Septentrion. Jaargang 40
(2011)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermd
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ActuellesAu cours des cent cinquante dernières années, des centaines de milliers de Flamands, ouvriers, mineurs et agriculteurs, ont transporté leurs pénates en Wallonie. Une exposition organisée simultanément à Gand et à Louvain donna l'occasion à l'ouvrage Vlaamse migranten in Wallonië 1850-2000 (Émigrants flamands en Wallonie 1850-2000) de voir le jour. Les auteurs du livre sont les historiens Roeland Hermans, qui en assure aussi la rédaction, et Idesbald Goddeeris. S'appuyant sur des analyses scientifiques, Vlaamse migranten in Wallonië 1850-2000 dépeint les différents flux migratoires et détaille la façon dont les Flamands se sont établis dans diverses régions de Wallonie. Les auteurs soulignent le rôle de l'Église catholique et du Mouvement flamand et situent l'émigration dans un vaste contexte socioéconomique et politique. À ce propos, Guido Fonteyn, éminent spécialiste flamand de la Wallonie, a interrogé des émigrants flamands et réalisé des interviews pénétrantes. Sur ce thème, Fonteyn a publié lui-même plusieurs études. Cet ouvrage passionnera aussi ceux et celles qui n'entendent pas le néerlandais. Il renferme en effet un grand nombre de photos intéressantes qui n'ont jamais été publiées. paru chez Lannoo à Tielt (www.lannoo.be) Chaque numéro de la revue semestrielle française Conférence, qui comporte quelque 450 pages, s'ouvre à la littérature étrangère. Dans sa livraison ‘Printemps 2011’ (no 32), le choix de la rédaction s'est porté sur la poésie néerlandaise contemporaine et, plus particulièrement, sur l'oeuvre de H.H. ter Balkt (o 1938), Huub Beurskens (o 1950) et Peter Nijmeijer (o 1947). Les traductions sont réalisées par le duo Pierre Gallissaires et Jan H. Mysjkin dont les traductions en français ont reçu en 2009 le prix Brockway de traduction de poésie néerlandaise. La revue Conférence existe depuis treize ans et s'est imposée, selon ses propres dires, comme l'une des revues les plus exigeantes de l'édition française. Chaque numéro propose une vaste réflexion sur notre époque par le biais des thèmes abordés: ‘La transmission’, ‘Les visages de la terre’, ‘La richesse’, ‘L'usage du temps’, pour n'en citer que quelques-uns, ainsi qu'un large choix poétique et littéraire, français et étranger, et des inédits du XXe siècle. www.revue-conference.com Une nouvelle qui réjouit le monde du petit écran: depuis septembre 2011, Arte Belgique diffuse chaque mois une sélection de programmes de la VRT, la chaîne publique flamande. Parallèlement, Arte Belgique sous-titre en néerlandais ses émissions 50o Nord et Quai des Belges. Ces heureuses initiatives ont vu le jour grâce à un accord passé entre la VRT et son homologue francophone, la RTBF, concessionnaire des droits d'Arte pour la Belgique. En agissant de | |
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la sorte, les deux chaînes belges de télévision publique offrent aux francophones et aux néerlandophones du pays l'occasion de mieux se connaître. Arte Belgique a intitulé Vlaamse Kaai (Quai flamand) sa sélection VRT qui rassemble en réalité des programmes culturels actuels et des extraits de documents d'archives de la chaîne flamande. L'émission est à l'antenne en prime time. Elle est présentée par une francophone et un néerlandophone: Hadjah Lahbib et David Van Reybrouck. Il y a peu, ce dernier s'est signalé à l'attention du public avec son livre Congo. Chaque émission de Vlaamse Kaai fait l'objet d'une seconde diffusion sur la chaîne La Deux de la RTBF. www.arte-belgique.be La jeune poétesse néerlandaise Lieke Marsman (o 1990) s'est taillé déjà une solide réputation dans le monde néerlandophone. Si l'on considère le succès remporté par le premier recueil de poèmes de Marsman Wat ik mijzelf graag voorhoud (À quoi j'aime croire), on ne sera pas surpris qu'elle soit lauréate du Debuutprijs Het Liegend Konijn (prix Le Lapin menteur du premier recueil de poèmes) qui en était à sa troisième édition. Ce prix est octroyé tous les deux ans au meilleur poète débutant en néerlandophonie par la maison flamando-néerlandaise deBuren et par Het Liegend Konijn, la seule revue néerlandophone qui se consacre exclusivement à la publicationJean Delvin, Les Émigrants, s.d., collection Dexia.
