Briefwisseling en aantekeningen. Deel 2
(1976)–Willem Bentinck– Auteursrechtelijk beschermd
[pagina 491]
| |
21 januari 1751Monsieur De RaetGa naar voetnoot1) m'a dit, qu'il y avoit quatre ou cinq jours, que Hasselaer avoit été chez lui pour lui parler des affaires du Texel; que la conversation étant entre autres choses tombée sur Gronsfeld, Hasselaer avoit commencé à en parler en termes fort méprisants, que lui De Raed n'avoit pas voulu appuyer d'abord pour faire expliquer plus clairement Hasselaer, mais que celui-ci l'ayant pressé, il avoit dit à Hasselaer ce qu'il pensoit sur son caractére et sur ses menées dans l'affaire d'Oost- en WestsanenGa naar voetnoot2), dans ce qui avoit été fait sous main pour faire offrir au Prince les seigneuries d'Oegstgeest et autres de la ville de Leyden, les discours qu'on faisoit répandre, qu'il n'étoit pas nécessaire, que le baillif de Leyden fut pris dans la magistrature; que là-dessus Hasselaer s'étoit déchaîné sans mesure et sans ménagement contre Gronsfeld; qu'entre autres choses il lui avoit parlé d'un certain emploi, dont il avoit été depuis peu disposé en faveur de quelqu'un, qui étoit un sujet très indigne; que c'étoit par le canal de Gronsfeld que cela avoit passé; que lui Hasselaer se trouvant chez De Back, en avoit dit son opinion à De Back; que De Back lui avoit demandé, si Gronsfeld en avoit été averti à tems, que Hasselaer avoit dit, qu'oui, plus de trois semaines auparavant, sur quoi De Back avoit dit avec emportement: Dan is Gronsfeld een schurk. Hij heeft jou bedrogen en hij heeft mij meer als eens bedrogen; que Hasselaer avoit ajouté, que la clameur étoit prodigieuse contre Gronsfeld à Amsterdam; qu'il y étoit haï et détesté; qu'il étoit violemment soupçonné de corruption. | |
[pagina 492]
| |
22 januari 1751Monsieur Crap, qui avoit porté de Nord-Hollande pour le comte de Gronsfeld une lettre du fiscal CommelinGa naar voetnoot3) la remit au comte Gronsfeld, qui après l'avoir lue lui dit, qu'il le prieroit lui, Crap, de me la montrer, à moi, comme Commelin le souhaitoit; que pour lui, Gronsfeld, il ne pouvoit pas me la communiquer, parce qu'il n'étoit pas sur le pied avec moi de me pouvoir parler. Monsieur m'ayant dit ce que dessus à l'assemblée de Hollande je répondis à monsieur Crap, que je n'étois pas surpris de la réponse de Gronsfeld, puisque Gronsfeld n'osoit pas me parler et que j'en savois bien la raison. Je le priai de dire à Commelin la réponse de Gronsfeld, afin qu'il ne m'envoyât plus de messages par lui et du reste de le dire à qui il voudroit, parceque cela me feroit honneur surtout s'il y ajoutoit, comme je l'en priois, que je lui avois répondu, que Gronsfeld n'osoit pas me parler. Monsieur Crab me demanda, si je voulois aussi qu'il le dit au prince d'Orange. Je lui dis, qu' il me feroit très grand plaisir. Il ne promit de chercher à le faire venir à propos et qu'il le feroit. Monsieur Van der Meer, bourguemaître de LeydenGa naar voetnoot4) s'étant venu chauffer sur les entrefaites, monsieur Crap lui conta notre conversation, dont Van der Meer fut fort aise et en régala d'abord le secretaire Van der StratenGa naar voetnoot5). Celuici me dit, qu'il y avoit quelques jours, que les gecommitteerden avoient reçu une lettre de MattheusGa naar voetnoot6) à Amsterdam pour recommander un collecteur et qu'une des raisons, que Mattheus alléguoit dans sa lettre au gecommitteerden en faveur de l'homme, qu'il recommandoit, étoit que cela seroit très agréable à S.Ex. monsieur le comte de Gronsfeld. | |
[pagina 493]
| |
