Septentrion. Jaargang 38

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Actuelles

Chaque année, l'association flamando-néerlandaise Ons Erfdeel vzw, éditrice de Septentrion, est présente au Salon du Livre de Paris. Lors du dernier Salon, le poète belge francophone Werner Lambersy a mis en évidence une belle initiative, interculturelle en quelque sorte. En hommage à Piet Mondrian (1872-1944) et à Michel Seuphor (1901-1999), chantre de l'art abstrait, dont ils voulaient célébrer l'amitié et l'esprit créatif, Werner Lambersy et l'artiste Erik Koch ont ‘revisité’ une affiche de Mondrian de 1928 à laquelle ils ont ajouté des fragments en anglais du Tea Masters - Tea Houses de Lambersy. Cette affiche a été tirée à 100 exemplaires numérotés et signés par les auteurs.

Pionnier de l'art abstrait et non figuratif, le peintre néerlandais Piet Mondrian a passé une partie de sa vie à Paris où il a remporté un grand succès. Il y a connu des artistes importants et rencontré notamment le Flamand Michel Seuphor (pseudonyme de Fernand-Louis Berckelaers) qui avait trouvé un second chez-soi dans la capitale française. Seuphor était peintre, graphiste, publiciste, poète, critique et traducteur.

pour plus d'informations sur l'affiche: [e-mail] voir Septentrion, XX, n^o 1, 1991, pp. 51-55 et XXIII, n^o 1, 1994, pp. 3-10

On pourrait parler de travailleurs de l'ombre à propos de ces nombreux auteurs qui bâtissent une oeuvre estimable presque à l'insu du public. S'ils ne publient pas chez les éditeurs de renom comme Gallimard, Le Seuil ou Actes Sud, ils parviennent pourtant à se faire connaître des lecteurs par le biais de revues ou d'éditeurs plus confidentiels. Comme d'autres, le domaine linguistique néerlandais compte de nombreux écrivains qui correspondent à ce profil. Ainsi, originaire de Zélande, Lou Vleugelhof (pseudonyme de L.P. de Jonge, ^o 1925), a écrit deux romans mais se consacre principalement à la poésie.

Dès les années 1950 et 1960, Lou Vleugelhof avait publié quelques recueils de poésie. Après une période moins agitée qu'il réserve surtout au journalisme et à l'écriture de pièces en un acte, il publie plusieurs recueils de poésie à partir de 1985.

En 2001, l'éditeur amstellodamois De Beuk publie le recueil de Vleugelhof Nog niet thuis, poèmes émouvants consacrés à la fille attendue chez elle mais qui a choisi de quitter la vie.

Alternance d'incertitude, de désarroi, de compréhension et de résignation. Heureux de ménager une surprise à Vleugelhof, le couple Jean-Pierre Dumas et Lia van Reede a traduit Nog niet thuis en français. Ils ont réalisé une oeuvre pleine d'intérêt, un manuscrit bilingue intitulé Nog niet thuis - Pas encore rentrée. Reste à lui trouver un éditeur.

www.cubra.nl/auteurs/louvleugelhof/

n / f, la revue éditée par l'ANBF (Association des néerlandistes de Belgique francophone et de France), en est à sa huitième livraison. En éditant n / f, l'ANBF propose un lieu d'échanges scientifiques et professionnels aux néerlandistes oeuvrant dans le domaine linguistique francophone. Toute discipline présentant un intérêt pour la néerlandistique a le droit de s'y faire entendre: linguistique, linguistique appliquée, traductologie, littérature,

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Le Tableau-Poème de Piet Mondrian et Michel Seuphor, 1928 (à gauche) et l'affiche réalisée par Erik Koch et Werner Lambersy.

histoire de la littérature et des civilisations, didactique du néerlandais langue étrangère, etc.

