Journal tenu par Isaac Beeckman de 1604 à 1634. Tome 3: 1627-1634 (1635)
(1945)–Isaac Beeckman– Auteursrecht onbekend
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Notes sur le rodage et le polissage des verres. | |
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IntroductionDéjà en 1622 l'astronome Lansbergen à Middelbourg avait conseillé à Beeckman de construire une lunette d'approche, composée d'un verre bi-convexe - l'objectif - et d'un verre bi-concave - l'oculaireGa naar voetnoot1). Cet oculaire se pouvait trouver chez les lunetiers, bien qu'avec difficulté, puisqu'il devait être approprié à l'objectif (cf. t. II, p. 370 et ci-avant pp. 46 et 69), mais l'objectif même qui devait avoir une grande distance focale, n'était pas un article courant. La même année 1622 Beeckman avait fait tailler un de ces verres à Middelbourg (t. II, p. 210), et, en 1624, il en avait cherché un à La Haye, mais il n'y réussit ni dans l'un ni dans l'autre cas (t. II, p. 295). Quoíque Beeckman ait peut-être de bonne heure une lunette achetée à Delft (ci-après p. 396), il aura eu le désir de tailler lui-même un objectif; en effet les lunettes quoiqu'elles se vendissent à des prix élevés, étaient fort médiocresGa naar voetnoot2). Ayant déjà noté quelques observations techniques (t. II, pp. 346-347 et 367-370), il s'instruisit par le petit livre publié en 1618 par Sirtori (t. II, p. 369); on voit qu'il continuait de s'occuper du sujet à Dordrecht (cf. plus haut pp. 44-45, 46-47, 48 et 69), mais ce ne fut qu'à partir de la page 230 du volume actuel, c'est à dire au début de 1632, qu'il se mit à l'exécution de ses projets. Cette exécution présentant plusieurs difficultés, les curieux allaient s'instruire souvent chez les lunetiers de profession; Beeckman mentionne ceux de Dordrecht (p. 69 et 380), Johannes Sachariassen à Middelbourg (pp. 249-250, 376, 376-377, 385, 873, 388, 397, 398 et 399), le lunetier anglais au Dam d'Amsterdam (pp. 308, 383, 385, 387, 388, 389, 391, 395 et 396) et Paulus Ruysch à Utrecht (p. 384). Mais aucun de ces lunetiers ne nous a laissé des instructions sur son métier et d'autre part les renseignements se trouvent rarement. Outre Sirtori et le P. Scheiner qui en dit très peuGa naar voetnoot3), Beeckman est le seul à cette époque qui en traite assez amplementGa naar voetnoot4). Le nombre des notes que nous avons reproduites plus haut, est déjà abondant; les pages suivantes sont consacrées exclusivement à des considerations techniques. Pour l'entendement du contenu, et pour avoir quelque ligne de direction dans cette foule de recettes diversifiées, il nous semble utile de donner ici un compte-rendu suivi de l'exercice de l'art. | |
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Le verre. - On sait que le verre est produit par la fusion d'un sable siliceux mêlé de potasse ou de soude. Dans les Pays-Bas, on trouva, au milieu du XVIe siècle, des verreries à Liège et à Anvers, mais après la séparation des Pays-Bas méridionaux, on fonda aussi de ces fabriques dans les Pays-Bas du Nord. Ici aussi l'industrie en fut exercée surtout par des artisans d'origine italienne, notamment de Murano, près de Venise, où l'art florissaitGa naar voetnoot1). En se servant des mêmes ingrédients que leurs compatriotes en Italie, ces ouvriers fabriquaient surtout du verre de potasse, en appelant cela ‘christal de Venise’ (en hollandais ‘christal’ ou ‘crystallyn’), pour le distinguer des verres de soude, appelés en hollandais ‘grove glasen’Ga naar voetnoot2). La plus ancienne verrerie des Pays-Bas du Nord fut fondée en 1581 à Middelbourg, sur le ‘Cousteensche dyk’, par Govert van der Haghen d'Anvers, qui travailla avec des ouvriers italiens; en 1605 lui succéda Antonio Miotto de Venise, assisté de son adjoint Simon Fabri de la même ville. Dans les documents officiels d'alors la verrerie est désignée comme la ‘fournaysse de christal’. Après le départ de Miotto en 1621, le chef en fut Guillaume Wynants