Septentrion. Jaargang 36
(2007)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermd
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ActuellesPhoto de WassinkLundgren, extraite de Empty Bottles.
Shanghai. Une rue d'une propreté impeccable. Pourtant, des gens s'affairent à la collecte d'immondices. Ils ramassent une bouteille abandonnée par des photographes. À bonne distance de là, un appareil photo à déclencheur automatique prend un instantané. Le jeune duo de photographes néerlandais WassinkLundgren (Thijs Groot Wassink et Ruben Lundgren) a réuni les photos des ramasseurs de déchets chinois dans un recueil intitulé Empty Bottles qui, en juin 2007, a décroché le premier prix du festival photographique Rencontres d'Arles. L'introduction de cet ouvrage a été rédigée par Hans Moleman, correspondant en Chine du quotidien néerlandais de Volkskrant. Moleman souligne la relation entre les ramasseurs de bouteilles, à l'affût des consignes, et l'économie chinoise. Ces ramasseurs de déchets, pour lui, ‘sont le symbole d'une avidité débridée dans laquelle la moindre pièce de monnaie compte’. paru chez Veenman Publishers à Rotterdam -
Le 19 juin 2007 a été un jour de consécration pour les chorégraphes Emio Greco (o 1965) et Pieter C. Scholten (o 1962). Ce jour-là, à la salle Pleyel à Paris, le prix de la meilleure représentation étrangère de la saison 2006-2007 leur a été remis par le renommé Syndicat professionnel de la critique de théâtre, musique et danse. Les années précédentes, la même distinction a notamment été décernée à Jan Lauwers, William Forsythe et Raymund Hoghe. Emio Greco et P.C. Scholten ont reçu ce prix pour leur production HELL, dans laquelle, après une assez longue période, ils remettaient à l'honneur le langage du corps. C'était un retour aux débuts de leur collaboration. HELL a été créé en juin 2006 au festival Montpellier Danse et a été, entre autres, présenté à Paris (Théâtre de la Ville), Amiens et Lyon. La revue spécialisée Danser en a fait son ‘coup de coeur de la rédaction’. ‘Greco & PC’ se classe au tout premier plan de la danse aux Pays-Bas. Emio Greco, Italien d'origine, a travaillé quelque temps dans la compagnie de Jan Fabre. Son association avec le dramaturge néerlandais Pieter C. Scholten remonte à 1995. www.emiogrecopc.nl -
Il y a cent ans mourait Adolf Daens (1839-1907). Prêtre et homme politique, il a joué un grand rôle dans l'histoire de la région de la Dendre et plus précisement celle d'Alost, la petite cité industrielle située juste à mi-chemin entre Bruxelles et Gand. Avec son frère Pieter, qui exerçait la profession d'imprimeur, il fonda le Christene Volkspartij (Parti populaire chrétien), qui allait prendre très à coeur l'amélioration du sort du prolétariat des usines locales. Le parti ambitionnait de faire appliquer dans la réalité de tous les jours les principes de l'encyclique sociale Rerum novarum, publiée par la pape Léon XIII. Mais le ‘Daensisme’ ne partait pas seulement en guerre contre les injustices sociales. Il réagissait aussi à la francolâtrie des autorités cléricales et de la grande bourgeoisie. Adolf Daens a été député de l'arrondissement d'Alost (1894- | |
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Jan Decleir (o 1946) interprétant le rôle d'Adolf Daens.
Kadir van Lohuizen, Bateau sur le Niger (Guinée).