senter aux états généraux pour sa déclaration depuis le 27 du mois d'août 1748 jusqu'à présentGa naar voetnoot7). Le pensionaire dit au Prince, que Gronsfeld demandoit 20.000 fl. de plus, qu'il ne lui revenoit pas le règlement; que cela ne se pouvoit accorder par les députés, que c'étoit contre l'instruction et devoit être porté en Hollande et que même cela étoit contre l'ordre et contre l'idée du dernier rapport sur les financesGa naar voetnoot8); qu'il ne savoit pas à quoi Gronsfeld s'employoit ici, mais qu'il ne lui servoit à rien à lui ni pour les affaires intérieures ni pour les étrangères; qu'il ne pouvoit cacher au Prince, que Gronsfeld étoit fort haï dans le public et par tous les plus honnêtes gens et le devenoit de plus en plus, même à Amsterdam. Que cela faisoit un fort mauvais effet, que Gronsfeld eut la direction du magistraatsbestelling à Amsterdam, seul et sans qu'aucun autre y eut été mêlé; que cette nation souffroit tout des siens, mais rien d'un étranger; que lui (pensionaire) ne parloit de cette façon que parcequ'il y étoit obligé; que du reste il auroit plutôt aimé de céder ce point-ci à Gronsfeld pour ne pas en courir de soupçon de prétention contre lui à cause de ses liaisons avec les deux messieurs Bentinck. Lundi 25 janvier 1751 monsieur De RaetGa naar voetnoot9) m'a dit, qu'il y a quatre ou cinq jours, que le Prince, Gronsfeld et Van Wesele avoient été ensemble le matin avant la promenade du Prince et qu'entre autres choses il avoit été question du pensionaire Steyn, dont les qualitez avoient été débattues là; qu'il y avoit été dit, que la première idée, du tems de la démission de Gilles, avoit été de mettre Van der Straten dans ce poste, mais que c'étoit sur le refus de Van der Straten, qu'on avoit pris monsieur SteynGa naar voetnoot10). | |
26 januari 1751Le greffier Fagel me dit, que le dimanche 24 au soir il avoit reçu un billet de PainGa naar voetnoot11) avec un projet de requête de Gronsfeld aux états généraux pour demander l'entier payement de ses gages depuis le tems, qu'il manquoit de Berlin. Dans cette requête il disoit entre autres choses, que le Prince espéroit, dat S.H. hoopte, que | |
[pagina 494]
| |
les états généraux accorderoient à lui Gronsfeld sa demande; que lui greffier en étoit allé parler au pensionaire; qu'il avoit trouvé très mécontent de Gronsfeld et très piqué contre lui de ce que Gronsfeld ne lui en avoit pas dit un mot, quoiqu'il eut été chez lui il y avoit quelques jours pour lui parler d'autre chose; que lui, greffier, au sortir de chez le pensionaire étoit allé chez le Prince, qui lui avoit d'abord demandé ce qu'il pensoit de cette requête, sur quoi lui, greffier, avoit répondu, qu'il avoit premièrement observé, que monsieur De Gronsfeld se qualifioit vertoonder, mais qu'il faloit que ce fut suppliant; secondement, qu'il étoit dit, que dans le mois d'avril 1749 le pensionaire Gilles et lui, greffier, avoient communiqué de la part du Prince à la conférence secrette, qu'il paroissoit au Prince, qu'il étoit nécessaire, que Gronsfeld restât pendant quelque tems ici; ce dont il ne paroissoit rien dans les régistres à quoi le Prince lui avoit dit, qu'il n'avoit qu'à écrire un mot à Gilles pour éclairer le fait; ce dont le greffier s'étoit excusé; qu'enfin il étoit dit dans la requête, dat S.H. hoopte, dat het versoek van Gronsfeld hem niet geweigert soude werden, ce que lui, greffier, trouvoit ne pas convenir; que par rapport au fond de l'affaire même, c'étoit à L.H.P. à décider et à messieurs de Hollande à voir, s'ils vouloient le payer du poste des defrogements; mais que c'étoit contre le règlement; que le pensionaire étoit très piqué contre Gronsfeld, qui en agissoit avec un mépris marqué à son égard. A quoi le Prince avoit dit, qu'il en parleroit au pensionaire. Que le lendemain