Échos limbourgeois
(1842)–Aug. J.Th.A. Clavareau– Auteursrechtvrij
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Quel que soit le sort qui l'attende,
Il s'arme de force et d'ardeur;
Et lorsque le devoir commande,
Sans plainte comme sans humeur,
Plus sa tâche est pénible et grande,
Plus il se montre avec honneur.
Mais moins libre, mais plus timide,
Dans le voyage d'ici-bas;
La jeune fille prend pour guide
Sa mère qui lui tend les bras;
C'est sa mère qui la décide
A hasarder ses premiers pas.
Pure, et douce de caractère,
Le paisible toit paternel
Est pour elle le sanctuaire
Où sa vertu dresse un autel;
C'est là l'école nourricière
Où son devoir descend du ciel.
Déjà quelques soins du ménage
Sont partagés avec candeur;
Déjà, dans les jeux de son âge,
Elle guide sa jeune soeur,
Et, toujours bonne, toujours sage,
Par l'exemple forme son coeur.
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A ses leçons, qu'elle étudie,
Elle vent ajouter encor:
La Bible, morale accomplie,
Lui présente ses feuillets d'or,
Et l'histoire de sa patrie
Pour elle est un riche trésor.
En vain l'injuste jalousie
Lui jette un regard de mépris;
Studieuse avec modestie,
De bons livres sont ses amis:
Par une lecture choisie
Ses loisirs sont souvent remplis.
Celle qui sent sa destinée,
Celle qui connaît sa valeur,
De beaux sentimens l'âme ornée,
Jouit d'un accueil plus flatteur;
Sa vie entière est couronnée
Par un solide et vrai bonheur;
Un bonheur qui, sur notre vie,
Verse ses parfums précieux;
Qui doit seul flatter notre envie,
Qui seul est un bienfait des cieux,
Et qui, tel qu'une étoile amie,
Le soir paraît plus radieux;
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Un bonheur qu'un destin contraire
Ne peut ravir à nos vertus;
Qui, dans toute notre carrière,
Nous suit et nous quitte plus,
Et nous porte, à l'heure dernière,
Dans le royaume de Jésus!
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