Septentrion. Jaargang 37
(2008)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermdLes dixans de ‘child focus’L'événement remonte au 20 octobre 1996. Au cours d'une ‘Marche blanche’, quelque 300 000 personnes parcourent les grandes artères de BruxellesGa naar eind1. Les crimes commis par Marc Dutroux et ses complices ont prouvé indiscutablement qu'en Belgique, ni les services de police ni la justice ne sont en mesure de protéger les enfants des méfaits les plus odieux. À la suite de la Marche, une délégation de parents d'enfants assassinés se rend à la résidence du Premier ministre, Jean-Luc Dehaene. Elle lui demande de créer un centre dont les activités seraient en gros comparables à celles menées par le National Center for Missing and Exploited Children basé à Washington. Le centre vit le jour plus rapidement que ne l'avaient espéré les plus optimistes. Baptisé Child Focus, il fut opérationnel dès le 31 mars 1998. Dans la foulée de l'affaire Dutroux, la police et la gendarmerie fusionnèrent, donnant naissance à une structure unique, appelée police fédéraleGa naar eind2. À la même époque, l'on assista aux premières tentatives de réformer le lourd appareil judiciaire. Sans risque d'exagérer, on peut toutefois considérer Child Focus comme le résultat le plus tangible du changement de mentalité provoqué par la Marche blanche. Child Focus a une double mission: d'une part, le support actif dans les enquêtes de disparition, | |
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d'enlèvement ou d'exploitation sexuelle des enfants et, d'autre part, la prévention et la lutte contre ces phénomènes. Le centre, qui est subventionné par les autorités à hauteur de 50%, appuie et stimule l'enquête ainsi que les démarches judiciaires, s'assure du suivi des cas qui lui sont confiés et participe à l'encadrement des victimes. Child Focus, centre indépendant, ne se substitue jamais aux services de police. En somme, les deux sont complémentaires. En moyenne, Child Focus traite plus de 3 600 dossiers par an. Environ 70% d'entre eux sont clôtures dans l'année. Le centre est joignable sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre via le 110, le numéro d'urgence gratuit. Depuis quelques années, on dispose d'un véhicule complètement équipé pour imprimer des affiches sur le lieu même de la disparition. En effet, la rapidité avec laquelle on réagit à la disparition d'un enfant est capitale. Par ailleurs, Child Focus a élaboré un réseau de volontaires dans chacun des vingt-sept arrondissements judiciaires en Belgique. Pour la diffusion d'affiches et de vignettes, Child Focus peut compter sur l'aide de 1 800 bénévoles. Diverses grandes entreprises ont accepté la diffusion d'affiches dans leurs magasins ou espaces pour signaler des disparitions au public. On les trouve entre autres dans les gares belges et dans les magasins de la chaîne de distribution Delhaize / Le Lion. Les 6 600 points de vente de la Loterie Nationale sont en mesure de diffuser un signalement via leurs écrans et l'opérateur de téléphonie mobile Proximus informe ses clients par le biais de son site WAP sur les dossiers de disparition en cours. Et ce ne sont là que quelques exemples parmi beaucoup d'autres. En plus des affiches, Child Focus utilise souvent aussi des vignettes, qui ne sont pas affichées mais distribuées aux commerçants, aux chauffeurs de taxi, dans les dancings, pharmacies, hôpitaux, etc. Elles sont utilisées, notamment dans les cas de fugues, pour lancer une recherche active mais à l'insu de l'enfant en fuite. Si cet enfant se reconnaît sur une affiche, il y a gros à parier qu'il sera pris de panique et qu'il se cachera. Child Focus estime qu'il est important d'écouter, de conseiller et d'encadrer les victimes, tant les parents que les enfants. Mais, à ce moment-là, on se trouve déjà dans la phase faisant suite à unedisparition. Mieux vaut évidemment prévenir les disparitions. C'est ce qui explique que la prévention, ainsi que la lutte contre la disparition et l'exploitation sexuelle figurent parmi les principales missions confiées à l'organisation. Le centre continue à étudier ces phénomènes et à établir des programmes de prévention. Des colloques et des débats sont fréquemment organisés sur ces thèmes. Des rapports et des Newsletters sont disponibles en ligne sur Internet et Child Focus dispose également d'une riche bibliothèque comptant de très nombreux ouvrages spécialisés. Child Focus a acquis beaucoup d'expérience dans divers domaines, qu'il s'agisse de recherches d'enfants disparus dans des circonstances inquiétantes, ou encore d'actions de prévention ou d'accompagnement des victimes. À présent, le centre sert de modèle à des initiatives analogues prises à l'étranger et, en juin 2000, il a été à la base de la création de la Fédération européenne pour enfants disparus et sexuellement exploités, un regroupement, à l'échelle européenne, de différentes ONG actives en matière de disparition et / ou d'exploitation sexuelle d'enfants. La problématique à laquelle Child Focus et d'autres associations similaires se voient confrontées a ainsi pris une dimension internationale. Il suffit pour s'en convaincre de penser aux réseaux de prostitution d'enfants et de pornographie sur Internet. hans vanacker |