Septentrion. Jaargang 43
(2014)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermd
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ActuellesMartin de HaanComme peu de Néerlandais connaissent encore le français aujourd'hui, le besoin de bons traducteurs à partir de la langue de Voltaire se fait sentir plus que jamais. Dans ce domaine, le traducteur néerlandais Martin de Haan (o 1966) montre la voie depuis longtemps. En décembre 2013, il a reçu le prix de Traduction du Nederlands Letterenfonds (Fondation néerlandaise des lettres). Doté d'un montant de 10 000 euros, ce prix est octroyé à des traducteurs littéraires qui se distinguent à la fois par la grande qualité de leur oeuvre de traduction et par leur engagement en tant qu'ambassadeurs d'un domaine linguistique, d'un genre particulier ou de la traduction littéraire en général. De Haan est le traducteur attitré d'écrivains et d'essayistes contemporains tels que Michel Houellebecq et Milan Kundera; il a également traduit des oeuvres d'auteurs classiques comme Émile Zola, Denis Diderot et Marcel Proust. Le jury a estimé que ‘dans ses traductions de romans, De Haan recherche toujours une souplesse optimale sans trahir le moins du monde l'esprit du texte original’. De Haan s'applique aussi de plusieurs manières à faciliter l'accès du lecteur néerlandais à des textes connus ou inconnus de la littérature française. Par les bourses et les subventions qu'il accorde aux écrivains, traducteurs, éditeurs et organisateurs de festivals, le Nederlands Letterenfonds encourage la qualité et la diversité littéraires et contribue à la propagation et à la promotion des littératures néerlandaise et frisonne aux Pays-Bas et à l'étranger. www.letterenfonds.nl | |
Jean WeisgerberDébut décembre 2013, l'historien de la littérature Jean Weisgerber est décédé à l'âge de 89 ans. Jean Weisgerber était professeur de littérature contemporaine à l'Université libre de Bruxelles et à l'université néerlandophone Vrije Universiteit Brussel. Au fil des ans, il avait fait connaître la littérature flamande moderne à des centaines d'étudiants, francophones et néerlandophones. Weisgerber faisait autorité sur le plan international dans le domaine de l'avant-garde littéraire. Il a publié des ouvrages en néerlandais et en français. C'était un grand connaisseur de l'oeuvre de Hugo Claus (1929-2008) et de Johan Daisne (1912-1978), grand représentant du ‘réalisme magique’. Son histoire du roman flamand Aspecten van de Vlaamse roman, 1927-1960 a fait l'objet en 1988 d'une nouvelle édition profondément remaniée sous un titre nouveau (Van Arm Vlaanderen tot De voorstad groeit - De Pauvre Flandre à La banlieue grandit). voir Septentrion, XX, no 4, 1991, pp. 78-79 et http://septentrionblog.onserfdeel.be | |
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Martin de Haan.
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Bernke Klein ZandvoortJamais trois sans quatre... C'est la quatrième fois que l'on décernait le prix de la Première OEuvre Het Liegend Konijn (Le Lapin menteur). Quatre fois, le lauréat fut une lauréate. Fin 2013, c'est la poétesse néerlandaise Bernke Klein Zandvoort (o 1987) qui a reçu ce prix. Elle s'est vu remettre cette distinction pour son premier recueil Uitzicht is een afstand die zich omkeert (La vue est une distance qui se retourne). Le prix de la Première OEuvre Het Liegend Konijn est une initiative de la revue de poésie homonyme et la maison flamando-néerlandaise deBuren. La lauréate, qui a reçu une somme de 2 500 euros, pourra éditer une nouvelle série de poèmes sous l'égide de Het Liegend Konijn. En outre, le recueil de la lauréate a été intégralement traduit en français, en anglais et en allemand. On peut même se procurer le poème qui commence par le vers augustus was overrijp en ik had mijn bedenkingen (août était plus que mûr et je m'interrogeais) dans toutes les langues officielles de l'Union européenne. La version française, due à Kim Andringa, et les vingt-deux autres traductions accompagnées du texte original se retrouvent dans un recueil joliment édité, au tirage limité. Cette version offre en quelque sorte à la poétesse ‘une clef pour ouvrir les portes de l'Europe’. Het Liegend Konijn, qui a célébré son dixième anniversaire en 2013, a été créé par Jozef Deleu (o 1937), le fondateur et ancien rédacteur en chef de Septentrion. Cette revue publie deux fois par an des poésies non encore publiées de poètesBernke Klein Zandvoort, photo L. Deleu - ikwashier.
