Tijd en Mens. Tijdschrift van de Nieuwe Generatie. Jaargang 4

[p. 117]

Institut de physique nucleaire theorique a la cité universitaire de Sao Paolo

Ce bâtiment appartient à l'ensemble des constructions qu'iront occuper les immenses espaces de la Cité Universitaire de Sao Paolo.

Cette architecture est destinée à l'enseignement de la physique nucléaire théorique.

La Commission de la Cité Universitaire, Président S.E. Ernesto de Souza Campos et un Comitat Italien, ont donné à l'arch. Gio Ponti de Milan, l'honneur de projeter cet édifice, qui séra une donation de la Colonie Italienne à la Cité Universitaire de Sao Paolo a l'occasion de la célébration du IV^o Centenaire de la Ville.

Le projet de cet édifice a porté l'architecte à la définition de certains points de son idée de l'architecture et lui a pris beaucoup de temps et d'effort. Ce projet a forcé l'architecte à répondre à la tâche à laquelle il n'était pas possible de se décrocher, de représenter pas seulement lui même, mais aussi son propre Pays (et un pays avec des valeurs architecturales tel que l'Italie), en présence d'un autre pays, le Brésil, qui est aujourd' hui à l'avant-garde de l'architecture moderne. En plus, l'édifice était offert à la Ville, par la Colonie Italienne de Sao Paolo. Un ensemble de tâches bien exigeantes.

Afin que le geste généreux de la Colonie Italienne puisse se manifester dans toute son extension, et poursuivant le but d'une clarté et d'une essentialité d'expression, l'architecte a étendu ‘classiquement’ son édifice dans toute sa longueur, sans le plier ou l'articuler.

Ceci l'a conduit premièrement à la formule élémentaire d'un

[p. 118]

édifice allongé, avec les salles sur le devant (dans une orientation parfaite) et une galerie de communication sur le coté postérieur.

Mais cette disposition à lignes parallèles - qui se rencontrent à l'infini - reproposait à l'architecte le problème de la ‘forme closée’, de la ‘forme et dimension finies et fermées’ d'une architecture. Celui-ci est le problême que tant de bâtiments modernes ne résolvent pas, puisque l'on peut, par le parallélisme de leurs lignes et par la répétition de leurs éléments, les augmenter indéfiniment soit en hauteur, soit en largeur, puisque ils ne possèdent pas - à différence des architectures de l'antiquité - une limite dimensionel dans leur même figuration (comme il arrive, par exemple, pour la coupole, la pyramide, les arènes etc.)

Cette préoccupation de ‘fermer’ la forme de l'édifice a conduit l'architecte, suivant une fonctionnalité encore plus exacte, à donner une largeur à la galerie postérieure de communication, qui va diminuer aux extrémités. Le fait d'amoindrir à ses deux extrémités la galerie, a donné au plan de l'édifice un caractère singulier extrêmement allongé et typiquement frontal. Les lignes extrêmes qui convergent indiquent déjà une ‘fermeture’ de la forme de l'édifice.

[p. 119]

Le tracé postérieur se pliant à angle abtus, conduit à définir un point d'arrêt, ou les deux lignes rectes se rencontrent. Cela a porté l'architecte à la définition aussi d'un point d'arrêt sur la façade, laquelle n'est pas rectiligne, mais qui se plie à sa moitié avec un angle à peine sensible.

Ce mouvement d'ailleurs, bien qu'il envisage déjà une certaine définition formelle, ne va pas encore conclure le tracé de l'édifice. Et voilà alors le mur postérieur se plier vers le devant, à ses extrémités et conclure la figure de l'édifice.

Le corps du bâtiment afin de le représenter tel qu'il est, dans l'idée des architectes modernes italiens (et de tout le monde) et dans la conception architecturale exacte d'une école, est exclusivement et rigoureusement fonctionnel dans son dessin et plan, et il est essentiellement et expressivement structural dans la construction. Ce qui en lui est forme est aussi structure.

Cette architecture ne ferme pas des volumes mais elle limite des espaces: ses murs se présentent presque tous avec leur mince épaisseur en vue, detachés et legers.

Le prospect se présente comme une surface trouée et mince, pliée en haut en gouttière, et pliée aussi en bas pour donner aux salles la profondeur qu'elles exigent, et qui est plus grande que celle qui est nécessaire aux pièces des étages supérieurs

Cette façade haute, mince et allongée est ‘suspendue’ à une série de treillages (‘tralicci’ en italien) portants, liée au système des autres deux murs longitudinaux (le moyen et le postérieur) troué en bas, ce dernier, par des soupirails verticaux. La toiture est, sur le côté postérieur, en jetée.

Le ‘systême suspendu’ s'exprime donc avec ses bords minces visibles, soit sur les côtés, soit en haut (sur le devant dans la gouttière et postérieurement avec le saut de la toiture) soit en bas, où le paroi est detaché du terrain. L'escalier central se résoud par un système structural.

L'édifice devait être aussi représentatif et evocatif des arts italiens, il devait être ‘dédié à l'Italie’.

Cette expression ‘dédicatoire’ est celle - dit l'architecte -

[p. 120]

que l'on reconnaît dans les façades ornementées de certains palais et de certaines églises, vraies proclamations architecturales sans aucun lien avec le reste de l'édifice.

Mais l'architecte ne voulait absolument mêler les deux choses, mais conserver son caractère soit à l'école, soit à l'élément dédicatoire.

En conséquence il a destiné à cette fonction un élément isolé, un mur (c'est à dire une surface, une page) un mur dressé sur la route d'accès; un mur revêtu par des pierres qui laissent entre elles des espaces qui seront occupés par des mosaïques, avec le magnifique éclat qui se produit par le contraste des pierres et du mosaïque doré.

Ce mur ‘dédicatoire’ se lie au corps de l'auditoire, qui est separé lui aussi du bâtiment de l'école, et dont la toiture est tendue horizontalement entre son mur postérieur et le mur dédicatoire.

Le sol de l'auditoire suit harmonieusement la pente du terrain extérieur; rien d'autre sur les côtés que du crystal: tout autour de la végétation et des murs très hauts qui permettent seulement la vue du ciel, au milieu de la nature et de la lumière qui tombe d'en haut. Un auditoire ‘isolé’ dans un espace ‘à lui’, limité par des murs.

Un parcours montant, protégé par des marquises conduit de cet endroit à l'école.

Les murs et les toitures avec leurs minces épaisseurs en vue vont continuer le ‘jeu spacial’ de ce complexe architectural, qui s'exprime par les coïncidences des lignes et des surfaces.

gio ponti