Briefwisseling en aantekeningen. Deel 1
(1934)–Willem Bentinck– Auteursrecht onbekendDen Haag, 5 Maart N.S., 1748.MyLord, Je n'ai guères senti de joye plus vive que celle que me causa la nouvelle arrivée avant-hier du changement survenu en Angleterre, par lequel les affaires de notre République tombent dans votre département. Je ne dirai rien de celui qui a résigné les sceauxGa naar voetnoot2), par ceque vous savez de quelle façon je pense sur son sujet. Mais je ne saurois m'empêcher de remarquer en passant la différence qu'il y aura d'avoir à l'avenir à faire avec vous, en qui j'ai toutes les raisons du monde d'avoir la plus parfaite confiance, au lieu d'être continuellement sur mes gardes, comme j'ai été obligé de l'être avec votre prédécesseur. Le Prince et la Princesse Royale ont temoigné être très satisfaits de cet événement et m'en ont félicité | |
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comme quelqu'un dont ils connoissent l'attachement pour vous. Comme ils sont tous deux informé de tout ce qui s'est passé en Angleterre depuis notre révolution, ils se flattent d'avoir en vous tout le soutien et tout le secours, qu'ils peuvent avec raison attendre de tout homme qui sent, comme vous, la nécessité de la plus étroite et de la plus intime liaison entre l'Angleterre et la République. Et je suis si sûr que vous répondrez à leur attente à cet égard, que j'ai pris sur moi de le leur promettre en votre nom, sans crainte d'être desavoué par vous. Le changement arrivé dans la situation de mon ami Sandwich m'a fait un sensible plaisir; personne n'y prend plus de part que moi. La seule chose, qui me fait de la peine, c'est l'appréhension de le perdre et la difficulté de le remplacer ici. J'espère, MyLord, que si MyLord Sandwich nous quitte, vous nous enverrez quelqu'un dont nous puissions être sûrs par rapport à ses principes et à ses liaisons avec vous. S'il m'est permis même de vous dire ce que je pense là-dessus, je crois qu'il seroit très à propos que ce fût quelqu'un d'un rang et d'une naissance distinguée. Je suis persuadé que cela seroit plus agréable et que cela auroit un beaucoup meilleur effet, que si les affaires étoient mises entre les mains de quelqu'un, qui, étant d'un moindre rang, n'auroit pas les mêmes agréments pour sa personne que pourroit avoir son supérieur. Je crois, que ceci est un point très important et qui mérite bien votre attention. J'espère, MyLord, que mon frère pourra à présent par votre moyen réussir dans le principal objet de son envoi en AngleterreGa naar voetnoot1). Du moins il n'a aucune opposition à craindre du côté d'où je l'appréhendois le plus. Je suis persuadé que rien ne peut plus efficacement nous conduire à une bonne paix, que l'apparence de vigueur chez chacun des Alliés et de leur union la plus étroite entre | |
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eux, surtout entre l'Angleterre et la République, que la France regarde avec raison comme les soutiens de toute l'alliance. Rien n'imposeroit plus de respect qu'une marque si publique et si éclatante de l'intérêt que l'Angleterre prend à la conservation de la République. Il ne me reste plus qu'à vous prier. MyLord, de m'honorer de vos ordres dans toutes les occasions où je pourrai vous être bon à quelque chose. Je me flatte que je pourrai à l'avenir vous être plus utile que jamais, par ce que toutes les liaisons sombres et sousterraines, qui m'ont embarrassé souvent jusqu'à présent, sont fort dérangées par le changement arrivé en Angleterre. Je crois, que vous en saurez des particularités par MyLord Sandwich, et mon frère peut vous mettre au fait des liaisons que MyLord Chesterfield avoit ici avec ceux, qui avoient agi de concert avec Mr. Trevor, etc., et avec lesquels il étoit encore en correspondance. Tout cela est fini, Dieu merci. Lundi nous partons pour Aix. J'yrai à présent avec beaucoup plus de plaisir et avec plus d'espérance de succès. |
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