumer: puis-je, dans le Figaro, réproduire vos déclarations comme émanant de vous? et leur donner ainsi toute la signification | |
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qu'elles comportent? Je vous serais fort obligé si vous vouliez m'y autoriser, et vous le ferez certainement si vous comparez ma discrétion et mes corrections parfaites aux procédés plus ou moins loyaux de tant d'autres journalistes, - je ne citerai que le représentant du Lokalanzeiger - à qui vous avez eu affaire ces temps derniers. Permettez moi encore de vous rappeler comment, récemment, le chancelier de BülowGa naar eindnoot4 et, il y a quelques jours, M. Danef,Ga naar eindnoot5 le président du conseil bulgare, se sont laissés interviewer par un envoyé du Figaro, et comment, tous deux ils ont exprimé leur satisfaction sur la façon dont leur paroles avaient été reproduites dans le journal. J'ose donc insister, Monsieur le Ministre et cher confrère, pour que vous m'autorisiez, tant au moins, a dire que les déclarations conçues dans votre lettre - sauf, bien entendu, la partie confidentielle! - émanent de vous. En attendant votre réponse, que vous voudrez bien me faire tenir au plus tôt, je vous prie, Monsieur le Ministre, de vouloir bien agréer l'assurance de ma haute considération. Alexandre Cohen |
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