d'Amsterdam; elle exista, jusqu'en 1646. D'ailleurs on trouve à Middelbourg une fabrique de miroirs, en 1607 sous la conduite de Jan Wambassaert et de François Maclau, qui avaient, devant l'ancienne Seispoort, une ‘overdecte bane om spiegele te wercken’. A Amsterdam on eut des verreries à partir de 1597; de 1602 à 1623 on trouve au Kloveniersburgwal celle de Jan Hendricksz Soop qui travailla également avec des ouvriers italiens et qui fit aussi des miroirs de cristal, tout comme Abraham van Tongerloo qui travailla de 1613 à 1619 près du Regulierspoort; la verrerie fondée en 1621 par Claes Rochusz (Jaquet) ne produisit que de gros verres de soude, mais celle dirigée dès 1634 par Guy Libon et Jean Paston de Liège fabriquait des ‘verres de cristalles de toutes fassons’. A Rotterdam se trouvait la verrerie, fondée, en 1614, près du ‘Glashaven’, par Claes Jansz Wytmans (mort en 1642); celle fondée en 1615 sur la ‘Hoogstraat’ par Hendrick van den Heuvel et Cretentius Thomer qui semble avoir été en action jusqu'en 1643, tandis qu'une troisième encore exista de 1615 à 1623, mais dans ces trois établissements on ne fabriquait que des verres ordinaires. Au contraire dans la verrerie établie en 1632 à La Haye par Hendrick Heuck. il semble qu'on ait produit des ‘artifices de cristal’Ga naar voetnoot3). Or le verre commun ne pouvait servir aux lunetiers et aux tailleurs de lentilles puisqu'il renfermait trop de sable. Beeckman nous apprend (pp. 250 et 374) qu'on y remédiait parfois en le cuisant très fortement. Il parait aussi (p. 250) que Johannes Sachariassen à Middelbourg fondait des quantités de verre provenant de bocaux brisés: le lent refroidissement (le recuit) du verre (pour les disques destinés aux lunettes d'approche quelques semaines) réduit alors à une valeur très petite les tensions internes du verre et la bi-réfringence qu'elles produisent. On préférait cependant le ‘cristal de Venise’Ga naar voetnoot4). Souvent on se procurait ce verre sous forme de ‘glace de miroir’ ou ‘miroir de Venise’ | |
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(p. 428)Ga naar voetnoot1). Celui-ci avait encore d'autres propriétés requises: il était bien transparent, bien homogène, pas colorié et sans bulles d'air ni ondesGa naar voetnoot2). Ce verre était en général bien poli sur le ferGa naar voetnoot3). Sinon, comme il arrivait parfois (p. 296), il fallait prendre un morceau du milieu (p. 300). On en choisit une plaque de grandeur convenable, pas trop mince, mais aussi pas trop épaisse (pp. 256 et 421-422); aussi fallut-il être bien exactement d'égale épaisseur sur toute sa largeur. Le fragment choisi devait être coupé en morceaux de grandeur conforme au travail que l'on en voulait former. Sur un tel morceau, on traçait avec le diamant deux cercles concentriques, dont l'un avait le rayon de l'ouverture de l'instrument qu'on voulait préparer, l'autre un rayon plus grand d'un millimètre; les parties du verre qui dépassaient le dernier contour étaient ébréchées ou on les faisait sauter au moyen d'un fer rouge. Tel arrondissage pouvait être confié au tourneur; il fallait observer cependant que cette rondeur servait de première conduite à l'ouvrage et fut le fondement de l'espérance de bon réussir au travail. Les verres de Beeckman avaient un diamètre d'un pouce et demi (3, 92 centimètres) (pp. 299, 384, 387, 390-391, 392, 397 et 416); un diamètre de deux pouces et demi (p. 308) et souvent de trois pouces (pp. 392, 403, 408, 427 et 430). En effet le diamètre ne pouvait pas être trop grand, afin d'amoindrir le chromatisme. On pourrait croire que le cristal naturel, ou ‘cristal de montaigne’ qui est très transparent, serait le meilleur pour les verres d'optique; cependant sa surface cause trop de réflexion et d'ailleurs, il est difficile à trouver (pp. 295 et 372)Ga naar voetnoot4). Quoiqu'ils soient encore plus clairs, le diamant et le carboncle sont exclus pour d'autres raisons (p. 295)Ga naar voetnoot5).
