Petits poèmes, à l'usage de l'enfance(1835)–Hieronymus van Alphen, Mattheus van Heyningen Bosch– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 98] [p. 98] Le cadavre. Mes chers enfans, qu'on se rassure! De cette livide figure, Pourquoi vous effrayer d'abord? Approchez-vous, d'un pas tranquille: Cet homme insensible, immobile, Vient d'être glacé par la mort. Cependant, il agit, il pense; Mais il a changé d'existence; Son ame est remontée aux cieux. Le Dieu qu'il servit sur la terre, A béni son heure dernière Et rendu son corps précieux. L'ame quitte un corps qui succombe, Et le corps descend dans la tombe; Mais n'en détournez pas les yeux: Dieu, dans sa bonté paternelle, A cette dépouille mortelle, Réserve un destin glorieux! [pagina 99] [p. 99] Chers enfans, gardez-vous de dire: ‘Pourquoi donc faut-il qu'on expire? Pourquoi ne pas vivre toujours?’ Sachez bien employer la vie; La mort viendra, comme une amie, Vous préparer d'éternels jours. Et lorsque finira le monde, Ce reste qui sur Dieu se fonde, Pour ne plus mourir revivra; La joyeuse troupe des Anges, Chantant les célestes louanges, Au milieu d'eux le recevra. Mes chers enfans, qu'on se rassure! De cette livide figure, Ne vous effrayez pas d'abord. Dites plutôt, d'un air tranquille: ‘Cet homme insensible, immobile, Vit dans les cieux après sa mort.’ Vorige Volgende