Petits poèmes, à l'usage de l'enfance(1835)–Hieronymus van Alphen, Mattheus van Heyningen Bosch– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 75] [p. 75] Chant du soir. Le soleil pâlissait, Et la lune arrondie, Sur la plaine fleurie, Déjà resplendissait; Quand la jeune Angélique, Une lyre à la main, En chantant ce cantique, Parut sur mon chemin: Le soleil finit sa carrière; Et les rayons de sa lumière, Sur notre horizon vont mourir; Mais loin que cela me chagrine, Je bénis la bonté divine Qui créa la nuit pour dormir. Sans effroi, lorsque le jour tombe, Je suis pareille à la colombe, Dans la profondeur de la nuit: [pagina 76] [p. 76] De moi Dieu prendra soin encore, Jusqu'à l'heure où l'aimable aurore Vient dorer l'ombre qui s'enfuit. Non, mon ame ne doit rien craindre; Aucun malheur ne peut m'atteindre: Dieu veille aussi sur les enfans. Partout sa bonté m'environne; Il m'aime bien, puisqu'il me donne Et la vie et les alimens. Le doux reflet de mille étoiles, De la nuit éclaire les voiles, Et la lune, du haut des cieux, Jetant son éclat sous l'ombrage, Se joue à travers le feuillage De nos bosquets silencieux. Les couleurs s'éteignent dans l'ombre; Mais les parfums de fleurs sans nombre Partout s'exhalent sur mes pas. La caille au loin se fait entendre, Et du rossignol la voix tendre Sort de ces bouquets de lilas. [pagina 77] [p. 77] O toi, que mon enfance adore, Laisse-moi te louer encore, Avant que de clorre mes yeux! Mon Dieu! révérer ta puissance, Et t'offrir sa reconnaissance, Voilà le sort le plus heureux. Vorige Volgende