Le numéro 8 de la revue présente une sélection de conférences données lors d'un ‘marché de la recherche’ à Roubaix. Mélanie Baelen, Philippe Hiligsmann et Laurent Rasier (tous trois de l'Université catholique de Louvain - Louvain-la-Neuve) parlent de l'assimilation des sons dans la langue intermédiaire des francophones apprenant le néerlandais. Tandis que Ludo Beheydt (Université catholique de Louvain - Louvain-la-Neuve) analyse les perspectives d'un enseignement des langues étrangères dans une société interculturelle, Luk Van Mensel et Laurence Mettewie (tous deux des Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix à Namur), montrent la plus-value économique du multilinguisme. Cette dernière intervention traite notamment de la connaissance des langues étrangères dans les entreprises bruxelloises. En partant d'un exemple concret, Carola Henn (université de Mons-Hainaut) rompt une lance pour la technologie comme levier de la rénovation de l'enseignement. Laurent Nicaise (Université libre de Bruxelles), enfin, se penche sur les rapports entre métaphore et idéologie dans la presse financière.

www.anbf.be

Dans le numéro 4 / 2008 de la présente revue, nous publiions un article sur le symposium Met Nederlands aan de slag / Au travail, en néerlandais, organisé les 17 et 18 octobre 2008 à l'Université catholique de Louvain - Louvain-la-Neuve. Ce symposium était consacré à l'offre de néerlandais dans l'enseignement supérieur en Belgique francophone. Des spécialistes se sont penchés par ailleurs sur les compétences terminales dans l'enseignement secondaire, sur le néerlandais dans les entreprises publiques et privées, sur la traduction (littéraire) et l'enseignement par immersion.

Depuis le printemps 2009, les actes de ce symposium sont disponibles. Une évidence se dégage de ces actes: les francophones (belges) doivent plus que jamais posséder une bonne maîtrise du néerlandais.

Ces actes sont édités par les Presses universitaires de Louvain. On peut en commander des exemplaires via le site web http://www.uclouvain.be/pul

voir Septentrion, XXXVII, n^o 4, 2008, pp. 74-75

Le 19 mars 2009 la critique littéraire néerlandaise Margot Dijkgraaf (^o 1960) s'est vu remettre les insignes de chevalier de la Légion d'honneur.

Passionnée de littérature française, Dijkgraaf est honorée pour le rôle d'intermédiaire qu'elle remplit entre les cultures de langue française et néerlandaise. Elle est notamment l'auteur de l'ouvrage Franstalige literatuur van nu (Littérature francophone d'aujourd'hui), paru en 2003.

Margot Dijkgraaf a étudié le français à Amsterdam et à Paris. De 2002 à 2007 elle a été, en tant que directrice du Centre français du livre, attachée à la Maison Descartes d'Amsterdam.

Depuis mars 2007, elle dirige le centre académique et culturel Spui 25 à Amsterdam.

Critique littéraire dès 1995, elle a travaillé entre autres pour le quotidien néerlandais NRC Handelsblad.

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Margot Dijkgraaf (^o 1960) reçoit les insignes de chevalier de la Légion d'honneur, photo E. Posthuma de Boer.

Depuis le 23 avril 2009, l'écrivain néerlandais Geert Mak (^o 1946) possède aussi le titre de chevalier de la Légion d'honneur. Au cours de ces dernières années, Mak s'est affirmé comme un excellent auteur de vulgarisation historique. L'un de ses livres les plus remarqués et qui l'a amené à sillonner tout le vieux continent s'intitule In Europa: il y donne une vision souvent angoissante de l'Europe du XX^e siècle. La version française (Voyages d'un Européen à travers le XX^e siècle) est parue en 2007 chez Gallimard.

L'histoire n'est pas le seul domaine de prédilection de Mak. Il fait régulièrement entendre sa voix dans les débats de société contemporains.

Rappelons que l'architecte Rem Koolhaas (^o 1944) et l'écrivain Hella S. Haasse (^o 1918) avaient déjà été promus chevaliers de la Légion d'honneur. Récemment, cette distinction honorifique a été décernée à la scientifique flamande Christine Van Broeckhoven (^o 1953).

voir Septentrion, XXXVI, n^o 2, 2007, pp. 29-34

Les faits se sont passés dernièrement à Anvers. À la bibliothèque Henri Conscience, le coeur d'un bibliothécaire s'est mis à battre la chamade. Le conservateur Steven Van Impe (^o 1978) a eu tout à coup en mains deux lettres signées d'initiales mondialement connues. Le doute n'était pas permis, les lettres étaient bien de... Victor Hugo.

La bibliothèque Henri Conscience a une mission de conservation. Aucun volume entré dans la collection ne peut en être éliminé. Depuis 1840 et à quelques exceptions près, ce principe a été observé. Les lettres de Victor Hugo sont

Geert Mak (^o 1946), photo Kl. Koppe.

apparues (par donation) dans la collection en 1957 mais leur fiche a ensuite mystérieusement disparu. Les manuscrits de Victor Hugo étaient sagement rangés à leur place mais personne n'en avait plus entendu parler.

