Verslagen en mededelingen van de Koninklijke Vlaamse Academie voor Taal- en Letterkunde 1953

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Toespraak van de heer J. Kuypers, Bestuurder der Academie, bij de plechtige ontvangst van de deelnemers aan de herdenking van de geboorte van Jhr. A. Merghelynck.
Wulveringem-Beauvoorde, 13 Juni 1953.

Overeenkomstig een testamentaire beschikking, vergadert de K.V.A.T.L. traditioneel éénmaal 's zomers in de jong-groene heerlijkheid van dit park, binnen de verweerde stenen van dit bescheiden slot.

Doorgaans doet zij het ietwat later op het seizoen. Het dons schemert dan al op de abrikozen in de tuin, de eerste vruchten hangen er te rijpen. Doch in deze zalen waren als steeds de schaduwen uit vroeger eeuwen rond: om de harnassen, bij de arduinen schoorsteen met het restauratie-jaartal 1617. Wapenschilden, historische documenten liggen er ter inzage.

Al zijn de wijnkelders ledig, menig gebruiksvoorwerp herinnert nog aan de vorige bewoners. Dank zij een hunner, Jhr. Arthur Merghelynck, zijn wij hier thuis op deze rustige, schilderachtige plek, onder de oneindige wolkenluchten van het Veurne-Ambacht. En. de herinneringen aan het verleden leven om ons: stemmen van adellijke jonkvrouwen fluisteren op een trapportaal, een deur wordt op een kier geopend... Le grand Meaulnes of Alain Fournier op zoek naar Yvonne de Galais? Elias die luistert naar de Nachtegalen? Binnen deze donkere muren, achter het hekken van dit park, werd immers geleefd, gestreden, bemind. En niets vergaat geheel, denken wij daarbij, te midden van de groei en de glorie van deze ietwat grauwe, vroege zomer. Ook niet een voorname, met lokale historie beladen woning als de onze. Individuen en geslachten gaan aldoor de gang van alle leven; doch de gemeenschap blijft en het moge ten eeuwigen dage de naam Merghelynck ter ere strekken dat hij, door de vorstelijke giften waarvoor gij hem te Ieper en wij in onze pleno-vergadering alhier, vandaag de passende hulde hebben gebracht, bijgedragen heeft tot het versterken van het Vlaamse cultuurleven in deze Westhoek.

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Al veranderen onze expressiemiddelen, al staat er morgen misschien een televisie-antenne op het oude leidak van Beauvoorde, al is zelfs het spellingskleed van onze taal verjongd, toch blijft onze Vlaamse gemeenschap in wezen zichzelf gelijk. En zonder zelfoverschatting menen wij te mogen beweren dat een academie als de door Merghelynck hier ingeburgerde een factor van bestendigheid is, onder of boven het wisselende kleed der uiterlijkheden: de Vlaamse Academie, als één der blijvende exponenten van de Nederlandstalige cultuur, gehuisvest in een typisch kasteeltje dat het in zijn verdroomdheid hoopt te bewaren.

Over deze cultuur zelf, in verleden, heden en toekomst, wil ik voor U niet uitweiden. Noch over de gevaren die zij getrotseerd heeft, noch over haar vooruitzichten in dit deel van de wereld en elders. Nu wij hoogvererend bezoek, ook van over de zuidelijke staatsgrens, ontvangen, uit het ons zo nauw verwante Frankrijk, wil ik, eerst in het Nederlands en onmiddellijk daarna in hun eigen landstaal, aan deze bezoekers verklaren met welke aandacht, met welke soms gekwetste liefde wij, taalkundigen en letterlievenden, het zangerige Westvlaams beluisteren dat nog in de Franse Westhoek gesproken wordt. Van een Academie voor taal- en letterkunde moogt gij overigens niet anders verwachten dan belangstelling, in de eerste plaats, voor linguïstische of philologische problemen. Nog voelen wij dit Frans-Vlaams dialect als levend aan, ietwat verwilderd nu het van zijn cultureel moederland gescheiden is en het nauwelijks meer in zijn beschaafde vorm gesproken, geschreven of onderwezen wordt.

