Briefwisseling en aantekeningen. Deel 2
(1976)–Willem Bentinck– Auteursrechtelijk beschermdMaandag, 4 januari 1751J'allai le soir faire une visite au greffier Fagel. Il me demanda si je n'avois rien entendu sur ce qui s'étoit passé à Utrecht. Je lui dis que non demandant si c'étoit quelque chose de nouveau. Il dit qu' oui; que ce qu'il vouloit dire, étoit depuis sept ou huit jours; que le Prince à la recommandation de monsieur De Back avoit aggrégé monsieur PestersGa naar voetnoot1) comme neuvième au premier membre des états, qui selon le règlement ne doit être composé que de huit personnesGa naar voetnoot2), que les sept autres (D'AblaingGa naar voetnoot3) excepté, qui n'avoit pas osé) avoient écrit au Prince pour s'excuser de recevoir ce neuvième membre qui est contre leur règlement; que le greffier en avoit parlé ce jourlà même au Prince pour excuser DoubletGa naar voetnoot4) qui avoit voté avec les sept et avoit voulu faire l'apologie de Doublet; que le Prince lui | |
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avoit dit que c'étoit au nom du premier-membre entier que la lettre étoit écrite et qu'il étoit fort fâché de la chose; qu'il avoit été surpris par monsieur De Back qui l'avoit pressé de finir cette affaire, quoique le Prince lui eut dit, que celle ne pressoit pas. A quoi le greffier avoit répondu que puisque la chose étoit faite, il faudroit pourtant la soutenir; que la Princesse étoit entrée là-dessus et avoit dit que non; que ce qui étoit fait par surprise contre l'ordre des règlements et les privilèges ne devoit pas rester fait, mais devoit être séparé au plutôt, s'exhalant très fort contre De Back qui avoit embarqué le Prince dans ce mauvais pas. Je dis au greffier que je croyois me souvenir d'un neuvième placé surnumérairement par le dernier stadhouder. Il fit qu'oui; que c'avoit été monsieur De DykveltGa naar voetnoot5) ou Renswoude: mais que c'étoit avant le règlement et que depuis le roi Guillaume s'étoit toujours tenu au règlement; que le Prince avoit beaucoup fulminé contre De Back et avoit dit, qu'il lui laveroit bien la têteGa naar voetnoot6). | |
dinsdag, 5 januari 1751Après la visite rendue en cérémonie par l'ambassadeur d'Espagne au Prince j'ai demandé à parler au PrinceGa naar voetnoot7), qui m'a fait d'abord entrer. Je lui ai communiqué deux lettres que j'avois recues de monsieur De HilladingGa naar voetnoot8) touchant le renvoi du régiment de GraffenriedGa naar voetnoot9). Après quoi je lui ai dit, que j'avois observé dans la dernière conférence que j'avois eue avec S.A.S. et le pensionnaire, le Prince avoit parlé de Charles de WassenaerGa naar voetnoot10) pour être employé dans la direction de postes; que le Prince n'en avoit parlé qu'en passant; qu'au Loo mademoiselle de WassenaerGa naar voetnoot11) m'avoit dit aussi | |
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en passant, que dans l'arrangement des postes il y avoit un projet pour aider son père; que je ne savois pas précisément en quoi cela consistoit, ni quelle n'étoit l'idée du Prince; que j'appréhandois que pour quelque vue pour quelqu'un en particulier, on ne gatât l'affaire même; que mon opinion étoit qu'il faloit un homme à la tête des postes, qui fut chargé seul de l'exécution de ce qui seroit réglé et résolu; que si on en mettoit plusieurs on n'obtiendroit pas le but dans l'exécution, que cela feroit des cabales et qu'il y faloit quelqu'un qui eut de la fermeté et de la résolution; (que je me croyois du reste si sûr de mon fait, que je lui donnerois mes raisons par écrit); que du reste je déclarois à S.A.R. que je ne demanderois pas ce poste pour moi ni à S.A.R. ni aux états, mais que qui que ce soit qu'on y employât il en faloit pourtant toujours un, que ce fut moi ou Charles de Wassenaer ou un autre, quand ce seroit le secrétaire dessusGa naar voetnoot12) Van der HoopGa naar voetnoot13), n'importe. Le Prince dit que l'idée avoit été, même du pensionnaire, de nommer des commissaires. Je lui dis qu'oui, des commissaires, mais un à la tête, que c'était la mienne aussi; et qu'il en faloit un chef, qui fut chargé seul de l'exécution, sans quoi on ne feroit rien, qui vaille. Le Prince dit, qu'on croiroit qu'il a fait une nouvelle charge pour favoriser quelqu'un. Je lui dis, qu'il faloit bien créer non seulement une, mais plusieurs nouvelles charges pour une affaire nouvelle. Le Prince dit que comme il avoit toujours témoigné le plus grand désintéressement dans l'affaire des postes, il ne croyoit pas devoir donner occasion à dire qu'il en vouloit tirer pour faire plaisir à quelqu'un en qui il s'intéressât. Je lui dis qu'il faloit pourtant une nouvelle charge par la nature de la chose; qu'il sembloit que S.A. s'arrêtoit au titre, mais que le titre plus ou moins honorable n'y faisoit rien; que quand même il y auroit dans la province de Hollande une charge honorable et lucrative, dont le Prince put disposer en faveur de quelqu'un qui eut bien servi l'état et la maison du Prince, je n'en voyois pas trop l'inconvénient, ni le mauvais effet que cela feroit; que je parlois de la chose et non de la personne; que je répétois ma déclaration que je ne le demanderois pas; que je faisois des plans, mais que je ne m'étois pas moimême au fond de mes plans, comme faisoient d'autres: que je défiois le Prince de dire ou même de penser que j'avois jamais été moi-même au fond d'un plan, que j'avois proposé. Le Prince dit que cela étoit vrai et me parla fort obligeamment sur ce sujet. Je | |
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lui dis, que dans cette affaire-ci toute peine, que j'avois prise et que je prendrois encore, étoit au service de l'état, que je n'en voulois pas porter un sol au compte et pouvoir me vanter de l'avoir prise pour rien. Le Prince me dit, que j'avois eu autrefois l'idée d'être à la tête des postes, (et cela étoit vrai, car j'ai écrit au Prince d'Aix la Chapelle) mais que depuis il m'avoit représenté, que cela me feroit tortGa naar voetnoot14). Je lui dis, que c'étoit sur des réflexions, que j'avois faites seul et pour des raisons, qui ne m'avoient été fournies par personne et que je n'avois communiquées à personne, que j'avois pris le parti que je venois de déclarer à S.A.S. |
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