Le bassin ou la platine. - Pour tailler le verre bi-convexe à préparer on avait besoin d'un bassin (‘forma’, ‘patina’, ‘becken’), en forme d'écuelle, le plus grand possible. On commence à se former un bassin rude en fondant sa matière dans un moule (‘modulus’) de fer ou de bois, mais on les peut faire aussi d'étain. La meilleure manière de mouler les modèles est avec le sable. Le bassin est fait le plus souvent de métal, en tout cas d'une matière dure (pp. 295 et 415). En Hollande paraissent avoir été employés généralement des formes en fer ou en acier. Cependant il faillait que ces métaux eussent encore, comme on le verra bientôt, des propriétés particulières. Plus le bassin est plat, plus grand est son rayon sphérique, et plus s'accroît le rayon de courbure du verre (pp. 233). Le rayon sphérique du bassindépasse de peu la longueur du tuyau de la lunette de longue-vue à faire. Le bassin étant formé, il fallait que sa surface intérieure fut extrêmement unie et que cette surface ne présentât pas d'inégalités. ‘Res difficillima’ - écrit Sirtori (o.c., pp. | |
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33-34) - ‘fabrica hujus formae in quâ multi ignari opifices falluntur, sibi suadentes posse malleo, limâ, torno formam perficere; sed si semel experiantur.... sentient quàm laboriosum futurum sit’. En effet le procédé qui consistait à corriger le bassin à l'aide du marteau et de la lime ne semble pas avoir plu à Beeckman qui ne l'applique qu'incidemment (pp. 300, 411, 412, 415, 418 et 421). Dès le début de son travail il suivit donc une méthode empruntée, semble-t-il, aux miroitiers (pp. 264 et 408). Une corde, ou plutôt un bâton flexible (pp. 232-233 et 264), en bois de noisetier (p. 407), est suspendu par l'une de ses extrémités au plafond (cf. ci-dessous p. IX*, n. 2 et les figures aux pp. 232, 246 et 409); il est mobile en tous sens par un arrangement que Beeckman nous décrit (pp. 242-243, 245 et 293; cf. p. 379). Il faut prendre soin que l'axe vertical du bassin passe exactement par ce point de suspension (pp. 242 et 244). A l'aide de trois vis, mises l'une dans l'autre, le bâton peut être allongé ou raccourci selon le rayon de courbure du bassin (pp. 232, 242 et 243). Il peut d'ailleurs agir de différentes manières (pp. 246-247). Pour polir le bassin, le bâton porte à son extrémité libre une pierre (‘slypsteen’) de matiêre convenable (pp. 244, 245, 411 et 424-425). On le meut rapidement en tous sens avec une pression suffisante sur la forme, préparée d'une légère couche de poudre à polir. Cet arrangement ne sert pas seulement aux bassins sphériques; grâce à la possibilité d'une construction mécanique des sections coniques, il s'applique aussi aux bassins elliptiques, paraboliques et hyperboliques (pp. 233 et 247); il permettait aussi de tailler des verres concaves (p. 261)Ga naar voetnoot1). Beeckman employait un bassin de fer (pp. 247, 379, 380, 384, 395, 411, 416, 427 et 429) qui avait un rayon de courbure de quatre pieds de Rhinlande soit presque 125,6 centimètres (p. 408). On peut croire que c'est le même bassin auquel il attribue ailleurs (p. 395) une ‘grandeur’ d'un pied et demi, en sousentendant alors peut-être le rayon de l'ouverture. Malheureusement ce bassin étant préparé avec une pierre trop petite, montra une irrégularité qui passa aux verres qui y furent appliqués (pp. 376, 394, 395, 402, 411 et 430-431). Mais d'ailleurs, tout fer ou acier n'était pas propre à la construction d'un bon bassin. ‘Les forgerons’ - dit Beeckman (p. 233-234) - ‘disent que le méchant fer (ils appellent ainsi le fer qui se brise aisément), ne s'écaille pas et peut acquérir par le polissage une surface aussi unie que celle d'un miroir; il est toutefois plus dur à la lime. Ce fer-là est donc bon pour la fabrication de bassins servant à tailler le verre’. Il nous apprend que Johannes Sachariassen ‘travaille toujours dans sa forme d'acier ou de fer.... Il dit aussi que les meilleurs bassins sont en acier détrempé; en cet état l'acier est assez mou pour pouvoir être écuré (p. 249-250). Conformément à ses reflexions antérieures (pp. 257 et 308,) Beeckman se procura aussi un bassin d'étain de la même concavité que celui de fer et qui pouvait servir non seulement au rodage (pp. 371 et 375), mais aussi au polissage (p. 415). Il distingue ses bassins de fer et d'étain de son bassin de ‘metael’ (pp. 424 et 426) qui était un peu plus plat et servit le plus souvent au polissage des verres (pp. 411, 419 et 422; cf. ci-dessous p. IX*); en effet le mot ‘metael’ désigne souvent du leton (cuivre jaune). Un bassin de cuivre fut employé aussi par Morian (p. 381). Il était nécessaire que le tailleur disposât de plusieurs bassinsGa naar voetnoot2). | |
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La poignée ou molette. - Elle s'appelle en flamand ‘dop’ ou ‘hanthaefken’ (p. 258), nom par lequel Beeckman désigne l'outil qu'il appelle en latin ‘capulus’ (pp. 255 et 258). Cet instrument était employé par les lunetiersGa naar voetnoot1); Sirtori (o.c., p. 47) et Beeckman (p. 407) nous en ont conservé la figure. La poignée est faite en bois dur (p. 427) et d'une pesanteur au moins moderée. Sa base circulaire ne doit jamais exceder la largeur du verre; pour l'ordinaire elle est aussi grande que celle du verre à préparer (p. 377), c'est à dire dans le cas de Beeckman, souvent trois pouces (p. 405). Sa hauteur ne doit pas être grande, pour des raisons que notre auteur explique (p. 249); ordinairement elle est d'un pouce (p. 405), mais parfois elle est plus grande (p. 405). La base de la poignée doit être attachée au verre, afin de le pouvoir tenir et mouvoir pendant le travail (p. 258). On fond de la poix et on la verse sur le pied de la molette chauffée; ce pied est tellement appliqué au verre également chauffé qu'il n'y ait pas d'air entre le verre et la poix (p. 385). Les centres du verre et de la base de la poignée doivent coïncider exactement afin que plus tard le rayon irréfracté passe par le centre du verreGa naar voetnoot2). Cela fait, on peut attacher la tête de la molette au bout inférieur du bâton, soit légèrement, soit fermément (pp. 244, 293, 390 et 393). Ainsi, on peut mouvoir l'appareil sur le fond du bassin qui est ensuite couvert de matière poudreuse. C'est cet arrangement que nous croyons que Beeckman désigne comme le travail par ‘vaste dop’; travailler avec un ‘losse dop’ semble signifier qu'on se dispense du bâton, en prenant la poignée enter les doigts (pp. 377 et 407) ou qu'on la presse sur le sommet (p. 391).
