Septentrion. Jaargang 36
(2007)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermd
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ActuellesChercheur à Leyde, C.D. van Strien a fait une découverte retentissante en étudiant la collection du Tresoar, le Centre d'histoire et de littérature de la Frise à Leeuwarden. Il y a déniché une lettre de Voltaire écrite en néerlandais. Cette missive est une réaction à la traduction néerlandaise de l'ode de Voltaire à Willem van Haren (1710-1768), poète et homme politique frison. En écrivant cette ode, Voltaire tentait de persuader Van Haren d'adopter le point de vue de la France sur la guerre de succession d'Autriche. De 1713 à 1743, Voltaire fit sans doute cinq séjours aux Pays-Bas mais on ignorait qu'il maîtrisait le néerlandais. Le verbe ‘maîtriser’ est peut-être fort car le billet en question contient quelques entorses à l'orthographe et il faut imaginer que dans l'esprit de l'écrivain, ces lignes en néerlandais constituaient une offensive de charme unique. voir Septentrion, XXXV no 3, 2006, pp. 76-78 De tout temps, la Provence a exercé un attrait particulier auprès des artistes de tous horizons. Pourtant, c'est le Nord que le peintre néerlandais Edlef Romeny (o1926) préféra d'abord. En Suède, il subit principalement l'influence de l'expressionnisme abstrait. Mais en 1980, il rejoignit la France et six ans plus tard, il s'établit en Provence où son oeuvre s'orienta davantage vers le figuratif. Dans Edlef Romeny, leven en werk (Edlef Romeny, vie et oeuvre), l'artiste se penche lui-même sur sa carrière passionnante. Fils de pasteur, il grandit dans la partie orientale des Pays-Bas. En 1944, les hostilités interrompirent les études en arts appliqués qu'il poursuivait à Arnhem. Après la guerre, Romeny devint fusilier marin dans les Indes orientales. Les parties de l'ouvrage consacrées aux différents genres que Romeny a expérimentés et aux motifs qui traversent son oeuvre ont été rédigées par l'historienne de l'art Roel H. Smit-Muller. ouvrage enrichi d'illustrations, paru aux éditions Van Gruting à Westervoort (ISBN 90 75879 369) La sixième livraison de n/f, publication de l'Association des néerlandistes de Belgique francophone (ANBF), est parue à la fin de l'année 2006. Alors que les numéros précédents faisaient la part belle à la linguistique, cette édition de n/f élargit le propos. On retiendra particulièrement la contribution de Dany Étienne (Université catholique de Louvain) intitulée ‘Besoins et objectifs du néerlandais enseigné en Communauté française’. Les autres articles sont rédigés en néerlandais. Outre un texte de Rita Fenendael (Université catholique de Louvain) sur les béguinages flamands et wallons dans le comté de Flandre au Moyen Âge, le lecteur trouvera un article de Matthieu Sergier (Université catholique de Louvain) sur l'oeuvre de l'auteur néerlandais Frans Kellendonk (1951-1990) et un article de Kees Snoek (Université de Paris-Sorbonne) sur les traductions françaises de Het land van herkomst (Le Pays d'origine, 1935), roman autobiographique de l'écrivain néerlandais Edgar du Perron. Philippe Anckaert (Haute École Francisco Ferrer et Vlaamse Economische Hogeschool), June Eyckmans (Erasmushogeschool de Bruxelles et Université libre de Bruxelles) et Winibert Segers (Lessius Hogeschool) | |
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Vincent van Gogh, Les Bêcheurs, 1880, d'après Jean-François Millet.
se penchent sur l'utilité de la méthode des objectifs utilisée pour évaluer une traduction. Hans van de Velde (Universiteit Utrecht), Philippe Hiligsmann (Université catholique de Louvain) et Anne Chauvaux étudient la prononciation de mots empruntés par le néerlandais au français. n/f, no 6 est un numéro de transition. Il reproduit les textes de conférences données lors d'un ‘marché de la recherche’ organisé par l'ANBF le 9 décembre 2005. Les prochains numéros publieront aussi des interventions qui n'ont pas été présentées à l'occasion de colloques ou d'autres initiatives de l'ANBF. www.anbf.be -
Les touristes néerlandais en Wallonie: une saga inouïe. Si l'on en croit la rumeur, ils descendent en rangs serrés les rivières de la région à bord de canoës ou de kayaks et créent dans les campings locaux des problèmes de surpopulation. À la fin de la saison touristique, ils réintègrent le Nord en masse, comme ils sont venus. Mais bon nombre de Néerlandais établissent aussi leurs pénates en Wallonie. C'est en songeant à eux avant tout que l'ancien journaliste Ren de Vree a créé le Waals Weekblad, un courriel hebdomadaire gratuit en néerlandais. Le Waals Weekblad contient des nouvelles de la partie francophone de la Belgique ou aborde des questions qui concernent les Néerlandais installés en Wallonie. L'hebdomadaire aborde les sujets les plus divers tels que les grandes heures de la politique (locale) ou l'étonnante popularité des bières fruitées. Il puise ses informations dans les communiqués de presse, dans les bulletins d'information, les sites internet, les communications officielles ou d'autres médias. Le Waals Weekblad possède également des archives volumineuses et son forum recueille principalement des demandes de conseils pratiques. Rassemblant des informations utiles destinées à faciliter le quotidien des Néerlandais en Wallonie, la rubrique Wallonië in 't kort (La Wallonie en bref) est particulièrement réussie. www.waalsweekblad.beDans ses lettres à son frère Théo, Vincent van Gogh affirmait que le Borinage, cette ancienne région charbonnière du Hainaut, était aussi Vincent van Gogh, Le Semeur, 1881, d'après Jean-François Millet.