matin 25 janvier, ils s'étoient rencontrés, le pensionaire et lui, chez le Prince; que la Princesse s'y étoit trouvée; que pendant que le Prince parloit au pensionaire, la Princesse l'avoit tiré (lui greffier) à une fenêtre à part et lui avoit demandé son opinion; qu'il avoit dit que la demande de Gronsfeld étoit contre le règlement; que la Princesse avoit dit, qu'il ne devoit donc pas l'avoir et qu'il se devoit contenter de ce qui lui revenoit par le règlement; demandant après cela au greffier pourquoi Gronsfeld avoit attendu si longtems à présenter cette requête; à quoi le greffier avoit dit, qu'apparemment il avoit voulu attendre un tems favorableGa naar voetnoot12: ‘Comment un tems favorable?’ dit la Princesse. ‘Oui, madame’, dit le greffier, ‘il aura cru, que ce tems ici étoit favorable et que s'il l'avoit demandé il y avoit six mois, il ne l'auroit pas obtenu’. Qu'il y avoit à présent des différences d'opinion, dont les affaires souffroient et dont lui greffier souffroit en son particulier | |
[pagina 495]
| |
aussi à cause de son amitié avec monsieur Bentinck et monsieur Charles. Sur quoi la Princesse lui avoit tourné le dos et étoit allé rejoindre le Prince, que la Princesse avoit dit qu'il devoit savoir comment Gronsfeld avoit été mis dans les affaires; qu'elle avoit toujours été contre; qu'elle avoit été brouillée avec lui; que c'étoit pour cela, qu'il avoit déjà une fois quitté la cour; qu'il étoit à présent dans les noblesGa naar voetnoot13); que s'il n'y étoit pas, il n'y auroit pas de difficulté, parcequ'on le pourroit renvoyer à DillenburgGa naar voetnoot14) ou ailleurs; qu'à présent on ne pouvoit pas s'en défaire; qu'elle trouvoit même, qu'il faisoit bien, ce dont il étoit chargé et qu'elle étoit plus contente de lui; sur quoi le greffier dit, qu'il s'aperçoit des différences d'opinions ...Ga naar voetnoot15) et qu'il s'en ressentoit même ... Tournée le dos ... Le 26 janvier 1751. J'allai trouver le prince d'Orange pour donner connoissance à S.A.R., que je venois de recevoir de la part des colonels de la bourgeoisie d'Amsterdam un message porté par leur secrétaire Van ZutphenGa naar voetnoot16) pour me prier de demander de leur part une prompte décision sur les deux points sur lesquels ils avoient parlé au Prince le ...Ga naar voetnoot17) de janvier courant, parcequ'ils ne pouvoient assembler le conseil de guerre sans savoir quelle conduite ils devoient tenir. (Trois colonels, Du Peirou, StadlanderGa naar voetnoot18) et Victor étoient venus à La Haye pour avoir interprétation d'un article de la publication du Prince du 15 septembre 1748Ga naar voetnoot19). Il s'agisseoit de savoir si le tout de conseil de guerre tant colonels et capitaines, que lieutenants et enseignes devoient voter dans l'élection d'un nouveau colonel, ou bien si les colonels et les capitaines seulement y devoient voter sans les lieutenants et enseignes. Le second point étoit une dispute entre le conseil de guerre et les bourguemaîtres sur la disposition de l'emploi de collecteur of knegt van de krijgsraad, dont le krijgsraad avoit disposé en faveur d'un Aldewerelt et que le receveur Clifford avoit renvoyé, par ordre des | |
[pagina 496]
| |