Le rodage. - Quand il travaille chez l'un ou l'autre lunetier, Beeckman semble procéder par la méthode du ‘losse dop’. En rodant les verres chez lui, soit sur son bassin ordinaire, soit sur celui d'étain, il se sert le plus souvent du bâton (pp. 244, 307 et 409). Il est recommandable de fixer le bassin (pp. 390, 393, 408 et 419-420). Pour roder le verre on se sert d'abord de sable gros. Ce sable doit être bien lavé, puisqu'il apporte souvent de l'onctuosité qui nuit au rodage (pp. 381, 388, 390, 393 et 427). Au lieu de sable, on peut prendre de l'éméri (smiris), mais il est souvent trop dur pour le verre et pour les platines de leton (pp. 258, 294, 295, 299-300 et 413)Ga naar voetnoot3). Pendant le rodage il faut continuellement tourner la molette entre les doigts. On peut donner au verre au moyen de la poignée un mouvement circulaire que déjà Sirtori divise (o.c., pp. 19, 22, 32, 52 et 53) en une action ‘parvis ambitibus’ et ‘magnis ambitibus’, et Beeckman discute souvent la question de savoir quand on doit employer l'une ou l'autre méthodeGa naar voetnoot4). Toutefois on peut aller aussi ‘recht gins ende weer’, c'est à dire ‘rectâ lineâ’ (pp. 383, 384, 387, 391, 392, 396, 400 et 404). En employant l'un ou l'autre de ces procédés on touche soit le milieu soit les bords du verre. Le rodage de ce milieu et des bords a ses difficultés propres (pp. 252 et 263). Beeckman, au commencement, mouille suffisamment le sable pour que le verre glisse bien sur le bassin (pp. 308, | |
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380, 384, 385, 388 et 399), et il doit être mouillé continuellement (pp. 393 et 418-419), mais pas tropGa naar voetnoot1). Cependant il arrive souvent que le verre ne glisse pas suffisamment puisque le sable ou l'éméri se collent au fond du bassin, ce qui donne au verre des coups et des chocs pendant le travail; si l'on ne s'avise pas de munir le bassin de petits trous (pp. 262 et 381), il faut employer beaucoup d'eau (pp. 386 et 402). Quand le verre chancèle, les bords diminuent trop (p. 395). Mais ce ne sont pas là les seules difficultés. Le gros sable par lequel on a commencé le rodage, doit être remplacé de temps à temps par des espèces successivement plus fines (pp. 371 et 372), si l'on ne veut pas garder le sable original qui se pulverise de plus en plus et perd sa pointe (pp. 377-378). Les gros grains de sable qui s'échappent, s'assemblent sur les bords du bassin et il faut prendre garde qu'aucun éclat de ce gros sable ne vienne se loger sous le verre et ne corrompe la lentille en y traçant des sillons et des raies (pp. 258, 382 et 412). Pour enlever le sable, ces bords doivent être essuyés constamment (pp. 380, 383 et 396), soit avec un cuir (pp. 371, 383, 385, 386, 390, 394 et 395), soit avec les doigts (pp. 308, 384, 389 et 390). Il y a plus. La pression qu'on exerce, doit être très égale, et c'est la méthode du bâton, qui donne les meilleurs résultats. Afin de pouvoir mouvoir ce bâton en tous sens rapidement, on peut l'alourdir au milieu par un poids lourd (p. 251); en travaillant sans bâton, on peut employer une poignée en plomb pour fixer la stabilité de la main (p. 378). En effet la pression qu'on exerce doit être très forte non seulement pour le rodage, mais aussi pour faire disparaître l'onctuosité (p. 393). Pendant le travail il faut souvent enlever le sable de la poignée, nettoyer ses manches et se laver fréquemment les mains, crainte de porter quelque ordure sur la forme qui puisse gâter le verre. Mais enfin le sable est entièrement pulverisé et il est devenu de plus en plus sec, de sorte qu'il va ruisseler (pp. 380, 392 et 415). Il lui diminue tellement de lui-même en quantité qu'on ne sait pas ce qu'il devient (‘men en weet niet waert bevaert’ (p. 428). Les habits de l'artisan sont devenus tout-à-fait poudreux (p. 386)Ga naar voetnoot2). Tout cela forme un sujet constant de préoccupation pour les tailleurs de lentilles de ce temps. Mais le rodage n'est pas seulement un travail minutieux, c'est aussi un travail pénible: notre auteur note parfois qu'il était fatigué et que le maître le fit se reposer (p. 388), ou bien il relate les instructions du maître en laissant échapper le soupir: ‘Il me fit transpirer’ (p. 390; cf. p. 388). En effet Beeckman ne roda pas seulement pendant une heure (p. 391), mais encore pendant la moitié