Impressions de l'âme. Mélange de traductions du Hollandais, de l'Allemand, de l'Anglais et de poésies du traducteur(1841)–Aug. J.Th.A. Clavareau– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 18] [p. 18] La cloche du Monastèrie. Le soleil finit sa carrière; Son éclat disparaît sous l'horizon lointain; L'heure du soir arrive; et, voilant la lumière, Ainsi qu'une gaze légère, Dérobe les objets à mon oeil incertain. Tout repose! plus de murmure! Tout cède et s'abandonne aux caresses du soir; Tout se penche en ses bras: la superbe nature, Que l'ombre protége et rassure, Dans un calme profond, reconnaît son pouvoir. Qu'entends je? le son d'une cloche N'a-t-il pas retenti sur les monts d'alentour? De vallée en vallée, il redouble, il s'approche: Le monastère de la roche Appelle ses enfans aux saints hymnes d'amour. [pagina 19] [p. 19] Voix, pleine de mélancolie, Prolonge autour de moi tes lugubres accens! Car la tendre prière, où notre coeur s'allie, Répand, sur le joug de la vie, A flots consolateurs, ses nuages d'encens. Tes sons, que l'écho me renvoie, M'invitent, en secret, à bénir le Seigneur: Dans mon ravissement, un océan de joie, Où mon âme s'épure et se noie, Aux misères du monde arrache mon bonheur. Soir délicieux, qui m'élèves, Comment ne pas t'aimer? Au dedans, au dehors, Ici tout est tranquille; et mes terrestres rêves, Libres d'un poids que tu soulèves, Sont un heureux prélude aux célestes accords! Et toi, cloche du monastère, Long-temps je garderai ton touchant souvenir! Long-temps encor, ta voix pieuse et solitaire, Dans le silence et la prière, D'un sublime repos reviendra m'avertir! Vorige Volgende