Septentrion. Jaargang 41
(2012)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermd
[pagina 92]
| |
ActuellesANBFL'Association des néerlandistes de Belgique francophone et de France (ANBF), à qui les Actuelles ont ouvert plus d'une fois leurs colonnes, possède sa propre revue: n/f. Par le biais de n/f, l'ANBF offre une plate-forme aux échanges scientifiques entre néerlandistes, et plus particulièrement aux néerlandistes qui travaillent dans un milieu francophone. La dernière livraison de n/f est consacrée dans une large mesure à l'approche contrastive (pour et contre) dans l'enseignement du néerlandais comme langue étrangère. La revue fait ainsi référence au colloque tenu le 22 novembre 2008 à Louvain-la-Neuve, consacré à cette question. L'enseignement contrastif est abordé sous plusieurs perspectives: l'acquisition de la langue courante mais aussi l'apprentissage du néerlandais des affaires et l'attention portée à des aspects culturels typiques. Les contributions relatives à l'enseignement contrastif sont dues à Folkert Kuiken (université d'Amsterdam), Willy Vandeweghe (ancien professeur à la Hogeschool Gent), Philippe Hiligsmann (Université catholique de Louvain-la-Neuve et membre de la rédaction de Septentrion), Ludo Beheydt (Université catholique de Louvain-la-Neuve) et Armand Héroguel (UFR des langues étrangères appliquées - Université Charles de Gaulle Lille 3). L'introduction circonstanciée est due à Laurent Rasier (Université catholique de Louvain-la-Neuve).
www.anbf.be | |
Eddy MerckxUne date de plus à marquer d'une pierre blanche pour un homme déjà entré dans la légende du sport cycliste: le 15 décembre 2011, Eddy Merckx (o 1945) a été fait commandeur de la Légion d'honneur. Le président Nicolas Sarkozy lui a remis personnellement les insignes de cette distinction qui honore rarement des étrangers, hormis les chefs d'État ou d'autres personnalités politiques. Ce n'est pas sans une certaine émotion que de nombreux Belges se rappellent de grands moments de leur jeunesse. Merckx remportant en 1968 son premier Giro d'Italia au terme d'une étape mémorable sur les pentes des Tre Cime di Lavaredo. Ou, l'année suivante, Merckx signant magistralement la première de ses cinq victoires au Tour de France, franchissant bras levés la ligne d'arrivée sur la piste de Vincennes. C'était le 21 juillet, jour de la fête nationale belge. Quelques heures plus tard, l'homme posait le pied sur la Lune. Comment ne pas évoquer aussi les victoires splendides du ‘cannibale’ dans les classiques: Tour des Flandres, Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège, Tour de Lombardie ou Milan-San Remo. De surcroît, Merckx a endossé à trois reprises le maillot de champion du monde. Et puis il y a eu ce fameux Tour de France 1975 où il réussit à rallier Paris avec une mâchoire fracturée. Des performances de grand champion.
voir Septentrion, XXXII, no 4, 2003, pp. 40-47 et http://septentrionblog.onserfdeel.be | |
Prix des Phares du NordLe traducteur français Bertrand Abraham (o 1948) avait à coup sûr marqué d'une croix la date du 11 janvier 2012 dans son agenda. C'est ce jour-là | |
[pagina 93]
| |
Eddy Merckx au sommet du col du Tourmalet.
qu'il s'est vu remettre le prix des Phares du Nord 2011. Cette distinction, instituée par la Fondation néerlandaise des lettres et le Fonds flamand des lettres, est un prix biennal attribué à la meilleure traduction française d'une oeuvre majeure de langue néerlandaise. Elle est dotée d'un montant de 5 000 euros. Le premier traducteur à l'obtenir était Philippe Noble (2005), membre de la rédaction de Septentrion. Il fut suivi par Annie Kroon (2007), puis par Anita Concas (2009). Bertrand Abraham a remporté le prix pour En route vers la fin, sa traduction de l'ouvrage épistolaire Op weg naar het einde de l'écrivain néerlandais Gerard Reve (1923-2006). Abraham a également à son actif Un Européen à travers le XXe siècle, traduction d'un ouvrage dans lequel le journaliste néerlandais Geert Mak (o 1946) parcourt l'Europe pour en brosser un tableau touchant à tous les domaines, truffé d'évocations historiques (récentes). Parmi les auteurs traduits par Abraham figurent aussi Gerbrand Bakker (o 1962), Renate Dorrestein (o 1954) et Douwe Draaisma (o 1953).
