De Nieuwe Taalgids. Jaargang 61
(1968)– [tijdschrift] Nieuwe Taalgids, De– Auteursrechtelijk beschermd
[pagina 73]
| |||||||
Une rencontre de Rotrou avec le Théâtre des Pays-BasA mesure que devient mieux connue la production littéraire française de la première moitié du xviie siècle, les chercheurs sont amenés de temps à autre à se demander si l'ignorance de la littérature élizabéthaine était alors en France aussi complète qu'il paraîtGa naar voetnoot1. Une explication possible des coïncidences constatées en matière de théâtre serait à chercher dans les souvenirs rapportés en France par des voyageurs qui ont assisté en Allemagne et surtout aux Pays-Bas, où circulent alors de nombreux Français, à des représentations données par les troupes ambulantes anglaises. Cette possibilité est illustrée par le cas des Sosies de Rotrou (1637) qui présentent, dans les scènes où il innove par rapport à son modèle Plaute, de curieuses ressemblances, d'une part avec une pièce anglaise de Thomas Heywood, The Silver Age, d'autre part avec un Amphitryon néerlandais d'Isaac van Damme (1635). Ces ressemblances peuvent suggérer une filiation possible d'Angleterre en France par l'intermédiaire des Pays-Bas - intermédiaire qui en ce cas, comme on verra, n'aurait pas été purement passif. Il est bien connu que Rotrou a largement puisé, à ses débuts dans la carrière dramatique, au répertoire italien et espagnol, tout en commençant en 1632 à exploiter, avec les Ménechmes, le théâtre de Plaute, auquel il reviendra à plusieurs reprises. Mais l'emprunt à Plaute n'exclut pas, surtout dans le cas d'une pièce aussi souvent imitée que l'Amphitryon, le recours à d'autres sources. On s'est pourtant contenté généralement d'étudier, dans les Sosies, le rôle de précurseur de Molière joué par Rotrou adaptateur de l'Amphitryon, en portant au crédit de Rotrou les innovations constatées par rapport à Plaute. C'est ce que fait encore H. Carrington LANCASTERGa naar voetnoot2, renouvelant la vieille étude de JARRYGa naar voetnoot3. Etienne GROS, étudiant la reprise des Sosies comme ‘pièce à machines’Ga naar voetnoot4, a souligné un aspect non négligeable de la pièce, qui la rapproche encore des deux Amphitryons anglais et néerlandais qui viennent d'être indiqués. Les enrichissements que permet de constater une comparaison entre la pièce de Plaute et celle de Rotrou (Molière en conservera et développera plusieurs, mais pas tous), peuvent se résumer ainsi:
| |||||||
[pagina 74]
| |||||||
Rotrou a-t-il inventé tous ces traits? On peut déja, sans pour autant rabaisser son mérite, répondre négativement sur trois points. Les commentaires ironiques de Sosie, sur l'infortune conjugale - et ses compensations, font partie de la tradition italienne du thème depuis la première traduction en langue vulgaire de l'Amphitryon par Pandolfo Colenuccio (1487), lequel plaçait, il est vrai, ces réflexions désabusées dans la bouche d'Amphitryon lui-mêmeGa naar voetnoot1. Le mérite de Rotrou est considérable dans le monologue de Mercure à l'acte iii: ce morceau me parait être - je ne crois pas que le fait ait été signalé - le premier échantillon de burlesque mythologique dans la poésie françaiseGa naar voetnoot2. Mais ici encore - et je ne vois pas qu'on l'ait indiqué jusqu'ici - l'origine est italienne: Francesco Bracciolini dans Lo Scherno degli Dei dei Gentili, paru pour la première fois à Florence en 1618, décrivait en une demi-douzaine d'octaves le spectacle de goinfrerie débraillée qu'offraient les dieux célébrant à table l'anniversaire de Jupiter. Mais il n'y était pas question de boisson, comme c'est le cas chez Rotrou. C'est que