Ces lettres sont adressées à Camille Berru, un ami de Victor Hugo. L'auteur mentionne au passage cet ami dans Histoire d'un crime (1877), récit du coup d'État perpétré par Louis Napoléon en 1851-1852. Les deux lettres ont été expédiées de l'étranger. Victor Hugo avait posté la première le 18 novembre 1866 à Guernesey. La seconde a été envoyée de Vianden, au Luxembourg, le 24 juin 1871. Victor Hugo venait d'être expulsé de Belgique où il avait offert l'asile à des victimes de l'impitoyable répression suite à la Commune de Paris.

On trouvera le récit complet de cette découverte et le détail du contexte historique qui entoure la rédaction de ces lettres dans le blog du spécialiste flamand de la France Bart Van Loo (^o 1973).

C'est à Van Loo que Steven Van Impe téléphona en premier lieu après la découverte de la correspondance.

http://bartvanloo.blogspot.com

‘Émile Claus et la vie rurale’: ainsi s'intitule la grande exposition que le musée des Beaux-Arts de Gand consacre à l'oeuvre de l'un des représentants les plus importants de l'impressionnisme en Belgique. Cette rétrospective se tient jusqu'au 21 juin 2009.

Émile Claus (1849-1924), qui admirait l'impressionnisme français, appliqua ce style à une représentation souvent pointilliste-réaliste

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Émile Claus, De zomer (L'Été), 1893, Koninklijk Museum voor Schone Kunsten, Anvers.

du paysage rural de la Lys, dans les environs de Gand. La façon dont il se focalise sur la lumière et le soleil a amené les critiques à parler de ‘luminisme’.

Hormis les années de la Première Guerre mondiale pendant lesquelles il séjourna à Londres, Claus, le casanier, ne quitta guère le décor de la Lys qui lui était familier. Il connut beaucoup de succès de son vivant et s'entoura d'un vaste cercle d'artistes et d'admirateurs.

Pour accompagner cette exposition, le Fonds Mercator de Bruxelles a édité un catalogue détaillé disponible en français.

www.mskgent.be
www.mercatorfonds.be
voir Septentrion, XXVI, n^o 2, 1997, pp. 9-16

à partir du 1^er août 2009, Jeanne Wikler sera la nouvelle directrice de l'Institut Néerlandais de Paris. Elle succédera à Rudi Wester (^o 1943) qui dirigeait l'Institut depuis mars 2003. Sous la houlette de Wester à l'enthousiasme communicatif et grâce à un groupe de collaborateurs hors pair, le programme de l'Institut n'a cessé de se diversifier. Comme son prédécesseur Henk Pröpper, Wester a accordé une attention particulière aux thèmes de société.

Rudi Wester a collaboré régulièrement à Septentrion et rédigé notamment, pour le numéro 4 / 2006, un ‘Carnet parisien’ dans lequel elle relate dans un style passionnant ses expériences dans la capitale française.

Née aux États-Unis, Jeanne Wikler a été conseillère d'ambassade aux Affaires culturelles à New York de 2001 à 2007. Auparavant, elle avait dirigé le Maurits Binger Instituut, atelier des professionnels du cinéma rebaptisé aujourd'hui Binger Filmlab. L'activité de Jeanne Wikler sur le plan culturel s'est développée essentiellement dans les domaines du cinéma, de la télévision et du théâtre. Elle n'est pas une inconnue en France puisqu'elle a étudié quelque temps à Paris le théâtre et l'art du mime. Elle a suivi notamment les cours de Marcel Marceau et d'Étienne Decroux. Son mandat de directrice de l'Institut Néerlandais s'étend jusqu'en 2013.

www.institutneerlandais.com
voir Septentrion, XXXV, n^o 4, 2006, pp. 21-25

Les élections parlementaires européennes ont eu lieu le 7 juin 2009. Or, ce même jour, la Belgique organisait ses élections régionales. Les Belges se sont choisi leurs représentants au Parlement flamand, au Parlement wallon, au Parlement de Bruxelles-Capitale et au Parlement de la Communauté germanophone.

Comme le présent numéro de Septentrion a été mis sous presse avant le 7 juin, nous ne sommes pas en mesure de publier un article sur ces élections régionales. Notre prochain numéro ne manquera pas d'en donner les résultats, de commenter les éventuels glissements électoraux et leurs répercussions politiques.

HANS VANACKER

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