De Tweede Ronde. Jaargang 5
(1984)– [tijdschrift] Tweede Ronde, De– Auteursrechtelijk beschermd
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Zeventiende deel
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Dix-septième mouvementTes paroles me font mal et tes silences me tuent.
Et ton absence est un abîme que ta présence ne peut combler.
Quand tu parles, je ne puis répondre, car tes paroles sont
comme le feu,
et ce feu brûle en un instant le trésor lentement amassé de mes
réponses.
Et quand tu te tais, la glace se referme sur moi.
O source claire et plus glacée que l'eau venue des montagnes,
ne peux-tu éteindre ce feu qui est entre nous?
O source claire et plus ardente que le sang de mon coeur
ne peux-tu fondre ce fleuve de glace entre nous?
Tes paroles me font mal et tes silences me tuent.
Et ton absence est un abîme que ta présence ne peut combler.
Et c'est pourquoi dans le même instant je te fuis et je te cherche
et quand tu le veux je t'échappe, et quand tu le veux je te
retrouve,
et je te retrouve et je te perds au hasard de ta clémence et de ta
cruauté.
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[Nederlands] | |
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Maar waar is je mildheid? Waar is je wreedheid? Ik weet het echt
niet meer, want ik weet zelf niet meer of ik je wil hervinden of
verliezen.
Jij bent de naam van mijn verlangen maar mijn verlangen heeft
geen naam meer.
Jij bent de vorm van mijn verlangen maar mijn verlangen heeft
geen vorm meer.
Mijn verlangen heeft geen vorm meer, geen naam meer, geen
gezicht meer.
Mijn verlangen is een stervend dier, gewond door een vreselijk
wapen, een verminkt en vormloos dier dat niet meer herkend
wordt door zijn gelijken.
O liefste je hebt me doorboord met die onberekenbare pijl die
wreder is dan doodsstrijd,
O liefste je hebt me een wond toegebracht, een slordige wond die
erger bloedt dan een doorgesneden keel, ik weet dat je wreed
bent, en ik weet dat je meelijwekkend bent.
Je bent wreed en meelijwekkend als de jagende Artemis.
en ik geloof dat je de genadeslag zult geven aan wat
niet meer leven of sterven kan.
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[Frans]Mais où est ta cruauté? Mais où est ta clémence? Je ne le sais
plus en vérité,
car je ne sais plus moi-même si je veux te retrouver ou te perdre.
Tu es le nom de mon désir mais mon désir n'a plus de nom.
Tu es la forme de mon désir mais mon désir n'a plus de forme.
Mon désir n'a plus de forme, ni de nom, ni de visage.
Mon désir est une bête blessée à mort par quelque arme terrible,
une bête mutilée et informe que ses pareils ne reconnaissent
plus.
O bien-aimée qui m'a percé de ce trait incertain plus cruel que
l'agonie,
O bien-aimée qui m'as blessé de cette blessure imparfaite
plus sanglante qu'une gorge coupée,
je sais que tu es cruelle, et je sais que tu es pitoyable.
Tu es cruelle et pitoyable comme Artémis la chasseresse.
ET JE CROIS QUE TU DONNERAS LE COUP DE GRÂCE
À CE QUI NE PEUT PLUS VIVRE NI MOURIR.
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