Rotrou s'est inspiré de Bracciolini à travers le Berger extravagant de Charles Sorel, où la ripaille, devenue beuverie, fait l'objet d'un long récit deMonténor sous le titre ‘Le Banquet des Dieux’Ga naar voetnoot3. C'est encore l'humanisme italien qui est à l'origine d'une partie des trouvailles comiques dont Lancaster semble attribuer le mérite au seul Rotrou dans les scènes 3 et 4 de l'acte iv. En effet le texte de Plaute comporte dans le 4e acte une lacune évaluée aujourd'hui par les érudits à 300 vers. A la fin du xve siècle, Ermolao Barbaro avait entrepris de la combler par 175 vers, qui fournissent certains des jeux de mots ou jeux de scène exploités plus tard par Colenuccio, Camoens, Rotrou, Molière et d'autres. Les meilleures éditions du texte de Plaute à la Renaissance comportaient cette interpolation de Barbaro imprimée en italique. On trouve notamment dans ces supposita l'annonce par Mercure à Amphitryon de la présence auprès d'Alcmène du ‘véritable’ Amphitryon; les injures d'Amphitryon au vrai Sosie; l'exclamation prêtée à Blépharon, ‘Amphitryon, ne frappe pas Amphitryon!’ Une fois reconnues ces dettes de Rotrou envers l'Italie, il reste à rendre compte de l'idée heureuse qui consiste à remplacer le pilote de Plaute par les trois capitaines, et à | |||||||
[pagina 75]
| |||||||
s'interroger sur la substitution au prologue dit par Mercure d'un prologue de contenu et de ton entièrement différent, confié à Junon - laquelle n'apparaît pas chez Plaute. Emprunté à Sénèque, le monologue de Junon reste chez Rotrou de ton tragique plus que comiqueGa naar voetnoot1. Dans le texte imprimé de l'Hercule mourant - contemporain de la représentation des Sosies - le personnage de Junon ne figure pas, alors qu'il était justement fourni par l'Hercule sur l'OEta de Sénèque. Rotrou aurait-il voulu réserver pour sa nouvelle pièce ce morceau de bravoure où pouvait briller une actrice? Quoi qu'il en soit, l'idée de l'incorporer à une pièce tirée de l'Amphitryon de Plaute était déja venue à deux autres adaptateurs au moins avant lui - tandis qu'un des deux, Heywood, avait aussi imaginé d'introduire les ‘capitaines’, sources de jeux de scènes et de répliques comiques.
Le prolifique acteur-auteur Thomas Heywood (1562-1640), qui a étudié à Cambridge et exploite Plaute dans plusieurs pièces, a peut-être fait jouer en Angleterre et à même à l'étranger, dès avant sa publication en 1613, son Silver Age, cycle dramatique présentant au moyen de prologues, de pantomimes et de scènes dialoguées ‘les amours de Jupiter et d'Alcmène’, la naissance d'Hercule, ses premiers ‘travaux’, et d'autres légendes où Alcmène ne figure pas. La liste des personnages - 32 sans compter les figurants! - comprend à côté de Blépharon deux ‘capitaines’; et un monologue de Junon (sans ressemblances d'ailleurs avec celui que lui fait tenir Sénèque dans l'Hercule sur l'OEta) occupe une partie de l'acte ii: Junon y menace l'adultère Jupiter de sa vengeance. Dans cette pièce désordonnée, mais non dépourvue de mérites littéraires, de nombreux passages sont traduits littéralement de Plaute. Une mise en scène spectaculaire est prévue; après un prologue dit par Homère (!) une pantomime présente Amphitryon revenant victorieux de la guerre, salué par des fanfares, suivi d'un cortège de soldats et de captifs, et portant la tête du roi vaincu! Ces effets d'horreur et ces mouvements de figurants devaient être pour beaucoup dans le succès, attesté en Angleterre, de la pièce. C'est dans cette mise en scène à grand spectacle, et non dans le texte imprimé, que nous pouvons chercher une éventuelle influence sur la pièce de Rotrou.