voir Septentrion, XXXVI, no 2, 2007, pp. 29-34 et XXXIX, no 3, 2010, pp. 75-76 et http://septentrionblog.onserfdeel.be | |
BelgitudeSonja Vanderlinden, depuis longtemps membre du Comité de conseil de Septentrion, était jusqu'il y a peu professeur de littérature néerlandaise à l'Université catholique de Louvain-la-Neuve. Désormais, l'adjectif ‘émérite’ précédera son titre de professeur. Un gros ouvrage renfermant une petite trentaine d'articles a vu le jour afin de saluer ses adieux à l'université. Composé sous la direction de Stéphanie Vanasten et Matthieu Sergier, cet ouvrage porte le titre (bilingue) de Literaire Belgitude littéraire. Bruggen en beelden. Vues du Nord. Dans leur introduction, Stéphanie Vanasten et Matthieu Sergier montrent comment le mot belgitude, en usage surtout en Belgique francophone comme terme d'autolégitimation littéraire (par rapport à la France) est devenu un concept définissant l'identité belge, doté d'une plus large dimension sociale. Literaire belgitude littéraire se donne notamment pour objectif de voir dans quelle mesure la belgitude se retrouve aussi dans la littérature flamande des dernières décennies. Les articles sont rédigés en néerlandais ou français et classés par thèmes: ‘Des lettres francophones aux lettres néerlandophones’, ‘Littératures belges en dialogue’, ‘Figuration, images et perception’, ‘Focus België / Belgique’, ‘La belgitude entre langues et traduction’. Les auteurs des articles ne sont pas exclusivement des collègues de Sonja Vanderlinden à l'Université catholique de Louvain-la-Neuve mais aussi des néerlandistes qui oeuvrent en Belgique et à l'étranger. Leurs textes sont entrelardés de poèmes. Le livre se termine ainsi par le poème Waar het op aankomt (Ce qui importe) de Jozef Deleu, fondateur et ancien rédacteur en chef de la présente revue. L'abondante bibliographie de Sonja Vanderlinden comprend bien entendu les articles qu'elle a publiés dans Septentrion.
paru aux Presses universitaires de Louvain (http://pul.uclouvain.be/) ISBN 978 2 87463 291 4 | |
[pagina 94]
| |
Adriaan van Dis, photo Kl. Koppe.
| |
Adriaan van DisDans le numéro 4 / 2009 de Septentrion, la Néerlandaise Maaike Koffeman, spécialiste en littérature comparée, suivait les promenades à travers Paris d'un certain monsieur Mulder - nom choisi par l'écrivain Adriaan van Dis (o 1946) pour désigner le héros de son roman Le Promeneur. À l'époque où il écrivit Le Promeneur, Adriaan van Dis habitait Paris. Depuis, s'il a quitté la Ville lumière, il ne l'a pas oubliée pour autant. Il y loue toujours une chambre de bonne où il garde une partie de sa bibliothèque; ce pied-à-terre lui permet de renouer de temps en temps avec la capitale française. Une autre preuve que van Dis n'a pas vraiment délaissé Paris nous est donnée par le livre Stadsliefde. Scènes in Parijs (Amour d'une ville. Scènes parisiennes), où il décrit, dans des textes courts, la vie que l'on observe et que l'on vit dans la capitale de la France. En réalité, Stadsliefde baigne dans la même atmosphère que Le Promeneur. Loin de brosser un portrait touristique de la ville, l'auteur la présente sous des angles très divers. Car à ses yeux, Paris n'est pas qu'une ville d'une beauté idyllique, elle offre aussi des contrastes passionnants et la misère peut s'y attaquer aux êtres avec une rare cruauté. Certains textes sont les remaniements d'articles déjà publiés. C'est le cas d'un bref essai, traduit et remanié, paru dans Septentrion, no 3/ 2005. Les photos, nombreuses, sont de Tessa van der Waals et Frans Toet. Un index éclaire utilement le lecteur ou la lectrice qui souhaiterait refaire personnellement les balades d'Adriaan van Dis.