néerlandophones. Si l'on élargissait quelque peu la métaphore et que l'on baptisait zoo les lettres de langue néerlandaise contemporaines, ce lapin folâtre jouerait dans ce jardin zoologique un rôle de premier plan. www.hetliegendkonijn.be | |
Le musée Fin-de-Siècle museumLa ville de Bruxelles s'est enrichie d'un musée tout neuf, le musée Fin-de-Siècle museum. Il remplace l'ancien musée d'Art moderne désormais fermé. Répartie sur quatre niveaux en sous-sol (qui accueillaient jusqu'il y a peu la collection d'art moderne), la nouvelle collection comprend plus de 400 chefs-d'oeuvre de la période qui s'étend plus ou moins de 1850 à 1914. Le musée Fin-de-Siècle museum présente notamment un ensemble exceptionnel d'oeuvres d'artistes belges comme Fernand Khnopff, Léon Spilliaert, Henry Van De Velde et Philippe Wolfers mais aussi d'artistes étrangers comme Paul Gauguin, Émile Gallé, Louis Majorelle et Alphonse Mucha. La fermeture du musée d'Art moderne de Bruxelles a fait l'objet de nombreuses critiques. La préparation de l'ouverture du nouveau musée ne se fit pas sans problèmes. C'est ainsi qu'une prestigieuse exposition consacrée aux peintres bruxellois qui ont suivi Rogier Van Der Weyden (Roger de la Pasture) fut fermée prématurément. Mais le musée Fin-de-Siècle museum a sa place dans | |
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Le courage des Belges: copie d'une carte postale illustrée par Fercham, sans date.
un ensemble plus vaste. En réaménageant leurs musées, les musées royaux des Beaux-Arts de Belgique entendent offrir une image cohérente du climat culturel qui régnait à Bruxelles à la fin du xixe siècle. Pour ce faire, ils travaillent en étroite collaboration avec la Bibliothèque royale de Belgique, le Théâtre royal de la Monnaie et la Cinematek. www.fine-arts-museum.be | |
Alain van CrugtenLes amateurs de littérature de langue néerlandaise connaissent bien le nom d'Alain van Crugten (o 1936) qui est pourtant slaviste de formation. Il fut longtemps professeur de littérature slave à l'Université libre de Bruxelles. Mais dans les années 1980, Van Crugten se fit connaître par Le Chagrin des Belges, sa traduction de l'oeuvre majeure de Hugo Claus Het verdriet van België. Il a traduit aussi une grande partie de l'oeuvre théâtrale de Claus. Certaines de ces traductions ont été éditées par l'éditeur suisse L'Âge d'Homme. Récemment, Alain van Crugten s'est vu remettre le prix des Phares du Nord. Cette distinction lui était décernée pour La Langue de ma mère, sa traduction du roman Sprakeloos de l'écrivain contemporain flamand Tom Lanoye. Dans ce récit poignant, Lanoye brosse un tableau à la fois émouvant et désacralisant de la dégénérescence mentale de sa mère. Le prix des Phares du Nord, institué par le Nederlands Letterenfonds (Fondation néerlandaise des lettres) et le Vlaams Fonds voor de Letteren (Fonds flamand des lettres), est décerné tous les deux ans à la meilleure traduction française d'un ouvrage majeur de langue néerlandaise. Il est doté d'un montant de 5 000 euros. Précédemment, la même distinction a été octroyée à Philippe Noble, Annie Kroon, Anita Concas et Bertrand Abraham. La Langue de ma mère est paru aux éditions de La Différence qui ont déjà publié d'autres traductions de Tom Lanoye signées Alain van Crugten. Celui-ci a d'ailleurs traduit également une grande partie de l'oeuvre théâtrale de Tom Lanoye. Ces traductions ont été éditées par La Différence, Actes Sud et Het Toneelhuis à Anvers. voir Septentrion, XXXVII, no 2, 2008, pp. 3-8 et XLII, no 1, 2013, pp. 11-15 | |