1898) et de Bruxelles (1902-1906). Malgré une présence remarquée au Parlement, son combat s'est achevé sur un mode mineur, assombri par le dépit qu'il ressentait à devoir ramer à contrecourant, car les conservateurs au sein du Parlement et les autorités de son Église catholique elle-même voyaient en lui un fauteur de troubles impénitent qui menaçait l'équilibre existant. En 2003, Stijn Coninx a réalisé un long métrage sur l'existence mouvementée d'Adolf Daens, avec Jan Decleir dans le rôle principal. Ce film a été nominé pour un oscar dans la catégorie des films non anglophones. voir Septentrion, XXII, no 1, 2003, pp. 19-21 et les annales De Franse Nederlanden - Les Pays-Bas Français, XXXII, 2007, pp. 163-168 (sur Adolf Daens et Jules Lemire) -
Évoquer le Tchad fait immédiatement penser à violence, disette, crise sans issue. Le photographe de presse néerlandais Kadir van Lohuizen (o 1963) a réalisé pour le journal Le Monde un reportage pénétrant sur le Tchad, qui lui a valu de recevoir à Perpignan, début septembre 2007, le Visa d'or de la catégorie news. Ses photos montrent principalement la violence exercée par les militaires à l'encontre de la population civile. Kadir van Lohuizen travaille également pour Paris-Match, Newsweek, Time, pour les quotidiens néerlandais NRC Handelsblad et de Volkskrant et pour le quotiden flamand De Morgen. Ses reportages ne l'ont pas seulement mené en Afrique, mais aussi en Chine, au Tibet et le long des sept plus grands fleuves du monde. L'oeuvre de ce photographe est très engagée, comme en témoignent ses reportages sur la route du diamant en Afrique et sur la problématique des étrangers. voir Septentrion, XXXIII, no 1, 2004, pp. 69-71 -
Depuis 2003, un curieux petit animal fait de plus en plus parler de lui aux quatre coins de Flandre et des Pays-Bas. Het Liegend Konijn (Le Lapin menteur) est le titre d'une revue de poésie créée par Jozef Deleu (o 1937), le fondateur et ancien rédacteur en chef de Septentrion. Het Liegend Konijn, qui paraît deux fois par an, présente des poèmes de langue néerlandaise actuels et inédits. Conjointement avec la maison flamando-néerlandaise de Buren de Bruxelles, Het Liegend Konijn a institué un prix biennal destiné à récompenser un poète débutant. Il a été remis pour la première fois le 9 octobre 2007 dans les locaux de de Buren à Ester Naomi Perquin (o 1980), poétesse néerlandaise qui s'intéresse particulièrement aux ‘lignes de rupture, les versos à l'intérieur du corps, du coeur, de la tête’. Perquin a reçu cette distinction pour son recueil Servetten halfstok (Serviettes en berne). Son poème Staatsgeheim (Secret d'État), publié sous la forme d'une jolie plaquette dans les vingt-deux langues officielles de l'Union européenne, a été présenté comme ‘un passeport pour rapprocher tous les amateurs de poésie, d'où qu'ils soient sur la terre’. La version française est due à Danielle Losman. www.hetliegendkonijn.be -
Dans le monde du design, la réputation de la Design Academy Eindhoven n'est plus à faire. Il n'y | |
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Jurgen Bey, Cocon chaire.
a donc rien d'étonnant à ce que Time Magazine ait récemment sélectionné cette école pour figurer sur une liste des cent noms les plus influents dans le design. Fondée en 1947, la Design Academy Eindhoven est le seul établissement des Pays-Bas proposant une formation spécialisée exclusivement consacrée au design et menant au diplôme de bachelor. Elle est à l'avant-garde de l'innovation et de l'évolution. À l'occasion de son soixantième anniversaire, une grande exposition collective s'est tenue jusqu'au 18 novembre 2007 à l'Institut Néerlandais de Paris. Elle s'articulait autour de l'identité de l'esthétique, une thématique dans laquelle la particularité, l'individualité et la conceptualité déterminent le travail des différents stylistes. Des designers de premier plan, tels que Hella Jongerius, Jurgen Bey, Maarten Baas, Bertjan Pot, Richard Hutten et bien d'autres, ont étudié à la Design Academy. Quelques-unes de leurs oeuvres étaient présentes dans l'exposition. www.designacademy.nl -
L'artiste néerlandais Willem van Konijnenburg (1868-1943) a eu dans l'entre-deux-guerres, au même titre que Jan Toorop, Leo Gestel et Jan Sluijters, notamment, une notoriété appréciable à l'étranger. Jusqu'au 16 décembre 2007 se tient au cabinet des Estampes du musée communal de La Haye une grande exposition Van Konijnenburg, où l'accent est mis sur les dessins et tableaux qu'il a réalisés entre 1910 et 1925. À ses débuts, Van Konijnenburg faisait partie de ce qu'il est convenu d'appeler l'École de LaRichard Hutten, Chaise / table.