bourguemaîtres sans vouloir recevoir son ampt-geldGa naar voetnoot20). Les trois colonels s'étoient adressés à moi, pour leur procurer audience du Prince. Après quoi ils étoient repartis pour Amsterdam, après avoir eu une audience, mais point de décision). Le Prince me dit, qu'il parleroit de cette affaire à messieurs De Katwijk, Gronsfeld, WieboGa naar voetnoot21) et De Back, mais que Gronsfeld venoit de partir pour Muyden, que De Back étoit malade au lit; qu'il feroit écrire à Gronsfeld de revenir. Je dis tout net au Prince, que je souhaitois, que tous ces conseillers-là lui conseillassent bien pour lui et sans avoir plutôt leur propre vues pour objet, que le bien du Prince. ‘Vous appréhendez’, me dit le Prince, ‘les complaisances de Katwijk’. ‘Non’, dis-je, ‘monseigneur, j'appréhende les menées de Gronsfeld, du caractère duquel je ne dirai rien et j'appréhende Wiebo, dont le caractère est très équivoque; et les liaisons de De Back avec l'ancien parti’. ‘Eh bien’, dit le Prince, ‘voulez-vous être de cette besogne; je dirai à De Back de vous envoyer tous les papiers, qui ont rapport à la dispute touchant le ratelwagt’. ‘Je ne me refuserai jamais’, répondis-je, ‘quand il s'agira de servir V.A.S. et de soutenir le parti. Et j'attendrai les papiers, qu' elle me fera envoyer’. Je n'ajoutai rien touchant Gronsfeld, à cause que j'étois déjà informé par le pensionaire et par le greffier de ce qui s'étoit passé la veilleGa naar voetnoot22). Et si j'avois refusé de me mêler de l'affaire à cause des personnes, l'on auroit interpreté ce refus et l'on l'auroit représenté comme un refus de me mêler de l'affaire à cause qu'elle regardoit Amsterdam, où l'on prétend, que c'est moi, qui suis haï. | |
30 januari 1751Le greffier Fagel m'a dit (il me l'avoit déjà dit auparavant, mais j'ai négligé de le noter) que Van Til l'étoit venu trouver, il y a à peu près et lui avoit dit, que lui Van Til s'apercevoit bien, qu'il n'étoit pas porté en sa faveur et que par son canal il ne réussiroit pas dans ce qu'il se proposoit de retourner à Lisbonne, insinuant la même chose du pensionaire, qu'ainsi lui (greffier) ne pouvoit | |
[pagina 497]
| |
trouver mauvais, qu'il se fut addressé à messieurs De Gronsfeld et De Back; que ces messieurs trouvoient à propos, qu'il retournât à Lisbonne et qu'il y fût renvoyé avec le caractère d'envoyé; que ces messieurs s'étoient chargés de faire comprendre cela de cette façon au Prince. Le pensionaire me dit, que toutes les personnes les moins bien disposées convenoient pourtant de l'utilité et de la sagesse de la mesure, que l'on avoit prise en appellant le prince Louis au service de la République; que monsieur De Twickel entre autres avoit extrêmement approuvé la chose et lui avoit témoigné à lui pensionaire la plus haute estime pour le prince et lui avoit dit, que quand il avoit entendu parler de 60 mille fl. par an il en avoit un peu étonné par ce que DennekeGa naar voetnoot23) avoit dit, qu'on auroit le prince Louis pour 20 mille fl. par an; mais qu'il ne trouvoit pourtant pas que ce fut trop, parcequ'il savoit, qu'il n'y avoit pas en Europe un prince plus propre ni aussi propre à y être placé; ni de qui on pourroit plus attendre pour le rétablissement des troupes et pour la direction du militaire. Ce même jour j'ai appris que le Prince avoit dit, qu'il vouloit à présent disposer de tout ce qui étoit vacant tant dans le civil, que dans le militaire. Il est à noter, que le départ de Gronsfeld pour Berlin approche. Et il est, selon moi, apparent, que Gronsfeld engagera le Prince à disposer à sa façon et à sa recommendation de tout ce qui est vacant, sous le spécieux prétexte des services, que lui Gronsfeld a rendu tant dans l'affaire des collectes que dans l'arrangement de la magistrature d'Amsterdam et de la nécessité de soutenir Gronsfeld dans la ville d'Amsterdam pour une autre fois et aussi dans le public contre le pensionaire, mon frère et moi. | |
1 februari 1751Me trouvant à Leyden pour l'élection d'un secrétaire de l'université et pour l'installation du nouveau régentGa naar voetnoot24), le professeur EsgersGa naar voetnoot25) me vint trouver et me parla de lui-même des affaires d'Amsterdam me priant de lui garder le plus parfait secret. Entre autres choses il me dit, que toute la ville étoit extrêmement mé- | |