Le Promeneur (titre original: De wandelaar) est paru en 2008 aux éditions Gallimard. Stadsliefde n'existe qu'en
| |
Blandine KriegelLe rôle de l'insurrection des Pays-Bas contre le roi d'Espagne au XVIe siècle est-il largement sous-estimé en France? Telle est, en tout cas, l'opinion de la philosophe française Blandine Kriegel. Dans La République et le prince moderne, elle voit l'insurrection contre l'Espagne et l'action de Guillaume d'Orange (dit le Taciturne, 1533-1584) comme la première des révolutions modernes qui ont donné naissance à un nouveau type de république. La révolte contre l'Espagne de Philippe II est pour Kriegel le moment clé où s'est réalisée la conjonction entre l'héritage républicain et l'État moderne. Elle s'est faite, pourrait-on dire, dans un jeu complexe où des idées qui avaient paru d'emblée très contradictoires avaient fini par concorder. Les lecteurs de Kriegel retrouveront également dans La République et le prince moderne des thèmes présents dans son oeuvre antérieure tels que le rôle de l'héritage biblique dans la formation des droits de l'homme et les différences entre le droit romain impérial et celui des États-nations modernes.
édité aux Presses universitaires de France (www.puf.com) | |
La chanson françaiseL'auteur flamand Bart Van Loo (o 1973) a déjà publié trois livres consacrés à la France: un | |
[pagina 95]
| |
Portrait de Guillaume d'Orange par Antonio Moro.
‘guide littéraire de France’, un mélange de recettes littéraires et d'histoires culinaires et une étude originale de la tradition érotique dans la littérature française. Ces trois publications ont été réunies aussi en un seul volume. Depuis, le francophile Van Loo connaissait-il une légère baisse de régime? Pas du tout. Il vient de publier Chanson. Een gezongen geschiedenis van Frankrijk (Chanson. Une histoire de France chantée). Ce livre présente une histoire originale et distrayante de la France à partir de ses chansons les plus célèbres. Bien souvent, le lecteur rencontre des chanteuses et des chanteurs français à des moments et des endroits inattendus. Chanson n'est donc pas une histoire de la chanson française; dans la ligne du concept propre à Van Loo et qui a fait ses preuves, anecdotes et événements plaisants se succèdent. Une oeuvre surprenante, rafraîchissante, fondée au demeurant sur une large connaissance et un amour profond de tout ce qui, de près ou de loin, a trait à la France. paru chez De Bezige Bij Antwerpen (www.wpg.be) | |
Musée de GrenobleJusqu'au 27 mai 2012, le FelixArtmuseum à Drogenbos (près de Bruxelles) organise l'exposition ‘Grenoble 1927. Un panorama de l'art belge’. Depuis 1996, le FelixArtmuseum abrite et expose la collection volumineuse du peintre Felix De Boeck (1898-1995). Le projet ‘Grenoble 1927’ a pour ambition de reconstituer l'exposition d'art belge contemporainConstant Permeke, Tête de pêcheur
© SABAM Belgique 2012. organisée au musée de Grenoble en 1927. Cette exposition constituait l'un des plus beaux et des plus novateurs ensembles d'art belge contemporain des années 1920 présentés à l'époque. Outre un groupe d'artistes notoires, plutôt en fin de carrière, tels James Ensor, Eugène Laermans, Jakob Smits, ainsi que des artistes plus jeunes, fauves pour la plupart (Jos Albert, Jean Brusselmans, Willem Paerels, Louis Thévenet, Hippolyte Daeye, Fernand Toussaint, Ramah, Albert Servaes, Léon Spilliaert), le musée de Grenoble présentait aussi le fleuron des avant-gardistes belges, regroupés par tendance: les ‘expressionnistes’ (Constant Permeke, Gustave De Smet, Floris Jespers, Frits Van Den Berghe, Gustave Van De Woestyne, Joseph Cantré, Oscar Jespers et Edgard Tytgat), les ‘surréalistes’ (René Magritte et Auguste Mambour), le groupe ‘Jeune Peinture’ (Jean-Jacques Gailliard, Hubert Malfait et Georges Lebrun), et les ‘Plasticiens’ (Felix De Boeck, Pierre-Louis Flouquet et Victor Servranckx). Outre le fait de donner à redécouvrir les trente-et-une oeuvres d'art belge moderne conservées à Grenoble depuis cette époque, cette exposition permet de reconstituer une ‘capsule’ de temps dénuée du discours interprétatif que l'on peut avoir sur cette période aujourd'hui. www.felixart.org |
|