Briefwisseling. Deel 1. 1772-1794
(1955)–Willem Bilderdijk– Auteursrechtelijk beschermd
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Bijlage A. (bij br. 8ann.: p. 20).‘A mademoiselle melitte’Ga naar voetnoot1)Daignez, jeune Beauté! daignez, d'un oeil propîce,
D'un glorieux travailGa naar voetnoot2) agréer les succês!
Triomphant tour-a-tour dans mon iilûstre lice,
Mes lauriers près de vous pour moi n'ont plus d'attraits.
EnvainGa naar voetnoot3), si vôtre voix n'ajoute à leur suffrages,
Les enfans de Febûs m'ont decoré le front:
Je ne mettrai jamais du prix à ces ouvrages,
Au moins que vos regards ne les animeront.
Je ne vous offre point des brochures riantes,
Qu' enfantent les desirs, les graces, les amours:Ga naar voetnoot4)
Fruits delicieux, peintures delectantes,
D'un coeur, qui s'y repait, l'allarme et le recours.
Ainsi ne craignez pas la douce flatterie,
Que d'une habile main apprête un art trompeur:
Je sais à respecter la belle modestie,
Qui pare un front riant d'une ombre de rigeur.
Je sais quel est l'esprit, qui jamais ne s'irrîte,
Qu' au tableau delicat de sa perfection;
La vuë, qui se plait à voiler son mérite;
L'oreille, qui se ferme à l'adulation.
Rien, qui pourroit blesser, ne s'offre en ce volume:
Permettez seulement qu'en ce discours hardi,
Ma Muse en s'élevant, d'une fidelle plume,
Vous trace un vraî Hèros, Citoien accompli.
Vous ne m'y verrez pas, d'une voix indiscrête,
Profaner la vertu, prodiguer mes encens;
Non, c'est le digne objet du feu d'un vrai Poëte,
L'honneur de son païs, la gloire de son temps;Ga naar voetnoot5)
C'est le Batave enfin, dont les vertus sevêres,
Dans ces chants couronnés vous trouverez depeints.
Eternels monuments de nos illustres peres,
Desquels les noms sacrés dans nos coeurs sont empreints.
ô Vous, laGa naar voetnoot6) rejetton d'une tige feconde,
Qui ose se vanter de braves descendants!
Vous-même, que la fleur des Nations du Monde
Avouë pour sa fille & compte à ses enfands!
Ne rejettez ce don: c'est un present plus juste,
Plus digne d'obtenir l'aspect de vos beaux yeux,
Que n'offrit autrefois à son amante auguste
Du monstre Etolien le destructeur fameux.Ga naar voetnoot7)
Atalante, à vos pieds le prix de sa victoire,
L'exuve tout-sanglant par ses mains fût remis:
MELITTE recevra les marques de ma gloire,
Trophées plus heureux, plus dignement acquis.
Ne dedaignez donc pas, parente trop aimable,
Cet immortel depôt d'un esprit languissant!
Gemissant sous le poïds, dont son succes l'accable,
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Vous pourrez l'animer d'un souris bienveillant.
Et s'il a reüssi dans son effort sublime,
De retracer un coeur, ferme, vaillant & doux,
Heroïque, constant, genereux, magnanime,
Enfin, pour dire tout, qui soît digne de vous;
Songez, qu'il ne savoit depeindre que soi-même:
Qu'issû de même sang qui vous donna le jour,
L'autheur ne reconnait qu'un seul bonheur suprême,
D'offrir à la vertu son culte et son amour.
G.Bk.
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