Septentrion. Jaargang 40
(2011)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermd
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ActuellesLa plupart des lecteurs de la présente revue connaissent évidemment des musées néerlandais comme le Rijksmuseum, le musée Van Gogh, le musée Boijmans van Beuningen de Rotterdam ou le musée Kröller-Müller. Mais les Pays-Bas comptent beaucoup d'autres musées de premier plan. S'ils renferment de belles collections, ces musées sont aussi installés le plus souvent dans des bâtiments intéressants. Le quotidien néerlandais de Volkskrant a proclamé le musée national du Verre de Leerdam (Hollande-Méridionale) ‘édifice néerlandais le plus remarquable’ de l'année 2010. Chose assez étonnante, il ne s'agit pas d'une construction nouvelle mais de deux villas anciennes rénovées. Le bureau d'architectes SLA d'Amsterdam a été félicité d'avoir ‘réalisé le tour de force de transformer un musée peu commode en une suite de salles d'exposition qui réservent des surprises à chaque détour’. Les architectes ont jeté quatre passerelles qui assurent la communication entre les anciens bâtiments. L'édifice rénové a été inauguré l'année dernière par la reine Beatrix. Le musée proprement dit avait été créé en 1953 à l'occasion du soixante-quinzième anniversaire de la verrerie de Leerdam. Depuis, il est devenu LE musée, laboratoire et centre d'études national du verre néerlandais de 1880 à nos jours. Fait unique pour les Pays-Bas, sa collection ne réunit pas moins de 9 000 objets, comportant aussi bien des verres de service que des pièces décoratives finement ouvragées. Un détail qui n'est sans doute pas le moins remarquable: la totalité de la collection est présentée au public. www.nationaalglasmuseum.nl Le Flamand Paul Claes (o 1943) est l'auteur d'une oeuvre considérable qui comprend de la poésie, des romans et des essais. Dans les Plats Pays, ses traductions lui valent aussi une belle renommée. Il a traduit notamment Gérard de Nerval, Arthur Rimbaud, James Joyce et T.S. Eliot. Voici que paraît cette fois De tuin van de Franse poëzie. Een canon in 100 gedichten (Le Jardin de la poésie française. Un florilège de 100 poèmes). Claes a réalisé cette anthologie en sélectionnant et en traduisant cent grands poèmes de l'histoire de la littérature française. Prenant le lecteur ou la lectrice par la main, il lui fait parcourir plus de dix siècles de poésie française, des troubadours aux avant-gardistes, de la chanson courtoise à la poésie hermétique. L'ouvrage donne non seulement la traduction néerlandaise mais aussi la version originale de chaque poème. paru chez Athenaeum-Polak & Van Gennep Certains Français ont marqué durablement les esprits, même hors de l'Hexagone. Serge Gainsbourg est sans contexte l'un de ceux-là. Le 2 mars 2011, il y avait vingt ans que Gainsbourg s'éteignait à son domicile parisien à la suite d'un infarctus. De nombreux musiciens et paroliers | |
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Serge van Duijnhoven (o 1970), photo S. Vanderstichele.
continuent de trouver en lui une source d'inspiration inépuisable. C'est aussi le cas du Néerlandais Serge van Duijnhoven (o 1970), historien, écrivain et chanteur du groupe Dichters dansen niet (Les poètes ne dansent pas). Dans Bitter zoet. Een lyrische hommage aan Serge Gainsbourg (Douce-amère. Hommage lyrique à Serge Gainsbourg), Van Duijnhoven célèbre Gainsbourg, son modèle, à travers un essai biographique éclairant et plus de trente poèmes ‘physiques’ pleins de tendresse qui font revivre avec chaleur l'érotomane français et sa musique sous les aspects les plus divers. paru aux éditions Nieuw Amsterdam ‘Je n'en suis pas tout à fait sûr’, hésita le philosophe, ‘mais je crois que je hais les êtres humains, d'un point de vue purement philosophique, bien entendu’. On peut lire cette pensée parmi beaucoup d'autres dans Le Désert, premier tome en version française des fables absurdes de l'auteur flamand Frank Adam (o 1968). Ces héritières modernes des Fables de La Fontaine ont reçu pour titre Confidences à l'oreille d'un âne. La traduction française est signée Michel Perquy. Dans une étable, aux frontières du désert, un âne recueille les confidences drôles et plaisantes de personnages tourmentés. Ils chuchotent leur histoire à la seule oreille que possède encore l'âne taciturne. L'ensemble de ces confessions donne un recueil de fables philosophiques qu'Adam conte avec un humour subtil. Avec son âneSerge Gainsbourg et l'actrice danoise Anna Karina.
