Septentrion. Jaargang 36
(2007)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermdÉchangesÀ l'assaut des préjugés: la coopération franco-néerlandaiseLa France et les Pays-Bas, deux membres fondateurs de l'Union européenne, deux pays aussi dont les citoyens se sont majoritairement prononcés contre le projet de Constitution européenne. Aux yeux de beaucoup, la comparaison s'arrête là. Il semblerait en effet que les relations entre les deux États soient quelque peu tendues en raison de toutes sortes de frictions et d'incompréhensions réciproques se manifestant jusqu'au plus haut niveau. Il importe toutefois de relativiser un peu les choses. En 2002, les ministres français et néerlandais des Affaires étrangères firent rédiger un Relevé de conclusions où l'importance de la coopération bilatérale était mise en évidence. Y fit suite, trois ans plus tard, la Déclaration de La Haye, laquelle devait renforcer les liens entre la France et les Pays-Bas. C'est dans ce contexte qu'il faut voir la création du Conseil de Coopération franco-néerlandais (2003), organe ayant vocation à intensifier les relations entre les sociétés civiles française et néerlandaise. Le Conseil, coprésidé par les deux ministres des Affaires étrangères, compte une trentaine de personnalités françaises et néerlandaises (hommes politiques, capitaines d'industrie, célébrités appartenant aux mondes scientifique, culturel et médiatique)Ga naar eind1. Les Conférences Érasme-Descartes, organisées tour à tour par la Maison Descartes à Amsterdam et l'Institut Néerlandais à Paris, constituent l'une des initiatives phares du Conseil. Les thèmes qui y ont été abordés jusqu'ici se caractérisent par une grande diversité et se veulent manifestement en prise avec l'actualité. Parmi les sujets débattus, notons, entre autres: ‘L'État et la demande sociale’, ‘Le défi économique de la culture’, ‘Laïcité, tolérance et intégration’. Fin novembre 2006 a eu lieu à Paris la quatrième Conférence ayant pour thème ‘Sécurité et liberté. L'État de droit menacé?’Ga naar eind2. Le Conseil de Coopération franco-néerlandais estime que les Français et les Néerlandais ne se connaissent pas suffisamment. Afin de remédier | |
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à cette carence, des échanges journalistiques sont organisés en collaboration avec les services de presse des deux ambassades. Ils permettent de resserrer les liens entre médias français et néerlandais. Des échanges ont ainsi été réalisés entre des quotidiens, tels que Le Figaro et de Volkskrant, Les Échos et Het Financieele Dagblad, et entre certains hebdomadaires comme par exemple Le Point et Elsevier. ‘Coopération’: voilà, outre le terme ‘échanges’, l'un des maîtres mots du Conseil. Il s'agit entre autres de la coopération entre certains musées néerlandais et français. Signalons, à ce propos, la réunion des directeurs de musée français et néerlandais, organisée conjointement par le Musée d'Orsay, le Haags Gemeentemuseum et l'Institut Néerlandais. Cette journée de contact a débouché sur une coopération structurelle entre le Musée de Lyon et le Noord-Brabants Museum (Bois-le-Duc). Dans le domaine de l'étude des relations internationales, on s'oriente également vers une collaboration plus étroite. Dans les prochaines années, l'Institut français des relations internationales (IFRI) et son pendant néerlandais Clingendael devraient se rapprocher. Résolument tournées vers l'avenir, des ‘rencontres stratégiques’ sont organisées entre jeunes talents issus de parcours professionnels différents. La première eut lieu à l'automne 2005 à Paris. Les jeunes Néerlandais et Français devaient alors répondre à la question ‘Quelle Europe voulons-nous?’. Les réflexions les plus pertinentes ont été rassemblées dans une brochure pratique intitulée Élan. Cette édition a été réalisée en collaboration avec le Réseau franco-néerlandais de l'enseignement supérieur et de la recherche (RFN ou, en néerlandais, FNN), structure chargée de l'organisation pratique des rencontres stratégiques. Le Réseau franco-néerlandais de l'enseignement supérieur et de la recherche a été mis en place en 2002. Il a pour objectif le renforcement de la coopération et des relations entre universités et institutions d'enseignement supérieur françaises et néerlandaises. Le Réseau est animé par deux secrétariats nationaux (l'un établi à Lille, l'autre à Utrecht) qui tout en gérant chacun leur propre budget, travaillent en étroite collaboration. L'actuel directeur, côté néerlandais, est Petra van Dijk, romaniste et spécialiste des questions d'internationalisation. Philippe Noble, éminent traducteur de littérature néerlandaise en français et membre de la rédaction de Septentrion, tient les rênes du secrétariat français. Le rôle du Réseau est triple: réunir et diffuser l'information, développer une politique de services et favoriser le dialogue entre les sociétés civiles française et néerlandaise. Diverses initiatives sont appelées à réaliser ces objectifs: des rencontres (notamment sectorielles ou entre les administrations centrales en charge de l'enseignement supérieur dans les deux pays), des voyages d'études, notamment pour les responsables d'établissements, soutiens aux colloques scientifiques binationaux. Les Français sont encouragés à faire des études aux Pays-Bas (ou à y suivre des stages en entreprise) et vice-versa. Dans ce but, l'offre universitaire et scientifique proposée respectivement par la France et par les Pays-Bas est diffusée le plus amplement possible auprès des étudiants du pays partenaire. Un cours élémentaire de langue et de culture néerlandaises en ligne est actuellement en cours d'élaboration afin de faciliter le séjour des ressortissants français aux Pays-Bas (ou en Flandre). A intervalles réguliers, des chercheurs des deux pays sont réunis autour de projets concrets. Le Réseau tente tout particulièrement de soutenir les projets de mobilité menés par de jeunes chercheurs. Par ailleurs, le Réseau met en ligne des informations générales et publie des Cahiers thématiques. A la suite des lectures publiques et des débats tenus lors des Rencontres annuelles du Réseau, ces ‘cahiers’ se proposent d'approfondir les thèmes qui y ont été abordés. Le premier Cahier, publié en janvier 2006, était consacré au ‘Transfert des connaissances’. Intitulé ‘Le doctorat sans frontières’, un deuxième vient de paraître, consacré aux formations de recherche envisagées sous l'angle international. Le 30 juin 2006 paraissait dans le quotidien néerlandais NRC Handelsblad une interview de Christiaan Kröner, ancien ambassadeur des Pays-Bas à Paris, peu avant son départ pour Washington. Le diplomate reconnaissait que les préjugés réciproques divisant Français et | |
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Néerlandais, continuent de foisonner. Il ajoutait toutefois que les relations bilatérales s'intensifient et s'améliorent. Pour lui, une chose est sûre: ‘Dans une dizaine d'années, la France et les Pays-Bas se seront considérablement rapprochés’. hans vanacker |