[pagina 498]
| |
contente et animée contre le Prince; que si l'on alloit aux voix parmi tous les habitans il n'y en auroit pas trente en cente pour le Prince; que le magistrat n'étoit pas mieux disposé; qu'excepté Van CollenGa naar voetnoot26), le bourguemaître GraaflandGa naar voetnoot27) et le nouveau bourguemaître Ter SmittenGa naar voetnoot28), tout le reste ne valoit rien; que le bourguemaître TripGa naar voetnoot29) (qui étoit son ancien ami et en qui il avoit cru pourvoir se fier) ne valoit pas plus que le reste; que Hasselaar étoit le plus grand et le plus violent ennemi, que le Prince eut dans tout le païs, lié avec tout l'ancien parti, Corver, Geelvink ..., de la plus étroite façon; que RendorpGa naar voetnoot30), Temminck étoient très mauvais et très virulents; que toute cette uniformité de principes entre ces messieurs auroient certainement les plus mauvais, les plus pernicieux effets pour le Prince, si ces messieurs se fioient les uns aux autres, mais que leur méfiance mutuelle les tenoit en inaction; que du reste ils avoient la mauvaise disposition, qui régnoit à Amsterdam contre le Prince et la fomentoient tant qu'ils pouvoient avec ceux de l'ancien parti; que c'étoit pour les séparer et les diviser, que Hasselaar devenoit bourguemaîtreGa naar voetnoot31); parceque si Hasselaar avoit été passé, il se seroit d'abord mis à la tête de tout le parti et auroit fait un éclat; qu'à présent il se trouvoit bourguemaître avec des collegues avec lesquels il ne pourroit pas remuer le droit; que le collège des échevins étoit composé de gens dont on étoit tout à fait sûr et sur lesquels on pouvoit compter; mais que c'étoit un effet du sort que BolteGa naar voetnoot32) avoit été mis sur la liste, parceque Trip le bourguemaître avoit manqué de parole, soit qu'il l'eut fait exprès, soit qu'il eut surpris le Prince, ce que lui, Esgers, ne pouvoit pas bien décider encore, jusqu'à ce qu'il s'en fut éclairci avec le Prince, Trip ayant | |
[pagina 499]
| |
rapporté une conversation sur le sujet de Bolte, tout différemment de ce que le Prince avoit écrit à ElsevirGa naar voetnoot33) pour faire mettre Bolte sur la liste; que l'avocat NoorbergGa naar voetnoot34) gouvernoit le banc des échevins et Staal la chambre des bourguemaîtres, l'un et l'autre très mal disposés envers le Prince; qu'il y avoit un autre avocat à Amsterdam nommé HelmansGa naar voetnoot35) très habile et très bien disposé, qu'on auroit eu sur la liste des échevins, si le bourguemaître Trip ne l'eut empêche; que ce Helmans auroit pu tenir tête à Noorberg dans le banc des échevins et que c'étoit pour cela, que Trip l'avoit empêchê; que de la façon que les choses étoient arrangées à présent, l'on pourroit attendre que l'année prochaine le Prince auroit assez de superiorité dans le oud raad, pour avoir encore des bourguemaîtres à son gré. Dans tout le détail qu'il me fit de cette affaire, il me nomma continuellement monsieur De Gronsfeld comme le canal par lequel tout avoit passé et par qui la corréspondance avoit été menée, se faisant un grand mérite de tout ce qu'il avoit fait et de la haine qu'il s'attiroit en servant le Prince et recommandant fortement son fils, qu'il dit avoir manqué sa fortune pour avoir été déclaré pour le Prince et pour avoir été au Doele. Il me dit aussi, que tout le parti contre le Prince augmentoit de jour en jour; que quand il se seroit renforcé, il se montreroit à découvert; que jusqu'à présent ils n'avoient pas osé, se hadden geen slag durven wagenGa naar voetnoot36). |
|