de poésie d'expression néerlandaise inédite et contemporaine. On doit la création de cette revue à Jozef Deleu, fondateur et ancien rédacteur en chef de Septentrion. La remise de cette distinction, dotée d'un montant de 2 500 euros, a eu lieu le 27 septembre 2011 à l'ambassade des Pays-Bas à Bruxelles. Le recueil Wat ik mijzelf graag voorhoud est intégralement traduit en français, en allemand et en anglais; d'autre part, un poème de ce recueil a fait l'objet d'une publication séparée dans les 23 langues officielles de l'Union européenne. www.hetliegendkonijn.be L'auteur flamand Stijn Streuvels (1871-1969) fait partie des écrivains qui ont rénové la littérature de langue néerlandaise au cours de la première moitié du XXe siècle. Il a écrit surtout des récits naturalistes. Émile Zola constitue l'une de ses grandes sources d'inspiration. Demandez aux connaisseurs de Streuvels le livre de leur auteur favori qu'il faut absolument avoir lu: ils seront nombreux à citer immédiatement la nouvelle Het leven en de dood in den ast (Vie et Mort dans la sécherie). Streuvels y dépeint une nuit au cours de laquelle cinq ouvriers accomplissent en tâcherons leur besogne dans une sécherie de chicorée. Pendant la pause, les conversations truffées de songeries se muent en rêves. Le passé et l'avenir en arrivent à se confondre. C'est alors qu'un vagabond en quête d'un endroit pour mourir fait irruption | |
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dans la sécherie. À l'arrivée de la mort, les ouvriers assoupis reviennent à la réalité. Grâce à Omer Vandeputte (o 1933), spécialiste du néerlandais, on dispose désormais d'une traduction intégrale de cette superbe nouvelle. Vandeputte a traduit l'ouvrage en français mais aussi en anglais et en afrikaans. Pour chaque traduction, il s'est fait seconder par un native speaker. Omer Vandeputte n'est pas un inconnu pour Ons Erfdeel vzw, l'association flamando-néerlandaise éditrice de Septentrion. À la demande de celle-ci, il a écrit dans les années 1980 un petit ouvrage consacré à la langue néerlandaise. Ce livre paraîtrait finalement dans plus de vingt langues. on peut commander Vie et Mort dans la sécherie via www.unibook.com ou chez le traducteur Je saisis volontiers l'opportunité que m'offrent ces colonnes pour faire une suggestion à tous les réalisateurs flamands qui n'auraient pas encore ou pas suffisamment été remarqués à l'étranger: tentez votre chance au Festival des films du monde de Montréal. Au cours des cinq dernières années, un Flamand y a décroché trois fois la palme: le Grand Prix des Amériques. En 2011, ce fut au tour de Geoffrey Enthoven (o 1974) de remporter la récompense suprême avec Hasta la Vista. Ce film a remporté le Grand Prix des Amériques mais aussi le prix du Public. Hasta la Vista met en scène trois hommes handicapés qui se rendent en Espagne pour s'y faire dépuceler dans une maison close spécialisée. On se souviendra que le film primé en 2010 à Montréal était Oxygène de Hans Van Nuffel.Johannes Kneppelhout (1814-1885) © Letterkundig Museum, La Haye.