Ces patois west-flamands, nous les sentons, Excellences, Monseigneur, Mesdames, Messieurs, encore près de nous, quels que soient aujourd'hui leur pauvreté relative et leur éloignement de la langue cultivée néerlandaise, outil de notre pensée, véhicule naturel de nos sentiments les plus intimes. Nos études dialectales et toponymiques ont trouvé et trouvent encore en eux une matière de choix. La keure de Hazebroeck en 5 volumes par Gailliard, le dictionnaire des Toponymes de la Flandre occidentale en 18 volumes par K. de Flou, occupent une place honorable dans la série de nos publications scientifiques. Les oeuvres complètes du ‘cygne de Dunkerque,’ le doux et pieux Michel de Swaen, figurent dans nos bibliothèques à côté de l'atlas dialectal du professeur Pée. Tandis que vos chansons populaires font partie intégrante de nos trésors folkloriques.

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Six parmi vos compatriotes, spécialistes de renom, firent partie de notre Compagnie en qualité de membres honoraires étrangers: deux De Coussemaker, non le fondateur même du Comité flamand de France dont vous fêtez aujourd'hui un siècle d'existence, mais ses fils ou ses parents Ignace et Félix; ainsi que feu le professeur chanoine Camille Looten, Louis de Backer, Alexandre Bonvarlet et Eugène Cortyl. Le fait que cette tradition se soit rompue en 1941, depuis la mort du prof. Looten, est de nature à m'inquiéter et m'affliger. Il nous impose en tout cas un examen sérieux, un examen de conscience des deux côtés de la frontière. Seul l'excellent historien E. Coornaert, professeur en Sorbonne et originaire de Hondschoote, participe aux travaux de la Commission mixte chargée d'appliquer l'accord culturel franco-belge, et fait également partie de notre Compagnie soeur, l'Académie flamande des sciences. Les universités de Gand et de Lille entretiennent, depuis la libération, des relations remarquablement amicales. N'échangent-elles pas des ‘lecteurs’? N'avons-nous pas organisé, avec le concours actif du Consulat de Belgique sur place, des cours élémentaires à l'intention de ceux de nos enfants qui habitent Lille et Tourcoing? Ce ne sont que quelques modestes réalisations en regard des possibilités qui sont immenses dans une contrée où les ouvriers frontaliers p. ex. se comptent par milliers. Mais elles nous paraissent indiquer à suffisance qu'une des principales artères de communication intellectuelle et sentimentale qui unissent la France et la Belgique thioise passe par le département du Nord, par cette Flandre française, qu'elle soit gallicante ou flamingante comme on disait jadis.

C'est la qualité et la ténuité de ces liens fraternels, subtils et sûrs, qui résistent à toutes les tempêtes, que nous désirons souligner aujourd'hui devant nos compatriotes et particulièrement devant nos amis venus de France. A tous nous souhaitons la bienvenue dans notre maison: une gentilhommière qui est flamande et plus particulièrement west-flamande, où nos voisins français doivent se sentir chez eux plus que partout ailleurs en Belgique. Le souffle marin que nous respirons ici, c'est sur nos plaines communes qu'il passe, celles de West-Flandre et celles du Westhoek. Vos traditions, l'architecture de vos fermes, votre façon de vivre et de sentir, tout cela est proche de nous, et presque nôtre. Quelle que soit la langue dans laquelle nous

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nous exprimons, nos coeurs fraternels battent aisément à l'unisson.