taciturne et compatissant, avec son humour émouvant et la verve philosophique de son style narratif, Frank Adam enrichit la littérature de langue néerlandaise d'un nouveau personnage et d'un genre tout à fait original. paru aux éditions Ousia (www.eurorgan.be) Au cours de l'histoire, le français aurait emprunté, directement ou non, 1 656 mots au néerlandais. Ce chiffre est donné par Nederlandse woorden wereldwijd (Les Mots néerlandais à travers le monde), vaste étude due à Nicoline van der Sijs (o 1955). L'ouvrage se présente comme un important corpus de mots néerlandais passés d'une manière ou d'une autre dans le vocabulaire d'autres langues. Ce corpus est précédé d'une introduction détaillée; il s'enrichit également d'un grand nombre de cartes très utiles. Pour constituer ce corpus, Van der Sijs s'est adjoint l'aide d'une cinquantaine de collaborateurs. Auteur de diverses publications, Nicoline van der Sijs s'est fait un nom en tant que chercheuse dans le domaine du vocabulaire néerlandais. Elle s'intéresse en particulier aux influences exercées par d'autres langues sur le néerlandais et inversement. Dans Nederlandse woorden wereldwijd, présenté comme un ‘inventaire exploratoire’, elle tord notamment le cou à quelques préjugés coriaces. On a tort par exemple de penser que le vocabulaire néerlandais n'aurait eu qu'une faible influence sur d'autres langues, circonscrite principalement à la terminologie | |
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maritime. Van der Sijs souligne que de nombreux termes issus du néerlandais concernent la vie quotidienne de la maison, le jardin ou le domaine culinaire. Dans la hiérarchie des langues qui ont fait des emprunts au néerlandais, le français occupe la dixième place, juste après les langues scandinaves et l'anglais. L'indonésien, comme il fallait s'y attendre, est en tête de la liste. Au total, Van der Sijs dénombre 138 langues comprenant au moins un mot qui vient du néerlandais. paru aux éditions Sdu (www.sdu.nl) Lorsque des spécialistes de la littérature parlent de la prose aux Pays-Bas après la Seconde Guerre mondiale, ils ne peuvent manquer d'évoquer les ‘trois grands’ c'est-à-dire les écrivains W.F. Hermans (1921-1995), Gerard Reve (1923-2006) et Harry Mulisch (1927-2010). D'autres trouveront plus adéquat que l'on parle aussi des ‘quatre grands’ car une femme écrivain comme Hella S. Haasse (o 1918) n'a rien à envier à ses trois ‘concurrents’ masculins. Si le grand public la connaît surtout pour ses romans historiques, Hella S. Haasse a écrit une oeuvre considérable et très variée. La plupart de ses livres sont traduits en français, aux éditions du Seuil mais surtout chez Actes Sud. Actes Sud vient de publier le roman La Chasse aux étoiles (titre original: Sterrenjacht) dont Annie Kroon a fait la traduction. À l'origine, le manuscrit avait paru, de janvier à mai 1950, sous la forme de feuilleton dans le journal amstellodamois Het Parool. C'est par hasard que Haasse redécouvritJean-Marie Jacquet (o 1941).