Oxygène raconte l'histoire de jeunes garçons qui aspirent à mener une vie normale alors qu'ils sont tous atteints de mucoviscidose, cette maladie qui ne pardonne pas. Précédemment, Nic Balthazar avait obtenu la même récompense pour Ben X, un film consacré à l'autisme. voir Septentrion, XXXVI, no 4, 2007, pp. 69-71 et XL, no 1, 2011, pp. 90-91 et http://septentrionblog.onserfdeel.be L'information que voici s'adresse plus particulièrement aux lecteurs spécialistes de la littérature néerlandaise. Ils ont vraisemblablement entendu parler de Johannes Kneppelhout (1814-1885), auteur néerlandais qui a écrit aussi sous le pseudonyme de Klikspaan (Rapporteur). On connaît notamment ses croquis mêlant réalisme et humour (qui prendront par la suite un ton plutôt moralisateur). Kneppelhout, alias Klikspaan, était proche de la France ou, en tout cas, de la littérature française. Comme étudiant déjà, il vouait une grande admiration à des romantiques tels que Chateaubriand, Lamartine et Sainte-Beuve. On ne s'étonnera donc pas que, dès ses jeunes années, il ait publié deux ouvrages en français. En 1832 paraît Mes loisirs, une dizaine de récits riches en personnages malheureux, mélancoliques et solitaires et un an plus tard, La Violette, série de quatre histoires inspirées d'un séjour à la campagne. Pour l'un et l'autre ouvrage, la critique se montra plutôt négative. Mais Mirre van der Heiden, qui a étudié récemment la prose de Kneppelhout, estime que ce jugement doit être quelque peu nuancé. | |
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Emmy Andriesse, Juliette Gréco, 1948 © Universiteitsbibliotheek Leiden.
Van der Heiden a publié les résultats de son étude dans le Nieuw Letterkundig Magazijn, publication périodique de la Maatschappij der Nederlandse Letterkunde (Société de la littérature néerlandaise) à Leyde. voir ‘Martyr de la liberté, honneur à toi’, dans Nieuw Letterkundig Magazijn, XXVIII, no 2, décembre 2010, pp. 69-75 et http://maatschappijdernederlandseletterkunde.nl/nlm Le cliché est solide comme le Pont-Neuf: depuis des décennies, Paris est une métropole étincelante au rayonnement culturel considérable. L'image souvent séduisante que la capitale de la France possède auprès du monde néerlandophone a été créée en grande partie par des livres de photos des années 1950. Des photographes-cinéastes tels que Ed van der Elsken (1925-1990) et Johan van der Keuken (1938-2001) et un photographe comme Nico Jesse (1911-1967) ont fixé une image de Paris qui est restée intacte pour l'essentiel aux Pays-Bas et reste vivace au-delà des frontières néerlandaises. Le livre de photos Gare du Nord. Nederlandse fotografen in Parijs 1900-1968 (Gare du Nord. Photographes néerlandais à Paris 1900-1968) dévoile le regard que portent les Néerlandais sur Paris dans une grande partie du XXe siècle. L'ouvrage montre aussi comment la photographie s'est développée en tant que média au cours de cette période. La parution de Gare du Nord introduit l'exposition éponyme qui se tiendra jusqu'au 12 février 2012 au musée de la Photographie de La Haye. Le livre n'est disponible que dans sa version néerlandaise, mais dans ce type d'ouvragesFred Brommet, Orson Welles, 1952 © Maria Austriainstituut, Amsterdam.
les photos sont heureusement bien plus importantes que le texte. paru aux éditions Ludion à Gand (www.ludion.be) Restons dans le monde de la photo et des photographes. Le Nederlands Fotomuseum de Rotterdam propose depuis peu une exposition permanente présentant un vaste historique de la photographie aux Pays-Bas. Elle est baptisée De donkere kamer (La Chambre noire). Les organisateurs se sont inspirés d'un concept des architectes d'exposition Kossmann.dejong pour transformer 250m2 du musée en chambre noire. En déposant une feuille de papier dans un bain de développement comme cela se faisait jadis en chambre noire, le visiteur met en action une série de récits captivants dans lesquels l'histoire de la photographie néerlandaise se déroule sous la forme de photos et de films soutenus par un accompagnement musical. Toutes les formes de photographie sont passées en revue, albums et photos stéréo, autochromes et clichés sur verre, daguerréotypes et fichiers photo numériques. Les narrations sont illustrées par différents objets comme des appareils photo, des caméras, des tirages originaux et des retirages, des accessoires spéciaux pour professionnels. voir Septentrion, XXXVI, no 4, 2007, pp. 10-17 et http://septentrionblog.onserfdeel.be |
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