In memoriam Laurent Philippe Réguer
Laurent Philippe Réguer, maître de conférences au département d'études germaniques à l'université Sorbonne Nouvelle Paris 3 et depuis 2003 rédacteur de Septentrion, est décédé le 20 septembre 2012.
Ce Breton avait un faible pour les Pays-Bas et la culture de langue néerlandaise en général. Il enseigna d'abord le néerlandais au sein du lycée international de Saint-Germain-en-Laye, mais poursuivit sa carrière à l'université Sorbonne Nouvelle. C'est notamment à son instigation que fut créée là une chaire d'afrikaans. Laurent Philippe fut en même temps inspecteur général de l'enseignement du néerlandais auprès de l'Éducation nationale.
Laurent Philippe Réguer est coauteur avec Dorien Kouijzer de l'ouvrage Le Néerlandais d'aujourd'hui en 90 leçons et en 90 jours, publié au Livre de poche. Chez le même éditeur parut le manuel Néerlandais pratique de base (avec le concours de Philippe Noble et Dorien Kouijzer). Avec Claran Wielenga, il a publié Nederlandse verhalen (Nouvelles néerlandaises, également au Livre de poche).
Dans Si loin, si proche... Une langue européenne à découvrir: le néerlandais, Laurent Philippe présentait l'histoire du néerlandais. Dans ce livre, édité par les Publications de l'Institut d'allemand de la Sorbonne Nouvelle, il plaidait pour une utilisation conséquente du terme ‘néerlandais’ (en lieu et place du méli-mélo qui continue encore souvent d'avoir cours dans le monde francophone entre néerlandais, flamand et hollandais).
Laurent Philippe a signé différents articles pour Septentrion, entre autres sur le néerlandais dans les établissements d'enseignement secondaire dans le nord de la France, sur l'afrikaans et sur Haarlem, la ville néerlandaise qui lui tenait tellement à coeur.
Depuis quelque temps, Laurent Philippe était gravement malade, mais la nouvelle de son décès a surpris tout le monde. Je lui ai encore rendu visite le 16 juin de cette année, rue de Thionville à Paris. Il m'a touché alors par son courage, sa volonté ferme de résister à la maladie, son optimisme et son humour. Pendant notre rencontre, il m'a parlé de sa famille, de la Bretagne et de la mer, du soutien qu'il recevait de beaucoup de gens autour de lui. Il avait découvert à la Salpêtrière et dans son quartier un Paris humain et chaleureux. Il espérait pouvoir se remettre au travail cet automne. Je suis sorti de chez lui presque gai, ne sachant pas que c'était un adieu. Je garde un sentiment profond de gratitude d'avoir eu, reçu et vécu cette rencontre.
Laurent Philippe restera dans nos coeurs et dans notre mémoire. Sa gentillesse et sa générosité n'ont peut-être pas changé le monde, mais elles ont certainement rendu ce monde meilleur.
Sit terra ei levis. Que la terre lui soit légère.
luc devoldere
Rédacteur en chef.