Ce n'est pas sans émotion que, du haut d'un de ces promontoires naturels: le Mont Cassel, le Mont des Cats, le Mont noir, nous admirons le Noordland et le Houtland qui s'étendent depuis Dunkerque, la bien nommée ‘Eglise des Dunes,’ aux cheminées d'usines de Roubaix ou aux tours médiévales d'Ypres et d'Audenarde, voire de Gand. La Promenade du Château que hante l'ombre de Foch est aussi un peu ‘notre’ promenade. N'est-elle pas un des hauts lieux de notre histoire commune? Depuis ce lointain comte de Flandre, Robert, qui y vainquit un jour, vers l'an mille, un roi de l'Ile de France; en passant par Zannekin, ce paysan-soldat de Lampernisse, qui vit ses bandes de Kerels décimées par un Valois; jusqu'au grand Maréchal dont les anciens de 1914-18 saluent non sans fierté la statue équestre.

Mais laissons là ce cliquetis d'armes et ce romantisme, voulezvous? Peut-être entendrons-nous mieux alors la vieille chanson du terroir qu'égrène un carillon à la tour de quelque beffroi; peut-ëtre écouterons-nous mieux au marché de Hazebroek ou ailleurs, dans un antique magasin à la façade du XVIIIème ou dans une riante fermette du Moerenland, le langage imagé, direct, du vrai peuple. Peut-être même trouverons-nous dans une église de village quelque vénérable inscription murale en une orthographe délicieusement désuète.

Essayons, si vous le voulez encore, de localiser dans l'immense panorama, qui s'offre à nos yeux, vers le Sud, la pointe du clocher de Walscapelle dont l'un des nôtres, ici présent, grand romancier s'il en fût, prétend tirer son nom.

Amis, que la Flandre française est belle ainsi, finement bleutée, du haut de cette chaîne de monts! Qu'il est fertile et riche, votre coin de France qui est également cher à nos coeurs! Cette France elle-même, si souriante qu'elle s'est assimilé aussi aisément la rude Bretagne qui dit ‘ja’ comme nous, que les douces provinces basques ou catalanes, ou que cet autre pays ensoleillé, celui de Mistral et de Mireille où ‘sonne l'oc.’ Cette France à laquelle vous êtes indéfectiblement attachés, comme nous le sommes à notre petite Belgique; qui ne peut songer et qui ne songe d'ailleurs pas à vous empêcher de vouer un amour filial tout particulier à la silhouette d'un clocher ou la consonance d'un pauvre patois, uniques au monde.

Je crois bien que l'Europe nouvelle, celle qui se fait en ce

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moment à Strasbourg, à Luxembourg et ailleurs, ne comptera jamais de meilleurs citoyens que les gens d'ici, de la Flandre maritime. Vous et nous avons appris à réunir dès la prime jeunesse, dans une même ferveur, l'attachement à la région et l'amour de la grande patrie. Car à la base de l'européen, de l'universel se trouve toujours l'humain, le cercle familier ou familial, l'inaltérable et irremplaçable souvenir d'enfance. Nous, Flamands, tant ceux de France que de Belgique, sommes prêts à devenir dès demain de bons Européens, façonnés que nous avons toujours été - parfois même sans nous en apercevoir - au contact d'au moins deux cultures: la française et la néerlandaise.

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Excellences, Monseigneur, Mesdames et Messieurs, assez discouru sur le mode académique ou qui se voudrait tel.

Les cuisines de ce château sont historiques et authentiques, dont elles sont belles. Mais, hélas, elles sont vides. Quant à nos celliers, ils baillent d'ennui.

Alors, nous sommes-nous demandé, que faire? Car les Flamands, ‘il faut que ça mange’! C'est grâce à l'ingéniosité de quelques amis et aussi à quelques crédits provenant de la munificence de celui que nous honorons en ce jour faste, sire Arthur Merghelynck, que nous devons le plaisir de pouvoir vous inviter à notre table, ou plutôt sous ces frondaisons. De riches frondaisons, mais une table frugale, très simple, trop simple pour des visiteurs de votre qualité. Mais une table qui a de la couleur locale.

Excellences, Monseigneur, Mesdames et Messieurs, passons aux actes. Le koekebrood met koffie vous attend.