Septentrion. Jaargang 33
(2004)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermd
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[Deux lettres de Frans Hemsterhuis]Lettre 1
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Pour d'Alembert je doute qu'il veuille quitter la compagnie d'Homère, de Socrate, et de Platon, pour s'amuser sur cette terre à faire une apologieGa naar eind(6). J'aime mieux croire qu'il voit avec quelque peine son illustre compatriote errer loin de lui dans ces arides plaines, où Diogène et ses Cyniques s'égayent et se divertissent amèrement. D'Alembert a connu Diderot. Il l'a aimé comme un grand esprit et une imagination prodigieusement riche, mais il savait évaluer son jugement. Diderot n'a jamais connu d'Alembert. Il y a senti toujours, sans le dire, son supérieur pour l'éternité, ce qui est à la vérité une sensation pénible et douloureuse, et surtout pour un homme un peu vain. Chère Diotime, pardonnez-moi de ce que je parle tant de Diderot. Il m'intéresse toujours comme un composé aussi singulièrement bizarre que singulièrement riche; d'ailleurs il avait le défaut, peut-être assez rare, que ses facultés, au lieu de se mêler ensemble en s'approchant, se caillaient comme le lait et le vin. On jouit ici, c'est-à-dire ceux qui le veulent, de la foire la plus brillante du monde. On ne voit ici qu'étoiles, crachats, cordons, croix de toute espèce, et enfin toutes les marques qui rendent visibles et palpables la valeur et l'excellence des hommes. On ne saurait faire quatre pas sans recevoir des coups de coude ou de pied de quelqu'homme grand et illustre. Je n'ai pas su qu'il y eût tant d'excellent dans le monde, depuis la lune s'entendGa naar eind(7). Et je plains l'empereur de ce qu'il aura affaire contre tout cela quoiqu'il ait bien méritéGa naar eind(8). Ma santé n'est pas très bonne. J'ai des atteintes de la fièvre au moment que je vous parle et beaucoup de mal à la tête qui ne paraît plus faite pour le bien. Je vous supplie de me donner aussitôt que vous le pourrez quelqu'idée de vos projets, de vos séjours, de vos voyages etc., afin que je puisse étudier tout cela à tête reposée pour mes propres intérêts. Adieu ma toute chère et unique Diotime, que Dieu vous protège avec vos chers enfants et votre grand ami. Σωϰρατηζ Gallitzin Nachlaß (ULBM), Band 3 (= Vol. 8), lettre 37, pp. 207-210. | |
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Lettre 2
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