d'un après-midi (p. 389). Le moment où se termine le rodage et où il faut commencer le polissage, est difficile à déterminer. Selon Beeckman les deux opérations sont presque inséparables: ‘lorsque le verre commence à reluire’-dit-il-‘j'appelle cela polir’ (p. 429)Ga naar voetnoot3). En regardant alors la lentille, on s'apercevra que les deux surfaces sont devenues assez unies, mais ternes à cause de l'onctuosité (pp. 257 et 258). Avant de pouvoir passer au polissage, il faut encore nettoyer la poignée pour faire disparaître le sable ou l'éméri qui s'y trouve; mais surtout, pour la même raison, il faut récurer le bassin de fer, ainsi que celui d'étain (p. 415) et celui de ‘metael’ (pp. 424 et 426) avec du sable gros, du verre grenu ou une autre matière. Ce nettoyage sert aussi à | |
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éviter que ne collent les matières qu'on va employer pendant le polissage (pp. 379, 411, 412, 418, 424 et 426)Ga naar voetnoot1). Beeckman conseille qu'on grave d'avance avec une lime des cannelures dans le bassin; ces cannelures seront remplies par les substances poudreuses qu'on emploie et le verre roulera plus facilement sur la surface supérieure de ces matières (pp. 412 et 415).
Le polissage. - Cette opération sert à rendre clair la surface de la leutille qui a l'aspect terne. Elle consiste en faire disparaître les petites asperités qui se sont produites dans le verre pendant le rodage (pp. 257-258, 294, 374-375 et 391); il faut effacer aussi les ondes (‘baerkens’) qui ont marqué la lentille, lorsque le sable n'était pas pulverisé parfaitement (pp. 300, 379 et 381). On peut polir avec un ‘vaste dop’, c'est à dire avec le bâton (pp. 293, 308, 309, 379, 400 et 409), attaché au plafond et tenu à la main (p. 408)Ga naar voetnoot2), mais on peut travailler aussi sans bâton (‘losse dop’). Quant au bassin, Beeckman polit parfois sur sa platine d'étain, mais il croit pouvoir polir aussi sans sillons sur un bassin de bois de la même concavité que son bassin de fer (pp. 293, 301 et 307) ou sur un bassin de porphyre (p. 414). Cependant les grands verres (Beeckman entend par là ses verres de trois pouces) sont polis de préférence sur le bassin de ‘metael’ qui est un peu plus plat que le bassin de fer ordinaire (cf. ci-dessus p. VI*) et qui heurte moins (p. 417). Pour le polissage (‘cujus rei peculiaris ars praescribetur’, dit Sirtori, o.c., p. 53), il faut poser sur ces bassins quelque étoffe intermédiaire, collé au fond du bassin. Les lunetiers de profession polissent sur le drap (p. 410). Puisque celui-ci est trop mou pour pouvoir faire disparaître les inégalités du verre, on le recouvre successivement d'une poudre de terre rouge (‘roode aerde der sweertveghers’), c'est à dire d'oxyde de fer, puis de poudre de terre tripolitaine ou tripoliGa naar voetnoot3), un peu mouillée, et enfin de potée (‘potey’), c'est à dire d'étain calciné (potée blanche), recueillie parmi les cendres des fourneaux des potiers d'étain (pp. 295, 309 et 385). Mais tout cela est un peu arbitraire. Au lieu d'employer du drap (pp. 263, 293, 294, 299, 301, 374 et 398), on peut polir sur du cuir (pp. 309, 381, 386, 390 et 396), sur une étoffe rude et velue (‘pye’) (pp. 376, 377 et 379) et sur d'autres subs tances. ‘On peut polir’-écrit Beeckman (p. 295) -‘sur toute substance et avec n'importe quelle substance qui n'est pas entrainée par le verre et assez douce pour ne pas faire de raies visibles’Ga naar voetnoot4). On peut même polir sans drap ou autre étoffe intermédiaire, sur le fer du bassin lui-même enduit de potée détrempée en eau (p. 309). Au commencement Beeckman n'avait suivi cette méthode qu'incidemment, mais s'étant aperçu, en juin 1634, que grâce à son application il ne se produisait pas d'ondes dans le verre (p. 379), il l'employa délibérément à partir du 25 juillet suivant (pp. 386, 387, 407 et 418) et obtint d'heureux résultatsGa naar voetnoot5). A Middelbourg Johannes Sachariassen polissait aussi sur le bassin de fer, où il avait rodé et il employait même le même sable (pp. 250 et 398); cette dernière particularité fut parfois adoptée également par Beeckman lorsqu'il roda chez le maître (p. 427). | |