Un Amphitryon néerlandais postérieur à celui de Heywood et antérieur à celui de Rotrou, présente avec le premier, comme avec le second, au moins un trait commun; l'introduction d'un monologue de Junon qui n'existe dans aucun Amphitryon antérieur connu. Oeuvre d'un humaniste, Isaac van Damme, cet Amphitryon connaît deux versions: une traduction fidèle, publiée en 1617, de la pièce de Plaute; près de vingt ans plus tard, un remaniement grossi de scènes originales, visant, tant par la langue souvent crue que par les effets scéniques, à réjouir un public populaire. Il est tentant de penser | |||||||
[pagina 76]
| |||||||
que dans l'intervalle entre ces deux versions, auraient pu se placer, à Amsterdam, à Leyde ou ailleurs, des représentations du Silver Age de Heywood, qui auraient suggéré l'idée d'une adaptation scénique à grand spectacle. Dans ce foyer d'érudition que sont alors les Pays-Bas, le texte de l'Amphitryon de Plaute (dont une représentation à Leyde est attestée dès 1598)Ga naar voetnoot1 a-t-il été publié avant l'édition du Théâtre de Plaute qui paraît en 1619 à Amsterdam? En tout cas notre Isaac van Damme, alors tout jeune (il est né en 1598 à La Haye) semble bien être le premier traducteur de la pièce en néerlandais. Cette même année il donne des Nederduytsche Gedichten, sept ans avant de se faire inscrire sur les registres de l'Université de Leyde. Sa traduction est précédée d'une épître dédicatoire à Jacob van Dyck, ambassadeur de Suède auprès des Etats-généraux, et membre du cercle de Heinsius à LeydeGa naar voetnoot2. Elle suit très fidèlement le texte de Plaute, et imprime en italique, au ive acte, la traduction des supposita de BarbaroGa naar voetnoot3. Mais la prétendue ‘réimpression’ de 1635Ga naar voetnoot4, si elle reproduit dans plusieurs scènes la traduction de 1617, s'en écarte considérablement ailleurs. Le prologue est éliminé. La première scène s'ouvre sur une vue de l'Olympe où siège le conseil des Dieux. Puis Jupiter assiste du haut des cieux aux adieux d'Alcmène et d'Amphitryon, qui part pour la guerre accompagné de Sosie. Suit la bataille entre Téléboens et Thébains, encadrée de sonneries militaires. C'est alors seulement que Mercure, déguisé en Sosie, vient annoncer aux spectateurs le sujet de la pièce, et le retour des guerriers vainqueurs. Avec la scène 6 de l'acte i, on rejoint la traduction de 1617, dont on ne s'écarte plus désormais que pour une très importante interpolation à la fin de l'acte iv: après qu'un violent orage - comme chez Plaute - a jeté à terre Amphitryon, la servante Bromia ne se contente pas d'annoncer aux spectateurs la naissance des jumeaux. Le berceau d'Hercule, les cris du vigoureux nourisson affamé, l'écuelle de bouillie, font partie du spectacle; et c'est sur un monologue de Junon, criant sa fureur jalouse contre Jupiter en termes fort crus, que s'achève l'acte ivGa naar voetnoot5 | |||||||
[pagina 77]
| |||||||
Ga naar voetnoot5, le 5e acte revenant simplement au texte de 1617. | |||||||
[pagina 78]
| |||||||
Deux questions se posent maintenant, auxquelles je n'aurai pas la prétention de répondre autrement que par des hypothèses: Van Damme a-t-il pu avoir connaissance, entre les deux versions de sa traduction de Plaute, de la pièce de Heywood? Rotrou de son côté a-t-il pu être informé du contenu ou au moins de l'esprit de la pièce anglaise, ou de la néerlandaise, ou des deux? En eût-il eu le texte en mains - ce qui est hautement improbable - qu'il aurait été fort embarrassé d'en prendre connaissance. Ce qu'on peut fort bien supposer au contraire, c'est qu'il a eu des échos des représentations de l'une au moins des ces pièces, sinon des deux. La pièce anglaise s'identifie vraisemblablement avec un Amphitrione qui figure au répertoire des troupes de comédiens anglais parcourant l'Allemagne au début du xviie siècleGa naar voetnoot1. On a établi que Heywood lui-même avait visité les Pays-Bas; on a des indices de sa présence