son texte en 2007. Elle estima qu'il était grand temps d'éditer, sous la forme d'un ouvrage, moyennant quelques adaptations, cet amusant roman-quête dans la meilleure tradition anglaise. ISBN 978 2 7427 9514 7 ‘Le wallon’, dit l'écrivain et comédien Julos Beaucarne, ‘est un langage gallo-roman venu à pied du fond des âges’. Selon Jean-Marie Jacquet, ancien traducteur à la RTBF (radio-télévision publique francophone en Belgique) et, depuis des années, l'un des plus fidèles collaborateurs de Septentrion en tant que traducteur et correcteur, le wallon a subi largement l'influence, au demeurant surprenante, des langues germaniques. Ce point de vue, Jacquet l'expose avec une belle conviction dans Le Wallon et ses cousins germains. Il s'emploie surtout, dans cette étude, à scruter le vocabulaire, la morphologie et la syntaxe du wallon et y décèle très souvent des influences germaniques. À son point de vue, c'est principalement l'allemand et le néerlandais qui méritent le nom de ‘cousins germains’ du wallon. Ce petit livre bourré d'exemples est vivement recommandé à tous ceux qui s'intéressent à l'histoire du wallon. Le Wallon et ses cousins germains est édité par le Centre culturel régional de Verviers (province de Liège); le livret est paru à l'occasion de la Fête de la langue française qui s'est déroulée à la mi-mars 2011 dans la ville de Verviers. Celle-ci mérite parfaitement le titre de ‘ville des mots 2011’. | |
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Frans van Mieris, Het bezoek (La Visite), 1650 ©. Petit Palais / Roger-Viollet.
à commander au Centre culturel régional de Verviers (www.ccrv.be) Au vingt-neuvième Festival international des films sur l'art (FIFA) à Montréal, le Grand Prix a été décerné à Antwerpen Centraal, documentaire du cinéaste flamand Peter Krüger. Antwerpen Centraal emmène le spectateur dans un périple à travers l'espace physique et mental de la cathédrale ferroviaire anversoise de sa création à nos jours. Le film parcourt l'histoire du rail belge, depuis la pose des premières voies des futurs Chemins de fer belges jusqu'à la construction des lignes TGV. S'inspirant du livre Austerlitz de l'écrivain allemand W.G. Sebald, Peter Krüger nous donne à voir une gare d'Anvers baignant dans une atmosphère de réalisme magique dans laquelle le présent et le passé, l'histoire et la vie de tous les jours, la fiction et la réalité alternent sans cesse. Les réflexions et les rêves d'un voyageur arrivant en gare d'Anvers et le regard que celui-ci porte sur l'édifice constituent le fil rouge du film. Le souvenir du passé colonial de la Belgique, la situation de la gare dans l'animation du quartier diamantaire et à proximité du jardin zoologique engendrent un monde surréel où s'entremêlent des éléments contrastés comme l'animal et l'être humain, la nature et l'industrie, le baroque et le moderne, les ruines et la construction. voir http://septentrionblog.onserfdeel.be Le Petit Palais de Paris possède plusieurs collections intéressantes. Ainsi son fonds d'art graphique ancien compte plus de 14 000 estampes et 1 500 dessins. Pour présenter les richesses de ce fonds au public, le Petit Palais consacre une salle de son parcours des collections permanentes à la présentation, par roulement, d'ensembles de dessins et gravures. Jusqu'au 17 juillet 2011, ce sera le tour du siècle d'or néerlandais. Dans le contexte protestant et bourgeois des Pays-Bas septentrionaux du XVIIe siècle, la scène de genre, dont le sujet est emprunté à la vie quotidienne, détrône l'illustration des ‘grands’ thèmes historiques ou religieux et des allégories savantes. La palette des sujets de genre est presque infinie et les artistes ont pu privilégier tel ou tel aspect du thème: travaux (aux champs, à la cuisine, à l'ouvroir, etc.); loisirs et études (musique, dessin, lecture, écriture); salles de garde, cabarets et tabagies (univers masculin en général); évocation de la sérénité domestique (domaine privilégié de la femme et de l'enfant); bruyantes scènes de plein air. Toutefois, il n'est pas rare qu'une intention moralisante colore un spectacle familier ou une scène de la vie silencieuse. Parmi les oeuvres exposées, le visiteur découvrira entre autres des dessins et gravures de Rembrandt, d'Adriaen van Ostade, de Frans van Mieris et de Gabriel Metsu. ww.petitpalais.paris.fr |
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