Septentrion. Jaargang 39
(2010)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermd
[pagina 92]
| |
ActuellesDu 26 août au 6 septembre 2010, Montréal a accueilli la trente-quatrième édition du festival des Films du monde. Plusieurs films flamands y étaient présentés: l'un de ceux-ci a même remporté le prix principal, le grand prix des Amériques. Premier long métrage de Hans Van Nuffel (o 1981), le film qui a remporté la palme s'intitule Adem (Oxygène). Ses héros sont des jeunes gens qui, comme Hans Van Nuffel lui-même, sont atteints de la mucoviscidose, cette maladie génétique qui ronge lentement les poumons. Le jury chargé de désigner le lauréat du grand prix des Amériques était présidé par le metteur en scène danois Bille August mondialement célèbre. Le festival des Films du monde porterait-il chance au cinéma flamand? En 2007, en effet, la récompense suprême avait déjà été attribuée à Ben X, film de Nie Balthazar (o 1964) consacré à l'univers étrange d'un jeune autiste. voir Septentrion, XXXVI, no 4, 2007, pp. 69-71 et http://septentrionblog.onserfdeel.be -
Une traductrice flamande vient de recevoir une prestigieuse distinction des mains de Fadila Lanaan, ministre wallonne de la Culture. En septembre 2010, Marijke Arijs (o 1971) s'est vu remettre le prix de la Traduction littéraire de la Communauté française de Belgique. Décerné pour la première fois en 1997, ce prix, d'un montant de 5 000 euros, récompense chaque année un traducteur qui a contribué par la qualité de ses traductions au rayonnement de la littérature belge de langue française. Il est décerné sur proposition du Collège européen des traducteurs littéraires de Seneffe. Marijke Arijs a traduit notamment de nombreux romans d'Amélie Nothomb. Sa traduction d' Adolf H., d'Éric-Emmanuel Schmitt, est parue en novembre 2010. Par ailleurs, elle est connue dans le monde néerlandophone comme critique de littérature française.
-
Coraline, vous connaissez? Une Parisienne? Non, probablement, mais depuis le 16 septembre 2010, cette Coraline n'est plus tout à fait une inconnue. C'est ce jour-là que l'auteur flamand Bart Van Loo (o 1973) a présenté son quatrième ouvrage Elsschot, Antwerpen en Coraline. À Paris, Van Loo est tombé simultanément sur une traduction de Villa des roses, roman de l'écrivain flamand Willem Elsschot (1882-1960) et sur cette mystérieuse Parisienne. Cette double rencontre fut le point de départ d'une passionnante balade à travers l'oeuvre d'Elsschot au cours de laquelle Van Loo n'élude pas les questions épineuses. Chemin faisant, nous apprenons aussi, évidemment, qui est Coraline. Bart Van Loo est un vrai mordu de culture française. On l'avait compris déjà à la lecture de ses trois livres précédents: un ‘guide littéraire de France’, un recueil de recettes littéraires et d'histoires culinaires et une étude originale de la tradition érotique dans la littérature française. paru chez Houtekiet (www.houtekiet.com) voir Septentrion, XXXIX, no 2, 2010, pp. 83-84 et http://septentrionblog.onserfdeel.be - | |
[pagina 93]
| |
Scène de Adem (Oxygène), film de Hans Van Nuffel.