Haye. Mais il prit ses distances par rapport aux impressionnistes de l'École haguenoise pour développer un nouveau langage classique dominé par des règles spécifiques dans lesquelles la symétrie et les motifs mathématiques occupaient une place prépondérante. Ses compositions, dont l'harmonie était axée sur une conception idéalisée de l'homme, feront de lui un artiste adulé, sollicité entre autres pour différentes oeuvres à caractère monumental. Au musée communal de La Haye, on peut encore admirer aujourd'hui un grand Willem van Konijnenburg, De Zonnewagen (Le Char du soleil), 1924, collection Haags Gemeentemuseum.
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Pierre Paul Rubens. Venus in de smidse van Vulcanus (Vénus dans la forge de Vulcain). collection musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles.
relief mural réalisé par Van Konijnenburg (Eer het god'lijk licht in d'openbaringen van de kunst - Gloire à la lumière divine dans les révélations de l'art). adresse: Stadhouderslaan 41, Den Haag / www.gemeentemuseum.nl Rubens, Rubens et encore Rubens. Il ne se passe pas un an sans que, quelque part dans le monde, un musée de renom ne présente une grandiose exposition Rubens. Nous ne résistons pourtant pas à l'envie de recommander la visite de L'Atelier du génie, l'exposition qui se tient jusqu'au 27 janvier 2008 aux musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles. Des conservateurs de musée et des chercheurs ont examiné, à l'aide de techniques de pointe, la cinquantaine d'oeuvres de Rubens (ou de son atelier) que possèdent les musées royaux. Il s'agit essentiellement d'esquisses de peintures à l'huile, de tableaux de petites dimensions et de retables monumentaux. Les conclusions parfois déroutantes de l'étude scientifique constituent le fil rouge de cette exposition, qui, outre les oeuvres qui appartiennent aux musées royaux, réunit également une soixantaine de tableaux ou dessins provenant d'autres grands musées (notamment du Louvre, du Prado et du Metropolitan Museum of Art de New York). voir www.fine-arts-museum.be Les grandes scènes lyriques françaises ont-elles un faible pour les Flamands? Après Gerard Mortier, qui est à la tête de l'Opéra national de Paris, et Serge Dorny, directeur général de l'Opéra national de Lyon, un troisième Flamand s'apprête à diriger un opéra dans l'Hexagone: Marc Clémeur (o 1952) deviendra en septembre 2009 directeur général de l'Opéra national du Rhin à Strasbourg. En attendant, il a le statut de ‘directeur général désigné’. Marc Clémeur est depuis 1989 directeur du Vlaamse Opera, une institution qui assure des productions de haut niveau. Il s'est évertué à susciter l'enthousiasme des jeunes pour l'opéra et il a également développé la coopération avec d'autres organismes culturels. Marc Clémeur restera responsable de la programmation du Vlaamse Opera jusqu'à fin 2008. voir Septentrion, XIX, no 3, 1990, pp. 87-88 Au moment où nous mettons sous presse, la formation d'un gouvernement belge se trouve dans l'impasse. C'est pourquoi nous avons préféré renoncer à notre intention de publier dans le présent numéro un article sur la formation du gouvernement, car son contenu eût risqué d'être tout de suite dépassé par les faits. Dans le prochain numéro, toutefois, paraîtra un article de fond rédigé par l'historien français Christophe de Voogd, sur les parallèles entre les récents développements politiques en France, aux Pays-Bas et en Belgique. hans vanacker | |
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