à Bois-le-Duc, à une date malheureusement incertaine, entre 1590 et 1615; son protecteur Southampton a rejoint en 1614 Maurice de Nassau pour prendre part aux combats dans la région de ClèvesGa naar voetnoot2. Dans un article très documenté, J.G. RIEWALDGa naar voetnoot3 fait état de références, dans les écrits de Heywood, à des représentations données aux Pays-Bas par des troupes anglaises dans ces mêmes années, et à l'existence d'une troupe anglaise à la solde du Cardinal-Archevêque Albert, gouverneur des Pays-Bas espagnols. L'article souligne que presque toutes les troupes itinérantes d'acteurs anglais se produisant en Allemagne traversaient à l'aller et au retour les Pays-Bas; il énumère un grand nombre de représentations attestées entre 1590 et 1660 dans les principales villes des Provinces-Unies et des Pays-Bas espagnols, de Franeker au Nord à Lille au Sud. Il fait remarquer que les acteurs anglais, loin d'être considérés comme des intrus et des concurrents dangereux par les troupes locales ou les Chambres de | |||||||
[pagina 79]
| |||||||
Rhétorique, collaborent de plus en plus, à mesure que s'avance le siècle, avec les acteurs du pays, à tel point que, dans certaines représentations, le néerlandais supplante en tout ou en partie l'anglais. Il ne serait pas surprenant que dans ces conditions, l'adaptation pour la scène donnée en 1635 par Van Damme de sa traduction pour la lecture de 1617 lui ait été suggérée par une représentation donnée à Leyde, à Amsterdam ou dans quelque autre ville vers 1620 ou 1630.
Quelles sont maintenant les chances que pouvait avoir Rotrou d'être informé, sinon de représentations en Hollande de l'Amphitryon de Heywood - représentations dont je ne puis que supposer l'existence - du moins de la représentation de l'Amphitryon de Van Damme effectivement montée par la Chambre de Rhétorique d'Amsterdam lors de la foire de 1635? Nous sommes malheureusement mal renseignés sur la vie de Rotrou en général. Il serait ici intéressant de connaître ses relations en cette année 1635, où un traité défensif et offensif franco-néerlandais vient consacrer les étroites relations établies depuis plus d'une génération entre les deux pays, et dans les mois qui suivent. Des intermédiaires possibles entre un dramaturge français du temps et les spectacles offerts au public des villes des Provinces-Unies, ne retenons que le plus vraisemblable: les troupes françaises qui, elles aussi, promènent leur répertoire à travers ces provinces. Le peu de renseignements biographiques que nous possédons sur Rotrou permet du moins d'établir son étroite association, au moins jusqu'en 1634 ou 1635 (où il fait partie, avec Corneille, du groupe des ‘Cinq auteurs’ protégés par Richelieu) avec la troupe des comédiens de l'Hôtel de Bourgogne dont il a été le ‘poète’ attitré à partir de 1632 au moins. Il est encore en relations cordiales avec des membres de cette troupe en 1636Ga naar voetnoot1. Or cette troupe, avant de se fixer en 1625 à Paris, était à La Haye, attachée à la personne du Prince d'Orange dont elle portait le nom. FransenGa naar voetnoot2 établit que la troupe, à laquelle ont appartenu Valleran le Comte (dont la présence aux Pays-Bas est attestée avant même 1615) et Montdory, est revenue jouer à La Haye en 1638 sur l'invitation de Frédéric-Henri; on peut donc penser que certains de ses membres au moins n'ont pas rompu tout contact avec les Pays-Bas lorsque la mort de Maurice, en 1625, leur a fait quitter La Haye. Par l'un des acteurs de la troupe, avec lesquels il était en relations constantes depuis trois ou quatre ans, Rotrou aurait fort bien pu entendre parler, lorsqu'il compose en 1636 ses Sosies (représentés, selon Lancaster, au début de janvier 1637), de la pièce sur le même sujet représentée à Amsterdam en 1635, et même (au cas où il n'aurait pas eu de lui-même l'idée des ‘capitaines’) de représentations en Hollande, plus tôt ou vers le même temps, de la pièce de Heywood.