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Toutefois, quelque procédé que l'on suive, il faut commencer par mettre beaucoup d'eau sur la platine (pp. 382 et 403), et mouiller la matière poudreuse sur le bassin toujours de nouveau quand elle est devenue sèche (pp. 382 et 426), quoique le polissage à sec ait parfois, comme ce rodage, ses avantages (pp. 386, 387 et 428)Ga naar voetnoot1). En polissant, on imprime à la molette avec son verre un mouvement sur toute la surface du bassin dans tous les sens, comme pour le rodage, mais ici la main remue davantage (p. 293). On peut aller ‘lineâ rectâ’ (pp. 383, 401 et 403), mais le plus souvent on commence par faire ‘magnos ambitûs’, par lesquels le verre va reluire, en premier lieu, sur les bords (p. 402); il faut donc faire de bonne heure ‘parvos ambitûs’ qui polissent le verre d'abord au milieu et font reluire ce milieu le premier (pp. 404 et 416). Comme pour le rodage, il faut presser le verre non seulement également, mais aussi fortement (pp. 293 et 379). La question de la pression est fort importante: ‘Le polissage est chose si subtile - ‘écrit Beeckman (p. 405) - ‘que lorsque j'appuie de la main sur le milieu de la molette.... le milieu (du verre) commence à reluire le premier’. Pendant le travail il faut essuyer souvent le verre avec une éponge (p. 404). Il y a encore d'autres choses auxquelles il faut faire attention. Il arrive parfois que la distance focale de la lentille change pendant le polissage (p. 403), inconvénient que Beeckman espère pouvoir prévenir par des arrangements spéciaux à l'aide d'un bassin en forme de cône (pp. 299 et 301). Parfois aussi le verre est devenu transparant au milieu avant que ceci se produise sur les bords; alors il le faut transporter sur le bassin ordinaire, en prenant garde qu'on ne corrige pas trop et que les bords ne deviennent pas plus clairs que le milieu, ce qui oblige à remettre le verre sur un bassin plus plat (p. 296). Nonobstant les ‘parvos ambitûs’, par lesquels le polissage se doit terminer (pp. 398-399 et 414). le milieu reste cependant souvent ‘embrumé’ (‘mistig’) (pp. 392, 407, 410 et 415) et il est difficile de le rendre clair (pp. 293, 408 et 410). A cause de toutes ces difficultés le temps qu'on emploie au polissage peut différer sensiblement: Beeckman parle d'un peu plus d'une demie-heure (p. 308), d'une heure (pp. 385 et 397) et de deux heures (pp. 387 et 427); Johannes Sachariassen nota même neuf heures (p. 377). Mais on peut être mis à plus rude épreuve encore. Après le polissage toute la superficie du verre doit reluire comme un miroir; si l'on n'y réussit pas, il faut se mettre au ‘verslypen’, c'est à dire reprendre le rodageGa naar voetnoot2). Cette opération est nécessaire aussi (pp. 407 et 413) quand il paraît (par l'examen de la lentille dans une ‘chambre obscure’, où l'on regarde à travers d'elle l'image renversée d'une flamme lumineuse) que le rayon tombant perpendiculairement au verre, ne passe pas infracté, ou quand tous les rayons ne s'assemblent pas suffisamment en un seul point (pp. 258, 387, 397, 422, 423-424 et 427)Ga naar voetnoot3). Enfin, dans plusieurs des opérations décrites ci-dessus, il est impossible de prescrire des règles générales et beaucoup est laissé à l'initiative de l'ouvrier. Beeckman aussi changeait souvent ses procédés pendant le travail, ses notes confirmant assez - comme il le remarque expressément - ‘quàm fuerim in agendo varius et quàm ineptus ad imi- | |
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tandum quod in alijs vidi; fortè quia semper muto, aliquid indagans quod inter agendum in mentem venit’ (pp. 384-385). A certains moments, il juge même tous ses efforts antèrieurs comme maladroits (‘futselingen’; p. 395). ‘On peut voir par la prolixité de mes notes’ - écrit-il-ailleurs (p. 403) - ‘combien il est difficile d'apprendre parfaitement un métier par soi-même. J'ai plusieurs fois vu tailler des verres et j'en ai taillé moi-même chez les maîtres; j'ai demandé tout ce que je voulais faire. Cependant rentré chez moi, j'ai toujours encore plus à demander. La raison en est que je dois trouver seul en peu de temps ce qui a été inventé en tant d'années de longue main, ce que les jeunes gens apprennent des maîtres par l'usage en restant au métier durant un ou deux ans’. En effet encore plus tard le travail des verres objectifs est dit ‘excedant en difficultez dans la pratique tout ce que ceux qui ne l'ont pas experimenté en peuvent speculer’Ga naar voetnoot1).