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pittoresque que le vieux Venise, l'Arabie ou la Bretagne. En tout cas, le séjour de Vincent au Borinage fut une des périodes les plus marquantes de sa vie. On vient d'achever la rénovation complète de la petite maison de Cuesmes (commune dans la banlieue de Mons) qu'il occupa du mois d'août 1879 au mois d'octobre 1880 et le public peut la visiter désormais. Les visiteurs peuvent y voir un film sur le périple de Van Gogh au Borinage et contempler Les Bêcheurs. Avant d'habiter à Cuesmes, Van Gogh s'était établi à Wasmes, une localité voisine où il officia comme évangéliste. Mais l'Union des Églises protestantes de Belgique ne voyait pas d'un très bon oeil ce jeune homme qui descendait dans la mine et qui s'apitoyait en même temps sur la condition des mineurs. Van Gogh fut désavoué et perdit son salaire de 50 francs par mois. À Cuesmes, c'est un Van Gogh désenchanté qui se lance dans l'art. Il dessine et peint des travailleurs de la mine et des paysans. Pour Les Bêcheurs, une de ses premières oeuvres recensées, Vincent s'inspire de Jean-François Millet. En 1979, la ville de Mons acquiert Les Bêcheurs auprès de Christies, à Londres. adresse: rue du Pavillon 3, B-7033 Cuesmes (Mons) Tél.: +32 (0)65 35 56 11Néerlandais résidant en Flandre, Benno Barnard (o1954) est connu surtout comme auteur de recueils de poèmes, d'essais autobiographiques et de textes polémiques. Mais Barnard écrit aussi des textes pour le théâtre. En 1996, il a publié notamment une pièce en un acte, Het mens. La version française de cette oeuvre vient de paraître, La Créature, traduction due à Marnix Vincent. Monologue fascinant, La Créature a été écrit pour l'actrice flamande Chris Lomme. Le texte de couverture résume parfaitement la pièce: le spectateur est confronté à la ‘voix d'une vedette du théâtre qui, même sur la scène, ne parvient pas à échapper à l'emprise de sa mère, de sa fille, de son âge et du fantôme de Marlène Dietrich’. Puis surgit la question essentielle: ‘Ne sommes-nous pas parfois semblables à ces acteurs qui jouent leur vie jusqu'à ce que la mort vienne les surprendre?’ paru aux éditions Le Castor astral, Bordeaux, 2007, 65 p. (ISBN 978 2 85920 705 2) voir Septentrion, XXXVI, no1, 2007, pp. 93-96 ‘Encore que Paris soit bien grand, je pourrais le mettre dans mon Gand’. Cet hommage rendu par Charles Quint à sa ville natale, Jean Callens ne manque pas de le citer dans Gand. Entre Lys et Escaut. 50 étapes au coeur de la ville. Jean Callens fait partie de ces Français qui se sont établis à Gand et ne cachent pas leur admiration pour cette ville. Écrits dans un style soigné, les textes courts et érudits de son ouvrage présentent cinquante lieux qui donnent à Gand son caractère bien particulier. Il s'agit surtout d'endroits chargés d'histoire mais pour autant, Callens ne néglige pas les édifices contemporains. Chaque texte est accompagné d'une aquarelle riche en couleurs réalisée par l'artiste et architecte Jean Pattou. Prenant de l'altitude à la manière | |
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Jean Pattou, Tour de la Bibliothèque universitaire de Gand.
d'un oiseau, le dessinateur se montre un observateur hors pair. Mais un vrai Gantois peut parfois être étonné, car il arrive que Pattou reconstruise le passé ou lâche la bride à son imagination. Les préfaces sont dues à Pierre Mauroy, président de la Communauté urbaine Lille-Métropole, et à Herman Balthazar, gouverneur honoraire de Flandre-Orientale. Le livre est paru également en version néerlandaise. Les textes de cette édition sont de Jenny Callens-Michiels. paru aux Éditions du Nord, 229, rue Solférino, F-59000 Lille (ISBN 2 916342 01 X) -
Le peintre du XVIIe siècle Philippe de Champaigne est demeuré longtemps à peu près ignoré du grand public. Or, aujourd'hui, il suscite un intérêt unanime. Jusqu'au 15 août 2007, le Palais des Beaux-Arts de Lille a organisé une grande exposition qui rassemblait 87 oeuvres de de Champaigne en provenance de prestigieuses collections françcaises, européennes et américaines. On pourra visiter cette exposition du 20 septembre 2007 au 13 janvier 2008 au musée Rath, à Genève. Philippe de Champaigne naquit à Bruxelles. Il fut l'élève de Rubens mais en 1621, il partit à Paris où il contribua, sous le règne de Louis XIV, à la fondation de l'Académie royale de peinture et de sculpture. Avec son contemporain Nicolas Poussin, de Champaigne est une figure unique de l'art et de la pensée dans la culture occidentale. Comme le dit joliment un article de presse, ‘au coeur du pouvoir politique et de la pratique spirituelle, entre Marie de Médicis et le Carmel,Philippe de Champaigne, Le Cardinal de Richelieu, vers 1637.
Anne d'Autriche et les Chartreux, Richelieu et l'ascèse cistercienne de l'abbaye de Port-Royal, de Champaigne a donné à voir des visages de la Grâce qui le détachent de toutes les contingences.’ Il était issu de la tradition picturale flamande qu'il a enrichie d'une profonde spiritualité. Il pratiqua surtout le portrait, la peinture religieuse et le paysage. adresse: musée Rath, place Neuve 2, CH-1204 Genève (www.ville-ge.ch/musinfo) | |
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