Échos limbourgeois
(1842)–Aug. J.Th.A. Clavareau– Auteursrechtvrij
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J'errais, plongé dans mes pensées;
Je goûtais la joie et la paix,
Oubliant mes peines passées,
Et mon destin et mes regrets!
Calme et solitaire, mon âme,
De mes ans remontant le cours,
Pensait à cet ange de femme
Qui charma si long-temps mes jours.
‘Hélas! que ne l'ai-je suivie,
‘M'écriais-je, en levant les yeux!
‘La tombe, qui me l'a ravie,
‘Devait nous réunir tous deux.’
‘Là, dans une sphère épurée,
‘Mon oeil, sous ces dômes divins,
‘Verrait, sur sa bouche adorée,
‘Le sourire des Séraphins!’
‘Là, dans ses transports d'allégresse,
‘Elle volerait sur mon coeur,
‘Et son angélique tendresse
‘Me rendrait mon premier bonheur!’
‘Là......’ Mais une feuille flétrie,
Qui se détachait d'un rameau,
Me tira de ma rêverie,
En murmurant au bord de l'eau.
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A ce vain debris de feuillage:
‘Mon Dieu, soupirai-je! entends-moi!
‘Qu'un même sort soit mon partage:
‘C'est tout ce que j'attends de toi!’
Janvier 1842. |
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