‘Quand le changement vient des architectes’: ainsi s'intitulait la huitième Conférence Érasme-Descartes organisée le 19 novembre 2010 à l'Institut Néerlandais de Paris. Ce colloque franco-néerlandais, ouvert au public, entendait présenter les modèles de quartiers d'habitation construits aux Pays-Bas ainsi qu'en France, des cités-jardins aux écoquartiers. L'enjeu du débat tenait dans deux questions essentielles: d'une part la transformation de quartiers conçus au XXe siècle et les nouveaux concepts qui émergent en ce début du XXIe siècle et, d'autre part, la responsabilité sociale des architectes. Au-delà de la question évidente du confort de l'habitat contemporain, les débats ont fait le point sur les réponses des architectes aux questions essentielles de mixité, de densité, d'écologie et de lien social. Après l'ouverture du colloque par Winy Maas sur le thème des nouveaux quartiers, d'autres architectes français et néerlandais de renom ont présenté dans des tables rondes leurs projets et leur vision à long terme concernant ce sujet majeur de la transformation de la ville. Ils ont été interrogés par des architectes, des urbanistes, des anthropologues, des sociologues et d'autres spécialistes. En conclusion, les architectes David Mangin et Mathias Lehner ont fait la synthèse des tables rondes en accordant une attention particulière à l'espace public et à l'esprit du lieu. voir Septentrion, XXXVIII, no 4, 2009, pp. 47-55 et http://septentrionblog.onserfdeel.be En 2010, le Réseau franco-néerlandais (RFN), organisme bilatéral qui vise à renforcer et approfondir les relations entre les établissements d'enseignement supérieur et de recherche de la France et des Pays-Bas, célèbre son dixième anniversaire. Aussi les annuelles Journées de rencontres ont-elles été plus festives que d'ordinaire. Elles se sont tenues les 22 et 23 novembre au Collège néerlandais, bâtiment exceptionnel imaginé par l'architecte néerlandais Dudok, à la Cité internationale de Paris. Ces journées s'adressent plus particulièrement aux professionnels de l'enseignement supérieur, à la recherche et aux étudiants. Cette année, les Journées répondaient au thème d'un ‘Partenariat franco-néerlandais à succès’. Les participants se sont penchés notamment sur des questions telles que ‘comment créer un partenariat?’ ou ‘quelles sont les clefs de la réussite?’ Le programme prévoyait de nombreux ateliers et un débat proposant des solutions, des outils pour conclure des accords fructueux. Par ailleurs, les participants se sont vu proposer un florilège de spectacles et de concerts (musique, films, danse) conçus par des artistes français et néerlandais. www.frnl.eu voir Septentrion, XXXVI, no 1, 2007, pp. 84-86 et http://septentrionblog.onserfdeel.be Le musée Condé (installé dans le superbe château de Chantilly, dans l'Oise) propose jusqu'au 2 janvier 2011 une exposition qui rassemble ses tableaux ‘hollandais’ et ses plus beaux dessins de maîtres ‘hollandais’. La collection du duc d'Aumale est riche de quinze tableaux et de plus de quatre-vingts dessins, | |
[pagina 94]
| |
Le château de Chantilly.
tous du XVIIe siècle, ‘le siècle d'or hollandais’. Certaines de ces oeuvres ont été acquises en Hollande par le Grand Condé lui-même, cousin du roi Louis XIV et propriétaire de Chantilly au XVIIe siècle. Le thème majeur de ces tableaux, outre le paysage, est naturellement le portrait (Jacob van Loo, Michiel van Mierevelt), mais la collection comporte aussi des oeuvres caravagesques, allégoriques (Jacob van Loo), militaires (Philips Wouverman), animalières (Melchior de Hondecoeter) ou même religieuses (Antonio Moro) qui illustrent parfaitement les différents courants de l'art hollandais. De même les dessins reflètent fidèlement la production des Pays-Bas au XVIIe siècle où le paysage prédomine: ils comportent aussi de nombreuses scènes de genre, des portraits, des natures mortes et beaucoup d'animaux. Le château de Chantilly possède aussi un ensemble très important de dessins de Rembrandt et de son atelier (quatre feuilles). www.musee-conde.fr Jusqu'au 9 janvier 2011, la nouvelle aile du ‘campus international des arts’ de