Amèliorations apportèes par Beeckman. - Il a été question déjà ci-dessus de quelques améliorations que Beeckman apporta à la méthode commune de la taille des verres. Nous en relevons ici encore quelques autres. On a vu qu'on peut tailler les verres selon la méthode du ‘vaste dop’ ou d'après celle du ‘losse dop’. Cependant on peut se dispenser entièrement de la poignée et travailler ce que Beeckman appelle ‘sans dop’. Cette nouvelle manière qu'il désigne comme sa première invention (p. 420), consiste en ceci: Pendant que le verre roule et chancèle sur la matière dans le bassin, de petits morceaux se peuvent arracher du verre et de la poix de la poignée quand ces objets touchent les bords du bassin. Ceci cause dans la lentille des aspérités en forme de petits puits et de petits points (pp. 382, 384 et 398); quand le verre traine, il peut s'y former une multitude de lignes (pp. 294-295, 382, 392, 395, 398 et 400). Pour remedier à ce mal, les lunetiers avaient coutume de donner d'avance aux surfaces du verre une courbure plus forte vers le bord commun, de sorte que ces surfaces se coupent sous un angle plus grand; ceci peut se faire dans un bassin sphérique plus concave que le bassin ordinaireGa naar voetnoot2). En s'emparant de cette méthode (qui s'applique surtout aux grands verres), Beeckman remarqua alors qu'il n'est pas plus nécessaire d'enlever le verre et que la poignée est devenue superflue (pp. 258-259), de sorte qu'on peut travailler seulement avec les doigts (pp. 263, 307, 376, 378, 419, 422, 427 et 430)Ga naar voetnoot3). En effet le verre ne chancèle plus (pp. 299, 382 et 419); le sable, ou la matière poudreuse, quelle qu'elle soit, devenu plus fin, arrive plus facilement sous le verre (pp. 259 et 395) et la forme du bassin est mieux suivie (p. 403), ainsie l'inconvénient des raies et des sillons est écarté, puisque le verre touche la matière sur tous les points (pp. 416-417, 417 et 419)Ga naar voetnoot4). Cette taille ‘sans dop’ s'applique | |
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tantôt au rodage (pp. 258, 376, 378, 417 et 419), tantôt au polissage (pp. 403, 420 et 421). Après beaucoup de tentatives, Beeckman semble avoir pratiqué cette nouvelle méthode le premier en avril ou mai 1634 (p. 376), et, après des considérations ultérieures (pp. 376, 378, 403, 417, 419 et 420), il s'en sert regulièrement à partir de mai 1635 (pp. 419, 420, 422, 428 et 428-429). ‘Alors’-dit-il (p. 419) - ‘les verres étaient meilleurs que jamais auparavant’. Il tenait cependant cet artifice secret, en écrivant qu'il ne voulait le révéler à personne (‘want dit en openbare ick niemant’, p. 430)Ga naar voetnoot1). Parmi les autres modifications que Beeckman propose ou emploie hors de l'art commun, citons sa méthode de roder sur quatre ‘points’ dressés sur le bassin (pp. 236-237, 413 et 424) et celle d'attacher au moyen de trois petits bras, des poids à la poignée pour avancer le roulement du verre dans le bassin pendant le travail (pp. 249 et 412). Ce système des trois petits bras avec leurs poids, est appliqué à d'autres accessoires encore. Pour faciliter le rodage de petits verres (c'est à dire d'un pouce et demi), Beeckman avait proposé de faire un disque (‘slypschyve’) de cinq pouces qui ait au milieu un trou d'un pouce et demi pour y mettre le verre (pp. 372-373, 373 et 374) qui peut être aussi concave (p. 374). Or le disque aussi peut être pourvu des trois bras avec leurs poidsGa naar voetnoot2). Le même dispositif est appliqué à un système de quatre petits verres mis au dessous de la poignée pour exercer une forte pression tandis qu'on polit sur le fer du bassin lui-même (pp. 309, 377, 379 et 382); ces petits verres peuvent d'ailleurs être remplacés par de petites boules (p. 382).Ga naar voetnoot3) Les petits bras permettent de roder de grands verres ainsi que de petits; ils servent à empêcher que le verre chancèle et que les bords en diminuent trop (p. 382). Ils peuvent être remplacés par des ressorts d'acier qui se tendent vers le bas (p. 382), ou bien par un anneau (‘slyprinck’), fixé sur le bassin et qui fonctionne encore mieux (pp. 301, 413-414, 419 et 419-420).