Qu'il en soit ou non ainsi, la pièce de Rotrou ne pourrait sortir que grandie d'une comparaison avec celle de Van Damme. Alors que le premier atténue les grossièretés | |||||||
[pagina 80]
| |||||||
qu'on rencontre çà et là dans l'original latin, Van Damme, travaillant pour un public moins délicat ou du moins plus mêlé, en ajoute de son cru. L'adaptateur néerlandais attend beaucoup de la mise en scène dans ce qu'elle a de plus matériel, des accessoires, des effets extérieurs. Cet aspect a pu retenir l'attention de Rotrou, et contribue peutêtre à expliquer la reprise en 1649 des Sosies, rebaptisés pour la circonstance ‘La Naissance d'Hercule ou l'Amphytrion[sic]’, et représentés ‘par les Machines du Théâtre Royal’Ga naar voetnoot1. Mais ce remaniement d'inspiration commerciale est imputable aux comédiens du Marais plus qu'à Rotrou lui-même, à qui revient le mérite littéraire, non seulement d'avoir préparé la voie à un des chefs-d'oeuvre de Molière, mais d'avoir introduit en France, avec son monologue de Mercure, la poésie burlesque. Comme ceux de Heywood et de Van Damme, l'Amphitryon de Rotrou appartient encore à la Renaissance. C'est l'oeuvre d'un humaniste qui s'attache de très près à ses modèles latins, mais qui, parce qu'il est aussi homme de théâtre, et poète, n'hésite pas à faire craquer en plus d'un endroit le vieux moule, par l'introduction d'éléments qui reflètent les goûts de son pays et de son temps. Cette difficile proportion, Rotrou l'atteint mieux que Van Damme et surtout que Heywood; mais même chez lui l'esprit ancien et l'esprit moderne sont souvent reconnaissables côte à côte - leur fusion harmonieuse ne se réalisant que dans ce passage burlesque où il ouvre la voie à Scarron, comme il l'a ouverte ailleurs à Molière. Dans la longue et riche tradition du thème d'Amphitryon, les Sosies de Rotrou sont la dernière en date des adaptations nettement marquées par l'humanisme. Avec Molière, une génération plus tard, et son Amphitryon qui fera pratiquement oublier tous les précédents - sauf celui de Plaute - toute recherche d'un impossible équilibre sera abandonné, en faveur de l'esprit moderne et de la complète naturalisation du sujet, le seul équilibre en cause étant celui qu'arrivera à réaliser Molière - entre comique et poésie. Mais même dans le cas du génie, il n'est pas de génération spontanée; et l'on peut admirer le chef-d'oeuvre de Molière sans oublier la part qu'ont prise ses nombreux prédécesseurs, proches ou lointains, à la modernisation sans cesse renouvelée de la vieille légendeGa naar voetnoot2.
Paris j. voisine | |||||||
[pagina t.o. 80]
| |||||||
Reproductie op ware grootte van zinnebeeld XII uit Hohburgs Levendige Herts-Theologie.
| |||||||
[pagina t.o. 81]
| |||||||
Het zinnebeeld van de Cordis Divisio (op ware grootte) uit de Schola Cordis van Van Haeften.
|
|