Vaderlandsche letteroefeningen. Jaargang 1825
(1825)– [tijdschrift] Vaderlandsche Letteroefeningen– AuteursrechtvrijStalen der improvisatie van Eugène de Pradel.Dezer dagen heeft de Fransche Improvisator, de Heer pradel, te Parijs, zoo wij meenen ten voordeele der ongelukkigen van Salins, in de zaal van het Conservatoire, weder geïmproviseerd. De beide door het lot aangewezene onderwerpen waren: De Dood van Lord byron, en: De Brand van Salins. In de gelegenheid zijnde, om daarvan eenige stalen mede te deelen, vragen wij den Nederduitschen Lezer, voor eene enkele maal, verlof, om eenige Fransche verzen in ons | |
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vaderlandsch Tijdschrift te mogen opnemen, welke hun, die het geluk hadden, onzen Nederlandschen Improvisator te hooren, terwijl zij regt doen aan den Franschen, ongetwijfeld een streelend zelfgevoel zullen verschaffen. Ziehier de eerste en de laatste verzen der Improvisatie op Den dood van Byron:
Méprisant des tyrans et combattant un maître,
Grecs, vous redevenez d'intrépides soldats,
Et la liberté fait renaître
Les enfans de Léonidas.
O Grecs! à vos ayeux fachez vous rendre égaux;
Surpassez, s'il se peut, leur courage et leur gloire.
Léonidas mourant ennoblit son tombeau!
Pour les caeurs généreux, quel trépas est plus beau
Que celui qu'on obtient au seín de la victoire?
Les tyrans à leurs pieds foulent l'humanité;
On égorge vos fils, on brûle vos asiles;
Rien n'est sacré pour eux, non, rien n'est respecté;
Eh bien, s'il faut mourir pour votre liberté,
Songez toujours aux Thermopyles.
De brand van Salins.
Salins a disparu du sol de la patrie!Ga naar voetnoot(*)
Paisibles habitans de ces murs généreux,
Où les vertus brillaient au sein de l'industrie,
Par d'utiles travaux mèsurant votre vie,
Dans votre obscurité vous saviez être heureux.
Qu'ai-je dit? un bruit sourd au loin se fait entendre!
De quels cris effrayans les airs sont-ils frappés?
On écoute: les bras cessent d'être occupés;
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D'un noir pressentiment on voudrait se défendre.
Vain espoir! plus de doute, et l'écho dans tout lieu
Porte avec l'épouvante un cri terrible, au feu!
Soudain de tous côtés l'aeil voit jaillir les flammes,
Embrassant, dévorant les toîts abandonnés;
De l'horrible trépas l'aspect trouble les âmes;
L'incendie est partout: sauvez vos fils, vos femmes...
Fuyez, il en est temps.... et les infortunés,
A travers des torrens de feux et de fumée,
Dirigés par les sons du lugubre tocsin,
Avec les doux objets qu'ils pressent sur leur sein,
Quittent en frémissant leur ville consumée.
L'un de ces citoyens...... former,
Sous l'auspice des lois, ces actes salutaires
Dont ses prudentes mains sont les dépositaires,
Au sein de ses travaux, surpris, enveloppé,
Reconnait qu'à ses pas tout chemin est coupé,
S'il hésitè à s'enfuir par un étroit passage;
Du sort de ses cliens son étude est le gage;
Leur titre anéanti, combien sont ruinés!
Verra-t-il le malheur de tant d'infortunés?
Ou sauvant leur fortune, en ce péril extrême,
Pour tout leur conserver, perdra-t-il tout lui-même?
Il faut choisir: son choix est celui de l'honneur;
D'un fardeau précieux, il se charge avec joie;
Et tandis que le fruit de trente ans de labeur,
Ses meubles, sa maison, des flammes sont la proie,
A la vieillesse infirme il assure du pain,
Et maintient dans leurs droits la veuve et l'orphelin.
Salinois; oui, vos murs renaîtront de leur cendre.
Oui, bientôt consolés de tous vos jours de deuil,
Retrouvant vos maisons et bènissant le seuil
D'où vous avait naguère exilé l'incendie,
Vous les embellirez par ces douces vertus
Qui font, de tout un peuple, une famille unie;
Et près des mêmes lieux qui vous voient éperdus,
Le voyageur charmé ne répétera plus:
Salins a disparu du sol de la patrie!
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