La taille mécanique. - Quoique le tour entrât en vogue vers la fin du seizième siècle, les traces de son application à la taille des verres sont rares. Porta n'en dit pas un mot lorsqu'il traite de la fabrication des lunettesGa naar voetnoot4). Sirtori n'en parle que lorsqu'il conseille à ses lecteurs de confier l'arrondissage d'un verre concave, à un lunetier de profession, en recommandant d'ailleurs l'achat d'un tour à des personnes hors du métierGa naar voetnoot5). Descartes s'adressa, en 1625, à l'artisan Ferrier, pour lequel il projeta une ma- | |
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chine pour tailler son verre hyperbolique (ci-dessus pp. 97 et 98). C'était le tour dont il abandonna la conception dans sa lettre à Ferrier du 8 october 1629, mais à laquelle il revint plus tard dans son premier ouvrage, où il ne parle plus de la disposition recommandée dans sa lettre à Ferrier du 13 novembre 1629Ga naar voetnoot1). Son dispositif était celui d'un appareil par lequel la taille se fit véritablement machinalement en ce que le verre y était tenu et mu mécaniquement. On attribue l'emploi du tour à Drebbel, mais on n'en sait que très peuGa naar voetnoot2). Quant à Beeckman, il parle d'un mouvement du bassin autour de son axe vertical à propos de la formation de ce bassin (pp. 242 et 244)Ga naar voetnoot3), mais il résulte de ses autres notes qu'il travailla pendant la taille elle-même, la main libre: ses projets de faire tourner le bassin spécialement pendant la taille de verres approximativement hyperboliques (p. 257)Ga naar voetnoot4), de produire par le pied un mouvement du bassin autour de son axe vertical, tandis qu'on travaille avec la main (p. 371), de presser le verre par le bâton contre une roue tournante (pp. 264 et 379), ou de faire emploi d'un ‘drille’ (pp. 257, 375 et 398), ne semblent pas avoir été réalisés. S'il y avait des lunetiers qui disposaient d'un tour, ils travaillaient sans doute de sorte que le verre était mu par la main, tandis que c'était le bassin qui tournait. Mais le tour ne semble pas avoir été très cher aux lunetiers de cette époqueGa naar voetnoot5), et, à vrai dire, il n'était pas nécessaire pour la taille de lunettes à grande distance focale (comme les savants le désiraient), mais du reste assez petites. Toutefois c'était apparemment un mouvement du bassin qui fut produit dans l'appareil de Morian (p. 381, n. 2), peu de temps avant que Descartes en 1635 renouvela ses tentatives pour tailler mécaniquement des verres hyperboliquesGa naar voetnoot6). Rheita nous confirme l'emploi de bassins tournants à cette époque pour la taille de verres convexesGa naar voetnoot7); il décrit d'ailleurs, d'après Gutschoven, une machine pour la taille de verres hyperboliques (o.c., pp. 340-349) et explique une nouvelle méthode pour former sur le tour des bassins exactement sphériques (o.c., pp. 353-354), dont Beeckman avait parlé auparavant. Néanmoins Hevelius à Dantzick pouvait écrire qu'il ignorait si quelqu'un avait taillé des verres convexes sur le tour avant luiGa naar voetnoot8). C'est le même Hevelius qui publia le premier la figure et la description d'une machine, mue par le pied, pour la taille de verres divers (o.c., pp. 6-8), tandis que le P. Maignan à Rome en donna à l'exemple | |
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de Rheita, mais à sa manière à lui, pour former des bassins sphériques et hyperboliquesGa naar voetnoot1). Vers 1648 aussi de Meru, avocat au parlement de Nevers, construisit un tour, qui cependant ne sembla apte qu'à tailler de petits verres. Dans toutes ces machines, le verre était mu par la main. Pour les grands verres la main ne peut plus exercer une pression partout égale, et la chaleur de cette main est très nuisible. Des machines pour la taille de grands verres sphériques convexes, où, comme dans celle de Descartes, c'étaient ces verres qui étaient mus mécaniquement, furent construites, dès 1662, parm Chrétien Huygens, suivi de près par Hooke qui profitait peut-être de ses relations avec un gendre de Drebbel, et par Campani. Dans son ouvrage spécial le P. Chérubin d'Orléans donna au lieu des machines de mouvement composé, vantées par les artisans de son époque (o.c., p. 380), les descriptions et figures de machines pour former sphériquements des verres objectifs, où se meut la forme (o.c., pp. 384-392) ou bien la forme aussi bien que le verre (o.c., pp. 405-411)Ga naar voetnoot2). |
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