d'amour, d'un coeur jusqu'à alors insensible. Le Continuateur anonyme du roman de brutus de Brétagne, parle d'un sage qui, en présence de guillaume-le-bâtard, demanda à l'un des fils de ce conquérant: Bel enfant, si Dieu, qui est tout-puissant, avait eu l'intention de vons faire oiseau, de quelle espèce auriez-vous préféré être? Sur cette singulière interpellation, le prince répond sans hésiter: “J'aurais désiré être faucon; il est noble, courageux et toujours prêt à saisir sa proie; il est le compagnon et l'ami des rois et des héros. Comme lui, je souhaite être vaillant, audacieux, respecté des miens et redouté de mes ennemis.”’ ‘Sur cette réponse, le sage prédit au fils du duc de Normandie, valeur, gloire et conquêtes en lointain pays.’
‘Outre le faucon, l'émérillon et l'épervier, nos aieux dressaient plusieurs autres animaux de proie, entr'autres l'aigle et le vautour. Plus tard, et au temps des Croisades ils se piquèrent d'imiter, dans leurs équipages de chasse, le luxe et la magnificence que les Orientaux étalaient pour ces sortes de jeux.
Alors on établit en maxime que les chasses des seigneurs devaient se faire à grands frais et à grand bruit. Dans l'équipage d'un duc, on comptait six pages pour les chiens courants, six pour les levriers, douze sous-pages de chiens, six gouverneurs de valets de chiens limiers, six valets de chiens levriers, douze valets de chiens courants, six valets d'épagneuls, six valets de petits chiens, six valets de chiens anglais et de chiens d'Artois.
Le chasseur avait un habillement élégant; il portait le pourpoint fourré de gris, la robe courte et verte, serrée avec une ceinture de cuir d'Irlande, des brodequins étroits, le quenivet ou conteau de ehasse, l'arc et les flêches et le cornet d'ivoire pendant au col’ etc.
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