Briefwisseling en aantekeningen. Deel 2
(1976)–Willem Bentinck– Auteursrechtelijk beschermdAken, 12 juni 1748Hier je reçus par le courier la vôtre du 4Ga naar voetnoot1). Ce seroit un grand plaisir et une grande joye pour moi de vous revoir et de m'entre- | |
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tenir avec vous. Si vous trouvez que le Prince a raison de ne vous pas envoyer à Hannovre, je suis content. Rien ne me fait plus de plaisir que quand le Prince a raison. Je voudrois qu'il l'eût toujours. Mais voici un point fort délicat et fort important, sur lequel il se pourroit très bien que le Prince eût raison de vous envoyer à Hannovre; c'est le sujet du roi de Prusse. Je crois que depuis qu'on se flatte de finir avec la France, on regarde en Angleterre le roi de Prusse comme beaucoup moins considérable et on a raison, car il l'est moins et le sera bien moins encore après la pacification générale. Il faut bien prendre garde dès à présent comment on se conduit à son égard, d'un côté ne lui pas montrer ce qu'on pense sur son sujet assez clairement pour lui donner sujet de se prévaloir de la protection de la France, pendant que cette protection lui peut servir et de l'autre côté ne lui pas montrer un empressement dont il se prévaudroit pour se tirer d'affaire et se procurer des sûretés à beaucoup meilleur marché qu'il ne feroit, si on lui témoigne trop d'égardGa naar voetnoot2). Ce juste milieu est un point très délicat, qui doit être ménagé avec beaucoup d'art et de circonspection et doit être un secret confié à très peu de personnes très sages et très discrettes. Par conséquant, Hop n'en doit rien savoir. Il faut pourtant que le roi d'Angleterre sort de la confidence et qu'on s'entende parfaitement avec lui pour agir en cette délicate affaire dans le plus parfait concert. Je vous prie de penser à ceci mûrement. Je serois d'avis qu'avant de rien faire, il faudroit voir ce que monsieur de St. Séverin rapportera de Versailles, d'où je compte qu'il sera de retour dans une quinzaine de jours. En attendant j'en parlerai avec mylord Sandwich. J'en ai écrit à Hannovre afin de savoir comment le roi pense sur cette matière et sur ce que je recevrai de là, je jugerai, quand il sera tems d'en faire ouverture à La Haye: ce qui ne doit se faire que quand j'aurai réponse, de sorte que ceci entre nous jusqu'à nouvel ordre. Je ne sai quel parti vous prendrez, mais je serois fâché, que vous quitassiez La Haye avant qu'il y eût quelque chose d'arrêté, à moins que vous ne disiez pas au greffier que vous êtes prêt à revenir à la première semonce. | |
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Je ne suis pas content de Larrey. Il lanterne trop. Son pèreGa naar voetnoot3) qui est ici le trouve comme moi. Il devroit déjà être à La Haye et il ne sait pas encore s'il aura sa démission ou non. Je lui a envoyé un stafette pour lui dire notre opinion à tous deux. L'affaire de Pallardy me mortifie et je ne sais plus comment faire pour l'aiderGa naar voetnoot4). J'en ai parlé au Prince et à la Princesse. Je vous prie parlez en encore. Haren joue en jouera toujours le même rôle. Il n'y a point de précautions à prendre contre. Nous sommes très bien ensemble. Quand il n'y aura point de sujet fondé de donner un mauvais tour il en imaginera. |
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