Singel d'Anvers expose l'oeuvre du célèbre architecte anversois Renaat Braem (1910-2001). Cet Anversois continue de nous impressionner aujourd'hui par l'expressivité de son architecture, son engagement dans l'habitat social et sa plume virulente. Comme le dit si bien le texte de présentation, ‘pour Braem, architecture et urbanisme se trouvaient sous le signe d'une perpétuelle quête de la libération de l'homme, tant socialement qu'individuellement’. L'exposition invite le visiteur à faire un voyage dans l'univers varié de Braem. Des dessins inconnus à ce jour, des collages et des plans extraits de ses archives architecturales montrent aussi bien des projets emblématiques - dont le complexe de logements sociaux au Kiel et la tour de la police au coeur d'Anvers - que des constructions moins connues ou qui n'ont pas été réalisées. Dans tous ces projets, Braem se présente comme un créateur aux multiples facettes qui cherche chaque fois à résoudre la tension entre utopie et contexte, entre individualité et collectivité, entre un modernisme dogmatique et une architecture plus organique. www.desingel.be La ville de Gand était en fête le 9 octobre 2010, jour de l'inauguration du STAM ou, plus explicitement, du Stadsmuseum (musée de la Ville) qui raconte l'histoire de la cité, de sa naissance à nos jours. Le STAM est établi sur le site de la Bijloke qui s'est développé autour de l'abbaye de la Bijloke (XIVe siècle) et s'est enrichi d'un bâtiment construit spécialement pour abriter le musée. L'exposition permanente est organisée comme un parcours chronologique évoquant les périodes les plus importantes de l'histoire de la ville. Outre l'intérêt historique et culturel de la ville, | |
[pagina 95]
| |
Façade rénovée de l'abbaye de la Bijloke à Gand, photo Ph. Deprez.
le visiteur découvre aussi l'histoire universitaire de Gand et celle de son port. Jusqu'au 1er mai 2011, on pourra voir aussi au STAM l'exposition temporaire ‘La Ville en lumière’. L'idée maîtresse de cette exposition est qu'une ville est un spectacle permanent d'ombre et de lumière: les places publiques sont inondées de soleil, les maisons et les tours jettent des ombres toujours changeantes, les logements urbains sont en quête de lumière naturelle, une joyeuse batterie de projecteurs chasse la nuit, la lumière artificielle agresse notre biorythme, les coins obscurs de la ville se détournent des monuments copieusement illuminés. Les musées de la ville sont manifestement dans le vent en Flandre. M, le musée de la ville de Louvain, a ouvert ses portes en 2009 et on pourra visiter d'ici peu le MAS d'Anvers (Museum aan de stroom - musée au Bord du fleuve). www.stamgent.be Jusqu'au 24 janvier 2011, le musée Jacquemart - André de Paris présente Rubens, Poussin et les peintres du XVIIe siècle. Cette exposition offre une vision inédite de deux grands mouvements artistiques apparus au XVIIe siècle et de leurs relations croisées: la peinture baroque flamande, dont Rubens est le chef de file, et l'école classique française, emmenée par Poussin. Pierre-Paul Rubens, Allégorie du bon gouvernement, vers 1625, musée de château de Blois.
Rassemblant une soixantaine de tableaux issus de grandes collections privées et de collections publiques européennes (musées des Beaux-arts de Lille, Nantes, Rennes, Oxford, Liège...), cette exposition s'attache en premier lieu à rendre compte de l'importance du courant flamand en France au début du XVIIe siècle, en présentant les oeuvres des grands artistes présents sur la scène artistique française (Rubens, Pourbus, Van Thulden,...). La confrontation de leurs tableaux avec ceux des frères Le Nain ou de Lubin Baugin témoigne de la forte influence de l'école baroque flamande sur les artistes français. La suite du parcours est consacrée à l'essor de l'art classique français pendant la seconde moitié du XVIIe siècle. Elle présente de nouveaux modèles picturaux, développés en France par Nicolas Poussin, Laurent de La Hyre, Eustache Le Sueur ou Charles Le Brun, avant d'être adoptés par des artistes flamands tels que Bertholet Flémal ou Gérard de Lairesse. www.musee-jacquemart-andre.com | |
[achterplat]
| |
|