La Grande GuerreLe nombre de livres consacrés à la Première Guerre mondiale publiés récemment et à paraître dans les prochains mois et les années qui viennent est impressionnant. OEuvre d'une grande originalité, La Grande Guerre en caricatures est publiée par le jeune éditeur bruxellois Soliflor. Pour réaliser La Grande Guerre en caricatures, l'historien Patrick Delcord, en collaboration avec la Bibliothèque royale de Belgique, a sélectionné quelque quatre-vingts dessins parus dans la presse écrite entre 1914 et 1918. Il s'agit de caricatures de propagande largement répandues à | |
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Les États-Unis entrent en guerre: dessin de Sem paru le 6 mars 1917 dans Excelsior.
cette époque et destinées à ranimer la combativité de la population. Patrick Delcord a sollicité des sources disponibles dans le monde entier. Il les a trouvées principalement dans le patrimoine conservé à la Bibliothèque royale. Une grande partie de ces caricatures provient de quotidiens français, anglais et allemands. www.soliflor.be - ISBN 978 2 93054 331 4 | |
Jeanne BrabantsDébut 2014 s'est éteinte la chorégraphe et pédagogue de la danse Jeanne Brabants. Elle avait 93 ans. Cette grande personnalité a marqué de son empreinte, à sa manière toute personnelle, plusieurs générations de danseurs en Flandre. Jeanne Brabants était très jeune lorsqu'elle a effectué des stages en Angleterre auprès de Rudolf von Laban, Kurt Jooss et Sigurd Leeder. À vingt et un ans, elle a créé sa propre école de danse privée et, peu de temps après, sa propre compagnie de danse. En 1969, sous l'impulsion de Jeanne Brabants, a été fondé le Ballet van Vlaanderen, ensemble professionnel qui allait pouvoir à partir de 1976 se parer du titre de ‘royal’. Brabants a dirigé cette compagnie durant quinze ans, tout en créant elle-même des chorégraphies. Elle en a réglé au total environ deux cents. Brabants a travaillé avec de grands noms internationaux et son oeuvre a été couronnée à plusieurs reprises. voir Septentrion, XIX, no 3, 1990, pp. 72-73 et http://septentrionblog.onserfdeel.be | |
Néerlandophonie(s)Une ‘Quinzaine du néerlandais’ a eu lieu du 3 au 15 février à Lille et dans ses environs. Cet événement de grande envergure était organisé par l'université Charles de Gaulle Lille III et s'intitulait Néerlandophonie(s), Arts, langue et culture de Flandre et des Pays-Bas. Cette ‘Quinzaine’ a mis en lumière divers aspects de la culture de la Flandre et des Pays-Bas. Il n'y fut pas seulement question de langue et de littérature: le cinéma, le théâtre, la danse, etc. y avaient aussi leur place. On y convia des écrivains néerlandophones et on y projeta des films du documentariste néerlandais Johan van der Keuken (1938-2001). L'association flamando-néerlandaise Ons Erfdeel vzw, éditrice de Septentrion, mit aussi la main à la pâte. En collaboration avec l'université de Lille III, elle organisa un débat sur ‘le modèle politique belge et ses remises en cause actuelles’. La ‘Quinzaine du néerlandais’ a vu aussi le transfert définitif de la bibliothèque de l'Institut Néerlandais de Paris (7 500 oeuvres littéraires et 1 300 livres pour enfants) à l'université de Lille. voir http://septentrionblog.onserfdeel.be |
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